Episode 1 – L’aimable petite sorcière (par Hong Thinh et l’équipe)

L'équipe du Raid des navettes aux Baguettes

L’équipe du Raid des Navettes aux Baguettes

Un épisode à découvrir chaque jour, en fonction de notre connexion internet…

Marseille – Fay en Montagne (512 km)

Bonjour tout le monde,

Max & Hong Thinh

Max & Hong Thinh

Vroummm vroummm… la surexcitation du chef Maxime – le meneur de la tribu « des navettes aux baguettes » – nous a poussés à arriver au rendez-vous bien plus tôt que prévu, à 7h47 au lieu de 8h chez Bruno, et puis à 9h au lieu de 9h30 au Four des Navettes.

A l’heure du RDV, alors que plusieurs amis sont déjà arrivés sur le lieu de notre rendez-vous, les 4 âmes manquantes du groupe ont joué aux stars, comme Marilyn Monroe à l’occasion de l’anniversaire de Kennedy, en nous donnant l’impression qu’ils n’ont pas envie de faire leur apparition.

Monique & Bruno - Raid des Navettes aux Baguettes

Monique & Bruno

Michel & Maryse - Raid des Navettes aux Baguettes

Michel & Maryse

Finalement, nous avons chanté « joyeuse naissance de notre Roadtrip-Aventure » quand Michel et Bruno sont fièrement arrivés avec leurs superbes motos « canon »*. Voici donc le résumé des évènements de notre première journée : Notre départ de Marseille à Hanoi a commencé aujourd’hui le 30.04.2016 au Four des Navettes de Marseille. Nous avons prévu une durée de 3 mois pour ce voyage, qui implique la participation de 3 couples d’amis:

  • Maryse Delannoy et Michel Deschamps
  • Monique Lebec et Bruno Dumontet
  • Doan Thi Hong Thinh (moi) et Maxime Leonard.

Nous sommes donc six Français qui se mobilisent pour des enfants vietnamiens défavorisés. Nous participons également à la pédagogie des enfants handicapés à l’hôpital à Marseille. Finalement, après des mois de préparation, avec beaucoup de stress au niveau de la préparation mécanique des motos et des documents administratifs, nous avons réussi à nous regrouper malgré la mésaventure de dernière minute de Maryse et Michel, qui ont dû changer les pneus de leur moto. Le temps était très généreux avec un beau soleil et une belle lumière. De nombreux amis sont arrivés au fur et à mesure pour nous encourager et partager avec nous ces moments magiques du départ. Certains étaient des amis que nous avions perdus de vue, mais étaient au courant de notre périple par le biais des infos entendues à la radio. Ainsi, pour nous souhaiter un bon voyage jusqu’en Asie, le Four des Navettes nous a offert leurs fameuses navettes! 11h05, nous avons démarré, et après 12 minutes, Bruno s’est plaint : « ça va pas, mon amortisseur n’est pas assez gonflé ». Par « jalousie », Michel voulait aussi gonfler le sien. Malchance ! Il s’est complètement dégonflé et le défaut de sa pompe a rendu la situation impossible. Il nous a fallu beaucoup de patience pour nous en sortir … les muscles de mes bras de bonne nageuse ont également eu l’occasion de montrer leur force ! 😉

Deux aliens... Raid des Navettes aux Navettes

Deux aliens…

Après le déjeuner vers 14h, sur une aire d’autoroute, nous nous sommes transformés en extra-terrestres avec les imperméables, les surbottes… les casques sur nos motos de sauvages. Maryse et Michel avaient une allure d’aliens venus d’une autre galaxie, à des années lumière d’ici, les photos ci-après en témoignent !

Au moment du départ, il nous a fallu 15 minutes de vaines tentatives avant de comprendre que la moto de Bruno n’allait jamais démarrer tant qu’il n’aurait pas ouvert le robinet d’essence ! 😉

La pluie incessante semblait être là pour tester notre goût de l’aventure. Vers 20h, quand le ciel a commencé à jeter son filet de pêche nocturne pour nous attraper, nous sommes enfin arrivés à un village charmant : Passenans, dans le Jura, à environ 470km de Marseille. Grâce au GPS de notre cher Bruno, nous nous sommes trouvés devant une simple maison de village, dans une impasse faisant une pente quasiment verticale où il n’était pas possible de faire demi-tour ! Nos trois motards sont dépités car les motos sont comme des sumos : lourdes,  brutes, têtues et incontrôlables. De plus, le gîte en question n’est pas là ! Les murs en pierre alentour sont garnis de belles fleurs blanches, violettes et jaunes, mais nous sommes perdus, SNIF, SNIF… Le bruit fier et résonnant de nos trois motos a continué à déchirer le silence absolu mais aimant de cette terre inconnue. Il n’y avait personne sur la route, mais nous avons enfin réussi à repérer quatre âmes juchées bien haut sur le balcon d’une terrasse. Cette scène est vraiment belle, comme dans un vieux film français qui est resté gravé dans ma lointaine mémoire d’enfant. Ils ont essayé de nous indiquer la route, tout en se battant avec les aboiements de leur chien. En suivant leurs explications, avec le soutien du propriétaire du gîte au téléphone, on s’est trouvé sur une route complètement perdue dans la prairie, avec les senteurs de la campagne venant des animaux et des herbes mouillées, mélangés avec la brume. Max ne voyait plus rien à cause de la pluie et la visibilité quasi nulle, sa moto courageuse s’est transformée en bateau ivre, qui à chaque instant avait envie de sortir de la route. A ce moment là, j’ai imaginé qu’à la fin de ce petit chemin couvert d’herbes hautes, ces six voyageurs enthousiastes mais innocents allaient tomber dans la maison d’une sorcière qui nous attendait certainement depuis des mois avec son chaudron, pour nous transformer en soupe, destinée à effacer sa laideur et à augmenter sa longévité ! Cette imagination infantile s’est arrêtée quand, enfin, à 22h, nous avons trouvé le gîte, éclairé par une lumière étincelante, où un petit bout de femme, (oh c’est elle – la sorcière !!!), a posé ses mains sur sa tête d’un air à la fois surprise, désemparée et désespérée … avec son accent Jurassien, s’est exclamée : « Oh ! Mon Dieu, dites-moi qui vous êtes ? »

Dans la chaufferie de l'aimable "petite sorcière"

Dans la chaufferie de l’aimable « petite sorcière »

Nous devions avoir l’air assez pitoyable, comme des clochards perdus sous la pluie froide de l’est de la France, embarqués sur des motos improbables. Avec son fils, ils nous ont accueillis chaleureusement dans leur belle maison, dans laquelle les toilettes de ma chambre sont roses. 😉 Elle nous amène tout de suite dans la chaufferie afin de réchauffer nos chairs et nos os et pour sécher nos vêtements. L’aimable « petite sorcière » nous a dit avec pitié « pauvre de vous ! ». Michel a répondu « nous l’avons mérité », et Maryse « c’est nous qui l’avons choisi ». Eh oui, c’est un très beau choix qui fait chanter nos cœurs et nos esprits. Nous avons terminé une magnifique et épique première journée avec plein de belles images, des amis, de la France, de la campagne, de la prairie, de la terre, de la pluie, de petites fleurs…de tout ce qui est simple, mais essentiel et beau. Gros bisous à vous tous. Je vais me glisser sous la couverture pour rejoindre mes amis dans un rêve unique et merveilleux : le rêve vers l’Asie en MOTO. Hong Thinh et l’équipe du Raid des Navettes aux Baguettes. Quelques remarques :

  • Max doit, par moment, réagir vite à l’approche de son ennemi qui s’appelle la diarrhée intestinale intensive. 
  • Pour cette première journée, nous avons fait 11h de route pour arriver à notre destination sous la pluie battante.
  • Ici, il n’y même pas de réseau téléphonique, sans parler d’internet sur nos portables… mais il y a des oiseaux et des vaches qui chantent tôt le matin…
  • Ce matin, Bruno a passé une interview en direct avec Radio France, via la seule cabine téléphonique du village, afin de leur raconter les aventures de notre départ.
* Paroles de Mathilde des « enfants à l’hôpital » – Centre Saint-Thys Marseille

2 thoughts on “Episode 1 – L’aimable petite sorcière (par Hong Thinh et l’équipe)

  1. Bonjour,

    J’espère que vous publierez un livre sur cette aventure à votre retour, j’aime bien lire chaque épisode mais sur un ordi c’est un peux fastidieux !

    En tout cas bonne chance et bonne route pour la suite !

    Amitiés

    Jean-Marc

    • Bonjour Jean-Marc,
      Merci pour votre soutien et il nous reste encore de nombreux articles à écrire… Nous allons donc continuer à raconter notre aventure jusqu’au terme de notre voyage.
      Amicalement.
      Bruno

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