Livre : « Berezina », en side-car avec Napoléon


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Sylvain Tesson est un voyageur invétéré, que ce soit à pied, à vélo, ou à moto. C’est cette dernière passion qui va le conduire à lancer ce défi : parcourir en side-car Ural la route empruntée par Napoléon en 1812 lors de la retraite de Russie. 4 000 km au départ de Moscou, en plein hiver bien sûr.

Mordue par le froid, cahotée dans la steppe, bravant les camions fous et les pannes, l’équipée, composée de trois Français et deux Russes (Sylvain l’auteur, le géographe Cédric Gras, le photographe Thomas Goisque, ainsi que Vassili et Vitaly) se réchauffe au cœur de vieux hôtels brejnéviens, à coups de vodka.

Au fil des étapes, l’auteur convoque Caulaincourt et Tolstoï pour nous faire revivre l’enfer des troupes françaises et l’héroïque traversée de la Berezina ; mais aussi nous faire comprendre que l’âme russe, mystique, fataliste est réfractaire à la rationalité occidentale.

Un récit rafraîchissant et décapant que nous livre Sylvain Tesson, 42 ans, aventurier de renom. Le fils de Philippe Tesson, journaliste octogénaire au CV bien garni, a essaimé son propre parcours de voyages hors normes : tour du monde à bicyclette à 20 ans, traversée de l’Himalaya à pied, vie en ermite six mois durant sur les rives du lac Baïkal… Tous ou presque ont été suivis d’un livre.

Ce voyage en side-car fut sa dernière épopée avant un drame qui relèverait presque de l’accident domestique : à l’été 2014, alors qu’il grimpait sur la façade d’un chalet à Chamonix, dans les Alpes, ce stégophile avoué (personnage qui aime à escalader les toitures) a chuté de dix mètres, se fracturant le crâne en quatre endroits. Victime d’une paralysie faciale, l’aventurier a mis plusieurs mois à se rétablir. Un repos forcé, propre à lui donner de nouvelles idées pour repartir…

« L’Ural est la seule moto que rien n’arrête, même pas ses freins », constatait l’auteur dans Le Parisien, le 12 février. Pas grave, Sylvain Tesson ne s’en sert jamais…

Récit : « Berezina », par Sylvain Tesson, éditions Guérin, 200 pages, 19,50 euros. En vente dans la Boutique Motomag.com

La Nationale 7 à parcourir en photos et dessins


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La Nationale 7, qui relie Paris à la frontière italienne, du côté de Vintimille, via Roanne, Lyon, la vallée du Rhône et l’Estérel, est la plus mythique des routes françaises. Celle des grandes transhumances estivales, chantée par Charles Trenet, et revisitée ici par Thierry Dubois dans un ouvrage à parcourir entre photos et dessins, qui remuera les souvenirs de bien des motards.

Vous avez parcouru la Nationale 7 sur la banquette arrière de la Peugeot 404 de Papa et sur votre première Honda 500 Four pour descendre sur la Côte ; ou plus récemment en sportive pour vous rendre sur le circuit de Nevers Magny-Cours ?

La N7 n’existe plus, elle est désormais morcelée en routes départementales plus anonymes, et nombre d’entre nous empruntent l’autoroute payante pour rallier plus vite les lieux de villégiatures. Alors cet ouvrage sur la Route bleue, même s’il n’est pas spécifiquement consacré à un parcours à moto, fera assurément remonter plein souvenirs à beaucoup d’entre vous !

Thierry Dubois s’est en effet attaché à rassembler nombre d’illustrations d’époque (cartes postales, photos de famille, coupures de presse, publicités) complétées par ses propres dessins – dans un pur style école belge – pour nous faire revivre les grandes migrations vers le Sud avec embouteillages monstres, arrêt nougat à Montélimar, accidents mortels en Ford Vedette ou en Maserati, aussi, et trempette dans la Méditerranée.


L’auteur s’est également attaché à retracer l’histoire de la N6, qui joint l’obélisque de Fontainebleau à Lyon via la vallée de l’Yonne et le Morvan et non pas par la vallée de la Loire. Une route plus empruntée que la « 7 » à partir dès les années 60 et qui reste pour nous motards un vrai moment de bonheur : 230 km de virages de Sens à Chagny quasiment sans rond-point « verrue » (zone commerciale) ni feu rouge. Et bien peu de radars…

Un livre à caractère historique, soit, mais qui donne envie de prendre le guidon dans la foulée pour (re)découvrir notre patrimoine, de vieux restaurants routiers en distributeurs d’octane abandonnés.

Livre : « C’était la Nationale 7 », par Thierry Dubois, éditions Paquet ; 24 x 32 cm, 210 pages, 30 euros. Disponible dans la Boutique Motomag.com

Guide sur les routes de Corse : secrets de beauté


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Voici un livre de voyage qui fait aussi un bon guide sur les routes de Corse, et leurs secrets de beauté…

Marie-Sophie et Jean-Paul sillonnent le monde au guidon de leur Honda Goldwing, et ils en font de jolis livres. Après la Nationale 7, la traditionnelle Route 66, les routes Maya et les lacets des grandes Alpes, leur dernier opus à être publié déroule la Corse sous votre châssis.

Au départ de Bastia, notre couple dévoile, étape par étape, les secrets et petites anecdotes de l’île de beauté. Un travail fouillé qui fleure bon le contact avec l’habitant et la connaissance du terrain, illustré par des clichés simples, mais à propos. Bref, un ouvrage que l’on a pris plaisir à détailler, et que l’on n’oubliera pas d’emmener lors de notre prochain périple à travers les villages, montagnes et criques insulaires.

L’auteur, Jean-Paul Naddeo, n’est pas un inconnu du monde de l’édition : il a travaillé avec Robert Laffont, Pierre Belfond, avec qui il a créé les éditions Acropole. Il fut directeur commercial du Livre de Poche chez Hachette, et directeur général des éditions Larousse.

Mais ce grand motard qui fait du tourisme en Honda Goldwing est également membre du Goldwing club de France et grand amateur de voitures anciennes. Il a publié chez Gründ « Eternelle Nationale 7 ».

Guide : « Éternelles Routes Corses, entre Mer et Montagne » par Marie-Sophie Chabres et Jean-Paul Naddeo, éditions Gründ ; 216 pages, 28,5 x 22,5 cm, 24,95 euros.

La page Facebook de Jean-Paul Naddeo
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