L’itinéraire complet et définitif sauf si ça change…


Daniel Caen

//

Sachant que je récupère le Chat le 6 ou le 7 juin et qu’il faut que l’on soit de retour le 14 ou 15 juin , l’itinéraire devrait dessiner ce genre de jolie boucle ( autour de 7000 kms et d’une quinzaine de pays traversés…) :

L’itinéraire détaillé du premier jour le 1er juin (Toulouse – Colombey-Les-Belles) 800 kms :

Comme j’y ai un ami de très très très longue date et que celui-ci râlait que mon itinéraire initial évitait soigneusement sa région, je bouleverse, je tourneboule, je charivari et par la magie de mappyviamichelingooglemaps, je compte d’ores et déjà sur lui pour m’y offrir le gîte et le couvert au soir de ma première étape, le 1er juin. Neuche ! La balle est dans ton camp à Colombey :

http://goo.gl/maps/JGDSY

L’itinéraire détaillé du deuxième jour le 2 juin ( Colombey-Les-Belles – Luxembourg – Bruxelles – Amsterdam) 650 kms :

Parce qu’à Amsterdam, comme le chantait Brel, Y a des marins qui boivent
Et qui boivent et reboivent
Et quand ils ont bien bu
Se plantent le nez au ciel
Se mouchent dans les étoiles
Et ils pissent comme je pleure

Mais surtout parce qu’à Amsterdam, y’a Colette, et que Colette, nous on l’aime. Un sacré bout de femme, européenne avant l’heure (20 ans en France, 20 ans en Sicile, 20 ans à Rome, et depuis près de cinq ans, Amstellodamoise. C’est bien simple, vous la laissez 5 minutes quelque part, et quand vous revenez, elle parle déjà la langue, vous raconte l’histoire, et vous présente quarante personnes. Et un vécu ! Je ne vous en parle même pas. Une véritable héroïne de roman. Colette, on t’embrasse.

http://goo.gl/maps/fIs0K

le 3 Amsterdam-Copenhague

le 4 Copenhague-Stockholm

le 5 Stockholm Traversée suède Finlande

le 6 Turku-Helsinki traversée Finlande Estonie Tallin

le 7 Tallin-Riga

le 8 Riga Varsovie

le 9 Varsovie Auschwitz

le 10 Auschwitz Prague

le 11 Prague Grossglockner Hochalpenstr

(à cause de l’article de fred jeorge dans motomag qui m’a trop fait envie !) http://www.zarkass.com/voyages/autrichehongrieslovaquie/autriche-4-gghs.htm

le 12 Grossglockner Hochalpenstr-Milan

le 13 Milan-Les gorges du Verdon

le 14 Toulouse…

Chap 3 : Gueule de bois ou lendemains qui chantent ?


Daniel Caen

Le risque avec l’alcool, c’est de réveiller la bête, voire l’idiot, qui dort en nous, oui là-bas, à la place du cancre, tout au fond, près du radiateur, le nez collé à la fenêtre, celle donnant sur la cour de récréation… Et un cancre qui se réveille, c’est quasiment condamner son prof à la cure de sommeil. Quelques lampées de pure malt, et voilà que se révèlent les désirs les plus fous, les fantasmes les plus délirants, c’est le moment des paris stupides, des défis insensés, c’est parfois même l’heure du crime, des passages à l’acte. Les neurones paniquent, les dendrites tricotent, les cellules gliales gouleyent, les axones désaxent, et, inévitablement, les paroles dérapent. Puis le matin survient, la sonnerie stridule vos tympans, et le cancre se rendort… Le prof revient de sa cure et vous passe un savon : Qu’est-ce que t’as dit ? Qu’est-ce que t’as fait ? C’est de la folie ? On ne doit pas promettre n’importe quoi à son enfant ! Tu te rends compte ! les kilomètres ! les sous ! Et arrivé à ce stade, vous vous demandez ce qui vous a pris, si vous pouvez revenir en arrière, si vous n’avez tout simplement pas confondu un vieux rêve avec une illusion. Mais vous vous mettez à diviser à la louche les kilomètres par le nombre de jours, un emploi du temps semble même pouvoir se dessiner, et puis l’argent en grattant le livret A que vous réserviez pour les mauvais jours, en économisant jusqu’au départ le train de pneu tout neuf que vous venez de monter, ça devrait passer à l’aise ; Et finalement  vous réalisez que toutes les excuses que vous utilisiez jusque là pour ne rien faire ne sont devenues cette fois que de simples problèmes à régler, sans même une inconnue dans l’équation. Et vous sentez à présent cette douce chaleur au creux du ventre : Cette chaleur, vous le savez, c’est le cancre qui est heureux. La fenêtre s’est ouverte. En juin, vous serez au rendez-vous à Helsinki.

Chap 2 : La faute au Chat


Daniel Caen

« Et si tu venais me rechercher à moto ! ». Tout commença par cette boutade de ma fifille Chat. Mais le risque avec ce genre de plaisanterie, lâchée sans précaution au nez d’untel au cours d’une soirée festive et parfaitement désinhibée (oh le bel euphémisme !) telle celle de ce mercredi 16 janvier 2013, tandis que nous fêtions à la fois mon 49 ème anniversaire signant mon entrée officielle dans la cinquantaine et le départ de Chat pour Helsinki dès le lendemain matin à l’aube, c’est que la boutade monte au nez en question (papa, tu vas pas commencer avec tes blagues à 2 balles ! OK les z’enfants, j’mets deux pièces dans le nourrain et je me reprends). Et réalisant l’effet que ses paroles eurent sur ma physionomie désormais stupéfaite, Chat saisit l’étendue des dégâts qu’elle venait de commettre et se maudit  aussitôt de ces mots dits (là, je vous fais la totale dans le genre lourdingue de l’allitération et de l’assonance, mais ça me fait marrer, c’est l’un des avantages du blog sur le roman, on peut vraiment s’y lâcher, aussi vous le conseillé-je fortement : Bloguer, bloguer ! A défaut d’être lu, ça défoule grave). En effet, à peine cette gaffe involontairement commise par Fifille, surgirent des tréfonds de ma mémoire le souvenir de mes escapades à bicyclette à l’insu de mes parents, m’éloignant parfois jusqu’à dix kilomètres du domicile familial, et ce bien avant mes 10 ans ; de mes échappées belles en « mob » de Toulouse à Superbagnères, au dessus de luchon, à 14,15 ans, de mon quasi tour de France en 125 XR Honda, il y a trente ans et déjà en duo s’il vous plaît, avec SylvieChérieDeMonCOeurQueJaimeTant ; de notre tour de l’Adriatique (France, Italie, Grèce, Yougoslavie, France) en 400 XS yam en 1985, bien avant que la guerre n’éclate et ajoute son lot de nouvelles frontières à la mosaïque européenne ; de notre tour d’Ecosse en 1990 en R80 béhéme de 50cv, avec la révélation quasi mystique que fut pour moi la visite de Glenfiddich, de Glenlivet, de Glen de Glen… (amis blogueurs, pour me comprendre, je vous renvoie au dernier Ken Loach : l’excellent « la part des Anges ») ; sans compter ce presque million de kilomètres parcourus de droite à gauche et de haut en bas durant mes 33 ans de vécu motocycliste. 33 ! L’âge christique, l’âge mystique ! Putaing, mais c’est bien sûr, la route c’est MA voie ! Alors plus d’hésitation : Chiche mon Chat !

Chap 1 : Pourquoi un Blog plutôt que rien, aurait dit Leibniz…


Daniel Caen

Bienvenue ami blogueur sur le site de tarmokeuf, le motard papa quinqua.

     Je te dois quelques explications quant à ma démarche, à toi, l’humble et patient lecteur anonyme qui par je ne sais quel hasard numérique s’est égaré jusqu’à cette page web. Tout du long de celle-ci, je vais tenter de narrer les préparatifs de ce raid que je projette de faire avec ma XJR, durant les 15 premiers jours de juin 2013, vers Nurmijärvi en Finlande, un bled à une petite quarantaine de kms au nord d’Helsinki et à près de 100 fois plus de Toulouse, un trou perdu au milieu des sapins sur le campus universitaire duquel le Père Noël et son complice Erasmus retiennent prisonnière ma fifille Charlotte alias Le Chat.

     Comme tu n’es pas sans le savoir : la vie est belle, Franck Capra ou Roberto Benigni l’ont d’ailleurs parfaitement et bien mieux que moi souligné au millénaire dernier. Mais la garce sait toutefois salement nous secouer pour « pas que la pulpe, elle reste en bas ». Tous les 5 ans pour les uns, 7 ans pour d’autres, voire 10 ans pour les plus résistants, l’endormissement nous prend et la crise existentielle nous guette, avec son lot de bouleversements et de tsunamis intérieurs, telle la tellurique tectonique des plaques qui fait jaillir les volcans et trembler les continents. Et lorsqu’elle survient, pas d’autres choix que d’agir : barbituriques et alcool, noeud coulant ou balle dans la tronche pour les plus affaiblis ; aventure extra-conjugale, achat compulsif d’une nouvelle moto ou pis, du dernier modèle de chez peugeot, pour la plupart. Quelques-uns optent pour l’art et se mettent à l’aquarelle ou s’inscrivent à des cours de guitare. Pris soudain d’un accès de jeunisme, les quadras se remettent au rugby ou au judo et finissent en soins intensifs. Pour ce qui me concerne, chaque nouvelle crise se terminait par un nouveau roman. Mais au quatrième, on finit par se prendre pour un véritable écrivain et du coup on replonge dans la crise parce qu’on est seul à le croire (les éditeurs, tous des salauds ! Z’ont même pas compris quel Dostoievski sommeillait en moi). Pour mon entrée dans mon cinquantenaire, pas question de rééditer pareille erreur. Un roman, c’est trop long, c’est sacrément usant, le temps d’en écrire un, c’est autant de temps de vie en moins ; et vivre ou écrire, il faut choisir. Et à bientôt cinquante balais, de la vie belle, il n’en reste pas lourd en réserve. La frontière approche à grands pas. Et tel un pic de montagne, plus on s’en approche, plus ça grossit vite en obscurcissant l’horizon. Non, cette fois, pas de roman, un Blog ! Parce que le blog, c’est quasiment tout le contraire, c’est de la vraie vie qu’on y raconte : comment j’ai révolutionné la recette du boeuf bourguignon, comment j’ai cassé la tête à cet enfoiré de…,   comment avec mon oignon j’ai fait l’intérieur à la Ducat’ de Rossi au bout de la ligne droite de l’Hospitalet, bref pour écrire un blog, faut être VIVANT, un vivant de la vraie vie. Et la vraie Vie, elle veut – elle exige même – que ça bouge, que ça danse, que ça virevolte, la vrai Vie, elle déteste le croupi, parce que le croupi ça pue, c’est plein de méthane et y’a vraiment que les bactéries pour y tenir le coup ! Et moi, j’veux pas être une bactérie, j’veux juste être un Dieu ! Zeus au minimum, ajouterait Woody Allen… Alors pour valser, nom de Dieu, ça va valser ! Et pas qu’un peu ! 6500, 7000; peut-être même 8000 kms ! T’en veux la Vie, du mouvement, de l’agitation, eh bien tu vas en avoir… parole de Tarmokeuf !