Futur hypothétique

Nous voici donc, coincés dans nos confinements respectifs, à pouvoir prendre le temps de réfléchir. Du fond de nos appartements, ou du haut de nos arbres, nous pouvons nous  demander de quoi ce chamboulement inattendu accouchera quand la page se tournera.

La mesure, proposée par un ministre néolibéral, de redistribution des dividendes, même soumise à d’innombrables conditions, a de quoi surprendre . Elle pourrait-être un premier pas vers autre chose. Car quand le petit virus s’active, les spéculations informatisées continuent de tourner. Du temps où la bourse se faisait à la criée, les postillons s’envolaient et retombaient en pluie acide sur les spéculateurs en tous genre. En des temps pas si anciens, une épidémie aurait contaminé en une seule séance de clôture tout ce microcosme vicié et la bourse se serait arrêtée. Mais tout a été informatisé, la corbeille hurlante appartient à l’Histoire et, à la microseconde près, toutes les opérations se font automatiquement et les traders ont depuis longtemps pris l’habitude de travailler chez eux. La plupart d’entre nous qui découvrons le boulot à domicile, ignorons que les grands mouvements financiers, qui font et défont le monde du travail, s’exécutent, eux aussi, à la maison, dans le salon ou au plumard.

 Evidemment, de confinement en confinement, ça devient difficile de savoir ce qui se trame chez les confinés privilégiés qui gardent les manettes… ils sont au courant, ces confinés-là, ils savent qu’il faut acheter des actions chez les fabricants de masques ou de papier chiotte, ils savent que, quelles que soient les guerres et les débâcles, il y a des valeurs  nouvelles… et d’autres éternellement stables depuis que les hommes ont arrêté de chier dans l’humus des clairières …

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