Cinéma : les « Young Ones » aiment la moto


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Bitza : « Engin construit à partir de pièces de différentes motos (cadre X, moteur Y, etc.) » ; cette définition, dégotée dans le dictionnaire de l’argot et du langage familier du site www.languefrancaise.net, est totalement appropriée à la moto qui circule dans le film « Young Ones » actuellement au ciné, avec un certain Flem au guidon, le bad boy ricain par excellence.

Sa moto, un bitza donc, même dotée de pneus à tétines, n’est absolument pas appropriée aux pistes sableuses du désert. Guidon bracelet, selle monoplace café racer, fourche inversée et deux disques à l’avant non protégés, cadre… cadre quoi au fait ? Le moteur semble être un bicylindre, sans certitude… si un internaute avisé l’a identifié, merci de partager !

Un bitza, une prépa qu’on dirait presque pas terminée, digne d’un rassemblement hipster type Wheels’n’Waves. Elle est conduite par Flem, donc, campé par l’acteur d’origine britannique Nicholas Hoult qui, à Los Angeles, se déplace sur une bien plus sage Harley-Davidson à sacoches.

« Young Ones » est un atypique western d’anticipation, un ovni cinématographique comme on les aime. On y croise Ernest qui défend sa famille (son fils Jerome et sa fille Mary), dans un bout de désert que l’on imagine aux confins des States (mais ce n’est pas précisé).

La particularité de l’époque à laquelle se déroule le récit, c’est qu’il n’y a plus d’eau, et qu’on est capable de tuer pour défendre une citerne remplie du précieux liquide. Ernest, lui, se bat pour que les siens survivent, et c’est pas facile. Il défend également l’honneur de sa fille, qu’il estime un peu jeune pour fondre dans les bras du motard Flem, un voisin entreprenant. Ernest aura maille à partir avec Flem, mais on n’en dit pas plus pour pas déflorer l’histoire.

L’ambiance de ce western d’anticipation est totalement décalée : on ne se situe pas à l’époque des chevaux et carrioles d’un autre siècle, mais bien au début du 3e millénaire, si l’on s’en réfère aux engins qui circulent dans le désert : le bitza de Flem, donc, mais aussi les pick-up familiaux américains, aussi incontournables que les armes à feu dans le pays de l’Oncle Sam. On imagine un futur proche de notre époque, donc, subissant les conséquences de nos errements écologiques. Le manque d’eau, imparable…

Ce qui contribue à l’ambiance de ce film, c’est la photo très épurée, avec de magnifiques images du paysage désertique. Et tout est à l’avenant : la maison familiale n’est qu’une accumulation de containers ; les dialogues sont réduits au strict minimum ; le scénario tient sur quelques feuilles de papier ; la moto de Flem, idem : un moteur, un cadre, un guidon et une selle mono pour s’asseoir. Point barre.

Le désert, un homme seul qui défend sa famille, le manque d’eau… Tout cela ferait presque penser à Mad Max (le manque d’essence…), sauf qu’on n’est pas en Australie mais aux USA, et finalement, rien n’est identique : point de course-poursuite, de bandes de freaks ici, tout est lent, terriblement lent, comme un jour sans un verre d’eau.

Cette construction minimaliste constitue un cadre parfait aux propos de l’auteur, la relation entre un père et ses enfants, la tenacité dans un univers brutal, mais aussi une réflexion sur les démons de l’Amérique, où tout conflit même banal se règle à coup d’arme à feu et où la violence n’est jamais contenue.

« Young Ones », un film de Jake Paltrow avec Michael Shannon, Nicholas Hoult, Elle Fanning ; en salle depuis le 6 août 2014.

La bande annonce en VOST :

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Cinéma : le motard est-il « Le Grand Homme » ?


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Alléché par l’affiche, présentant un homme et un enfant circulant sur une moto, nous avons vu « Le Grand Homme », film de Sarah Leonor avec Jérémie Renier, Surho Sugaipov et Ramzan Idiev, sorti au cinéma le 13 août. Nous pouvons donc répondre à la question : le motard est-il « Le Grand Homme » ?

C’est confirmé, l’un des trois héros de ce drame chevauche une moto, une Triumph Bonneville, pour laquelle le légionnaire a un coup de cœur en visitant une concession.

Ce long-métrage n’est pas un film « moto », dans le sens où ce véhicule n’est pas au coeur du récit. Pour autant, notre machine préférée a son importance : elle contribue à dessiner le caractère viril, sportif et dynamique du personnage d’Hamilton, que joue Jérémie Renier, un légionnaire, gravement blessé en Afghanistan, sauvé de justesse par son ami Markov (Surho Sugaipov).

Hamilton est un jeune sans attaches, qui a du mal à trouver sa place dans la société une fois rétabli de ses blessures de guerre. Il semble s’être engagé dans la légion par goût pour l’action, mais aussi parce qu’il s’y sent en sécurité. Sa maison est la caserne… Il conduit une moto, véhicule atypique, en marge par rapport à la voiture.

La réalisatrice Sarah Leonor mène une réflexion sur l’amitié, la mort (l’un des trois personnages principaux disparaît) et la reconstitution d’une cellule familiale en dehors de la filiation génétique au sens strict. Il est question, en toile de fond, de problèmes de société tels l’intégration, la situation précaire des sans papiers et la difficulté d’être quand on n’a plus ses parents.

« Le Grand Homme » n’est pas un film d’action, ni un polar ou un thriller, comme pourrait le laisser croire l’affiche, une scène dynamique, un motard et son passager semblant en fuite.

Mais la moto est bien traitée, bien filmée, car Sarah Leonor est attentive aux détails. Jérémie Renier saisit le guidon équipé de gants de protection, il enfile son casque avant d’enfourcher la Triumph et zippe un blouson typé café racer, d’un noir et blanc élégant, soulignant le corps musclé de l’ancien légionnaire. L’acteur semble conduire le véhicule sans doublure.

Oui, Hamilton dispose d’un équipement complet. C’est rare au cinéma, où l’on filme souvent un conducteur équipé d’un jet au rabais, car l’intégral empêcherait de voir le visage du conducteur. La solution trouvée par l’équipe technique, ici, est d’utiliser un modèle crossover de Nolan, qui dispose d’une visière très large, et  laisse donc apparaître les expressions et les traits du conducteur.

Le jeune garçon, assis derrière, lui, a été doté d’un casque beaucoup moins récent, ce qui est souvent le cas dans la vie réelle : on prête au passager occasionnel un heaume usagé que trouvé au fond d’un placard…

Bref, pour en revenir au film : « Le Grand Homme » n’est pas le motard, mais l’homme derrière la visière. Ils sont trois grands hommes, d’ailleurs, et c’est aussi un grand film.

« Le Grand Homme », réalisation Sarah Leonor, avec Jérémie Renier, Surho Sugaipov et Ramzan Idiev ; 1h47, au cinéma le 13 août 2014.

Voici la bande annonce

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Polar : chapitres sanglants sur le chapitre boulonnais


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On a dégoté ce polar, intitulé Boulogne K et publié en 2012, qui ravira les amateurs de chapitres sanglants sur un étonnant chapter de bikers, le chapitre boulonnais en l’occurrence.

Truands dessoudés, prostituées équarries, flics ripoux, hommes de main psychopathes, came mortelle… Boulogne-sur-mer n’en a sans doute jamais autant vu ni entendu que depuis qu’un club —un chapitre— de motards vient de s’y installer…

À côté de la violente avalanche qui s’abat sur le lecteur dans Boulogne K, Sons of Anarchy relève du roman photo pour dames patronnesses. Ce polar le prendra au collet et ne le lâchera plus jusqu’à une fin apocalyptique dont nul ne sort indemne. Aucun cliché ne lui est épargné. Prenons les styles des grands auteurs du genre et… touillons !

Le récit fonctionne malgré tout très bien, mais il est usé et abusé d’un argot avec lequel contrastent des descriptions, trop pédagogiques, des motos.

L’auteur, Michel Vigneron, est en poste au commissariat de Boulogne-sur-Mer depuis 2005, où il est chargé des équipes de nuit. Il connaît bien le milieu qu’il décrit et s’inspire du quotidien vécu par ses collègues pour écrire des polars hyper réalistes. « Après Marilyne de Boulogne paru en 2008, voici le roman le plus violent de la collection polars en nord », prévient l’éditeur en 4e de couverture.

Roman noir : « Boulogne K, la sanglante histoire du chapitre boulonnais », par Michel Vigneron, éditions Ravet-Anceau, collection Polars en Nord ; 256 pages, 10 €.

Polar « Un mensonge explosif » : le flic était motard


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Quel rapport avec la moto dans le polar « Un Mensonge Explosif » ? Le flic était motard… Clovis, l’un des héros de ce roman qui oscille entre policier et espionnage, circule en effet sur une Ducati Monster. Ce qui aura, d’ailleurs, une conséquence sur sa santé…

Sinon, il s’agit d’une fiction basée sur des faits réels, selon la formule consacrée. L’auteur fouille dans le drame d’AZF (31 morts et 2 500 blessés), à Toulouse en septembre 2001. Il met en cause les conclusions de l’enquête officielle (l’accident chimique) et écrit un récit policier gigogne documenté, mené à fond de sixième. Parmi les protagonistes imaginaires, Clovis, policier à l’Antiterrorisme, qui circule entre Paris et la ville rose au guidon d’une Ducati 600 Monster, donc.

« L’affaire AZF m’avait, comme à beaucoup de gens je pense, laissé un arrière-goût d’enfumage, l’impression qu’on avait pris les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages », explique l’auteur dans un entretien publié sur le site un-polar.com. « Je me suis dit que de la traiter comme une fiction serait en quelque sorte lui rendre la monnaie de sa pièce ».

Technique, complexe, l’enquête ici livrée perd parfois le lecteur dans de multiples considérations autour du pouvoir, de l’espionnage, du terrorisme et de l’antiterrorisme. Ce policier motard évolue dans un cloaque peu propice aux belles envolées à dos de Monster…

Mais AZF a marqué la France des années 2000 et, avide de connaître une théorie alternative sur l’origine de ce désastre, on s’accroche comme un passager à la poignée (inexistante !) d’une Ducati… Pris dans l’intrigue, on parviendra à ne pas chuter avant la fin du voyage.

Roman policier : « Un Mensonge Explosif », par Christophe Reydi-Gramond, éditions Liana Levi, 14 x 21 cm ; 368 pages, 19 €.

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Mad Max Fury Road : les motos devraient être au rendez-vous


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Après 30 ans d’absence, Mad Max s’apprête à faire son grand retour. Le nouvel opus, intitulé « Mad Max Fury Road », réalisé par Georges Miller en personne, sortira dans les salles de cinéma (françaises), le 13 mai 2015. De l’action, une histoire d’amour, un décor apocalyptique et des motos… On a hâte de le voir !

D’autant que c’est Miller lui-même qui mettra à nouveau en scène le héros solitaire paumé dans le désert. Le même réalisateur, qui avait œuvré sur le Mad Max number one, proposant aux cinéphiles estomaqués, en 80, ce long-métrage apocalyptique, mélange sans concession de punk et de violence, de furie mécanique et de désespoir, le tout dans un paysage grandiose.

On peut donc présager que ce retour ne sera pas qu’une pâle copie. Pour tourner ce nouvel opus, il a fallu trouver un remplaçant à Mel Gibson qui a qui fait vivre le personnage pendant les années 80 (Mad Max 1, 2 et 3). Ce dernier, inconnu à l’époque, est par la suite devenu une star internationale.

La production a choisi Tom Hardy (« The Dark Knight Rise », « La Taupe », « Inception ») pour incarner le rôle du héros. Il sera épaulé par la sublime Charlize Theron (« Monster », « Hancock », « Braquage à l’Italienne »…).

Et voici le trailer :

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Roman : « Plein Gaz » le remake moto de « Duel » !


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« Plein Gaz » est un roman court, très court même (96 pages), mais il est intéressant à plus d’un titre : il narre les déboires d’une bande de bikers américains aux prises avec un truck plutôt antipathique ; il marque la collaboration entre l’écrivain Joe Hill et son père, l’illustre auteur de récits fantastiques Stephen King ; et il s’inspire ouvertement de « Duel », ce roman écrit par Richard Matheson, adapté en film culte par Steven Spielberg, qui opposait, dans un niveau de suspens captivant, un automobiliste et un poids-lourd inquiétant dont on ne voyait jamais le conducteur.

L’histoire de Plein Gaz est tout aussi simple : sur une route désolée du Nevada, un gang de motards est pris en chasse par un camion fou, apparemment bien décidé à les éliminer un à un…

Côté lecture, c’est très efficace : les pages de ce roman court défilent à cent à l’heure entre nos mains, tant la tension est maintenue à son comble jusqu’à l’issue de la poursuite. Le cocktail ultra classique mixant gang de bikers sur des Harley, désert américain, station-service et diners déserts, chaleur torride et suspens à couper au hachoir, est respecté à la virgule près par cette paire d’écrivains. Le fils Hill n’a rien à envier au père King. Ce grand divertissement s’avalera en quelques heures de farniente estival.

Roman : « Plein Gaz », par Joe Hill et Stephen King, éditions JC Lattès ; 96 Pages, 6 €.

Allez, pour se remémorer le mythique Duel, on se repasse le trailer

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