Après Ust Nera

Au petit matin du lendemain à Ust Nera, il flotte sur les montagnes brumeuses comme une prémonition hivernale. Cette nuit, pour la première fois de l’année, le thermomètre a taquiné le zéro . Plutôt que de m’engager trop tôt sur cette nouvelle étape, je tente de partir à la recherche de mon porte-clés. En espérant que pendant ce temps, les nuages partiront ailleurs . Perdre quelque chose, c’est  comme la panne ou l’accident, une occasion parallèle de faire connaissance . Avec une formule polie imprimée sur mon téléphone , je visite plusieurs fois tous les commerces du quartier…sait on jamais, quelqu’un pourrait avoir déposé ça quelque part …quelques uns se renseignent, donnent des coups de fil. Mais je ne saurai jamais où sont tombées ces foutues clés. Le temps passe et le ciel se dégage. Il est temps de faire le plein et d’aller voir un peu plus loin. Le fond de l’air est frais,  la piste humide et parfois un peu boueuse longe une rivière qui serpente tristement au milieu des gravats. Il y a quelques exploitations minières plus rutilantes que les ruines de Ust Nera. Toujours interdites d’accès par une barrière et un mirador. J’essaye par curiosité de demander si on peut boire un café, mais il ne faut pas rêver, on ne laissera jamais un étranger tout crotté rentrer là dedans , c’est aussi stratégique qu’une base atomique .plus loin, il y a un pont en construction, je discute un peu avec les ouvriers ouzbeks qui me proposent de boire un thé chaud  au campement. Je sors mon petit carnet , on m’amène à manger , Denis, l’ingénieur, me fait visiter le chantier , il me montre les nouvelles technologies de béton à la limaille de fer.  On finira par m’inviter à partager le repas, puis à profiter du banya et, finalement, tant qu’on y est , à passer la nuit dans un container bien chauffé…

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