Les Ouralistes, c’est comme une secte, des gens qui aiment rouler par tous les temps sur des gros sidecars intemporels, comme seuls les Russes savent encore en fabriquer. Vitali est de ceux-là ; ses machines il les bichonne, les bricole et les fait tourner en organisant des circuits entre Moscou et Saint Petersbourg.
Il s’est même tapé la route de la retraite de Russie avec Sylvain Tesson, tous en Oural de Moscou à Paris dans la neige…
Même Paris Match en a parlé !Après m’avoir invité à passer le weekend chez lui, dans la datcha en bois, à quarante kilomètres de Moscou, il a décidé de m’initier à la conduite à l’ancienne, sur trois roues. C’est finalement plutôt rigolo ces gros engins dans les petits chemins, ça secoue en hors piste, mais ça s’extirpe toujours, ça fait un peu conduite de tank et si je ne suis pas certain d’aimer ça dans les grands embouteillages, sans doute que sur les étendues enneigées c’est complètement autre chose…je verrai ça bientôt si je recroise un Ouraliste dans trois semaines. En Russie, l’hiver, la tradition veut qu’on pratique assidument la bania…C’est un sauna dans une petite maison de rondins, au fond du jardin. Tous à poils, avec, sur la tête, des vieux bonnets soviétiques qui grattent, on s’assied à côté du gros poêle et des pierres chaudes. Il fait presque quatre vingt dix degrés là dedans, on tient dix minutes puis on se balance de l’eau froide, ou de la neige quand il y en a dehors, ensuite on boit du thé et on discute un peu avant d’y refaire un tour. Il y a trois cycles, comme pour le thé des Touaregs. A la fin du troisième tour, on se fouette les uns les autres à coup de fagots de branches de chêne trempés dans l’eau parfumée, puis une dernière douche froide et on passe du thé à la gnôle. On parle de la Russie, de Poutine et Napoléon, on parle de Dieu et de la fin des temps…arrivés à la fin des temps, on décide de faire une pause, dehors il commence à pleuvoir, l’automne arrive sur mon voyage, il est temps de dormir…
Salut Ptiluc,
Alors, c’est rigolo, chez les Russkofs, hein ?
Pour le banya, c’est pas des branches de chêne, c’est des branches de boulot dont les feuilles ont macéré dans l’eau chaude. ‘Biriozi », ils appellent ça, si je me souviens bien mes souvenirs de banya.
Y’aussi les variantes où l’on ne boit pas de thé, mais aut’chose ! Et y’a pas que d’la pomme !
Enfin, tu verras ça bientôt… en Sibérie.
Bonne route,
Komar le banlieusard