L’édito du Moto Magazine n°310 de septembre 2014

L’ÉLECTRIQUE À TOUTE VAPEUR

Faut-il croire en la moto électrique ? Faut-il voir dans l’industrialisation du premier scooter électrique BMW, le C evolution présenté dans ce numéro, le début de profonds changements ? D’autant qu’une autre grande marque pourtant ancrée dans la tradition, sensations et univers sonore typiques en témoignent, Harley-Davidson, présente à grand renfort de communication son projet de moto alimentée par batteries (voir p. 13 et 36).

Les habitudes ont la vie dure, mais, une fois rendue performante – en vitesse de croisière et en autonomie –, la motorisation électrique pourrait bien séduire nombre d’entre nous par sa dimension écologique (du moins en circulation), son confort d’utilisation et son silence de fonctionnement. Une GT s’en accommoderait par exemple parfaitement.


Paradoxalement, si l’on peut dire, les machines pures et dures refont surface, à l’image des roadsters néorétros de notre comparatif (lire p. 42). Ils sont porteurs d’une image forte et dotés de moteurs vivants et bien mis en valeur, à contre-courant des « rotors » sans âme ni personnalité esthétique. Un dernier soubresaut du marché pour satisfaire les nostalgiques ? On en doute. Les progrès sur les batteries – objets d’étude dès la seconde moitié du XIXe siècle ! – permettront à terme aux moteurs électriques de se répandre. Mais ces derniers auront bien du mal à préserver ce à quoi nous sommes tous attachés : les différences de caractère de nos motos.
À moins que la révolution électrique subisse l’accélération – insoupçonnable – qu’a connue la révolution numérique…

Jean-Pierre Théodore, rédacteur en chef

3 thoughts on “L’édito du Moto Magazine n°310 de septembre 2014

  1. Au jus, au courant, ou disjoncté ?

    Je suis en total désaccord avec votre édito du N°310. La dimension écologique de l’électricité n’est pas du tout avérée, loin s’en faut.
    Durant les années 70 l’état français a fait le choix du nucléaire pour sa production d’électricité et celle d’autres états européens. A moins de vivre en Bretagne ou en Corse, vous et moi habitons à 200 kms maxi d’une de ces centrales. La production électrique est à 80,4% d’origine nucléaire, moins de 1 % pour l’éolien, le reste se partage entre l’hydraulique, le charbon, le gaz, le fioul, le solaire. Jusqu’à preuve du contraire, l’énergie électrique, que se soit en circulation sur route ou à l’arrêt est bien moins écologique que les productions de carburants pour les moteurs à explosion.
    L’extraction de l’uranium, son transport, son utilisation, ses déchets et ses accidents n’ont aucun lien avec l’écologie ! Souvenez-vous de Tchernobyl et de Fukushima.
    Tout ce qui est invisible et inodore est bien plus dangereux que les émissions de gaz d’échappement.
    L’humour et la caricature doivent de dire la vérité. Dans le dessin qui accompagne l’édito, il y a deux vaches à lait, une à quatre pattes l’autre à deux roues et ce qui gâte le paysage avec l’électricité ne sont pas les éoliennes mais les tours de refroidissement des centrales nucléaires, absentes du dessin. De plus, sous prétexte de sûreté et de sécurité, l’état surveille sans bruit toutes les populations alentour. Si vous associez l’énergie électrique avec le nickel et le lithium des batteries, vous avez un bon mélange de pollution.
    Il y a beaucoup d’autres arguments en défaveur de l’électricité en France et j’espère que les lecteurs réagirons à ce que je nomme une erreur d’appréciation.
    Roger un motard sans voiture adhérant à la FFMC et objecteur de croissance.

    • Il n’a pas été écrit dans notre édito que l’électrique était moins polluant, mais moins polluant «en circulation»…
      Concernant l’avenir – bien que le recyclage des batteries et la production d’énergie posent un réel problème -, faut-il en appeler au retour pur et simple au pétrole ou croire encore en nos chercheurs ?
      Jean-Pierre Théodore, rédacteur en chef

  2. Quels sont les problèmes des batteries et de la production d’énergie ? Sinon ceux d’ordre environnementaux. Le pétrole n’a jamais été absent, pourquoi parler de retour ? Nos chercheurs ? Lesquels ? Ceux de chez areva ou ceux inspirés par le bon sens ? La dimension écologique « du moins en circulation » est bien dérisoire par rapport aux dangers de l’électricité d’origine nucléaire, et ne mérite pas un édito.

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