En mécanique, certains termes finissent au rayon boulonnerie en suivant un parcours qui m’échappe. Prenons par exemple le couple ; tout le monde sait ce que c’est le couple: on parle de sa fusion, de son moteur, de ses vibrations puis de son éclatement, de sa rupture; termes complètement garagistes, on en conviendra. Le couple en mécanique, je n’ai jamais su ce que c’était vraiment ; une sorte d’équilibre parfait qu’on chercherait avec un certain régime à trouver, à sentir, avec doigté et intuition ; ce couple, donc, qui n’est donc pas du tout matrimonial, demanderait-il les mêmes finesses en technologie moteur qu’en sociologie amoureuse? D’autres termes sont moins poétiques ; prenons par exemple le goujon ; il me donne du fil à tordre ce goujon, mais pas du fil de pêche. Bien que, comme le couple, je sois obligé de le tarauder, ce petit poisson-là m’a bien rempli la journée que, pourtant, j’ai passée dans un entrepôt et pas au bord d’une rivière de montagne. Pas les pieds dans l’eau, juste encore les mains dans le cambouis…Le goujon, qu’on aurait pu appeler l’ablette, le gardon ou l’épinoche, c’est une longue tige filetée qui sert à tenir le cylindre sur le moteur ; il y en a huit sur ma machine et pour chacun d’entre eux, il fallait usiner, remodeler, refileter les petits trous dans lesquels, idéalement, il faudrait les trouver solidement ancrés. A la fin à la journée, j’ai eu l’impression que j’avais à peu près réussi l’opération complexe mais je ne saurai vraiment que quand je pourrai appuyer sur le démarreur…
Toujours un grand plaisir de te lire. Tes commentaires sont à la hauteur de tes dessins: J’aime!
Tu as oublié le Chabot du Lez…