Arrêtés sur le bord d’une route pour tirer le portrait à quelques vaches (oui je sais, les inspirations des artistes sont parfois étranges…), un fourgon vient à passer et marque une pause à notre hauteur. Son conducteur nous interpelle, nous échangeons quelques mots puis il nous invite à passer chez lui (c’est la troisième maison sur la droite).
Une fois l’oeuvre de l’artiste achevée, nous repartons donc vers la troisième maison sur la droite. Notre ami nous y attend avec un café sur sa terrasse. Youssef (ou alors Joseph…) nous parle de son travail de cultivateur (spécialisé en patates) et de son retour récent au pays après des années passées en Australie. Nous sommes en Cappadoce. La région est connue pour sa géologie si particulière et les reliefs étranges qui en découlent. En dehors du tourisme (hôtels, autocars, perches à selfie, loueurs de quads ou de tours en montgolfière) l’activité historique est essentiellement agricole. Or, le sous-sol gruyère a produit également de nombreuses cavités. Youssef les utilise comme frigo naturel pour y entreposer ses stocks de pommes de terres. Il nous fait donc visiter ses « frigos ». Nous passons un long moment avec lui. Il ne regrette pas son retour même s’il reconnaît que parfois la vie urbaine en Australie lui manque un peu…
Spontanément, nous étions un peu surpris par cette invitation (méfiants?). Mais finalement, comme les nombreuse fois ou un pompiste après un plein d’essence nous offre du thé, il s’agissait simplement de gentillesse, sans doute un peu mêlée de curiosité à notre égard.
Nous n’avons pas visité les maisons troglodytes, ni les églises souterraines aux fresques remarquables, nous avons fuit les autocars et essayé d’éviter les groupes de quadeurs, mais avons apprécié Youssef, sa maison et les membres de sa famille que nous y avons croisé.
Avec trois demi mots de turc et quelques sourires nous sommes enchantés par cette bienveillance omniprésente.
La Turquie on aime !