La moto dans le cinéma, un vaste sujet que l’émission « Blow Up », diffusée chaque semaine sur Arte, a réussi à contenir dans une vidéo de 15 minutes. À ne pas manquer !
Chaque semaine sur Arte, l’émission « Blow up » traite à sa manière une thématique autour du 7e art. Et le 21 avril 2015, le journaliste Luc Lagier s’est intéressé à la moto dans l’histoire du cinéma. Une antisèche très bien documentée, qui nous permet de se rappeler tous les rôles tenus par notre chère amie la bécane.
Dans un style rythmé et hyper référencé, cette émission tente de faire le tour de toutes les motos qui ont fait leur apparition dans les longs métrages. Qu’elles servent à montrer la virilité de l’homme, ou la sensualité de la femme, la moto a toujours été présente dans l’esprit des réalisateurs.
Les machines, des plus classiques aux plus psychédéliques, ne font parfois qu’une apparition anecdotique, mais elles peuvent aider à l’identification d’un personnage ou sont elles-mêmes le personnage principal.
Dans ce trop plein de référence, nous retiendrons bien sûr Easy Rider avec Peter Fonda et Dennis Hopper, ou encore Terminator avec la Harley-Davidson d’Arnold Schwarzenegger, Mad Max avec Mel Gisbon ou Mammuth avec Gérard Depardieu.
Mais la scène la plus inattendue est sans doute celle où le comique star du muet, Buster Keaton, tombé sur le guidon d’une moto en marche, tente de la guider et d’échapper à plusieurs carambolages. On a également apprécié cette piqûre de rappel sur l’apparition d’une bande de motards dans Roma de Fellini, que l’on suit dans la capitale transalpine, prétexte permettant au réalisateur de rendre hommage à la beauté de cette ville.
Difficile de reprendre toutes les références et tous les chef d’œuvres cités dans ce « Blow up ». Le mieux, c’est de le regarder et, bien sûr, de le faire tourner à vos amis avides de moto-culture !
Les Anges Sauvages, Burt Munro, La Motocyclette, Carnets de Voyage, Mad Max… Pour acquérir en DVD certains des films cités dans l’émission, rendez-vous dans la Boutique Motomag.com
Voici le DVD d’un documentaire pour motard « hivernophile », mais aussi pour motard curieux de connaître un univers de purs et durs, mais aussi pour toute personne curieuse de mieux connaître le milieu motard, et surtout à regarder bien installé au coin du poêle !
Ce reportage a pour thème la mythique concentration hivernale Les Millevaches. D’un format original (36 minutes), il est constitué d’une immersion au milieu des motards, de l’arrivée sous la neige aux longues conversations philosophiques autour d’un feu de bois, après montage des tentes et échanges autour des accessoires indispensables sur la moto pour rouler l’hiver. Accidents, pannes mécaniques, digression sur l’anarchisme, tous ces sujets sont évoqués par des tronches de motards comme on aime en voir.
L’ensemble est filmé et monté avec un parti pris absolu : il n’y a pas de voix-off, pas de contextualisation ni même une quelconque référence à l’actualité, seules les paroles captées ici et là, le bruit des moteurs, le crépitement du feu meublent la bande-son, comme pour laisser la place à l’ambiance lunaire de cette fête de barbus, mais aussi, surprise, de jeunes et de quelques femmes.
C’est ce qui fait la force de la réalisation de Fabrice Marquat : il s’efface au profit de son sujet, de ses sujets, ces motards héroïques qui bravent neige et froid pour se retrouver là, au milieu de nulle part, à dormir sous la tente quand la température avoisine le zéro voir moins, et à n’avoir plus comme occupation que de couper du bois pour le feu, se couper la soif et parler jusqu’à plus soif, bref de se réchauffer comme ils peuvent.
Les images du paysage enneigé, le somptueux plateau de Millevaches filmé à hauteur d’homme ou bien vu du ciel grâce à un drone que personne n’a empêché de voler à cet endroit-là, car cet endroit-là n’intéresse personne, si ce n’est cette poignée d’irréductibles motards hermétiques à un quelconque envahisseur, ces images nous ont fait voyager.
On y découvre aussi un nombre impressionnant de machines des années 70 à nos jours, petites Mob’ comme grosses cylindrées de toutes origines, mais aussi pas mal de side-cars et autres trikes, toujours plus à l’aise sur les routes enneigées.
Fabrice Marquat, 44 ans, s’inscrit dans la tradition des réalisateurs voyageurs. Il a effectué un tour du monde ponctué de reportages sur l’univers de la rue, mais aussi contribué à l’organisation du festival de court-métrage Fenêtre sur courts. Dans le cadre d’un périple de six mois en Patagonie, il a réalisé « Yamana, retour en Patagonie ».
« Lors des repérages, pendant l’édition 2012 des Millevaches, j’ai reconnu le genre de motards et de personnages qui participent à ce type de concentration pour les avoir rencontrés lors de mes périples à moto », écrit Fabrice Marquat. « Ils érigent le deux ou trois-roues en art de vivre, indispensable à leur équilibre. En venant sur le plateau de Millevaches en décembre, dans le froid et les intempéries, ils s’octroient une petite tranche d’aventure, une parenthèse de liberté qui se mérite, dans une vie qu’ils trouvent parfois sans relief ».
DVD : Documentaire « Les 1000 VaCChes », réalisé par Fabrice Marquat, produit par Les Enragés ; 36 mn, 12 € ; le DVD est en vente dans la Boutique Motomag.com.
Le documentaire sur la moto « On Any Sunday, The Next Chapter » sera diffusé dans les salles de cinéma françaises le 27 mars uniquement. Nous avons eu la chance de le voir en avant-première. Voici notre critique.
Le dimanche pour certains, c’est le jour du Seigneur et pour d’autres, c’est le jour de la moto. Ainsi pourrait-on résumer le concept véhiculé par le documentaire « On Any Sunday, The Next Chapter ». Le réalisateur Dana Brown a pris la relève de son père qui, en 1971 avec l’aide d’un certain Steve McQueen, avait réalisé « On Any Sunday ».
Comme le premier volet, le second, tourné en 2013 et 2014, raconte la passion que partagent pilotes professionnels et amateurs, ce véritable frisson de liberté que tous les amoureux de la moto ressentent dès lors qu’ils enfourchent leur bécane.
Se succèdent donc, devant la caméra, des figures contemporaines de différentes disciplines du sport moto : Robbie Maddison le cascadeur fou, qui effectue un saut de 60 mètres du haut d’un tremplin de ski ;
Travis Pastrana qui a mis en scène l’acrobatie moto à travers un show mondial, le Nitro Circus, et son relai sur les réseaux sociaux ; les stars espagnoles du MotoGP, Marc Marquez et Dani Pedrosa ; des pilotes américains un peu moins connus de ce côté-ci de l’Atlantique, tels Carlin Dunne qui a placé au plus haut, à Pikes Peak, une moto électrique, la Lightning ; la double médaillée d’or aux X-Games, Ashley Fiolek, sourde de naissance et néanmoins pilote de motocross,
ou Doug Henry, ex-pilote pro devenu paraplégique, qui continue à faire du cross au guidon d’une moto adaptée à son handicap.
Bref, une bonne vingtaine de dingues ayant plus ou moins fait leur trou dans cet univers impitoyable. Mais, plutôt plus que moins, et pour cause : la plupart sont sous contrat avec Red Bull, la marque de boisson énergisante, omniprésente dans le sponsoring sportif, qui est à l’origine de ce documentaire.
« J’aime la moto avant tout ; à la base, je trouvais le film de mon père mythique, et je n’avais pas vraiment l’intention de réaliser une suite », a expliqué Dana Brown, lors de la projection du chapitre 2 à Paris, le 19 mars. « Mais Red Bull est venu me voir pour me demander de le faire, et j’ai accepté. » Voilà qui pose le contexte du documentaire : il traite de la passion pour la moto, c’est indéniable, mais il s’agit également d’un film de promotion sponsorisé par une marque.
La ressemblance avec le film originel, « On Any Sunday » sorti en 1971, s’arrête donc à cette idée de succession de scènes sur différentes disciplines pratiquées aux États-Unis. Autant le film du père, Bruce Brown, s’affichait artisanal, bricolé, et néanmoins riche d’images spectaculaires, montrant des disciplines alors méconnues (baja, dirt-track…) avec une dimension marginale mise en avant. Les amateurs passionnés consacraient leur temps et leurs moyens à la pratique de ce qu’ils érigeaient comme au-dessus de tout dans leur vie.
Autant celui du fils, Dana, transpire le professionnalisme et, surtout, véhicule une image policée de cet univers : tout est beau et parfait dans le monde des professionnels du sport moto, les enfants sont admiratifs de leur papa qui sort exploit sur exploit, ils veulent faire pareil, les Africains sont sauvés de la mort grâce aux motos des bénévoles américains de Riders for Health, et même les handicapés sourient tous les jours parce qu’ils savent que le dimanche, ils vont enfourcher leur machine…
Cet optimisme béat a de quoi surprendre et irriter. Il correspond sans doute à la culture américaine, celle du rien n’est impossible, du Do it… On s’accordera quand même le droit de douter de l’impact d’une action humanitaire américaine sur l’expansion d’une maladie grave à travers le continent africain ; de remettre en cause les valeurs de la famille véhiculées par ce film ; est-ce bien raisonnable de mettre un gamin de 4 ans sur une moto et de le lancer dans la compétition ?
La pression écologiste est dénoncée, certes, mais sans argument autre que celui-ci : « On va m’empêcher de rouler avec mes potes et ma famille. » Pas très mature… En revanche, il présente la moto électrique comme une réelle alternative dans la compétition sur deux-roues. Preuve que les Américains, quand un péril guette, plutôt que de se braquer, se montrent pragmatiques.
Plus trivial : le premier chapitre avait, quelques années après sa sortie, construit son succès sur la présence de l’icône Steve McQueen (qui s’était impliqué dans la production) ; le second ne devra pas le sien à la présence d’un Mickey Rourke atomisé qui se fait faire son petit custom chez Roland Sands. Le beau gosse de « Neuf semaines et demi » n’est plus que l’ombre de lui-même. Mais il conserve intacte la passion pour l’objet moto.
Voilà bien résumé le paradoxe que reflète « On Any Sunday, The Next Chapter » : on est prêt à moult sacrifices pour s’adonner à cet engin maléfique ! Et, si le motard n’adhèrera pas forcément à la dimension politique de ce documentaire, il passera un bon moment en le regardant, ne s’ennuiera pas, s’amusera et sourira parfois, et se surprendra sûrement à s’identifier à ces motards de l’extrême.
Car c’est terriblement bien monté ! Côté réalisation, rien à dire : en dehors d’une voix-off française affligeante (mieux vaut l’américain sous-titré !), les images sont spectaculaires, les paysages somptueux, le tout étant filmé avec les moyens qui vont bien : caméras embarquées, hélicoptères, drones…
Le montage tient le spectateur en haleine. Le public des non connaisseurs appréciera cette dimension spectaculaire, semblant accessible, des prouesses réalisées par « ces gens comme les autres », tandis que n’importe quel motard sortira de la projection ragaillardi, car fier d’appartenir à cette communauté extraordinaire qui s’adonne, tous les dimanches, à l’équilibre sur deux-roues. Un bel exercice d’équilibrisme, en somme, qu’a réalisé Dana Brown.
En attendant la projection, voici le teaser :
« On any sunday, the next chapter », réalisé par Dana Brown, avec Robbie Maddison, Travis Pastrana… ; produit par Red Bull Media House ; filmé en 4K Ultra HD ; 90 mn ; édité en France par Marco Polo Production ; disponible en DVD, Blu-ray et VOD à partir du 6 mai 2015 ; prix public conseillé : DVD 19,99 € ; BRD 24,99 €.
On en apprend beaucoup en regardant l’enquête de Thierry Cazenabe, « Voxan l’espoir déçu », éditée en DVD. Par exemple, si on sait ce qu’il est advenu de l’aventure industrielle de la moto française Voxan, on se souvient moins que la marque auvergnate a été victime indirecte de Ben Laden…
Dans le film de Thierry Cazenabe, le fondateur de la marque française Jacques Gardette raconte que Harley-Davidson était prêt à soutenir Voxan. Il y a eu des négociations poussées entre Gardette et la marque américaine, pour que cette dernière fasse de l’usine d’Issoire (Puy-de-Dôme) une base avancée de recherche et développement en Europe.
« Ils sont allés jusqu’à tester des moteurs aux USA, durant l’été 2001. Mais les événements du 11 septembre ont complètement cassé toute relation, ils se sont repliés sur le marché américain et nous n’avons pas eu le temps de survivre », regrette le patron, filmé par la caméra de Cazenabe. « Voxan a été victime de Ben Laden », s’émeut Alain Chevallier, qui assistait à l’entretien.
Quel aurait été l’intérêt pour Harley-Davidson de s’associer à Voxan ? Gardette explique que l’Américain aurait eu la volonté de se servir des moteurs Voxan pour les motos de marque Buell, et éventuellement pour « européaniser » Harley. C’est un peu flou, surtout quand on sait ce qu’il est advenu de Buell. Ben Laden a bon dos…
Voilà, en tous cas, un épisode méconnu de l’histoire de la marque française. Une histoire que Thierry Cazenabe, passionné de moto tricolore (il anime le site Vadimof.fr) et « voxaniste » lui-même (sur un Scrambler) signe à compte d’auteur, menant une enquête fouillée. A force de rencontres et de déductions, l’homme réussit à reconstituer le puzzle qui a mené d’abord à la gloire de la dernière marque de moto française de série, puis à sa chute.
L’amateurisme de la réalisation ne nuit pas à ce travail rigoureux. Le seul point faible pourrait être la difficulté qu’a l’enquêteur à prendre du recul sur sa propre passion : Thierry aurait presque voulu que tout motard français s’implique en achetant une Voxan… A défaut, tout motard français peut acheter ce DVD pour connaître sur le bout de ses doigts les affres de la moto française.
A partir du 25 septembre sur la chaîne Voyage, seront diffusés trois documentaires présentant le périple de Mélusine Mallender dans la corne de l’Afrique, seule sur une Triumph Tiger. Les aventures d’une femme qui va au bout de ses limites. A découvrir !
La grand voyageuse Mélusine Mallender est repartie pour un (long) tour cette année. Après deux expéditions à moto en Asie et au Moyen Orient, elle a remis son casque et enfourché une Triumph Tiger 800XC pour parcourir les routes de l’Afrique de l’Est. De cette aventure hors norme, est née une série de trois documentaires de 52 minutes, titrée « Ne te dégonfle pas ». Ils seront diffusés à partir du 25 septembre sur la chaîne Voyage.
Mélusine, on la connaît bien à Moto Magazine. On est même un petit peu fier d’avoir été l’un des premiers journaux à parler de ses aventures au long cours à dos de bécane. C’était en juin 2011 (le portrait de Moto Magazine n°278 lui était consacré).
Cette jeune femme, discrète mais d’une détermination à toute épreuve, a commencé sa carrière de grande voyageuse en 2010 : elle voulait raccompagner sa bonne vieille Honda 125 Varadero de Paris à l’usine dans laquelle la moto avait été fabriquée, au Japon. L’aventure s’est finalement arrêtée à Vladivostok, aux confins de la Russie. Une paille…
Quelques mois plus tard, cette costumière de théâtre ayant la bougeotte repartait, au guidon d’une Honda 800 Crossrunner : elle ralliait la France à Katmandou, dans le cadre d’un projet baptisé Les Routes Persanes. Elle passait par des pays comme l’Iran. Voyager en Iran, quand on est une femme occidentale, au guidon d’une grosse cylindrée. Rien que ça…
Mélusine est revenue, pour mieux se préparer à un nouveau trip : la corne de l’Afrique, à dos de Triumph cette fois, une énorme Tiger 800XC. Qu’elle a baladée, sur plus de 15 000 kilomètres en quatre mois, dans huit pays dont l’Ethiopie, l’Ouganda, le Rwanda, et le pays auto-déclaré du Somaliland.
Elle a réussi à en tirer trois documentaires de 52 minutes, créant la série qui lui va si bien, « Ne te dégonfle pas » sur la chaîne Voyage.
Humanité, ténacité et courage sont quelques uns des ingrédients de la palette d’émotions que cette baroudeuse affranchie fera partager aux téléspectateurs à travers son expédition et ses rencontres émouvantes, parfois dures mais toujours surprenantes et facilitées par sa monture.
C’est à Addis-Abeba, la capitale de l’Ethiopie, que Mélusine débute son périple. Ce pays aux milles visages regroupe plus de 80 ethnies pour autant de langues, mais comme toujours la moto fonctionne comme un sésame pour initier les contacts.
Le voyage se poursuit dans la région Somali, en longeant la frontière du Somaliland, pays auto-déclaré en scission avec la Somalie. Puis c’est le retour en Ethiopie où Mélusine décide de rester six semaines avant de poursuivre son périple. Après une courte traversée du Kenya, Mélusine arrive en Ouganda où elle a l’occasion de traverser plusieurs parcs nationaux et de faire de belles rencontres avec les locaux.
A son arrivée au Rwanda, Mélusine est conquise par ses paysages splendides et sa population joyeuse et tournée vers l’avenir. Son voyage s’achève avec la Tanzanie où elle finit sa route en repensant aux nombreuses rencontres et bains de foule incessants qui auront accompagné ses quatre mois d’aventure en Afrique de l’Est…
La chaîne Voyage s’attache à offrir aux téléspectateurs une bulle de détente pour leur donner envie de s’évader. Elle est diffusée en en France sur Canalsat (canal 88) Numericable (canal 142) et Free (canal 59). Elle est également diffusée en Belgique, au Luxembourg, en Suisse, en Afrique du Nord et Sub Saharienne, aux Caraïbes, à la Réunion et en Nouvelle Calédonie.
« Ne te dégonfle pas », Les routes d’Afrique de l’Est, série documentaire de Mélusine Mallender ; 3 épisodes de 52 mn, production : Darwin production, année : 2014 ;
Diffusion sur la chaîne Voyage, tous les jeudis à 20h40 à partir du jeudi 25 septembre 2014. Marathon spécial « Ne te dégonfle pas », le 19 octobre, avec diffusion de l’intégrale des saisons 1 et 2.
« Why We Ride », c’est un web documentaire qui fait l’apologie de la moto made in USA. Le film n’a rien d’une superproduction hollywoodienne. Réalisé et produit par des indépendants, il retrace l’histoire de la moto et des bikers aux Etats-Unis depuis le début du 20e siècle, avec pour toile de fond, bien sûr, Harley-Davidson et Indian.
Découpé en plusieurs parties, le film présente des images d’archive sur les premières motos, une rétrospective sur Ed Kretz, multiple champion de dirt track dans les années 30-40 et premier vainqueur de la mythique course de Daytona. Grâce à de nombreux témoignages d’anonymes, de pionniers de l’industrie, mais aussi d’anciens pilotes, « Why We Ride » met en exergue l’émergence du sport moto ainsi que la camaraderie et la fratrie qui règnent au sein du monde motard.
Sur la forme, c’est une réussite. Bryan H. Carroll transmet la passion motarde, l’envie d’évasion, la recherche de sensations. Le tout parfaitement mis en scène dans des décors somptueux, avec une musique digne d’un Hans Zimmer et des slows motions époustouflants. Sans aucun doute, ce film donne envie d’enfourcher sa bécane et d’enquiller les kilomètres.
En revanche, sur le fond, les sujets traités (les différents championnats américains de MX, SBK, MotoGP, etc) manquent cruellement de profondeur. Mais le plus dérangeant, c’est la vision pro-américaine de la moto, beaucoup trop stéréotypée. À croire que tous les motards du monde sont américains, tatoués, percés, portent des blousons en cuir noir des années 70 et roulent en Harley-Davidson…
Le réalisateur de « Why We Ride », Bryan H. Carroll, est un producteur américain plutôt bien coté. On notera dans sa filmographie, en co-production : « Public Enemies » (2009), « Miami Vice » (2005) et « Collateral » en 2004.
« Why We Ride », réalisé par Bryan H. Carroll ; 89 minutes ; disponible sur whyweride.com ; prix : 11,99 € (en téléchargement sur Itune) ou 19,90 € en DVD.
La suite du film culte « On Any Sunday » (ou « Challenge One »), un documentaire sur la moto et le sport tourné en 1971 par Bruce Brown qui faisait apparaître Steve Mc Queen en pilote de cross, va voir le jour à l’automne 2014. Pour ce nouvel opus intitulé « On Any Sunday, The Next Chapter », c’est Dana Brown qui revisite l’œuvre de son père.
En partie produit par Red Bull, ce nouveau documentaire met en scène des personnalités et des pilotes venant de différents horizons. Le casting est plutôt alléchant avec, entre autres, Robbie Maddison, Marc Márquez, Ashley Fiolek, Travis Pastrana, Kenny Roberts, Dani Pedrosa, James Stewart, ou encore les comédiens Scott Caan et Mickey Rourke. Tourné en ultra HD (4K, 2160p), le rendu des images est tout simplement sublime.
Dans la version culte de 1971, c’est Steve Mc Queen, grand amoureux de la moto, qui tenait la tête d’affiche, aux côtés de grands champions tels que Roger de Coster, véritable légende du motocross et Mert Lawwill, pilote de vitesse. Les scènes de dirt-track étaient aussi impressionnantes que celles de cross.
On y voyait l’acteur, star absolue des sixties et seventies, icône de mode par excellence, se jouer des obstacles dans les courses d’enduro baptisées «baja», ou faire quelques cabrioles, seul au monde dans les dunes. Ces images sont longtemps restées inscrites dans l’imaginaire des motards, incitant ceux qui les voyaient à franchir le pas, à acquérir une moto de TT pour s’éclater en hors-piste.
La sortie de « On Any Sunday : The Next Chapter » est prévue à l’automne 2014. La question, c’est juste de savoir s’il s’agit d’une vraie suite à un film culte ayant ébloui nombre de motards, ou d’un coup marketing signé d’une marque qui n’en est pas à un près ?
En attendant de pouvoir visionner le film en entier, ce qui nous permettrait de répondre à cette question, découvrez les premières images avec ce teaser :
Et visitez le site mis en ligne par la production, les images de tournage sont magnifiques.
Sur ce même site, un bel hommage est rendu au film de papa Brown
La cinéaste Coline Serreau, connue pour « Trois Hommes et Un Couffin » (1985)« La Crise » (1992) « Chaos » (2001) et « Saint-Jacques… La Mecque » (2005)Elle a réalisé un documentaire ayant pour sujet les stages de récupération de points, « Tout est permis », qui sort au cinéma le 9 avril. « Pourquoi sauf d’y croire ? » Voici notre critique…
L’origine de la démarche de Coline Serreau est un stage auquel elle a dû assister : « Je n’étais pas bonne conductrice », raconte-t-elle au quotidien Le Parisien dans l’édition du 9 avril. « Il ne me restait plus que quatre points. J’avais perdu les autres à cause de la vitesse. Mais plus que cette expérience, ce qui a déclenché l’envie de faire ce film, c’est le désir de faire un portrait de la France (…) Ce sentiment de m’être retrouvée dans une vraie mixité sociale. Vieux, jeunes, riches, pauvres, gens incultes, gens cultivés… Ca m’avait marquée par ce qu’au fond, il n’y a plus vraiment de lieu en France où on rencontre vraiment l’autre (…) La route, c’est notre dernier espace collectif ».
Jusque ici, tout va bien… L’approche de la mixité sociale est réussie. Coline Serreau a travaillé deux ans et demi sur ce film, trié 172 heures de rushs composés de séquences de tournage en immersion dans huit centres de stages et d’interviewes d’une dizaine de spécialistes de la sécurité routière. Sans aucun financement.
Ce matériel, elle le condense en un documentaire d’une humanité saisissante, où les stagiaires se révèlent pathétiques, drôles, froids, irritants mais aussi sympathiques, attachants. Des hommes, en somme, et un peu de femmes, mais moins, c’est d’ailleurs l’une des caractéristiques de la population assistant à ces stages. Coline Serreau les montre sans fard, mélange habilement races et sexes, tout le monde est égal devant la perte de points. Elle réussit donc sa photographie humaniste de la population française moulinée au passage de ces stages.
Les hérauts de la sécurité routière, ce sont donc les formateurs croisés au fil des stages, qui assènent à cette population prise en flagrant délit d’infractions (souvent menues) des vérités qu’on n’aime pas entendre. Du genre : à quoi ça sert de mettre sa vie en péril pour gagner 5 minutes ? Ou bien : il faudrait sanctionner les patrons qui mettent la pression sur leurs employés en considérant leur voiture comme un bureau… Ils assènent ces vérités à coups de démonstrations simples, redoutables. Ils ont le savoir. Et parlent aux stagiaires un peu comme à des enfants pris la main dans le pot de confiture…
Mais c’est utile. Si bien qu’à la fin, on se demande : pourquoi ces stages ne deviennent obligatoires que quand on a perdu ses points ? Pourquoi le système de la sécurité routière est-il coercitif ? Pourquoi apprend-on plein de données utiles à la conduite sous la contrainte tandis que, lors de la formation initiale, on a, très souvent, l’impression de faire du bachotage, d’à peine apprendre le code de la route ?
C’est quand elle aborde la sécurité routière en se plaçant sur le créneau de l’enquête, que Coline Serreau devient moins convaincante : le mécanisme de sa démonstration tend à ériger le discours des formateurs comme vérité fondamentale. Pourquoi pas ? Le problème, c’est de le théoriser, en le confrontant aux propos des professionnels de la sécurité routière. D’un côté, les défenseurs de conducteurs brimés par la perte de leur permis (avocats, association 40 millions d’automobilistes, un tout petit peu la FFMC…), de l’autre, les partisans du système répressif (représentants de l’Etat, de la justice), sans oublier la présidente de la Ligue contre la violence routière, Chantal Perrichon, et le professeur Claude Got.
Coline Serreau abonde dans le sens de ces derniers : elle appuie leur justification de la répression en entrecoupant les témoignages de ceux, émouvants, de victimes d’accidents de la route gravement handicapées. Elle dénonce le poids des lobbies industriels, qui contribueraient à contrer toute politique de sécurité routière, et insinue que les associations défendant les usagers leur sont inféodées. Sans apporter de preuves…
La réalisatrice devient arbitraire quand elle aborde le cliché sur la vitesse libre en Allemagne : ce ne serait qu’un mythe, et les statistiques d’accident sur les portions de routes sans limitation seraient effrayantes. L’Etat allemand le sait mais se tait, victime de l’omerta imposée par son industrie automobile… Cette théorie est accréditée par le témoignage d’un ancien Monsieur Sécurité routière français, qui prétend connaître les vrais chiffres, sans les dévoiler ! Le résultat est imparable : on se demande pourquoi on n’est pas plus sévère avec ces stagiaires qui font trop souvent preuve d’insouciance.
Suivant ce fil rouge, Coline Serreau occulte la problématique de la formation initiale, voire de l’idée d’une formation continue tout au long de la vie du conducteur. Et discrédite, finalement, toute l’intérêt d’une forme d’éducation aux comportements routier, puisque seule la répression fonctionne, avec les Français… C’est dommage. Car en sortant on se demande pourquoi la sensibilisation prodiguée lors des stages de récupération de points n’est pas intégrée dans le cursus de formation initiale des conducteurs.
La bande annonce de « Tout est permis » :
Documentaire : «Tout est permis», par Coline Serreau ; distribution Bac Films ; 1h36 ; au cinéma le 9 avril.
Le DVD « Moto 5 », c’est un documentaire d’une qualité exceptionnelle sur la pratique du motocross. La réalisation, le recours à un drone et à l’hélicoptère pour filmer, la finition du montage aboutissent à des images au top.
Entraînement des nouveaux concurrents du SX US (Adam Cianciarulo, Cooper Web), balade endurisante un brin extrême à la pointe sud de l’Australie (Josh Cashia), FMX dans les dunes de Californie (Ronnie Renner)…
En partant à la rencontre des meilleurs pilotes de motos à tétines aux quatre coins du globe, l’équipe de tournage de « Moto 5 » nous renseigne sur l’évolution des pratiques cross et de l’enduro.
Chacun des 11 segments de ce nouvel opus est tourné avec un soin et des moyens exceptionnels. Les images sont léchées, comme le traitement du son et le choix de la musique.
Un véritable clip de plus d’une heure, qu’on se repasse en boucle sans se lasser. Et qu’on regardera encore dans quelques années, tant les prestations des pilotes sont bluffantes.
DVD : « Moto 5, the Movie », par The Assignment Moving Pictures, édition The Honey Badger. En DVD et Blu-Ray ; 20 € (+ 9,50 € de port) ; 9,50 € en téléchargement sur ITunes.
Soutenez le projet de Bernard Fau ! Le pilote de légende réalise actuellement un documentaire, « Il était une fois le Continental Circus ». Mais pour finaliser son projet, il a besoin de vous…
Il fait partie de la légende des pilotes français du Continental Circus, et réalise un documentaire sur ce sujet. Bernard Fau est aussi un passionné d’images, qui a roulé sa bosse, ces trente dernières années, sur les plateaux de tournage et dans les studios photo.
« Courir pour filmer et filmer pour courir, voilà mon credo. Il est devenu la singularité de ce film », explique Bernard Fau. Au-delà des beaux discours, c’est le travail qui parle, et ces 12 minutes, tirés des rushs du futur documentaire, prouvent sa qualité.
Pour « Il était une fois le Continental Circus… », Bernard Fau a déjà beaucoup accompli. Le tournage de la saison 2013 est achevé, mais le pilote-réalisateur a besoin de fonds pour la suite : montage, droits d’image pour l’Institut National de l’Audiovisuel, entretiens avec des pilotes de légendes…
Un problème de taille, malgré les aides de nombreux partenaires (dont la Mutuelle des Motards, Yamaha…), que Bernard Fau doit résoudre. Il fait donc appel à vous, motards passionnés, pour le soutenir dans son projet.
Il promet de belles contreparties, en fonction de la somme versée. Elles se présentent, par exemple, sous forme d’un coffret DVD du film en cadeau (pour 35 € de participation), ou d’un triage photo grand format d’images des grands photographes François Beau et Stan Pérec (pour 180 € de participation).
Chaque contributeur aura son nom inscrit au générique de fin, en tant que co-producteur. L’occasion est belle de participer à un projet passionnant fait par un passionné. Et si la vidéo n’a pas retenu votre attention, le site officiel finira par vous convaincre.