BD moto : les héros de « Warm Up » ont un pied dans la tombe


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« Warm Up », le retour ! Renaud Garreta sort enfin le second tome de cette série BD, prévue pour compter dix volumes. Et nous, on est content, tant le style de cet auteur, qui fait tout tout seul, du scénario au dessin, nous affole. Même si, dans cet album (comme dans le premier d’ailleurs), les héros ont un pied dans la tombe…

L’histoire du tome 1 de la série Warm Up,« D. O. A. », se prolonge dans ce 2e opus. Dans « À tombeau ouvert », la famille Neves sombre… L’aîné, Nathan, est en état de mort cérébrale après sa chute au GP de Macao. Chad, le cadet, découvre les sacrifices qu’a faits son frère pour le libérer de l’emprise d’un gang mafieux. Chad, petit prodige au guidon, va-t-il emprunter la voie de la raison ou continuera-t-il à frayer aux frontières de la criminalité ?

L’auteur continue de nous happer grâce à un récit débridé et à un dessin hyper réaliste. Les duels à moto sur le bitume sont dantesques, l’ambiance des paddocks proche de la réalité, et que dire de la course-poursuite à Marseille… On se croirait dans un « Taxi » sombre et violent, c’est exceptionnel.

Seul inconvénient, ce découpage d’une longue trame en plusieurs albums : difficile de se remémorer les détails d’un premier tome avalé voici plusieurs mois… Mais ça revient vite, et cette BD d’action se dévore à toute blinde.

L’auteur, Renaud Garreta est né à Brest en 1964. Après avoir travaillé comme illustrateur, roughman et story-boarder pour la publicité et le cinéma, notamment sur « Immortel » d’Enki Bilal et « Renaissance » de Christian Volkman, il crée le thriller aéronautique « Fox One », puis lance, en 2001, la série à succès « Insiders ». Plus de 500 000 albums des dix premiers tomes sont vendus. Toujours chez Dargaud, suivent une aventure de Tanguy et Laverdure et « Seul autour du monde », une histoire du Vendée Globe.

Depuis octobre 2013, Renaud Garreta réalise un projet qui mûrit depuis 15 ans, « Warm Up », l’union de ses passions : la bande dessinée et la moto. Il signe ainsi sa première série en auteur complet et indépendant : il a créé pour l’occasion sa propre maison d’édition, Dust éditions.

Retrouvez l’interview de Renaud Garreta, réalisée lors de la sortie du 1er tome de Warm Up, en décembre 2013.

BD : « Warm Up, tome 2 A tombeau ouvert », par Renaud Garreta ; Dust éditions ; 56 p, 24 x 32 cm, 13,95 €.

Cette bande dessinée est en vente dans la Boutique Motomag.com ; le tome 1 est également disponible

BD : Coluche rentre dans les cases


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Raconter la vie de Coluche en 88 pages de bande dessinée (BD), voilà qui relève du challenge tant l’humoriste a plutôt bien rempli ses journées, même s’il n’a vécu que 41 ans. Mais cette biographie a le mérite de faire entrer Coluche dans les cases, et se lira en tournant la poignée de gaz… à fond, comme l’appréciait le motard qu’il était, même si l’ouvrage ne se conservera pas aussi longtemps dans une bibliothèque que le livre « Coluche » de Philippe Boggio (1991, J’ai lu), ou le « Dossier Michel Vaillant » publié par Graton en 2011.

Ce dernier ouvrage, mêlant témoignages, dessins et récits, avait l’intérêt de s’intéresser uniquement à la passion pour l’automobile et la moto de Michel Colucci. Dans la BD, le scénariste, François Dimberton, et le dessinateur, Rémi Torregrossa, abordent tout, de l’enfance banlieusarde modeste à la création des Restos du Cœur et des Enfoirés, en passant par la campagne pour l’élection présidentielle de 1981 ou encore la carrière d’acteur de l’enfant de Montrouge.

Les références à la passion pour la moto sont plutôt bien narrées, notamment le record du monde du kilomètre lancé qu’a battu Coluche sur l’anneau de vitesse de Nardo (Italie), le 19 septembre 1985, propulsant sa Yamaha 750 OW 31 à 252,087 km/h. Texte et dessins reproduisent fidèlement les motos possédées par ce champion de la démesure qui ne faisait rien comme tout le monde.

Mais les approximations et autres anachronismes heurtent la lecture. Comme cet intérieur de berline française, dans lequel l’humoriste discute avec son producteur, doté de ceintures de sécurité à enrouleur et de sièges monoplace à l’avant, alors que les protagonistes sont censés rouler dans une Cadillac fifties (vue dans la case précédente), plus certainement équipée d’une banquette à l’avant et dénuée de ceintures.

Un immeuble de verre et des potelets anti-stationnement servent de décor à une scène en extérieur, bien loin des standards de construction des années 70-80.

Quant à l’accident de moto qui a provoqué le décès de Coluche, il est expédié en deux cases, trop hâtivement dessinées et occultant la polémique née autour du positionnement malencontreux du « putain de camion » dans ce fichu virage…

Une bonne surprise malgré tout, que cette BD, qui reste vivante et sympa, à l’image d’un personnage attendrissant dont on aimerait connaître l’avis teinté d’humour sur les événements récents…

« Coluche, une vie d’enfoiré ! » par Dimberton et Torregrossa, édition Jungle!, 30,5 x 23 cm, 88 pages, 14,95 €.

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BD : bikers, Harley et Ku Klux Klan, un cocktail détonant


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« Amerikkka » est une série BD sur le côté sombre de l’Amérique, avec Roger Martin au scénario, un expert du Ku Klux Klan et des mouvements d’extrême-droite en France. Dans le tome 9, « Cauchemar californien », son héros, l’agent spécial Steve, infiltre un gang de bikers racistes. Trafics et règlements de comptes figurent au menu cette BD rythmée mais un peu cliché, inspirée de la série TV « Sons of Anarchy ».

Un mot sur « Amerikkka », prévue en dix tomes : « En prise directe avec l’actualité et l’histoire, cette série à rebondissements vous fera découvrir à chaque nouvel épisode une région différente des États-Unis ainsi qu’une affaire impliquant les terroristes du Ku Klux Klan, l’organisation secrète ségrégationniste américaine », explique l’éditeur, Emmanuel Proust.

Pour lutter contre cette véritable pieuvre, deux agents spéciaux : Angela Freeman, la jeune métisse discrète, et Steve Ryan, un dur-à-cuire presque angélique. À l’âge de 4 ans, Steve Ryan a perdu son père, syndicaliste, conseiller de Martin Luther King et membre fondateur de l’Anti Klan Network (AKN), qui fut enlevé le jour de la création de l’organisation et n’a jamais été retrouvé.

L’oncle et parrain d’Angela, William Freeman, autre membre fondateur, a péri dans l’incendie criminel d’une église baptiste à Birmingham. La mission des deux agents infiltrés : partout où l’on signale des activités criminelles imputables au Klan et à l’ultra droite, ils viennent apporter leur expérience, engrangent les preuves pour permettre à l’AKN de porter de nouveaux coups à l’hydre sans cesse renaissante.

Dans le sud de la Californie, les affrontements entre bandes de motards pour la conquête des territoires ont fait des dizaines de morts. Quand un agent inflitré dans un des gangs les plus dangereux est découvert mort, les autorités font logiquement appel aux agents très spéciaux Steve et Angela. Angela étant enceinte, Steve part seul infiltrer le groupe de bikers extrémistes LibertAryens…

Le récit, écrit en lettres de sang par Roger Martin, est bien servi par un dessin réaliste et précis, même si on tique sur quelques croquis de motos approximatifs. Plus gênant, le récit s’embrouille à plusieurs reprises, la trame déraille comme une chaîne distendue et devient dure à suivre. La description des motards n’évite pas les clichés. Et l’on a un peu de mal à croire que ce policier infiltré puisse se faire admettre des bikers avec autant de facilité.

Mais l’ouvrage se lit vite, le rythme redoutable faisant apprécier le divertissement. En fait, cette BD se dévore comme une série télé. On pense bien sûr à l’univers de « Sons of Anarchy », même si les personnages qui défilent dans la lucarne sont plus complexes, donc plus intéressants que ceux de la BD.

« Amerikkka » par Martin et Otero, éditions EP, 24 x 32,2 cm, 48 pages, 13,50 €.

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La Nationale 7 à parcourir en photos et dessins


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La Nationale 7, qui relie Paris à la frontière italienne, du côté de Vintimille, via Roanne, Lyon, la vallée du Rhône et l’Estérel, est la plus mythique des routes françaises. Celle des grandes transhumances estivales, chantée par Charles Trenet, et revisitée ici par Thierry Dubois dans un ouvrage à parcourir entre photos et dessins, qui remuera les souvenirs de bien des motards.

Vous avez parcouru la Nationale 7 sur la banquette arrière de la Peugeot 404 de Papa et sur votre première Honda 500 Four pour descendre sur la Côte ; ou plus récemment en sportive pour vous rendre sur le circuit de Nevers Magny-Cours ?

La N7 n’existe plus, elle est désormais morcelée en routes départementales plus anonymes, et nombre d’entre nous empruntent l’autoroute payante pour rallier plus vite les lieux de villégiatures. Alors cet ouvrage sur la Route bleue, même s’il n’est pas spécifiquement consacré à un parcours à moto, fera assurément remonter plein souvenirs à beaucoup d’entre vous !

Thierry Dubois s’est en effet attaché à rassembler nombre d’illustrations d’époque (cartes postales, photos de famille, coupures de presse, publicités) complétées par ses propres dessins – dans un pur style école belge – pour nous faire revivre les grandes migrations vers le Sud avec embouteillages monstres, arrêt nougat à Montélimar, accidents mortels en Ford Vedette ou en Maserati, aussi, et trempette dans la Méditerranée.


L’auteur s’est également attaché à retracer l’histoire de la N6, qui joint l’obélisque de Fontainebleau à Lyon via la vallée de l’Yonne et le Morvan et non pas par la vallée de la Loire. Une route plus empruntée que la « 7 » à partir dès les années 60 et qui reste pour nous motards un vrai moment de bonheur : 230 km de virages de Sens à Chagny quasiment sans rond-point « verrue » (zone commerciale) ni feu rouge. Et bien peu de radars…

Un livre à caractère historique, soit, mais qui donne envie de prendre le guidon dans la foulée pour (re)découvrir notre patrimoine, de vieux restaurants routiers en distributeurs d’octane abandonnés.

Livre : « C’était la Nationale 7 », par Thierry Dubois, éditions Paquet ; 24 x 32 cm, 210 pages, 30 euros. Disponible dans la Boutique Motomag.com

Bande-dessinée : « Avec Marc, des fois, on s’échappait… »


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« La Conquête de l’Ouest », le tome 3 de la série BD « Je Veux une Harley », est l’une des meilleures ventes de livres moto de cette fin d’année. Rencontre avec Frank Margerin, dessinateur de talent plutôt amateur de motos anglaises, qui transforme le chrome en or.

Deux ans et demi après la sortie du premier tome de « Je veux une Harley », voici déjà le troisième. Cuadrado et toi êtes des stakhanovistes de la BD ! Combien de temps nécessite la confection d’un album ?
Il faut un an pour le réaliser : trois mois pour l’écriture du scénario et l’esquisse des premières planches, neuf de plus pour dessiner la totalité. Je réalise moi-même dessin et couleur. Là, j’ai d’abord rendu les quinze premières pages en couleur, puis le reste de l’album (46 pages au total) d’une traite. Je me suis tapé quinze jours de colorisation d’affilée, je n’en pouvais plus…

Cette fois, votre héros et ses copains donnent dans l’exotisme : le grand voyage en Harley !
Oui, nous avons traité d’un des clichés du milieu biker : le rêve de rouler un jour dans l’Ouest américain, de voir le Grand Canyon… C’est un fantasme pour beaucoup de motards en général.

Quelle est votre source d’inspiration, vous connaissiez la Route 66 ?
Nous avons fait le voyage en 2013. Dans cette série, on s’inspire du vécu. Nous sommes passés par un tour operator spécialisé, USA Moto Riders. On roulait sur une Harley-Davidson Electra Glide Classic.

Vous avez voyagé à deux, comme un vieux couple ?
Un jeune couple, trois ans de vie commune ! On partageait la même moto, et aussi les mêmes chambres dans les motels, avec les ronflements…

Vous avez parcouru la Route 66 dans sa totalité, de Chicago à Los Angeles ?
Non, nous avons suivi une boucle de L. A. à L. A., en passant par des morceaux de Route 66. La totalité fait 4.000 km, il faut du temps et ce n’est pas intéressant partout. Le fait de passer par un tour operator nous a permis de mettre en scène la vie de groupe. On a un peu transformé le vécu : sur les huit Français qui faisaient le voyage avec nous, il n’y avait pas une femme. On a donc rajouté Tanie, la femme de Marc (le héros), mais aussi d’autres caractères que les lecteurs apprécieront…

Il y a beaucoup d’humour sur le couple homme-moto, mais aussi sur le couple homme-femme. Les hommes s’en sortent bien…
Le rapport dans le couple est le fil conducteur de cette série. Or, ce genre de voyage, avec le cul sur la selle toute la journée, c’est surtout une affaire d’hommes. Ils veulent être entre copains, et on peut le comprendre. Nos personnages féminins apportent un regard critique sur ce trip masculin. Quand les mecs rentrent dans une boîte à strip-tease, c’est sûr qu’elles ne vont pas cautionner…

Vous aviez une Harley pour deux, qui conduisait ?
Cuadrado a plus l’habitude que moi de conduire ces gros engins, il tenait donc le guidon la plupart du temps. Sur cette moto, on est tellement bien derrière qu’on n’a pas forcément envie de conduire. Surtout que la plupart des routes sont de longues lignes droites ennuyeuses. Ce qui est amusant là-bas, ce sont les enchaînements de ligne droite… J’étais derrière, et ça tombe bien car je prenais des photos qui m’ont servi pour dessiner ensuite.

Ton impression de l’Ouest américain ?
Les routes sont souvent en parfait état. Il y a beaucoup de lignes droites, mais les paysages sont magnifiques.

Est-ce que la moto offre des rencontres particulières ?
On roulait en groupe avec un guide, on avait un timing précis à respecter, du coup on n’échangeait pas beaucoup avec les autochtones. Mais si tu es seul, oui, à moto tu peux parler aux gens plus facilement.

Avez-vous rencontré des figures de la route ?
Desert Doctor, c’est marqué sur son réservoir ! Un motard qui sillonne le désert sur une vieille Harley à fourche Springer. Il se présente aux autres motards et propose son aide en cas de pépin. On l’a mis dans la BD. Et sinon, Angel Delgadillo bien sûr, le barbier qui a fait renaître la Route 66 sous sa forme touristique. C’est lui qui a inspiré le dessin animé « Cars ». Un vieux très sympa !

Vous avez vécu l’orage de grêle, comme dans la BD ?
On avait une tenue de pluie, mais dans la voiture du guide. Or on venait de perdre le groupe parce qu’on était sorti en retard d’un café. On a parcouru 50 miles à fond pour les chercher, sans succès. Et arrive le gros orage… En fait ils nous attendaient derrière ! Les joies du voyage en groupe…

Vous utilisez le réel avec une pointe d’ironie et d’auto-dérision…
C’est de la bande-dessinée humoristique. Nous n’avons pas vécu un trip d’aventuriers, nous assumons le côté tour operator de ce voyage. C’est hallucinant : le moindre pépin mécanique, et tout est remis en question car le guide n’a aucune notion de mécanique. Il est perdu s’il n’arrive pas à joindre l’assistance sur son portable.

Les motos sont dessinées avec le respect du détail qu’on te connaît. Mais les cuirs sont d’un noir luisant, sans un écusson. Pourquoi ?
J’ai été paresseux sur ce coup, normalement je dessine tous les patches, mais là t’en sors pas, les harleyistes en ont plein ! Nos lecteurs notent tous les plans et nous font des reproches sur le fait que d’une case à l’autre, l’écusson est différent… Donc, les gilets sont vierges.

Vous avez assouvi un rêve de môme, en faisant ce voyage ?
Ah oui ! Après, la solution tour operator, il y a le pour et le contre. C’est très confortable, tu ne t’occupes de rien, mais ce n’est pas de l’aventure. Nous avons visité tous les sites touristiques, où les Américains ont tendance à recréer artificiellement les ambiances. Ils mettent de fausses épaves ici et là… Si tu veux bien manger, il faut en sortir car les restos c’est l’abattage, surtout pour moi qui ne suis pas fan des sandwiches. Avec Marc, des fois, on s’échappait…

« Je Veux une Harley, tome 3 La Conquête de l’Ouest », scénario de Marc Cuadrado et dessins de Frank Margerin, éditions Dargaud, 46 pages, 11,99 euros ; en vente dans la Boutique Motomag.com.

A lire, le portrait du scénariste de « Je Veux une Harley », Marc Cuadrado, dans le n°313 de Moto Magazine (déc. 2014), en vente dans la Boutique Motomag.

BD : le double de Steve Mc Queen est un gentil looser !


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Le dessinateur Satô revient, au guidon d’un album BD, le tome 2 des aventures de Steve Mc Twin. Mais attention, le double de Steve Mc Queen, un motard, est un gentil looser qui a maille à partir avec les forces de l’ordre, et dézingue à tout va les radars et autres aberrations de la sécurité rentière. Toute ressemblance avec les Motards en Colère ne serait pas si fortuite et involontaire…

L’album « Steve mc Twin #2, Ze cartoon » est un recueil de dessins motos (sur une ou une demi page) prétextes à des gags bien sentis sur les sujets de prédilection de l’auteur : la répression routière abusive, l’usage du texto en auto, la chasse effrénée au débridage des moteurs, les motards sur Facebook, les bikers de la kustom-kulture, les Motards en colère… Sato est éclectique, au point de faire figurer la FFMC dans plusieurs de ses planches ! Il faut préciser qu’il est lui-même adhérent de l’antenne du Rhône…

Passionné de compétition moto, le dessinateur est aussi un vrai supporter du team GMT 94 dont il met en scène la Yamaha R1, championne du monde d’Endurance 2014, dès la couverture. Et celle qui la chevauche est bien plus sexy que Christophe Guyot ! Il dessine, avec le même bonheur, la Geco d’Eric Offenstadt, Rossi en virage… et pleins de motos sportives, japonaises ou italiennes, dernier cri ou vintages.

Sato invite aussi dans ses pages des personnalités étonnantes, telles Peter Falk (Colombo), David Caruso, Tom Cruise Arnold Schwarzenegger et… Jésus qui, comme chacun sait, était un sacré motard !

La précision du trait est remarquable, même sur les choppers Harley et les motos de gendarmes, c’est tout dire…

« Steve Mc Twin, tome 2 Ze Cartoons », par Satô, éditions Dargaud ; 48 pages, 21 x 29,7 cm, 11,90 euros. La bande-dessinée est en vente sur la Boutique Motomag.com.


Joe Bar Team 8 : Fane revient aux affaires !


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Le tome 8 du Joe Bar Team vient de sortir. A la plume, ce bon vieux Fane, l’homme des débuts, fidèle second du créateur originel Bar2, qui revient après un break de dix ans ! Petite interview, lors du vernissage de l’expo consacrée au Joe Bar Team, à la galerie Glénat, rue de Picardie à Paris (3e).

Fane, tu présentes le 8e tome du Joe Bar Team. Mais… combien sont signés de ton pseudo ?

C’est le cinquième. Je n’avais pas dessiné les personnages du Joe Bar depuis dix ans. Pat Perna et Henri Jenfèvre ont signé le tome 7, et préparaient le 8. Mais ça traînait, ils galéraient. Entre temps, je m’étais attelé aux dessins d’un petit bouquin dans la collection Joe Bar, « Les sportives cultes ». Bar2 était mon conseiller technique, je me suis remis à discuter bécanes et dessin avec lui, il ma redonné envie. J’ai griffonné des gags pour donner un coup de main aux deux lascars qui s’arrachaient les cheveux, et ce travail a allumé une mèche, grave ! J’ai tombé des story-boards sans m’arrêter. En 4 mois, j’avais une soixantaine de gags crayonnés. J’ai fait mon choix (il en faut 46 dans un tome du JBT), et j’ai commencé à encrer.

Quel effet ça fait de revenir sur ces personnages après dix ans ?

Tout est revenu spontanément, le dessin, les joutes verbales entre les personnages, les dialogues… Tout était intact, c’était super agréable de les retrouver. Mais j’ai aussi pris ce plaisir parce que j’avais fait un gros break.

Il y a de nouvelles motos dans le tome 8 ?

Je reste sur la base du tome 7 sorti en 2010. Pat et Jenfèvre ont déjà rafraîchi la mécanique, intégrant de nouveaux modèles. Les miennes feraient vintage en regard de ces nouveautés. Même le vieux V-Max, comme quoi le temps passe… Bon, ils ont quand même dessiné un collector, la Buell S1, une moto mythique. Le 1700 V-Max, je le trouve assez simple à dessiner. En revanche, la Duke à reproduire, c’est un enfer, il y a des facettes partout. Mais il s’agit d’une sorte de supermotard, je ne suis pas très précis donc ça passe. Il y a aussi des invitées, comme une Electra, un vieux GSXR de 85 qui fait un passage…

Le neuvième tome sera pour toi ?

A chaque fois je dis que ce n’est peut-être pas le dernier mais j’ai envie de faire autre chose… En même temps, c’est le grand luxe, je sais que j’ai trois ans devant moi pour imaginer un projet différent grâce aux droits d’auteur d’un tome du Joe Bar Team.

Tu as une nouvelle BD avec de la moto dans un coin de la tête ?

Oui, mais je ne peux pas en dire plus, c’est le tout début. Il y aura mes sujets de prédilection, bécanes, voitures, pin-up, dans une ambiance sixties avec une sauce western. Je suis dessus depuis le mois de mai, je n’ai pas fini le story-board mais la BD aura 250 pages, avec un dessin réaliste. Je m’éclate mais j’en ai pour deux ans.

Et sinon, tu roules sur quelle bécane en ce moment ?

Je possède toujours mon bon vieux XT 500 que je ne quitterai jamais, c’est ma mule en ville, comme Buddy Longway a son cheval. J’ai aussi un 1200 Sportster pour réveiller les morts et faire le cake, un peu tapé, bricolé, normal ! C’est un 2003, il a encore des carbu. Et enfin, je viens de refaire un W650 customisé « brat style », à la japonaise. C’est un pote du côté de Montpellier qui l’a préparé. Il vient d’ouvrir son bouclard, tu vas dans l’atelier bosser sur ta meule avec lui, j’ai beaucoup appris de cette expérience.

Propos recueillis par Nicolas Grumel ; photo : Pascal Girardin

« Joe Bar Team tome 8 », par Fane, éditions Vents d’Ouest ; 46 pages, 9,90 € ; commander le tome 8 du Joe Bar Team dans la Boutique Motomag.com

Livre illustré : « Les sportives cultes » ne le sont pas toutes…


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Amusant, sympa, bien illustré et bien documenté, ce petit recueil. A une nuance près, le titre aguicheur. Car, dans ce livre illustré, attention « Les sportives cultes » n’en sont pas toutes, des sportives !

Mais revenons d’abord à la genèse de l’ouvrage : l’éditeur Vents d’Ouest a récemment récupéré le catalogue des éditions 12Bis, après le rachat de ces dernières par Glénat, la maison-mère de Vents d’Ouest. 12Bis qui, au passage, avait été fondé par un ancien de Glénat… Vous suivez encore ?

Enfin bref, on s’en fout des histoires de fusion-acquisition… L’important, c’est que VO re-publie le fonds 12Bis possédant un certain un potentiel commercial. Dont cette œuvre du tandem Bar2 – Fane, auteurs du Joe Bar Team. Ce qui rentre d’ailleurs dans une certaine logique, puisque c’est ce même éditeur qui publie le JBT.

Mais rentrons dans le vif… ce mélange encyclopédique mâtiné de dessins à la mode Joe Bar présente « 60 motos mythiques des champions de quartier », millésimes 55 à 85. On l’aura compris, c’est hétéroclite et 100 % subjectif : si la XT 500 est une sportive alors moi, je pilote comme Eddie Lawson.

Le titre est donc un brin racoleur, et une fois plongé dans l’ouvrage, on n’arrive pas à se départir de cette impression trouble : « j’ai déjà lu ça quelque part… » dans un Joe Bar, peut-être, ou dans les pages du confrère MJ ?

Mais enfin passons, la documentation sur les motos reste réaliste, et l’on apprécie l’ambiance JBT. Toujours copiée, jamais égalée !

Livre BD : « Les Sportives Cultes », par Bar2, Pierre Vedel et Fane au dessin ; éditions Vent d’Ouest ; 128 pages, 21,5 x 16,8 cm, 12,50 euros.

A consulter, la page remplie de BD moto de la Boutique Motomag.com 

BD Little Boost : Fane met de la moto dans un western !


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Il a osé ! Dans la BD « La légende de Little Boost », le dessinateur Fane, qui est par ailleurs membre de l’éminent Joe Bar Team *, a osé intégrer une moto dans un western, une Triumph Speed Triple en l’occurrence. Oui, le roadster anglais cavale dans la poussière du désert aux côtés des canassons des Indiens !

Pour comprendre, voici l’histoire : Abe est scénariste de BD et Lagribouille, son dessinateur. Un matin, Abe se réveille dans un saloon de Far West. Magie de la fiction, l’auteur a été téléporté dans l’histoire qu’il écrivait !

Partant de cette trame originale, Fane déroule un récit délirant, où les anachronismes permettent de faire rouler une Triumph Speed Triple en plein désert, époque cavalerie et tepees. On l’aura compris, il s’agit d’une oeuvre humoristique, dans laquelle tous les délires sont permis.

Surprenant son lecteur, Fane mêle art du récit et facéties de grand enfant. Il manie l’humour au premier degré, instinctif, parfois brouillon voire difficile à suivre, mais toujours rigolo.

Cette BD transporte le lecteur aux confins d’ambiances à la Lucky Luke. Sauf que Jolly Jumper est peint en noir, et mû par un 3-cylindres diabolique…

BD : « La légende de Little Boost », par Fane et Juan, éditions Vents d’Ouest ; 48 pages, 21,5 x 29,3 cm ; 9,99 €.

A commander dans la Boutique Motomag.com

* Le tome 8 du Joe Bar Team devrait atterrir dans les bacs des libraires le 22 octobre prochain ; quant à Little Boost, il s’agit d’une ré-édition. L’album créé par Fane et Juan est sorti chez un autre éditeur en 2010.

BD : « Rider on the Storm 2 », sale temps pour Sarini


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Le tome 2 de la BD « Rider on the Storm » transporte le lecteur dans un Londres des seventies pluvieux et semé d’embûches pour Gaspard Sarini et sa Kawa. Un polar sombre, à dévorer.

L’histoire

27 juin 1975. Après la tentative de meurtre qui l’a visé sur le circuit de Mettet (tome 1. Bruxelles), Gaspard Sarini sort de l’hôpital plus décidé que jamais à découvrir les assassins de ses parents. Sa détermination seule suffira-t-elle ?

Critique

Le dessinateur belge Baudouin Deville poursuit la saga Sarini en continuant de mêler, avec une certaine précision historique, polar dans l’ambiance seventies, géographie européenne et courses moto. Même si les cases sont quelque peu figées dans une ligne claire inspirée par Blake & Mortimer, on reste sans voix face à la qualité du dessin des 900 Kawa et autres Yamaha des années 70. Le récit policier happe le lecteur, et lui fait attendre avec impatience le tome 3 qui le mènera du côté de Rome…

Les auteurs

Le dessinateur belge Baudouin Deville est aussi le responsable de la collection Carénage créée par les éditions Paquet. Dans une interview publiée dans le numéro 296 de Moto Magazine (avril 2013), il affichait ses influences : « le cinéma français des années 70 ». Côté moto, Baudouin n’a jamais cherché plus loin que cette décennie magique. Honda 750, Suzuki GT 750, Kawasaki H2… Des machines qui sont restées des mythes, et qu’il dessine à la perfection. Il a également publié la BD « Continental Circus » aux éditions Paquet.

Géro, le scénariste, est moins porté sur la moto. Trentenaire, il n’a pas connu les années 70, et apporte un regard distancié par rapport à l’univers mécanique. Ce récit hyper-réaliste bénéficie de ses connaissances du contexte géopolitique de cette époque.

BD : « Rider on the Storm, tome 2 Londres », par Géro et Baudouin Deville, éditions Paquet collection Carénage, 48 pages, 23,5 x 31,5 cm, 13,50 €.

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