Le mois dernier, je vous avais parlé de In&motion, de l’expérimentation du gilet airbag par les Insiders et livré mes premières impressions en statique. Pour ce deuxième épisode, nous allons découvrir plus en détail ce gilet airbag et mon ressenti lors des premiers roulages. Souvenez-vous qu’il s’agit d’un modèle de présérie, les remontées des Insiders servent à corriger et améliorer le produit dont la commercialisation est prévue en 2018. Il ne s’agit donc pas d’un test comme le fait si bien Yannick Leverd dans Motomag, ni un publi-reportage, mais une restitution sur cette originale démarche et mes impressions. C’est parti !
Un gilet en marche
Contrairement à d’autres modèles concurrents, le gilet In&motion se porte donc sous la veste ou le blouson. Pour In&motion, un gilet sous la veste est plus près des zones à protéger et ainsi plus efficace. Il est aussi plus discret, même avec un renflement dans le dos, et n’altère donc que modérément le look de la motarde ou du motard. On le sait, c’est important, y compris pour moi, et ce n’est pas le moindre des freins à l’adoption de ce type d’équipement (avec le prix). Par contre, il faut le caser sous son vêtement, ce qui parait délicat avec un blouson cuir ajusté. On va voir cela plus loin.
Zones de gonflage du gilet (image In&motion)
Les zones de gonflage couvrent la nuque, le thorax, la colonne vertébrale et l’abdomen (voir visuel sur site In&motion) . Le volume moyen est de 15 litres, en fonction de la taille du gilet.
Le temps de gonflage de l’airbag est annoncé à 0,1 s (temps à compter de la détection de situation anormale, en principe, avant un choc corporel).
Le gilet pèse environ 1,8 kg, à comparer avec ma dorsale BMW habituelle qui pèse 1 kg (mesures sur ma balance de cuisine).
Module In&box, d’une taille comparable à un smartphone
Le gilet étant autonome (non relié à la moto), il a donc nécessairement une électronique embarquée et une batterie : c’est l’In&box, module clipsé sur la dorsale.
Il dispose d’un interrupteur On-Off, accessible uniquement lorsque l’In&box est déclipsé de la dorsale. Il restera donc en général sur On. On éteindra complètement l’In&box avec cet interrupteur si on transporte le gilet dans le coffre d’une voiture par exemple, afin d’éviter un déclenchement malencontreux.
Un bouton, accessible celui-ci, sert au quotidien : double appui pour le démarrer, idem pour la mise en veille. Autre solution, laisser le système se mettre en veille (5 minutes sans mouvement), il se réactivera au 1er mouvement. 3 leds indiquent : le fonctionnement du système, le GPS, la batterie, vert si OK, rouge sinon. Lors de l’habillage à l’intérieur, le GPS est logiquement rouge, il passera vert une fois dehors.
L’autonomie est en principe de 20 heures en continu. Je n’ai pas encore vérifié, ce sera pour plus tard. Pour recharger, on déclipse l’In&box, et on le charge comme son téléphone (même connecteur). Voyant batterie bleu durant la charge, vert lorsque la batterie est chargée.
A noter que la réception GPS n’est pas indispensable au déclenchement de l’airbag, ce serait problématique dans un tunnel par exemple, même s’il existe des algorithmes permettant de palier la perte du signal . Il sert à la collecte de données, utiles pour l’analyse post-accident, qu’il y ait eu déclenchement ou non.
En route
Allez, j’enfile le gilet, je remonte la fermeture éclair, je mets la veste, je ferme, et là, interrogation, ai-je allumé l’ In&box ? Déshabillage pour constater que non, j’avais gardé mes habitudes de l’ancienne dorsale. Double appui sur le bouton de la box, vérification du voyant de charge, OK, rhabillage. Bon, ça va venir, il faut se roder. Toutefois, cela met en évidence une piste d’amélioration : on a les voyants dans le dos, on ne sait donc pas si tout est OK, sauf à se déshabiller. Ce point a été remonté par les Insiders, on va laisser à In&motion le temps d’y travailler, et je vous tiendrai informé des évolutions à venir.
Chaude double peau…
Nous avons connu des journées bien chaudes en juin, j’ai pu donc voir si c’était supportable dans ces conditions. En roulant avec ma veste textile 3 en 1, débarrassée de ses 2 doublures, et en ouvrant les aérations devant et derrière, on bénéficie de la ventilation, même si elle est freinée par le gilet. Bon, c’est sûr, passé 30° à l’arrêt, on a bien chaud, ce qui serait de toute manière le cas sans le gilet.
J’ai fait des trajets travail (je suis un commuter, souvenez-vous des leçons d’anglais du 1er épisode) et de petites ballades. Pas encore de longues heures de roulage, cela va venir avec un prochain grand voyage. Toujours est-il qu’en roulant, le gilet se fait oublier, pas de gêne particulière, un avis dans l’ensemble partagé par les Insiders. Je n’ai pas fait de zèle, pas de chute, donc. Le gilet non plus, pas de déclenchement intempestif à déplorer !
Avec mon blouson cuir, il y a moins de place, mais ça rentre. Bon, on est en été, pas de doublure et t-shirt, on verra à l’automne lorsqu’il faudra se couvrir plus.
La dorsale du gilet dépasse au bas du blouson, c’était aussi le cas avec ma dorsale « traditionnelle », que je n’utilisait d’ailleurs pas avec le blouson pour cette raison (je mettais une dorsale dans l’emplacement prévu du blouson).
Le look en prend aussi un coup avec le renflement dorsal, mais beaucoup moins qu’avec un gilet porté par-dessus. Si votre blouson est très ajusté, au point que vous ne puissiez pas mettre plus épais qu’un t-shirt même en hiver, alors, c’est certain, vous ne pourrez pas mettre le gilet.
Descendu de la moto, le gilet se fait plus pesant, en particulier en marchant, il « tire » un peu dans le dos. On sera donc content de l’enlever, ce qui permet à ce moment de le mettre en veille pour préserver la batterie. Le gilet entre sans problème dans mon top-case (Givi 45 litres) ou une valise latérale. Ceci dit, un top-case n’est pas un coffre fort, et vu le prix de ce genre d’équipement, ce n’est peut-être pas à faire partout …
Démarche participative
In&motion a créé un groupe fermé Facebook, afin que les Insiders puissent échanger leurs impressions, et aussi poser leurs questions. C’est Anne-Laure de In&motion qui se charge de répondre, et de capitaliser les questions et réponses dans un document. Nous pouvons aussi les contacter par mail et un questionnaire est régulièrement soumis aux Insiders. Cette démarche participative est utile pour In&motion et pour nous-mêmes. En effet, cela pousse à avoir une réflexion approfondie sur ce type d’équipement pour ceux qui, comme moi, n’en avaient pas déjà (la grande majorité). D’où de nombreux débats entre Insiders.
Un gilet qui cause
En plus des causeries sur Facebook et autres mails, ce qui intéresse In&motion, c’est ce que chaque gilet va leur dire. Pour cela, on a dû installer une application sur ordinateur (pas encore disponible sur smartphone). Une fois par semaine (tant que possible), on retire l’In&box du gilet, on la branche via le câble USB et on lance successivement 2 modules permettant de récupérer les données puis de les envoyer à In&motion pour analyse. D’après la start-up, ces données permettent d’améliorer de manière continue l’algorithme, même si In&motion le considère déjà à un niveau commercialisable. Quant à nous, pas question de voir ou récupérer ces données, mais In&motion décrit dans le manuel les strictes utilisations des données collectées. On n’est pas inquiet vu qu’on respecte tous scrupuleusement les limitations de vitesse, mais bon …
L’application permet aussi de mettre à jour l’In&box.
Suivez-nous !
Vous pouvez voir sur le site In&motion le nombre de km parcourus par les Insiders, le GPS du gilet fournissant ces informations . A l’instant, nous en sommes à 254 400 km. In&motion espère 1 millions de km, soit 2000 km par Insider . Avec les vacances d’été, nous allons faire monter le compteur, et pour ma part, les 2000 km vont rapidement être dépassés !
Je vous donne rendez-vous début septembre, avec mes impressions après un long voyage et cette question (et je l’espère, des réponses !) : suis-je maintenant prêt à acheter ce type d’équipement, et celui-ci en particulier ?
Bonnes vacances aux vacanciers, bon courage aux travailleurs et faites vous plaisir à moto !
Bruno