Policiers bikers américains : flics ou voyous ?

Bonjour copain,

Quelques news du crazy world des bikers américains.
Ouaip, CRAZY … la reprise du chef-d’œuvre de SEAL par les teutons d’IRON SAVIOR en 2002  chez Noise Records.

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Treizième titre de l’album Condition Red. Du rock hard comme les allemands savent parfois en faire, un peu trop carré, mais efficace dans l’inénarrable catégorie dite du Heavy Power Metal (si, si je te jure ça existe) :

https://www.youtube.com/watch?v=eC1SA0hRvOs

Et surtout n’hésite pas à te repasser le superbe titre original : https://www.youtube.com/watch?v=1A-hqZf7xQs

Aux USA, cet été, un article du journaliste Zusha Elinson police-bikers-clubs-1.png dans les colonnes du Wall Street Journal

police-bikers-clubs-3.pnga fait l’effet d’une petite bombe dans le milieu biker US et canadien où tout le monde s’est mis à en parler, discuter, débattre, ramener sa science sur le sujet : le comportement des police motorcycle  law enforcement clubs ou plus simplement police biker clubs.
L’article d’ Elinson a été repris sur un nombre incroyable de sites / blogs biker / motard, impressionnant. Il a été commenté en long en large et en travers et nombreux sont ceux qui se sont lâchés sur ces fameux club biker policiers.

Mais là où ça devient intéressant ce n’est pas que les anti-cops s’en prennent aux représentants des forces de l’ordre (on n’en attend pas moins de leur part), c’est aussi et surtout que nombre de policemen, eux-mêmes, jettent un œil très critique sur ces MC.

Tu te souviens qu’en janvier dernier j’avais rédigé un ch’tit billet sur ces clubs de motards aux USA (policiers ou autres), si fiers de leur couleurs, dont j’avais pu croiser un nombre conséquent de représentants à NYC à l’occasion du salon Progressive International Motorcycle Shows (en janvier dernier, je t’en reparlerai bientôt).

Ainsi donc l’article du Wall Street Journal prétend relater une dérive révélatrice du comportement de certains membres de ces clubs de policiers, observe que des voix aux USA commencent à s’en inquiéter et qu’elles veulent la dénoncer.L’article s’intitule « Les clubs motos policiers sous observation à la suite d’une bagarre de bar »
D’entrée on peut y lire que les enquêteurs américains spécialisés dans les gangs (de motards notamment) s’inquiètent que ces clubs remettent en cause la crédibilité de la notion d’application de la loi.C’est pourquoi les procureurs américains envisagent des poursuites pénales contre quatre membres de l’Iron Brotherhood Motorcycle club  pour leur rôle dans une bagarre en décembre dernier dans un bar de Prescott, en Arizona, qui a envoyé un homme à l’hôpital.
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Voir le site du IBMC :
 http://www.ironbrotherhoodmc.com/history.html (si, si, se sont bien des policemen)
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Les quatre gonz’ en question, Tarzan, Mongo, Guido et Top Gun, roulaient en Harley-Davidson et portaient le gilet aux couleurs de leur MC (le bleu et le blanc qui caractérise les clubs police) orné du fameux back patch à tête de mort.

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En bon bikers amerlocs, on a aussi trouvé sur eux les couteaux et poings américains qui vont bien. Le problème c’est que dans la journée ils sont chef de la police, sergent au bureau du Sheriff du comté, policier et ambulancier.
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Ces dernières années, (phénomène de mode ?) un nombre croissant de policiers se sont mis à rejoindre / créer des clubs de bikers law enforcement. Ils en existent maintenant des centaines dans tous les USA selon les spécialistes des gangs de motards. Et là où ça devient carrément surprenant c’est que justement les enquêteurs craignent que ces clubs, dont certains affichent tous les attributs traditionnels des groupes de motards criminels, puissent nuire à la crédibilité même de la notion de défense de la loi mais aussi et surtout sapent les actions pénales à l’encontre des gangs traditionnels (et il y en a un certain nombre).Terry Katz, le vice-président de l’association internationale des enquêteurs sur les gangs criminels motards (l’IOMGIA – tu connaissais pas hein ?!)
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qui travaille pour la police de l’État du Maryland, estime qu’au cours des 15 dernières années on a probablement assisté à une multiplication par dix du nombre de ces clubs. Les premiers étaient assez simples, axés sur la famille.
Il déclare carrément qu’aujourd’hui, la tendance c’est  « biker la nuit / flic le jour ».
Le propos est lourd de sous-entendus …Bon faut dire aussi que de nos jours tout le monde s’y met.
Et vas-y que je m’achète ma première Harley et que, puisqu’avec deux trois potes on est des vrais (nous), on se crée le HDMC qui va bien, rien que pour nous.Eh, me dis pas que je délire, on en connait tous, quant à Margerin il vient même d’en faire le thème du second volet de « Je veux une Harley » !!!!
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Ainsi donc aux USA, la croissance de ces groupes inquiète certains représentants de la loi à cause du comportement turbulent et violent qui parfois les caractérise.Dans le Dakota du Sud, les procureurs ont mis en accusation un officier de police de Seattle, membre desIron Pigs , qui avait tiré sur un Hells Angel (qui avait été blessé) au cours d’une bagarre en 2008 entre clubs. Les accusations ont été abandonnées par la suite.
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Cette année, le chef de la police de Melrose Park, Illinois, une banlieue de Chicago, a démantelé un club de motards de la police appelé les Reapers dont les membres auraient été impliqués dans une bagarre de bar mais aussi et surtout après qu’un article daté de février dernier titre littéralement : – « Le Melrose Park motorcycle club est dirigé par des policiers. Alors pourquoi ses membres affichent-il leur support à un club “outlaw” ? ». Et en juin, un autre article titrait sur le fait que les membres des Reapers portaient carrément sur leur gilet un patch de support du club outlaw …
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Rhhoooo, la gaffe ! C’est ballot. Sont joueurs les policiers bikers de Chicago … la ville de Capone non ??D’autres voix dans la police s’élèvent pour faire remarquer que si les membres des HDMC law enforcement, avec toute leur panoplie de biker, s’habillaient comme les Home boyz des gangs de rue avec le foulard rouge ou bleu pendant de leurs poches (comme les Bloods ou les Crips de L.A. ou canadiens) ceci ne serait absolument pas toléré par leur hiérarchie qui en serait vite informée.
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Et dans les tribunaux, ça a commencé, les avocats de la défense s’en donnent à cœur joie et cherchent à torpiller les accusations contre des membres présumés de gangs en faisant valoir qu’ils ne sont pas différents des clubs de motards de la police (n’oublie jamais qu’aux USA, avec un bon lawyer, tout devient possible).
Jorge Gil-Blanco, San Jose, ex-officier de police et témoin expert  devant les tribunaux, dit que ce point trouble beaucoup les jurés au cours des procès et qu’en tant qu’expert il ne devrait pas avoir à y intervenir pour expliquer la différence entre un membre de gang motard et un policier membre d’un HDMC.
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Quant à eux ; les membres de clubs de police disent que l’inquiétude est exagérée.Les fameux Blue Knights, un law-enforcement club comptant plus de 20.000 membres dans le monde
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(on compte deux de leurs chapitres en France :
le II  police-bikers-clubs-18.png et le VI police-bikers-clubs-19.png ),
a été créé pour récolter des fonds pour des organisations caritatives et faire des sorties moto entre collègues policiers et leurs familles, a déclaré DJ Alvarez, vice-président international. «Nous essayons de maintenir une apparence positive », a-t-il dit. «Nous favorisons la sécurité des motocyclistes, nous impliquons les familles et nous ne sommes pas discriminatoires ».
Tu peux visionner ici leur Official Blue Knights® International 2013 Recruitment Film :
http://www.youtube.com/watch?v=kVpMDLDjMWk#t=26Le Bureau national de l’Iron Brotherhood quant à lui n’a pas répondu aux demandes de commentaires de la presse mais, sur son site Internet, semble prendre ses distances avec cette affaire de bagarre de bar en Arizona, dénonçant « tout comportement de ses membres qui entacherait négativement notre club ou notre profession de représentants des forces de l’ordre ». Il a déclaré que ce qui était connu comme le Chapitre Row Whiskey de Prescott n’existe plus.
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La bagarre a éclaté le 22 décembre l’année dernière dans un bar (le Moctezuma, Prescott Arizona) où des membres de l’Iron Brotherhood s’étaient réunis pour leur fête de Noël. Les quatre hommes incriminés ont nié les allégations les qualifiant d’absolument absurdes et déclarant que toute cette affaire est une chasse aux sorcières à l’encontre des officiers de police appartenant à des clubs de motards qui portent le pack patchs trois pièces (signes associés aux gangs de motards criminalisés) : central back patchs, losange (99%) et rockers.
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Quand tu jettes un œil sur les colors de certains de ces HDMC law enforcement  tu peux constater que le pékin moyen qui les croise dans la rue et qui ne sait pas « lire » la signification des gilets (couleurs, patchs, rockers, signification des acronymes, etc) ne doit tout de même pas être très rassuré :
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(tu peux tous les voir ici :
Comme disait le grand philosophe Michel Colucci : – «  N’ayez pas peur madame, on n’est pas de la police ! ».
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C’est pour cette raison que les Blue Knights de Tucson font savoir qu’afin d’éviter la confusion avec les outlaw gangs ils ont redessiné leurs patchs et portent un back back-patch central, pas de rockers.En septembre la Fox publiait encore des articles sur cette affaire pour laquelle les juges n’ont pas encore rendu leur verdict et les quatre protagonistes en accusation ont tous quitté leur emploi.
Pour l’instant les choses semblent en rester là mais si dans les prochains mois un membre d’un HDMC bleu et blanc se fait prendre dans un nouvel incident ça risque fort de monter en mayonnaise dans la presse américaine.Pour ce qui est de l’IOMGA, The International Outlaw Motorcycle Gang Investigator’s Association,
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l s’agit d’une organisation dédiée à la formation professionnelle et constituée de membres des forces de l’ordre fédérales, d’Etats ou locales. Elle trouve son origine dans la Conférence internationales des enquêteurs sur les gangs motocyclistes de San Diego, Californie en 1974. Son objectif est de former les professionnels pour améliorer leurs compétences et favoriser l’échange d’informations entre eux. Elle compte aujourd’hui de l’ordre d’un milliers de membres.   
Voir leur site  https://iomgia.net/ (et en particulier la page dédiées aux nombreux sites sur la culture des gangs).Tout ceci démontre une fois encore que nos cousins d’Amérique font toujours les choses à fond, quitte parfois à tomber dans un certain excés …La Bise. PURA VIDA !L’Hervé your Berrichon friend.

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