BD : bikers, Harley et Ku Klux Klan, un cocktail détonant


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« Amerikkka » est une série BD sur le côté sombre de l’Amérique, avec Roger Martin au scénario, un expert du Ku Klux Klan et des mouvements d’extrême-droite en France. Dans le tome 9, « Cauchemar californien », son héros, l’agent spécial Steve, infiltre un gang de bikers racistes. Trafics et règlements de comptes figurent au menu cette BD rythmée mais un peu cliché, inspirée de la série TV « Sons of Anarchy ».

Un mot sur « Amerikkka », prévue en dix tomes : « En prise directe avec l’actualité et l’histoire, cette série à rebondissements vous fera découvrir à chaque nouvel épisode une région différente des États-Unis ainsi qu’une affaire impliquant les terroristes du Ku Klux Klan, l’organisation secrète ségrégationniste américaine », explique l’éditeur, Emmanuel Proust.

Pour lutter contre cette véritable pieuvre, deux agents spéciaux : Angela Freeman, la jeune métisse discrète, et Steve Ryan, un dur-à-cuire presque angélique. À l’âge de 4 ans, Steve Ryan a perdu son père, syndicaliste, conseiller de Martin Luther King et membre fondateur de l’Anti Klan Network (AKN), qui fut enlevé le jour de la création de l’organisation et n’a jamais été retrouvé.

L’oncle et parrain d’Angela, William Freeman, autre membre fondateur, a péri dans l’incendie criminel d’une église baptiste à Birmingham. La mission des deux agents infiltrés : partout où l’on signale des activités criminelles imputables au Klan et à l’ultra droite, ils viennent apporter leur expérience, engrangent les preuves pour permettre à l’AKN de porter de nouveaux coups à l’hydre sans cesse renaissante.

Dans le sud de la Californie, les affrontements entre bandes de motards pour la conquête des territoires ont fait des dizaines de morts. Quand un agent inflitré dans un des gangs les plus dangereux est découvert mort, les autorités font logiquement appel aux agents très spéciaux Steve et Angela. Angela étant enceinte, Steve part seul infiltrer le groupe de bikers extrémistes LibertAryens…

Le récit, écrit en lettres de sang par Roger Martin, est bien servi par un dessin réaliste et précis, même si on tique sur quelques croquis de motos approximatifs. Plus gênant, le récit s’embrouille à plusieurs reprises, la trame déraille comme une chaîne distendue et devient dure à suivre. La description des motards n’évite pas les clichés. Et l’on a un peu de mal à croire que ce policier infiltré puisse se faire admettre des bikers avec autant de facilité.

Mais l’ouvrage se lit vite, le rythme redoutable faisant apprécier le divertissement. En fait, cette BD se dévore comme une série télé. On pense bien sûr à l’univers de « Sons of Anarchy », même si les personnages qui défilent dans la lucarne sont plus complexes, donc plus intéressants que ceux de la BD.

« Amerikkka » par Martin et Otero, éditions EP, 24 x 32,2 cm, 48 pages, 13,50 €.

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Polar : chapitres sanglants sur le chapitre boulonnais


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On a dégoté ce polar, intitulé Boulogne K et publié en 2012, qui ravira les amateurs de chapitres sanglants sur un étonnant chapter de bikers, le chapitre boulonnais en l’occurrence.

Truands dessoudés, prostituées équarries, flics ripoux, hommes de main psychopathes, came mortelle… Boulogne-sur-mer n’en a sans doute jamais autant vu ni entendu que depuis qu’un club —un chapitre— de motards vient de s’y installer…

À côté de la violente avalanche qui s’abat sur le lecteur dans Boulogne K, Sons of Anarchy relève du roman photo pour dames patronnesses. Ce polar le prendra au collet et ne le lâchera plus jusqu’à une fin apocalyptique dont nul ne sort indemne. Aucun cliché ne lui est épargné. Prenons les styles des grands auteurs du genre et… touillons !

Le récit fonctionne malgré tout très bien, mais il est usé et abusé d’un argot avec lequel contrastent des descriptions, trop pédagogiques, des motos.

L’auteur, Michel Vigneron, est en poste au commissariat de Boulogne-sur-Mer depuis 2005, où il est chargé des équipes de nuit. Il connaît bien le milieu qu’il décrit et s’inspire du quotidien vécu par ses collègues pour écrire des polars hyper réalistes. « Après Marilyne de Boulogne paru en 2008, voici le roman le plus violent de la collection polars en nord », prévient l’éditeur en 4e de couverture.

Roman noir : « Boulogne K, la sanglante histoire du chapitre boulonnais », par Michel Vigneron, éditions Ravet-Anceau, collection Polars en Nord ; 256 pages, 10 €.

Roman : « Plein Gaz » le remake moto de « Duel » !


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« Plein Gaz » est un roman court, très court même (96 pages), mais il est intéressant à plus d’un titre : il narre les déboires d’une bande de bikers américains aux prises avec un truck plutôt antipathique ; il marque la collaboration entre l’écrivain Joe Hill et son père, l’illustre auteur de récits fantastiques Stephen King ; et il s’inspire ouvertement de « Duel », ce roman écrit par Richard Matheson, adapté en film culte par Steven Spielberg, qui opposait, dans un niveau de suspens captivant, un automobiliste et un poids-lourd inquiétant dont on ne voyait jamais le conducteur.

L’histoire de Plein Gaz est tout aussi simple : sur une route désolée du Nevada, un gang de motards est pris en chasse par un camion fou, apparemment bien décidé à les éliminer un à un…

Côté lecture, c’est très efficace : les pages de ce roman court défilent à cent à l’heure entre nos mains, tant la tension est maintenue à son comble jusqu’à l’issue de la poursuite. Le cocktail ultra classique mixant gang de bikers sur des Harley, désert américain, station-service et diners déserts, chaleur torride et suspens à couper au hachoir, est respecté à la virgule près par cette paire d’écrivains. Le fils Hill n’a rien à envier au père King. Ce grand divertissement s’avalera en quelques heures de farniente estival.

Roman : « Plein Gaz », par Joe Hill et Stephen King, éditions JC Lattès ; 96 Pages, 6 €.

Allez, pour se remémorer le mythique Duel, on se repasse le trailer

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Rencontre : l’auteur du livre « Bikers, les motards sauvages à l’écran » en dédicace


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Jean-William Thoury, l’iconoclaste auteur de la bible « Bikers, les motards sauvages à l’écran », poursuit sa tournée de dédicaces à travers la France. L’occasion de rencontrer un type étonnant, qui a répertorié et critiqué de 108 films américains de série B sur les bikers !

Le 2 avril au soir, JWT sera au Salon des Arts, Villa Madame au 44 rue Madame à Paris (6e arrondissement).

Du 23 au 25 mai, il signera son ouvrage au Showtime Festival de Gérardmer (Vosges), une concentre qui promet d’autres rencontres hallucinantes : elle est co-organisée par Henri Lœvenbruck, l’écrivain de thrillers qui est aussi motard.

N’hésitez pas à partir à la rencontre de Jean-William (un personnage discret mais haut en couleurs), comme nous l’avons fait à Moto Magazine : nous publions son interview dans la rubrique Portrait du n°306 d’avril 2014.

Nous avons par ailleurs publié un portrait de Henri Lœvenbruck dans le n°287 de Moto Magazine (mai 2012).

Par ici, la critique du livre « Bikers, les motards sauvages à l’écran »

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