Monument triste…

Budapest est une grande ville au passé prestigieux, on y trouve des monuments de l’époque Ottomane et d’autres du temps de l’Empire , des hammams et des opéras, depuis la fin de l’époque socialiste le pays oscille entre ses extrêmes, la période communiste ou la période nazie…On a fait construire, en face du monument soviétique de 1946 qu’on a jamais viré pour ne froisser personne, un autre tas de cailloux prétentieux  avec un aigle posé dessus, à la mémoire  des victimes de l’occupation nazie ; ça énerve quelques personnes qui voudraient qu’on se souvienne que la Hongrie n’était pas occupée par les nazis mais que juste, elle était nazie. Depuis, les descendants des victimes des camps ont bricolé en face le « monument vivant du souvenir », photos, objets, fleurs, lettres, accrochés tout autour sur les grilles du parc. Des militants intellectuels et fatigués occupent le site en permanence pour que l’inauguration n’ait jamais lieu. Poètes, chanteurs engagés et vieux rêveurs se passent le relais   pour animer le lieu. Ils ont le regard clair et désabusé de ceux qui continuent à croire à ces choses auxquels ils ne croient plus vraiment, ils chantent avec  la voix grave d’un Lou Reed Magyar (cliquer dessus) qui aurait oublié sa guitare électrique et sans doute que quand l’hiver sera arrivé, ils rentreront chez eux… Un politicien véreux pourra  alors sortir de sa cachette pour venir inaugurer en grande pompe le tas de cailloux triste…

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