Bonjour copain,
Encore une info un peu dingue pour tous les motards du monde …
I’a pas qu’à les USA que le monde biker pête les plombs. Les kangourous viennent eux aussi de s’y mettre, bikers et policiers, tous ensemble.
Début octobre les choses se sont mise à dégénérer dans un sens que de nombreux australiens jugent totalement idiot après de récents incidents impliquant la police qui a été obligé d’utiliser des pistolets paralysants contre des membres de bandes de motards dans le Queensland.
Il est alors devenu question qu’une nouvelle loi accorde mandat aux officiers de police pour leur permettre d’intercepter et contrôler tout groupe de 3 (ou plus) motards.
Le combat est engagé.
La police a fait savoir que rien ne l’arrêtrait et les motards quant à eux n’ont pas l’intention d’être battu à ce jeu : WE CAN’T Be BEATEN, par les australiens de ROSE TATTOO
Extrait de Scarred For Life
leur troisième album en 1982 et premier succès international :
http://www.youtube.com/watch?v=-ZZnhBQXRaI
L’Australie est de longue date une terre de motards, de bikers, un lieu où les gangs motocyclistes sont tellement actifs que la loi a déjà été modifiée en 2013 pour lutter spécifiquement contre eux et interdire littéralement certains clubs de la mouvance 1% (tu comprends que ce n’est pas pour rien que Mad Max est né ici il y a quelques décennies de cela).
L’activisme de ces gangs a pris une telle ampleur que la presse nationale fait ses Unes au moins un fois par mois sur eux et que de nouvelles mesures légales à leur encontre étaient encore discutées début novembre par les autorités de plusieurs Etats. Notamment le Queensland et la Tasmanie.
C’est ce que les australiens nomment la ‘’anti bikie legislation’’ (bikie désignant en langage argotique un membre d’un club motard criminel).
Et comme à chaque fois, lorsqu’une minorité « fait des bêtises », la majorité, elle, ce prend les dommages collatéraux de plein fouet.
Ainsi donc, pour lutter contre ces fameux gangsta on bike la police du Queensland n’a pas mieux trouvé que d’exiger des motards voulant prendre la route qu’ils les appellent avant pour déclarer leur(s) randonnée(s) s’ils ne veulent pas être systématiquement contrôlés par ladite police.
Ben voyons !
Cette proposition a été discutée en réunion de travail entre le ministre de la police du Queensland Jack Dempsey,
les dirigeants de la police et le conseil motocycliste australien (AMC) :
https://www.facebook.com/AustralianMotorcycleCouncil
L’AMC représente les motards dits de loisir et les outlaw motorcycle clubs.
Ce vendredi 1er novembre le porte-parole de la police a reçu une pétition regroupant 10.000 signataires, au sujet du harcèlement que les motards estiment subir de la part des forces de police engagées dans la lutte contre les gangs motards criminalisés.
La situation est tellement tendue sur ce thème que la presse australienne (le Brisbane Times du 21 octobre) a rapporté que lors d’une manifestation à Emerald, deux policiers avaient repéré un membre de gang de motards harcore et l’avaient interpellé. Au bout de quelques minutes ils ont découvert que les Colors du gangster étaient celles de la série télévisée Sons of Anarchy / SOA dont l’interpelé était un fan et en portait le tee-shirt. …
Les policiers ont présenté des excuses et la presse se demande s’ils allaient maintenant arrêter les porteurs de survêtement en tant que membres de la Mafia …
Ci-dessous, le préz’ de l’AMC Shaun Lennard, avec les membre du board, Eva Cripps, l’avocat Leigh Harper et Greg Casimaty à la concess’ de Hobart le 27 octobre dernier
La police de son côté déclare qu’elle connait les membres de ces gangs, ils sont identifiés mais comme ils ne portent plus leurs Colors en moto (comme quoi les gars en question doivent avoir une sacrée pression policière sur les épaules quand on sait que dans ces groupes on vit et meurt pour les couleurs) la seule solution c’est de contrôler tous les motards (on marche sur la tête là messieurs de la police).
Comme on peut s’y attendre miss Cripps a confirmé que l’AMC était fondamentalement opposé à l’idée même que les motards en balade soient obligés d’informer la police lorsqu’ils sortent en groupe.
Elle a déclaré que les clubs moto estimaient que la police savait très bien que faire pour que cesse le harcèlement dont ils sont l’objet.
Quant à lui, Jack Dempsey a reconnu que la rencontre entre les autorités et l’AMC avait été productive ; que les subtilités du système de notification n’avaient pas encore été mises au point et a signalé la possibilité pour les clubs d’utiliser l’Internet pour déclarer / enregistrer leurs rides / balades auprès de la police.
Il compte sur une plus grande interaction (entre les clubs et la police) et une meilleure compréhension entre les groupes de motards « légaux », les clubs motards, les associations et la police.
» Ce ne sont pas les personnes que nous ciblons . Nous ciblons les gangs criminels et les voyous, et nous ne nous en excusons pas. Nous allons frapper fort, nous allons aller vite, et nous sommes déterminer à aller plus loin que jamais pour débarrasser les rues du Queensland de ces parasites« .
Une véritable déclaration de guerre !
L’Adjoint du commissaire de police du Queensland, Brett Pointing,
chef de toute l’opération a reconnu que la plupart des officiers avaient une » connaissance limitée » des groupes de motards légitimes / légaux. Et comme l’une des stratégies récente des membres des gangs a consisté à ‘’s’anonymiser’’ eux-mêmes la police a dû entreprendre de nombreuses interceptions dans tout le Queensland.
Bien que le contexte de cette loi tout à fait stupide pour nombre d’australiens est facile à comprendre, il s’agit d’une violation grossière de droits de l’homme.
A ceci l’attorney général Jarrod Bleijje,
répond que l’Etat a l’intention de mettre un terme à l’activité des bandes de motards qui utilisent leur nombre pour semer la peur dans leurs communautés.
« L’idée de base est de limiter leur capacité à rouler en groupes importants, ce qui rendrait la gestion de leurs entreprises criminelles plus difficile et aiderait à prévenir le genre d’intimidation de masse que nous avons vu à Broadbeach. Ce serait également perturber leurs rassemblements annuels », a ajouté Bleijie.
Et tant pis pour les 99% d’honnêtes motards de base …
Ça fait carrément flipper de genre de truc.
Incroyable que la police (avec les moyens dont elle dispose) n’ait pas trouvé autre chose. Ça laisse sans voix. Espérons que ça ne donne pas de bonnes idées à d’autres polices de par le monde … en Gaule par exemple (on a déjà les radars, c’est bon là !). Ces méthodes sont directement inspirées de ce qu’il se passe, sur ce thème, aux USA depuis des années.
En réaction, les FINKS le club 1% le plus célèbre d’Australie vient de sortir un livre courant octobre pour expliquer sa version des faits.
Tirage limité, vendu comme des p’tits pains, c’est déjà un collector en rupture de stock.
En France, une circulaire interprétative du 26 novembre 2006 émanant du ministère de l’Intérieur énonce quant à elle que les rencontres amicales, les mariages et autres cérémonies n’entrent pas dans le champ d’application du décret (du 16 mai 2006, qui régit tout rassemblement comportant la participation de véhicules terrestres à moteur, qui se déroule sur la voie publique), dans la mesure où le rassemblement s’organise librement sur la base de volontés réciproques. Pas de panique, donc, si vous partez à une douzaine de copains.
Voir l’article de Motomagazine à ce sujet en mars dernier :
http://www.motomag.com/Faut-il-declarer-les-balades-en.html
Espérons que les motards australiens vont voir la pression se relâcher et que la police atteindra son but.
De son côté l’AMC a annoncé fin octobre qu’il allait lancer une souscription pour financer une action auprès de la Haute Cours contre les lois qui harcellent les motards.
Mi-octobre le gouvernement du Queensland a fait passer la Vicious Lawless Associations Disestablishment Bill and the Criminal Gang Destruction Bill qui donnent pouvoir aux autorités pour détruire les moto, mettre les motards sous caution, emprisonner les motards criminels en quartiers de haute sécurité.
La position de l’AMC consiste à dire que les lois existantes devraient être utiliser pour combattre le crime.
Ce sont exactement 26 moto clubs qui sont visés par ces mesures exceptionnelles. Selon les nouvelles lois votées, n’importe quel individu contrôlé par la police avec des signes distinctifs (patchs, tee-shirt, bagues, boucle de ceinture, etc.) d’appartenance à l’un de ces 26 clubs devra payer une amende de 10.000$.
Bon, fort heureusement en France la situation n’est pas du niveau de ce qui se passe en Australie et c’est fort heureux !
La bise.
L’Hervé your Berrichon friend.