La fin du chemin…

Le dernier jour, celui des adieux, des « au revoir », des « à bientôt »… La Russie, cette extension infinie de l’Europe,  fait vite oublier au voyageur distrait qu’il est immensément loin de chez lui. On passe un dernière soirée dans un bar rock en parlant Anglais ou français, la musique de fond n’a rien du kazatchok ou d’Ivan Rebroff…les Kinks, Radiohead  ou les Stones, comment se souvenirs de tous ces kilomètres, comment admettre subitement  qu’on ne se reverra pas tout de suite, ni demain, ni plus tard… mais pas jamais, car la moto déposée quelque part dans la ville servira toujours de fil rouge d’alibi, de corde de rappel, pour revenir boire des cocktails en parlant des blessures de  la vie pour ne pas parler de celles du départ. Partir, revenir, quitter, retrouver, ici, là-bas, il faudrait disposer d’innombrables vies pour ne pas que les effleurer toutes. Mais c’est sans doute le vieux motard qui continue à se poser des questions sur le temps qu’il n’a plus pour croire qu’on a mille vies à bouffer à pleines dents.                                                                                  Au petit matin, dans la brume des collines, Val Samuraï est venu me chercher pour m’amener à l’aéroport, soixante bornes au nord. Dans sa bagnole, il écoute du rock, toujours ; Suzy Quattro : comment ne pas perdre ses repères géographiques et temporels, je n’avais pas écouté Suzy Quattro depuis le juke box du bistrot de la sortie du lycée. Il y avait aussi Gary Glitter et David Bowie, depuis David Bowie est mort… et moi, toujours vivant, comme dirait l’autre, je retourne dans l’autre vie semer les graines du retour. 

7 thoughts on “La fin du chemin…

  1. Raaaah, quelle tristesse de voir déjà ce récit se terminer. Petite bouffée d’exotisme et d’aventure à moto, mes cinq minutes de lecture du matin avant de commencer à bosser vont me manquer.
    Encore merci pour avoir pris le temps de partager ces bornes avec toi, avec nous pauvres rêveurs de l’autre côté de l’écran. Et vite à bientôt pour un nouveau départ.
    Tu devrais envisager de compiler tes récits de voyages et tes dessins dans un bouquin; c’est tellement savoureux.

    Amitiés motardes de Bruxelles.
    Olivier

  2. Merci Ptiluc de m’avoir fait voyager. Je n’ai jamais été un grand lecteur mais j’ai dévoré ton journal de bord ces 2 derniers jours. En m’inscrivant sur un site motard j’ai retrouvé tes traces. (je ne sais pas trop si je peux indiquer le site en question)
    et donc « Retrouvé » car, (et cette une anecdote de ma vie privée) étant plus jeune lors de ma scolarité à un collège de quartier, en classe de 6ème j’ai porté pour mon 1er cour d’E.P.S un T-shirt, tous juste récupéré aux secours populaire à l’époque ou figurait sur celui-ci un de tes dessins. Et je suis persuadé qu’il s’agissait bien de ton petit Rat, fourchette à la main avec une phrase inscrite en dessous « Cette année, on va bouffer du rat ». Âgé de mes 11 ans à l’époque, je me suis donc mis en place sur la piste d’athlétisme, au milieu des Tours avec mes camarades de divers cultures et origines. L’un d’eux m’a demandé si je n’avais pas peur de me pointer ici avec ce genre de « slogan ». Avec toute mon innocence je lui est donc dit que j’adorais ce t-shirt et que je ne voyais pas où était le mal. Je ne comprenais vraiment pas sur le coup où était le mal mais j’ai ensuite vite compris. Surtout compris que certaine personne ne prenait pas les choses au même degré. Moi j’avais accroché sur ce dessin, cette phrase, « ce soit disant slogan »….car on avait pas grand chose à manger à la maison. Bien sûr, Il m’a déconseillé de le remettre.
    La suite du collège c’est tous de même bien passé 🙂
    Merci encore pour cette lecture, ce voyage et je t’envoie donc toutes mes salutations motard, que je suis bien sûr « du haut de mes 27 ans » .
    Avec le plaisir certains de peut-être un jour te croiser
    Amaury

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