Passage au bloc opératoire : 5 jours d’intervention

Nous ne perdons pas de temps.

Alex met à notre disposition son garage pour nous permettre de travailler dans les meilleures conditions possibles.  Notre dortoir improviséL’hôtel étant complet, il met en place un hébergement de fortune. Il réquisitionne une salle de réunion. Son personnel se démène. A l’aide de lits de camp, en deux temps trois mouvements, nous avons un dortoir.
Ainsi, les problèmes d’intendance réglés, Michel se met à l’ouvrage sous l’œil averti de Maxime. L’issue étant incertaine, Maryse se renseigne pour un éventuel rapatriement de sa moto.

Michel en plein demontageAu fur et à mesure du démontage, nous irons de surprise en surprise. Cette moto a pourtant été entièrement remise à neuf, un mois avant notre départ par un professionnel !

Pompe à huile, pistons, segments neufs, soupapes changées et rôdées, embiellage refait… et j’en passe.

D’oú peut bien provenir ce claquement sinistre moteur chaud ?
Première angoisse de Max, si nous trouvons de la limaille dans l’huile, notre voyage s’arrêtera probablement là.

Les heures passent. Ouf ! Pas de limaille.
En revanche :

  • Un volant moteur monté décallé : bonjour le réglage de l’allumage. Et dont les ecrous ont ete tellement massacres qu’il faudra les demonter au marteau et au burin !
  • Pas de joint au queue de soupapes : bonjour la consommation d’huile.
    Merci en passant au soutien de la Sté MOTUL qui a fourni à notre association l’huile dont nous avions besoin pour notre expédition.
  • La cerise sur le gâteau : Un clapet de pompe à huile facturé mais pas changé.
  • Et le pompon, je vous le donne en mille ? D’anciens joints d’embases durs et cassés dont les petits morceaux ont été remontés collés à la pâte à joint façon puzzle !!!

Merci pour le sérieux et le professionnalisme.

Pauvre BM

Pauvre BM

Nous devons désosser entièrement le moteur, trouver un atelier pour contrôler son usure, les outils pour ouvrir et refermer le carter et les pièces à changer.

Alex nous présente Hamid, chauffeur occasionnel pour les clients de l’hôtel.
Homme d’exception qui  trouvera toutes les pièces, mème les plus improbables, nécessaires à la réparation.Pas facile de communiquer quand ni l’un ni l’autre ne parlent la même langue mais une feuille de papier, un crayon et les mains font des miracles.

Le premier jour est consacré à  la recherche d’outillage spécialisé :
secteur outillageHamid nous emmène dans un quartier divisé en plusieurs secteurs spécialisés, véritable caverne d’Alibaba, pour les amateurs de mécanique.
Dans l’un, des écrous introuvables à la taille spéciale  pour le remontage du volant moteur, dans l’autre, de l’outillage, dans un troisième, pléthore d’accessoires divers et variés.

chez le rectifieur

Le deuxième jour,  Hamid nous mène chez un rectifieur qui, en quelques minutes et avec une virtuosité époustouflante contrôlera l’ensemble des cotes de l’embiellage en refusant d’être dédommagé.
Sa mine soucieuse ne présage rien de bon. L’une de ses mesures montre une usure importante de l’un des paliers de l’embiellage.
Il nous faut changer l’ensemble des coussinets, remetttre des joints neufs et remonter le moteur. Espérons que le « hors-limite » de la cote ne sera pas fatale.
Une période de rôdage sera bien entendu nécessaire ralentissant encore un peu plus notre voyage.

Michel demande a Hamid de lui trouver une combinaison jetable. Pour lui faire comprendre, il entame un mime qui rend l’assistance hilare… Hamid s’exclame : « Combinaison ? Da, da ! » Nous explosons de rire. Pour une fois, le mot est le même dans les deux langues.

Resserage système D

Système D

Michel et Max procèdent au remontage. Il faut impérativement serrer les nouveaux écrous du volant moteur à 10 m/kg de couple. Evidemment, nous n’avons pas la clef dynamométrique adéquate.
Nous improvisons. Un manche à balai d’un mètre et un seau rempli avec 10 litres d’eau feront l’affaire !

Nouvelle avarie ! Au remontage de l’un des cylindres, un segment nous lâche, quelle poisse !!!
le rectifieurRetour à l’atelier de tournage-rectification.
Pourrons-nous trouver un segment pour une vieille BM de 1990 ?
L’ouvrier regarde le piston, le tourne et le mesure dans tous les sens, réfléchit, puis va fouiner dans ses catalogues…
Il revient et nous fait comprendre que ces pistons sont toujours employés sur certaines Volkswagen. Nous aurons le segment en question le lendemain matin !

Satisfaits, nous rentrons.
Michel et Max reprennent le remontage de la moto en attendant la pièce manquante.
Ne pouvant pas aider compte tenu de la place dans le garage, me sentant inutile, je décide d’installer sur ma moto une deuxième prise usb fournit gracieusement en plus de notre éclairage par la Sté ALARMEX.
Possédant un large vide poche dans mon réservoir, il me semble que c’est la place idéale pour installer la prise supplémentaire.
Je m’attèle au montage. Un trou d’évacuation d’eau est déjà présent au fond du vide-poche. Si je l’utilise pour passer mon fil d’alimentation, l’humidité aura du mal à sortir. Qu’à cela ne tienne, je perce à côté.
ma bouletteSurprise, un geyser d’essence m’arrose !
Help, help ! Max, Michel, j’ai troué mon réservoir ! Bouchant tant bien que mal la fuite avec mon doigt, paniqué.
Pris par une phase délicate de remontage, mes deux compagnons ne peuvent lâcher ce qu’ils font.
– Tu plaisantes ? me dit Max.
– Non, non, c’est vrai , je déconne pas ! lui dis-je d’une voix dépitée.

C’est le doigt sur la fuite que mes deux compères me retrouvent, à la fois catastrophés et hilares de ma mésaventure.
Vidange du réservoir et nouvelle recherche de solution.
Expert en fissures en tout genre dans son metier, Michel taraude, visse, colle pour finalement colmater parfaitement ma bévue.

la bonne humeur demeure

la bonne humeur demeure

Le troisième jour, Max récupère le segment manquant nécessaire et poursuit le remontage de la moto de Michel pendant que le reste de l’équipe visite enfin Moscou (prochain épisode).

Max contrôle

Max contrôle

A notre retour, Michel et Max finalisent le remontage, la moto fonctionne parfaitement. (Voir la vidéo … 😉
Demain, nous reprenons la route.

18 mai, 6 heures du mat., dernier contrôle des motos avant le départ, Max s’écrit :
– Merde, j’ai crevé !
Après une heure de travail acharné, le pneu arrière a retrouvé bonne allure.
Nous partons enfin…

Coordonnées de l'atelier de mécanique tourneur-rectifieur à Moscou

Coordonnées de l’atelier de mécanique tourneur-rectifieur à Moscou

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