Sur la route toute la sainte nuit…

A Karaganda, sympathique métropole minière soviétique, la taulière, à peine plus svelte que sa collègue précédente m’a mis en contact avec son homologue masculin, une sorte de gros bébé  joufflu à l’âge indéterminé, Mahdi, qui prend les choses en main…après quelques  négociations,  rendez-vous est pris pour le lendemain matin, un Volkswagen Transporter viendra me prendre à l’aube.    Quel était donc le nom de ce chauffeur, joufflu lui aussi…le Kazakhstan central serait-il le pays des joufflus ? Fayçal, je crois…il parle beaucoup avec une voix de clairon ; évidemment, personne ne comprend rien à ce que dit l’autre, mais, pour des raisons évidemment différentes, l’un comme l’autre, on s’en fout royalement. Steppe jaune, route défoncée, la routine…mais c’est le premier jour de froid. Je suis de plus en plus persuadé que la moto a tout fait pour éviter ce jour-là… A Pavlodar, qui aurait pu s’appeler autrement, personne ne vérifiera, mais présentement, comme on dit à Abidjan, c’est bien ce nom-là…à Pavlodar, donc, Fayçal embarque un pote à lui.

Me voilà pris en étau entre ces deux vieux amis qui discutent vigoureusement.   A ma droite, un brave garçon, pas joufflu du tout mais qui aime renifler bruyamment dans mon oreille et fumer des clopes immondes tout près de mes narines puis de l’autre côté du brouillard bleu, juste après le changement de vitesse qui m’écrase un peu la cuisse, surtout en cinquième, il y a donc mon pote le clairon. Après avoir partagé des Bolinos froids, on repart à la nuit tombante pour les cent cinquante derniers kilomètres. Je serai largué un peu avant la douane, en pleine nuit, il semblerait que le camion ne soit pas en règle.

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