Chap 1 : Pourquoi un Blog plutôt que rien, aurait dit Leibniz…


Daniel Caen

Bienvenue ami blogueur sur le site de tarmokeuf, le motard papa quinqua.

     Je te dois quelques explications quant à ma démarche, à toi, l’humble et patient lecteur anonyme qui par je ne sais quel hasard numérique s’est égaré jusqu’à cette page web. Tout du long de celle-ci, je vais tenter de narrer les préparatifs de ce raid que je projette de faire avec ma XJR, durant les 15 premiers jours de juin 2013, vers Nurmijärvi en Finlande, un bled à une petite quarantaine de kms au nord d’Helsinki et à près de 100 fois plus de Toulouse, un trou perdu au milieu des sapins sur le campus universitaire duquel le Père Noël et son complice Erasmus retiennent prisonnière ma fifille Charlotte alias Le Chat.

     Comme tu n’es pas sans le savoir : la vie est belle, Franck Capra ou Roberto Benigni l’ont d’ailleurs parfaitement et bien mieux que moi souligné au millénaire dernier. Mais la garce sait toutefois salement nous secouer pour « pas que la pulpe, elle reste en bas ». Tous les 5 ans pour les uns, 7 ans pour d’autres, voire 10 ans pour les plus résistants, l’endormissement nous prend et la crise existentielle nous guette, avec son lot de bouleversements et de tsunamis intérieurs, telle la tellurique tectonique des plaques qui fait jaillir les volcans et trembler les continents. Et lorsqu’elle survient, pas d’autres choix que d’agir : barbituriques et alcool, noeud coulant ou balle dans la tronche pour les plus affaiblis ; aventure extra-conjugale, achat compulsif d’une nouvelle moto ou pis, du dernier modèle de chez peugeot, pour la plupart. Quelques-uns optent pour l’art et se mettent à l’aquarelle ou s’inscrivent à des cours de guitare. Pris soudain d’un accès de jeunisme, les quadras se remettent au rugby ou au judo et finissent en soins intensifs. Pour ce qui me concerne, chaque nouvelle crise se terminait par un nouveau roman. Mais au quatrième, on finit par se prendre pour un véritable écrivain et du coup on replonge dans la crise parce qu’on est seul à le croire (les éditeurs, tous des salauds ! Z’ont même pas compris quel Dostoievski sommeillait en moi). Pour mon entrée dans mon cinquantenaire, pas question de rééditer pareille erreur. Un roman, c’est trop long, c’est sacrément usant, le temps d’en écrire un, c’est autant de temps de vie en moins ; et vivre ou écrire, il faut choisir. Et à bientôt cinquante balais, de la vie belle, il n’en reste pas lourd en réserve. La frontière approche à grands pas. Et tel un pic de montagne, plus on s’en approche, plus ça grossit vite en obscurcissant l’horizon. Non, cette fois, pas de roman, un Blog ! Parce que le blog, c’est quasiment tout le contraire, c’est de la vraie vie qu’on y raconte : comment j’ai révolutionné la recette du boeuf bourguignon, comment j’ai cassé la tête à cet enfoiré de…,   comment avec mon oignon j’ai fait l’intérieur à la Ducat’ de Rossi au bout de la ligne droite de l’Hospitalet, bref pour écrire un blog, faut être VIVANT, un vivant de la vraie vie. Et la vraie Vie, elle veut – elle exige même – que ça bouge, que ça danse, que ça virevolte, la vrai Vie, elle déteste le croupi, parce que le croupi ça pue, c’est plein de méthane et y’a vraiment que les bactéries pour y tenir le coup ! Et moi, j’veux pas être une bactérie, j’veux juste être un Dieu ! Zeus au minimum, ajouterait Woody Allen… Alors pour valser, nom de Dieu, ça va valser ! Et pas qu’un peu ! 6500, 7000; peut-être même 8000 kms ! T’en veux la Vie, du mouvement, de l’agitation, eh bien tu vas en avoir… parole de Tarmokeuf !