Le rêve américain, les canyons, les grands espaces, des pick-ups stationnés sur des parkings déserts, un shérif un poil dodu et un cavalier solitaire chevauchant une Harley-Davidson…
L’ambiance dans laquelle nous plonge l’intégrale incluant 3 albums BD de « James Healer », éditée par Le Lombard voici quelques temps, relève du grand classique dans le genre polar. Mais les intrigues plutôt bien ficelées par Yves Swolfs et les paysages très correctement dessinés par Giulio de Vita donnent envie d’aller au bout du suspens.
D’autant que le scénariste et le dessinateur ajoutent aux ingrédients archi-éculés une dose de mystique : le cavalier solitaire en question, James Healer donc, dispose de pouvoirs chamaniques. Ce détective est en effet un Indien blanc.
Voici sa présentation sur le site de l’éditeur :
En 1969, dans la nuit qui suivit son décès, le guérisseur indien Eagle Glance apparut en songe à son disciple et lui révéla que son âme avait trouvé refuge dans le corps d’un bébé, le premier qu’il rencontrerait à son réveil. A son grand étonnement, le premier nourrisson que le nouveau shaman trouva, pleurait au fond d’un break à côté des cadavres d’un couple de «visages pâles» sauvagement assassinés ! James fut élevé par les Shoshones.
Très vite, le jeune Blanc manifesta un don de clairvoyance, le même que celui d’Eagle Glance… Aujourd’hui, James Healer est détective. Il collabore avec les polices locales et même avec le FBI dont les agents n’apprécient pas toujours ses capacités à résoudre avant eux, les enquêtes les plus inextricables…
« James Healer » est donc une série policière teintée de surnaturel, écrite par l’auteur de « Durango » et du « Prince de la Nuit ». Avant « Wisher » et « Kriss de Valnor », Giulio de Vita mettait son talent de dessinateur au service de cette histoire en trois tomes.
Ce qui est intéressant, c’est que les deux auteurs se jouent du mythe américain en soulignant la méfiance des Yankees envers les Indiens dans l’Amérique actuelle qui n’a pas chassé ses vieux démons. Les Blancs ne sont pas si gentils, et les Indiens si méchants. Ou l’inverse…
Notre seul problème à nous, c’est que de Vita sait mieux dessiner les somptueux paysages de l’ouest lointain que les motos. Sa Harley Davidson couchée sur papier n’a pas la même précision que celle d’un Coyote, par exemple, autre dessinateur officiant au sein de l’écurie BD Le Lombard.
Il n’empêche, la particularité de se déplacer à moto confère à ce héros son caractère indépendant, ainsi qu’une part de mystère savamment entretenue.
En définitive, ces trois histoires réunies en une intégrale de 144 pages au prix d’une BD classique, restent des polars de bonne facture, efficaces et divertissants.
BD : « James Healer », l’intégrale (3 histoires), par Giulio de Vita et Yves Swolfs, édition Le Lombard ; 144 pages, 21×27 cm, 14,99 euros.
Présentation sur le site de l’éditeur
La critique du tome 10 de Litteul Kévin ; en vente dans la boutique de Motomag.com
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