Elle est très belle cette île d’Olkhon, toute en longueur, avec ses grandes steppes, ses forêts de mélèzes et ses falaises qui surplombent les étendues bleues foncées du lac Baïkal . ..On y croise des voyageurs venus de partout qui s’arrêtent tous chez Nikita parce que c’est une légende répertoriée dans les guides de routards du monde entier. Il y a quelques années encore, peu de gens passaient par ici ; les routards traversaient l’Asie par la Turquie et l’Afrique par le Sahara, mais le monde change vite, la porte du désert s’est fermée pour longtemps et celle d’Asie inquiète beaucoup, alors les sacs à dos sont remontés d’un cran de latitude, et les voilà tous dans le Transsibérien, destination Mongolie et Chine, escale obligée chez Nikita, c’est normal, dans le bouquin il est écrit qu’il faut faire comme ça. Les minibus se croisent et se recroisent, et on retrouve chez Nikita, tous ceux croisés au Baïkaler Hôtel…après deux mois de route en solitaire, des milliers de kilomètres de bouleaux, je finis par croiser la nouvelle route à la mode sur cette longue île battue par les vents du lac. Quand on fait une excursion à Koujir, on se doit d’aller se recueillir au pied des totems qui surplombent le rocher du Shaman. La tradition veut qu’on accroche des bouts d’étoffes de toutes les couleurs, aux totems et aux arbres alentour…ça me fait immanquablement penser aux sacs plastique que le mistral accroche aux pins autour de la grande décharge de Miramas, à côté de Marseille, ça brise un peu la magie shamanique, alors je retourne dans ma piaule collective délicieusement surchauffée trinquer avec les Anglais, les Italiens, les Suisses et le Québequois qui ne doit pas être trop dépaysé, météorologiquement parlant…
Priviète Ptiliouk,
c’est vrai que c’est beau, Olkhon. Et là, t’es du côté « petit Baïkal » que les gens du coin appellent « la petite mer » car la rive opposée (côté « continent ») est très proche.
Si tu as le temps, va voir le côté Est de l’île, le coté « Grand Baîkal ».
Il y a une piste qui part au sud-est de Khoujir, en reprenant la piste principale qui retourne vers le bac. Arrivé au village de Yalga (là où il y a la langue de sable qui forme une mini-lagune formant le lac Khankhoï), une piste part plein sud et mène de l’autre côté de l’île, en franchissant une petite chaine de collines. Au col, dans la forêt, il devrait aussi se trouver un totem orné d’offrandes. Passé le col, tu redescends et tu arrives à une grande clairière avec un lac, le « Shara-nourh » (un lac sur l’île qui est sur le lac, c’est le système des matriochka, les poupées russes !). Adossé à la forêt de mélèzes, surplombant ce petit lac, il y a (il y avait en 2001) trois grands totems… puis, la piste redescend à travers la forêt vers la rive Est de l’île où tu arrives à un petite plage de galets. En face de toi, c’est le « grand Baïkal », avec ses profondeurs à 1650 m et la côte en face qui se trouve à environ 80 km, à hauteur du village de Turka, à l’embouchure de la rivière éponyme.
J’avais pris cette piste (assez escarpée) en side-car, mais j’aimerais bien refaire cette balade à pied, en campant pour faire étape. Avec un bon feu pour la nuit, même en cette saison, ça doit être faisable sur deux jours… mais je ne sais pas si il y a des ours dont il faut se méfier. J’avais bivouaqué au lac Shara-Nour, mais c’était en été.
Bonne balade mon frère,
Komar