Hors du sentier battu par les vents…

Ce soir-là, petite route oblige, je commençais à me demander où j’allais dormir et un peu manger aussi…La nuit tombait , la brume humide surgissait des forêts noires et les petits villages ne semblaient pas très accueillants : des maisons délabrées, pas une âme qui vive à part un pochtron qui voulait s’agripper à la moto…Quand j’ai vu, en contrebas de la route, les lumières d’une bourgade plus importante, je me suis dit que, là , j’allais trouver. Quand je ne suis rendu compte que la route qui plongeait vers la bourgade n’était qu’un chemin raide et boueux, je me suis demandé si je n’avais pas fait une erreur. Quand je me suis vautré en bas de la pente devant deux villageois ébahis, je me suis dit qu’il allait sans doute se passer quelque chose. Je sentais vibrer en moi le principe de la galère sans laquelle en voyage il ne se passe jamais rien, surtout quand après avoir relevé la moto, elle ne voulait plus démarrer. Alors ils m’ont aidé à pousser la bécane jusqu’à chez un mécano d’arrière pays chez qui j’ai pu redémarrer la machine. Ensuite, ils m’ont dit de les suivre, je croyais qu’on allait se retrouver dans une vieille auberge tout en bois  où on aurait trinqué à cette aventure mémorable et à la sainte Russie, mais en fait non. Ils m’ont ramené à la grand’ route en me disant qu’en roulant vers Perm, je trouverais un motel. Alors, je me suis enfoncé dans la nuit brumeuse et j’ai repris le cours normal du voyage en Russie…

One thought on “Hors du sentier battu par les vents…

  1. Priviète tovaritch,

    pas cool de t’avoir laissé t’enfoncer tout seul dans la nuit ! Tu leur a dit que t’étais « franssouski » ? Normalement, des Russes qui voient en vrai leur premier Français, ils t’invitent chez eux (si ils sont plusieurs à habiter dans des lieux différents, c’est à qui démontrera le plus son hospitalité), ils cherchent à percer tes secrets pour « chercher la femme » en parlant « la langue de l’amooooour », ils espèrent que tu vas sortir de ton barda une bonne bouteille de « vin frrrannnzé » et même sans ça, ils auront très envie de te montrer leur collection de disques de Mirrreille Mathiou, Joe Dassine et Prrratizia Kaasse.

    Peut-être qu’ils se sont rendu compte que t’es quand même un peu Belge et qu’ils ont suspecté une imposture ? Peut-être qu’avec ta BMW, ils t’auront pris pour un « Nimietz » (un Allemand) ?
    Je m’en veux : avant ton départ, j’aurais dû te conseiller d’emporter un béret basque.
    N’empêche que c’est pas cool de t’avoir laissé t’enfoncer tout seul dans la nuit.

    Allez, bonne route pour la suite,

    Paka moï brat,

    Komar

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