Moscou est donc entourée de cinq périphériques ce qui permet le rattrapage si on se plante…et c’est fou ce que je me plante : quand je veux aller voir Vladimir chez BMW, je veux prendre la M3 et je me retrouve sur la M4, quand je vais à la datcha de Vasili, je dois prendre la M5 et je m’égare sur la M7 mais comme c’est celle-là que je dois prendre en partant, au moins je sais où elle est…et bien non, je me retrouve entre la M2 et la M3…heureusement si on continue, il y a le MKaD…le roi des périph, le grand tour qui relie le tout…et je l’ai trouvée la M7 mais après combien de bornes en plus ; personne ne pourra jamais me le dire. Je devais être un peu distrait ; c’est toujours troublant de repartir après quelques jours, on commence à avoir des amis aux quatre coins de la ville, on prend ses petites habitudes, on fait comme si la vie allait faire une pause, on oublie qu’on a signé la charte du nomadisme qui stipule bien qu’à chaque fois que tu t’arrêtes trop longtemps, ton histoire peut basculer et en repartant on se retrouve tout triste, balloté entre M3 et M7, la tête ailleurs et le nez au vent qui depuis la veille commence à ramener du nord des sensations hivernales. La ville n’en finit pas de s’étaler en interminables banlieues indéfinies. La route en travaux de transformation autoroutière est saturée de camions fumants. Heureusement que ma monture a gardé quelques réflexes africains ; sur les terre-pleins latéraux défoncés, il y a la place pour remonter les embouteillages. Mais je ne suis pas le seul à y penser, tous les quat’quatres s’engouffrent dans le hors piste, puis les bagnoles et les bus et même quelques camions. Je finis, dégoûté, par retourner slalomer sur le goudron, finalement c’est là que ça passe le mieux. La première ville s’appelle Vladimir, comme le Patron du pays…c’est une cité tout en immeubles qui ne donnent pas très envie de s’arrêter. Mais après, la route s’apaise, elle n’est plus bordée que de ces jolies petites maisons traditionnelles en dentelles de bois…le soleil commence à descendre, je m’arrête dans un pur motel pourri de bord de route. Piaule sans fenêtre, murs qui tremblent au passage des camions, je suis revenu au pays de la route…
Salut Ptiluc,
c’est maintenant que le voyage au pays des Russkofs commence vraiment… prochaine étape à Nijni-Novgorod ?
Et ta vieille Béhême, ça va ?
Mes pensées t’accompagnent, mon frère.
Komar le banlieusard
C’était bien des branches de chêne, je m’y connais, et Bouleau ça s’écrit pas boulot! D’ailleurs, s’il y avait autant de boulot que de bouleaux dans la forêt, le chômage serait résorbé depuis longtemps!