La pause chez Chmit


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Aujourd’hui, je vais enfin quitter le monde des hommes. Albina me fait visiter le quartier, elle me montre d’abord la chambre dans la petite auberge où je pourrai passer la seconde nuit. Elle m’emmène ensuite au magasin où je peux m’acheter un T-shirt et un slip ; mon nouveau kit de survie. On me présente à des mamans avec des poussettes sur ski; un peu comme ma moto en plus élégant.

On prend le thé. Je traîne un peu… mais la réalité me rattrape: alors que je venais de voir arriver deux des camions, un fonctionnaire en uniforme vient m’inviter à le suivre. Je ne suis jamais inquiet avec les fonctionnaires en uniforme. Je vais donc le suivre, mais après m’être inquiété des camions. Les deux petits vieux ont livré leur nitrate d’ammonium, c’est d’ailleurs sans doute pour ça qu’il y a eu scission. Ils font la pause, les autres ne sauraient donc tarder…





Je peux me rendre, rassuré, à l’interrogatoire de routine. J’ai , heureusement, des copies de tous mes documents dans le téléphone. Je retourne à l’auberge continuer la lessive… Je suis obligé de la faire par petits bouts. La veille, dans l’appartement en réfection , j’avais constaté deux anomalies… D’abord, il n’y avait pas d’eau courante dans la douche, ensuite celle de la chasse d’eau était chaude… Ça se remarque vite une chasse d’eau chaude. Olfactivement, je veux dire…


Après avoir aéré l’appartement quelques minutes, je me suis dit que la meilleure chose à faire pour rationaliser mon temps et utiliser cette opportunité insolite, c’ était de commencer la lessive dans la chasse d’eau. Pour les chaussettes et le slip, c’est jouable. À l’auberge, il y a une baignoire, je pourrai donc m’attaquer au T-shirt et à la polaire… Oui je sais, c’est super passionnant ; mais aujourd’hui je traîne…

Pour le soir, Albina m’a invité à venir prendre un petit repas avec sa copine et les mômes devant les dessins animés à la télé… Une vraie journée de repos… Et puis on sonne…
C’est le service de l’immigration, je dois venir tout de suite… Moi qui étais prêt à aller au lit.
On m’ouvre la porte arrière de la jeep Uaz et là, vision d’apocalypse, je retrouve Evgeniy vociférant, la réalité des camions m’a rattrapé…

Je dois en catastrophe ranger toutes mes affaires, même les pas sèches… Il n’y a aucune nouvelle des camions qui m’intéressent, mais ceux qui sont là, eux, ils reprennent la route… Il est huit heures du soir, on va rouler toute la nuit.