Balade en Primorié: De la forêt sauvage à la côte touristique…

Le lendemain, il avait été prévu que je rejoindrais la directrice de l’Alliance Française pour l’aider aux dernières récoltes de son potager. Je n’ai jamais réussi à la joindre mais j’ai cru comprendre qu’elle avait eu un empêchement… alors j’ai trainé dans les villages environnants pour profiter de cette nouvelle moto. Tous ces petits bourgs qui semblent abandonnés à eux même, condamnés  à l’autarcie, oubliés pendant les hivers interminables mais, finalement, totalement fiers et  libres de vivre leur vie à leur façon … On me raconte qu’aux temps anciens de l’Union Soviétique, la vie des villages était très structurée autour des kolkhozes agricoles ou de petites industries. Il y avait du travail pour tout le monde, des écoles, des centres de santé et même  des cinémas. Après la Péréstroïka, tout a été chamboulé, les petites industries ont fermés, les kolkhozes sont partis en couille et la privatisation rampante  a fait disparaître toute cette vie rurale . Les jeunes sont partis à la ville et les vieux sont restés. Les jeunes ont un peu vieilli, ils commencent à revenir…c’est parce qu’ils ont la nostalgie, mais ils ne viennent plus qu’en weekend, prendre l’air, ramasser les légumes, se reposer de la ville. On en veut beaucoup à Gorbatchev d’avoir détruit le monde d’avant et d’avoir amorcé la dégringolade du pays et, envers et contre tout, on l’aime  le boss Poutine, qui commence à  monter des programmes pour redonner de la vie aux petits villages où les écoles, l’électricité, les autobus et les médecins se remettent en place peu à peu, tranquillement mais surement… Ensuite, je suis redescendu vers l’autre baie, celle de Nakhodka. La ville s’est construite, comme sa prestigieuse voisine, sur un site de collines au bord de la mer, mais quel triste mélange de n’importe quoi.  Il n’y a pas ce noyau romantique , souvenir des époques lointaines de la Russie éternelle… les immeubles soviétiques se mêlent a des architectures disparates, recouvertes de ces faux murs en plastique si moches avec leurs imitations bois, brique ou pierre. Les maisons sont séparées par des cloisons en taules colorées et puis des édifices religieux trop neufs et des centres commerciaux  où vient flâner une certaine  jeunesse  friquée, formatée et bien facebookée. Mais moi aussi, l’informatisation de la vie m’a rattrapé, il ne me reste qu’ à bouffer des pizzas grasses au mauvais jambon synthétique pour pouvoir accéder au wifi sacré. Plus tard, j’irai chercher où dormir, la forêt est loin derrière, il ne reste que des camps de vacances et des palissades en tôles colorées…alors je tente cette nouvelle variante…

Et ma nouvelle moto ? Nerveux, compact, ce petit bolide pourrait-être passe partout si le volumineux pot d’échappement n’était pas aussi bas et les suspensions aussi rigides, je sais qu’il existe une version pour le baroud qui, espérons-le, est équipée d’une selle un rien plus confortable, parce que rouler des jours assis sur ce bout de bois, c’est un coup à finir en fauteuil roulant (ou en side-car) rongé par les escarres.

… J’en profite pour faire mes premiers essais de commentateurs pour chaine de télé de fan de bécanes…   je ne suis pas certain d’avoir vocation en béton, mais bon…

2 thoughts on “Balade en Primorié: De la forêt sauvage à la côte touristique…

  1. T’es définitivement plus doué pour le dessin que pour la vidéo… :-p
    Encore que ton speech final finit de me convaincre qu’il te suffirait d’un caméraman pour réussir en la matière 😉

    • HAHA, Merci, tu m’encourages…mais je sens là la vengeance du sidecariste! Mais t’inquiète, je vais en faire d’autre des vidéos aussi charismatique; tu vas pas te débarasser de moi comme ça!

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