Attente à la pompe

La seule chose que je ne trouve pas, dans ce hameau iddylique, c’est de l’essence… juste du gasoil, la pompe est vide et la suivante à deux cent cinquante bornes…peut-être demain matin ; l’étape s’est imposée d’elle même.

Au milieu de l’agglomérat, il y a une cabane à quatre lits qui fait office d’auberge. A mon arrivée, Génya, Eugène en traduction, m’a aidé pour m’installer puis posé les questions habituelles; est-ce que j’ai un fusil, est-ce que j’ai vu des ours, avec la gestuelle qui va avec… et puis d’où je viens, où je vais, mon âge, mon métier…là je sens l’ouverture et je sors mon carnet de croquis.

Eugène en voudra une plus grande avec de la couleur, si l’essence n’arrive pas, je sais que je peux traîner dans ce lieu de rêve…

En attendant la livraison d’essence, on m’a allumé le petit poêle et je peux travailler tranquillement, chaleur, calme, repos… et quelle jolie vue par la fenêtre; des gravats de charbon, la baraque des chiottes et la cabane d’Hussein, le cuistot Ousbek. Derrière les chiottes, on a creusé un grand trou dans lequel chaque jour on balance des montagnes d’assiettes en plastique ; quand c’est plein, sans doute qu’on rebouche et qu’on creuse un nouveau trou juste à côté, comme pour les chiottes…ça économise l’eau , le plastique; pas de vaisselle.

Plus tard, dans mille ans, il y aura un étrange gisement sous le sol du bistrot qui n’existera plus, mais on me l’a déjà dit ; c’est grand par ici, il y a toute la place qu’on veut et puis « recyclage » ce n’est pas traduit dans le téléphone…

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