La conduite Mongole…

La conduite Mongole, surtout dans la grande ville, mérite qu’on s’y intéresse un peu, car avouons-le, elle peut parfois surprendre. Ici, tout conducteur a un père ou un grand père ou la totalité de ses aïeux, qui furent de prodigieux cavaliers, maitres de la steppe. De tous ceux-là, ils ont hérité un  tempérament impulsif, mais ce n’est pas le seul endroit au monde où le conducteur est impulsif. Deux paramètres plus modernes viennent s’ajouter pour bien cerner le conducteur Mongol. D’abord, le téléphone portable ; le conducteur d’ici n’est pas un conducteur qui téléphone, mais un téléphoneur qui conduit : ça change tout. Si l’on rajoute à ça que les deux tiers des bagnoles, importées du japon, ont le volant à droite, on comprend vite que le motard en double file n’est pas toujours très repérable… j’ai donc fini pas frotter un pare choc  tout pourri sans arriver à m’enfuir…bloqué comme un con, vingt mètres plus loin, je voyais, dans mon rétro, le chauffeur pas content du tout qui déboulait à toutes jambes. On arrive toujours par s’arranger , il faut  juste rester calme, ce qui n’est pas toujours évident quand on a d’abord cherché à tirer les bouts et que l’autre semble très énervé. C’est là que je me suis rendu compte que j’avais oublié un truc essentiel en voyage : les dollars en petites coupures. L’euro, tout le monde s’en fout, on l’a juste inventé pour faire tripler le prix de la baguette au changement de millénaire…  mais le dollars, lui, reste le sésame, le mot magique…pas de bol ; je n’avais pas de mots magiques sur moi. On s’est arrangé à coups de Tugits, mais ça fait moins d’effet même s’il y a beaucoup plus de zéros sur le bifton. A la décharge de mon interlocuteur, j’ajouterai qu’en Mongolie, il n’y a pas d’assurance, on est donc obligé de négocier à chaque fois…J’ai enfin  pu quitter la ville ; j’aurais pu aussi rester au lit pour reposer mon tube digestif, mais je continue à croire à la motothérapie qui soigne tout, juste en roulant. Deux cents bornes plus loin, revenu dans la steppe, je me suis arrêté dans un hôtel minimaliste de bord de route.

Le bled à côté est globalement constitué d’une rangée de petites maisons colorées d’un seul côté de la route et de deux stations d’essence. Tout autour, des collines vertes, des chiens et des aigles. La Mongolie est le pays des chiens et des aigles…en se promenant autour de l’hôtel, on est toujours suivi par un chien, si on va un eu plus loin c’est un autre qui prend le relais, ils ont leur petit rituel à eux les clébards d’ici, c’est la vie de chien, chacun son territoire et son tour de garde…

Il y a beaucoup de bruit dans le resto en bas de l’hôtel, j’ai un peu de mal à digérer ma soupe au gras de viande et les boules Quiès Russes sont vraiment moins efficaces que les vraies. L’hôtel est un relais de bus et quand il y en a un qui s’arrête pour que tous ces passagers cassent la croute, à l’étage ça ne manque pas d’effets sonores. Parfois on voudrait être ailleurs, pas grand chose, juste trois kilomètres plus loin, mais les soirs de pluie, le motard est obligé de faire des concessions. Ce soir, j’ai découvert que j’avais un  texto d’un membre du « Mongolian Choppers Brotherhoods » qui m’invitait chez lui. J’attendais ce message depuis trois jours ; pas de chance, ce n’est  pas cette fois-ci que je découvrirai les bikers Mongols…

One thought on “La conduite Mongole…

  1. Hello, Ptitluc. Je suis ravi d’avoir trouvé la relation de ton voyage sur le web.
    Nous avons pris un pot ensemble, il y a de nombreuses années, à Mons, avec Bernard D.
    J’ai roulé dans bien des pays jadis, (dont Belgium/Nepal A/R en 250 cc) et je retrouve dans ta relation bien des sensations éprouvées à l’époque (dont repeindre les trottoirs)
    Bonne route !

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