Ust Nera

Ust Nera ne ressemble vraiment pas à grand’chose, ancien Goulag, mines d’or, mais en apparence, comme ça, en arrivant, on ressent plus l’esprit goulag que les dorures… une avenue goudronnée et quelques rues perpendiculaires en terre avec des barres d’immeubles posées sur plots, à la sibérienne. Des bouts d’usines cassées, de la poussière et des montagnes tout autour. Certains immeubles sont abandonnés, à moitié en ruines, d’autre non, pourquoi l’un, pas l’autre, voilà un de ces questionnements fondamentaux qui s’évaporent à l’étape suivante… tout au bout de la rue principale, il y a des bâtiments plus neufs avec des monuments devant… ça doit être des installations militaires, ou les bureaux des mines, je ne sais pas trop, je ne me suis pas attardé dans ce coin-là. L’hôtel est au milieu de l’avenue principale, à côté de la poste, de la banque, de la station de minibus Uaz et de quelques commerces. Le seul intérêt de cette étape, c’est le bain chaud… Quand j’ai garé la moto au milieu de tout ça, il y avait un peu de l’embouteillage, autant devant qu’à la réception de l’hôtel. J’ai dû monter tout mon paquetage au troisième étage et quand j’ai voulu aller déplacer mon canasson, je n’ai plus trouvé les clés. Faut-il que je larmoie sur les défaillances de la mémoire, même si tout petit déjà, j’oubliais mes affaires. Faut-il que je batte ma coulpe, que je maudisse ces étourderies, que je mette des post it partout, que je me tatoue chaque action pour ne rien oublier ? En attendant, méfiant comme la fouine, dans cette sinistre cité minière, je me suis dit que si quelque Tchétchène mal intentionné avait récupéré la clé sur le contact où j’aurais pu aussi l’avoir oublié, j’ai déplacé la moto derrière l’immeuble et j’ai démonté le contacteur ,mais je n’ai pas mis l’antivol puisque je n’ai pas sa clé non plus… c’est d’ailleurs surtout cette clé-là, le problème vu que l’autre, j’en ai un double… je pourrai donc repartir d’ici vers d’autres cités aussi joyeuses…

One thought on “Ust Nera

  1. Priviète tovaritch Ptiliouk,
    bon, ça avance, ça avance… et si on lit tes messages, c’est que tu as pu continuer à avancer encore un peu plus loin… tchout-tchout daliko !
    Bien le bonjour aux kamarofs, aux babouchkas, aux choffiere et gaffe aux ours !
    Paka

    Komar le banlieusard

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