100 ans de motos réunis en un livre, voilà une gageure ! Cet ouvrage présente des engins connus des spécialistes tels l’Ariel Square Four, la BMW R 69 S ou la Ducati Desmosedici RR, et l’historique synthétisé en 61 motos est finalement bien réalisé avec de nombreuses photos pleine page de qualité, des dessins et des illustrations d’époque surprenants.
L’introduction nous replonge dans les querelles scientifiques du 19e. Et l’auteur, transalpin, de nous rappeler que si le premier deux-roues à moteur est français et la première moto à essence allemande, le moteur à piston lui, est né en Italie. Un siècle de passion vous dit-on…
L’auteur, Luigi Corbetta, est journaliste spécialisé en moto. Son amour pour les deux-roues, né dans sa jeunesse et intensifié lors d’études en mécanique, l’a conduit à pratiquer le tout-terrain en compétition, mais aussi la moto de route. Il collectionne par ailleurs des motos anciennes.
« Motos de légende, un siècle de passion », par Luigi Corbetta, éditions Atlas ; 27 x 31 cm, 316 pages, 29,99 euros, en vente dans la Boutique Motomag.
Quel rapport avec la moto dans le polar « Un Mensonge Explosif » ? Le flic était motard… Clovis, l’un des héros de ce roman qui oscille entre policier et espionnage, circule en effet sur une Ducati Monster. Ce qui aura, d’ailleurs, une conséquence sur sa santé…
Sinon, il s’agit d’une fiction basée sur des faits réels, selon la formule consacrée. L’auteur fouille dans le drame d’AZF (31 morts et 2 500 blessés), à Toulouse en septembre 2001. Il met en cause les conclusions de l’enquête officielle (l’accident chimique) et écrit un récit policier gigogne documenté, mené à fond de sixième. Parmi les protagonistes imaginaires, Clovis, policier à l’Antiterrorisme, qui circule entre Paris et la ville rose au guidon d’une Ducati 600 Monster, donc.
« L’affaire AZF m’avait, comme à beaucoup de gens je pense, laissé un arrière-goût d’enfumage, l’impression qu’on avait pris les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages », explique l’auteur dans un entretien publié sur le site un-polar.com. « Je me suis dit que de la traiter comme une fiction serait en quelque sorte lui rendre la monnaie de sa pièce ».
Technique, complexe, l’enquête ici livrée perd parfois le lecteur dans de multiples considérations autour du pouvoir, de l’espionnage, du terrorisme et de l’antiterrorisme. Ce policier motard évolue dans un cloaque peu propice aux belles envolées à dos de Monster…
Mais AZF a marqué la France des années 2000 et, avide de connaître une théorie alternative sur l’origine de ce désastre, on s’accroche comme un passager à la poignée (inexistante !) d’une Ducati… Pris dans l’intrigue, on parviendra à ne pas chuter avant la fin du voyage.
Roman policier : « Un Mensonge Explosif », par Christophe Reydi-Gramond, éditions Liana Levi, 14 x 21 cm ; 368 pages, 19 €.
En visitant l’expo Motopoétique, au Musée d’Art Contemporain de Lyon (MAC Lyon), on s’est extasié devant la vidéo de Clayton Burkhart, « Orpheus Descending » (2006), qui met en scène l’éclatante robe rouge d’une Ducati 999 déambulant dans les rues illuminées et nocturnes de New-York. De quoi donner envie d’en savoir plus sur la démarche artistique de Clayton.
Ah, l’art contemporain ! Ces objets qui ne servent à rien, ces artistes qui subliment un pot de chambre ou un urinoir, ces illuminés qui vendent des millions de dollars un bout de vidéo même pas publiée sur Youtube…
Eh bien non, l’art contemporain, ce sont aussi des œuvres qui ouvrent l’esprit et procurent des émotions. La preuve, à Motopoétique. C’est la première fois qu’un musée d’art contemporain (le MAC Lyon en l’occurrence) s’intéresse à la moto, cet objet que nous chérissons tous. La moto, notre amour…
Nous avons pris beaucoup de plaisir à visiter ce rassemblements d’œuvres hétéroclites ayant pour point commun deux roues et un moteur. Elles sont colorées, drôles, font la part belle à l’imaginaire, évoquent toutes les émotions par lesquelles on passe quand on est au guidon.
Parmi ces installations, la vidéo de 17 mn 43 (pour être précis !) réalisée par l’Américain Clayton Burkhart, intitulée « Orpheus Descending ». Elle fut tournée en 2006, la nuit dans les rues illuminées de néons, à New-York.
Ce voyage dans l’obscurité traduit la quête d’Orphée descendant aux enfers, en quête de son amour perdu, Eurydice. Le chevalier s’est mué en motard, il chevauche une Ducati 999 rouge vif, objet symbole de passion, évoquant l’amour charnel. La perche du micro permet à Orphée d’entendre son Eurydice, sans la voir. Quand Orphée pénètre enfin le monde souterrain de la ville mythique, la mort a déjà emporté Eurydice…
Tout au long de ce court-métrage fait d’ambiances, la moto baigne dans un univers de lumières saturées à la limite du réel. Une caractéristique du travail de Clayton Burkhart. Né en 1966 à Buffalo dans l’état de New-York aux USA, ce photographe et vidéaste qui vit à NY, Paris et Milan circule entre le monde de la mode et celui de la publicité, parallèlement à son activité artistique.
Les vidéos et photographies de Clayton Burkhart jouent sur la saturation de la lumière modifiant les formes et les couleurs pour donner à voir des lieux hypnotiques, des personnages fantomatiques aux visages flous ou au regard perdu. Il choisit de montrer l’absence ou la perte de ce qui était et qui n’est plus : des lieux déserts, des objets isolés… C’est en captant un environnement extérieur désolé que l’artiste touche à la fragilité des êtres.
Ce qui frappe, c’est l’éclat rouge de la Ducati 999. Une pure merveille de design qui file dans la ville des enseignes tel un engin furtif, impalpable, presque irréel. Clayton Burkhart, motard lui aussi, rend un bel hommage aux fluidités des lignes de la sportive italienne.
La firme de Bologne a d’ailleurs soutenu la réalisation de cette vidéo. « La personne qui conduit la Ducati 999 est un Anglais, un pilote essayeur de la marque », souligne Clayton Burkhart, rencontré lors du vernissage de l’exposition Motopoétique au MAC Lyon.
La qualité des prises de vue dynamiques est exceptionnelle, et cela n’a pas été facile à obtenir. « Nous étions juchés à trois sur une plateforme installée à côté de la moto, se remémore Clayton. Le caméraman, son assistant et moi-même, sans compter le pilote au guidon. J’étais soit sur la plateforme, soit derrière le motard, je regardais le cadre et les dirigeais afin d’obtenir l’image que je souhaitais. Nous avons traversé le pont de Brooklyn à Manhattan durant dix heures, de nuit. La température était descendue en-dessous de zéro, les conditions de tournage étaient difficiles ».
Vous pouvez voir cette vidéo artistique au MAC Lyon, dans le cadre de l’exposition Motopoétique, jusqu’au 20 avril 2014.
C’est le blockbuster américain de ce début d’année. Dans «The Ryan Initiative» (au cinéma le 29 janvier), film d’espionnage inspiré de l’œuvre du romancier Tom Clancy, le récit file à 200 à l’heure du début à la fin, laissant le spectateur scotché à son siège.
Auto, hélico, véhicule de police et moto, tous les moyens sont bons pour nous faire vivre le grand frisson par écran interposé, à coups de cascades méticuleusement minutées.
Côté bécane, la production fait circuler le héros sur une Ducati Diavel, un engin au look radical, prompt à séduire les yuppies de Wall Street, mais que le poids rendrait, a priori, peu propice à la cascade. Et pourtant…
Pour en savoir plus sur les conditions de tournage, les difficultés liées à la conduite de cette moto, nous avons interviewé le coordinateur des cascades, Vic Armstrong, qui avait déjà travaillé avec le réalisateur Kenneth Branagh sur « Thor ».
Il nous dévoile quelques anecdotes amusantes sur la scène de poursuite entre la moto et la fourgonnette à gyrophare qui, hélas, nous a semblé bien trop courte…
La scène de cascade à moto n’est pas longue, mais on suppose qu’elle a été difficile à tourner. Combien de jours avez-vous passé sur ces plans ? Combien de motos détruites ?
Nous avons tourné bien plus longtemps que la durée de la poursuite telle qu’elle apparaît à l’issue du montage final. C’était une scène difficile, parce que c’était l’hiver et que le sol était humide. Donc ça glissait. Or, beaucoup de véhicules entraient en interaction avec la moto…
Comment s’est fait le choix de la Ducati Diavel ? C’est une moto moderne, certes, mais assez lourde pour ce type d’exercice, non ? Ducati est partenaire du film ?
Je ne sais pas dans quelle mesure Ducati a participé, financièrement. Mais nous avons aimé le gros roadster qu’est la Diavel. C’est une moto sexy. A l’image, on n’a pas l’impression que l’acteur roule sur un vélo, que c’est facile. Et la Ducati est adaptée au style « Wall Street » du personnage.
Chris Pine conduit-il lui-même, ou bien avez-vous fait appel à un cascadeur pro ? Si oui, lequel ?
Au guidon, on a un mélange d’images de Chris et d’un cascadeur. Il s’agit de Lee Morrison, également cascadeur sur « Skyfall » (le dernier James Bond). Lee, Chris et moi avons d’abord travaillé sur les cascades au Royaume-Uni. Puis, à Los Angeles, mon frère Andy Armstrong et Gary Davis ont pris le relais avec Chris. Ils ont travaillé tous les jours au Dodger Stadium, avec l’ensemble du parc auto et moto nécessaire au film. Ils ont mis en place un parcours d’obstacles que l’acteur, au guidon, devait franchir. Je travaille en étroite collaboration avec Andy. Je lui avais listé les coups que devait donner Chris, il les a reproduits et répétés. C’est incroyable de constater ce que Chris a fait, il a étudié, répété, appris à contrôler cette moto puissante et dangereuse. Et je vous livre un détail amusant : Gary Davis doublait le père de Chris sur le tournage de la série TV Chips (Chris Pines est le fils de Robert Pines, qui jouait le sergent Joseph Getraer dans Chips) ! Il est venu avec le vieux casque de Robert sur le tournage…
Avez-vous filmé dans New York, ou bien dans un décor ?
Nous avons tourné le début de la scène de moto à New-York, dans et en dehors de la circulation. J’ai réalisé deux plans de Lee en train de déraper dans le virage vers le tunnel. Ensuite, nous sommes allés à Liverpool (Angleterre) pour filmer dans un tunnel Chris roulant dans le souterrain, et enfin Lee qui perd le contrôle de la moto, se couche et glisse.
Les personnages à moto circulent sans casque. A New York, on croise souvent des motards sans casque ?
Nous avons effectivement tourné sans casque, ce qui fut une source d’angoisse pour moi. La raison ? Voir l’acteur conduire la moto. Mais il y avait aussi une certaine logique : Jack Ryan court, d’abord à pied, après un terroriste qui conduit un camion. Il s’empare d’une moto pour le rattraper. Il n’avait donc pas le temps d’enfiler un casque avant d’entamer la poursuite.
Vous pratiquez la moto ? Et si oui, quelle est votre machine ?
Je pratique le moto-cross sur ma Husqvarna, mais pour ce film j’étais inutile. Le motard de la famille, c’est mon frère Andy. Il possède une Ducati Monster.
Un extrait de la course poursuite avec la Ducati Diavel :
Un making of des scènes d’action :
La bande-annonce de «The Ryan Initiative» en version française :
L’écrivain spécialisé dans l’espionnage, Tom Clancy, a passé l’arme à gauche, le 1er octobre à l’âge de 66 ans. C’est une perte pour la littérature contemporaine, et pour le cinéma d’action. Ses écrits ont inspiré « A la poursuite d’octobre rouge » en 90, « Jeu de guerre » deux ans plus tard et « La Somme de toutes les Peurs » (2002). Un autre long-métrage est en post-production chez Paramount, relatant les aventures du personnage créé par le maître de l’espionnage : « Jack Ryan : Shadow One » (titre encore provisoire, préféré à « Moscow » qui semblait jusque là être le nom de code du film), devrait sortir dans les salles obscures américaines le 25 décembre 2013, et le 8 janvier 2014 en France.
L’une des particularités de ce film réalisé par l’illustre Kenneth Branagh (« Dead Again », « Beaucoup de Bruit pour Rien », « Hamlet »…), est que Jack Ryan, campé par le jeune Chris Pines (« Star Trek into Darkness »), se déplace à moto, et plus précisément sur le gros roadster survitaminé de chez Ducati, la Diavel.
On n’en sait pas tellement plus sur le contenu du film, par exemple si la moto sera l’héroïne de courses-poursuites et de cascades. La Paramount laisse planer le suspens…
Sur Allocine.fr, le pitch est sobre : « Reboot autour du personnage de Jack Ryan. L’action se situe juste après qu’il ait quitté les Marines et avant de rejoindre la CIA. Ryan travaille alors comme consultant financier pour un milliardaire russe. Il va être impliqué dans un complot terroriste ».
Ce que l’on sait en revanche, c’est que ce n’est pas la première fois qu’une Ducati crève l’écran. Récemment, dans « Night and Day » de James Mangold (2010), Tom Cruise et Cameron Diaz déboulaient dans les rues de Pampelune sur une Hypermotard ; la firme aux origines transalpines orchestrait la promo, mais on apprenait que la moto utilisée pour les cascades était en fait une Aprilia SXV 550 déguisée… « Night and Day » n’était pas aussi excitant que son nom, homonyme d’un café nommé désir, ne le laissait présager. Mais les scènes de poursuite dans les ruelles d’une ville européenne, avec le cascadeur Jimmy Roberts en lieu et place de Tom Cruise, se révélaient spectaculaires, sans doute les meilleurs moments de cette superproduction sans saveur.
La même année dans « Wall Street, l’argent ne dort jamais », Shia LaBeouf pilotait une Ducati Desmocedici lors d’une poursuite mémorable en forêt avec une moto électrique Motoczysz. « Wall Street » c’est autre chose, une réalisation du maître Oliver Stone, un Michael Douglas machiavélique, un Shia LaBeouf qui semblait trop tendre pour lui résister, et finalement… Dès le début de ce film, LaBeouf conduit un roadster Ducati. Mais la scène de poursuite en sportive restera dans les mémoires. Le réalisme du décor, une forêt, des arbres menaçants comme autant d’obstacles latéraux en cas de glissade sur les feuilles mortes qui se ramassent à la pelle… La moto, réservoir à sensations fortes, tout ce qu’on aime !
Au passage, constatons que la belle accompagnant Jack Ryan dans le film de Kenneth Branagh n’est autre que Keira Knightley. La même qui conduisait une Ducati 750 SS crème dans la récente publicité Chanel. Une pub’ de caractère, d’un esthétisme vintage luxueux, dans lequel la Supersport assortie à la combinaison de Keira tenait un rôle essentiel, celui de la fidèle monture,toujours discrète sans cesser d’être reluisante comme une œuvre d’art.
Maintenant, on a hâte de savoir si Chris Pines est capable de faire planer sa Diavel…
Amateurs, voire collectionneurs du monstre de Borgo Panigale, cet ouvrage est pour vous. Au travers des pages, Ian Falloon, journaliste-historien de la marque, qui a plus de dix ouvrages sur Ducati à son actif (et qui est aussi propriétaire de nombreuses Ducat’), retrace l’historique de la Monster.
Détails de millésimes, séries spéciales, fiches techniques super détaillées (jusqu’à la référence des garnitures de frein !), codes couleur des modèles, tout y passe, au point de faire de ce livre un « bible », aussi bien pour les collectionneurs, que pour les restaurateurs de ce roadster mythique.
Pour finir, la qualité générale (papier, impression, photos) n’appelle pas la critique. Et pour une fois, la traduction des termes techniques de l’Anglais au Français est de qualité. Un livre « approuvé par Moto Mag’ » !
Beau livre : « Ducati Monster, des 400 aux 1100 cm3 », par Ian Falloon, traduction de Serge Cordey, édition ETAI, 158 pages, 21 x 25 cm, prix 38 euros.