Journée de pause à Bilibino

J’ai à nouveau tchéqué ma bécane…À chaque fois que je la décharge d’un camion, c’est obligatoire; elle aussi elle a été secouée. Dans un hangar de l’entrepôt, je vérifie que ma batterie chinoise , achetée à Barnaul il y a cinq ou six ans, est toujours en bonne santé. C’est une bonne nouvelle, et je ne m’y attendais pas, c’est qu’on ne trouve pas beaucoup de choses à Bilibino, même pas de réseau Internet. Je réajuste mes chaînes à neige et j’ai fabriqué une protection en moumoute pour réduire les terribles agressions nocturnes du froid sur ma pauvre batterie. À midi, je vais manger avec le personnel du garage dans la cantine container . On y croise ceux qui sont avides de communication et majoritairement, je l’avoue, ceux qui ne pensent qu’à slurper bruyamment leur soupe en regardant leur téléphone.

Hassan qui m’héberge n’est pas un très bon musulman. En rentrant du boulot, il se vide une bouteille de rouge d’ Abkhazie en attendant ses potes pour quelques toasts au cognac, il parle très fort et s’agite beaucoup, pendant ce temps là, Emma, prépare toujours des repas… Quand on rentre du boulot à 5h, une assiette de pâtes au poulet nous attend, on est pas obligé de les manger, c’est pour attendre le poisson qui continue à cuire dans le four ; Hassan, bien vautré avec sa clope , attend qu’on le serve. Finalement, tout bien réfléchi, Hassan est bien un bon musulman…

One thought on “Journée de pause à Bilibino

  1. alors là, c’est le dépaysement assuré…Etre au bout du monde, avec ces gens pas compliqués, qui vivent au rythme de la nature et des saisons, ça a, avec nos yeux de nantis quelque chose de surréaliste. Une question que je me pose réguliérement, comment, aprés avoir vécu ces moments là, revenir au quotidien lénifiant qui est ( souvent) le notre ?
    Bientôt la route au guidon de ton fidele destrier, chouette !!!

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