Le lendemain matin une pluie soutenue venait juste pour ma rappeler que l’été indien, ça finirait par s’arrêter. Mais le soleil est revenu, c’était juste pour me narguer…l’été indien ne m’a pas oublié. Ici, on l’appelle l’été des femmes, pourtant Joe Dassin est un demi dieu en Russie, mais on ne touche pas à l’été des femmes… La route est longue vers Novosibirtsk, une vaste plaine blonde, parsemée de bouquets de bouleaux dorés, pendant des centaines de kilomètres…En Afrique, on m’avait expliqué que si les zèbres avaient été fabriqués avec un costume rayé noir et blanc, c’était pour brouiller la vue des lions. Quand les zèbres se déplacent par petits groupes, les grands fauves n’y voient plus rien. Les bouleaux, c’est les zèbres du monde végétal, quand on roule en milieu d’eux pendant des heures, on finit par ne plus voir qu’un rideau strié, une masse uniforme, un être unique qui s’étirerait pendant dix mille kilomètres des Carpates à Vladivostock, le géant rayé de la taïga Russe…
Priviète Ptiliouk,
c’est beau ce que tu écris, et c’est beau la Russie en automne. Manque plus que de la musique… tiens, je pense à une valse lente de musique Tzigane, avec des rythmes comme les zébrures des bouleaux. L’entends-tu, toi aussi ?
On dirait que l’âme slave commence à entrer en toi… lentement, mais sûrement, au rythme inexorable de ces paysages sibériens qui semblent toujours pareils à première vue à force de ne pas finir. Car ces paysages et ta route sont emplis d’infini, un infini qu te pénètre profondément, plus diffus que la fumée des chamanes, mais solide comme l’amitié des Russes… le sens-tu, mon frère ?
Приятного путешествия !
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