Magadan Terminus


A peine cent bornes jusqu’à Magadan, la route est goudronnée, les ponts tout neufs,c’est une étape éphémère. Je croise encore quelques vieux abris bizarres, genre anti-atomique mais je ne suis pas sûr… genre anti-atomique où on se dit que finalement il  vaut mieux être atomisé plutôt que finir dans l’abri…

et toujours  les inévitables bouts de chantiers, avec la grosse niveleuse et ses tas de terre……mais très vite, c’est presque une autoroute qui clôture la route de Magadan.

L’aéroport est à mi chemin. Je m’y arrête pour prendre les renseignements sur les compagnies locales et les villes qu’elles desservent et puis enfin j’arrive à Magadan. Au premier kafé, je me restaure un peu avant de contacter mon troisième Pavel, celui du terminus. Il débarque après quelques minutes dans un gros Lexus gris et me demande direct mon programme. Je lui explique vaguement ; stockage de la moto, renseignements pour la suite, petite révision mécanique, repos, c’est pas mal ça, repos… ok, on commence par mécanique… ça ne traine pas avec Pavel III…

Je me retrouve dans une immense garage à quat’quatre, même pas eu le temps de poser les bagages… voilà, les outils sont là, tu t’installes, je repasse en fin de journée … J’avais encore un peu le nez dans la piste et voilà que je le replonge dans le cambouis. Le garage est très bruyant, minisono pourrie à fond, Djo Dassine et bruits d’atelier…je serais bien allé me reposer, mais j’ai cinq heures devant moi…il ne me reste qu’à préparer ma monture pour la prochaine fois ; Je me lance dans de la révision d’envergure, démontage du carter moteur, du faisceau électrique puisque j’ai le temps, pourquoi ne pas faire la révision en profondeur. Dans le carter, c’est un vrai musée des voyages précédents, des bouts de ferraille de la casse au Kazakstan, des gravillons de Mongolie, j’y retrouve même un petit morceau de boite en fer blanc, souvenir de réparations à l’africaine des filetages moteur, en Guinée, cinq ans plus tôt.

J’ai à peine osé regarder le circuit électrique… on verra ça plus tard…. Pavel III me dépose dans un petit hôtel…Calme, pas cher, les douches et la cuisine au fond du couloir ; je suis chez moi…

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