A côté du « bike post », du « Klub », il y a tout ce dont on a besoin pour survivre, un petit resto Ousbek et un supermarché ; Kyriul m’avait déjà montré ça l’année dernière mais comme tout était verglacé et moi en béquilles , je n’avais pas pu visiter. Cette année, la route verglacée est une rue sableuse et après quelques minutes à pieds, je peux faire mes courses tranquillement, on y propose le même choix que dans tous les petits supermarkets du pays …des soupes aux nouilles chinoises, des saucisses de toutes les couleurs, des poissons séchés, du fromage, du lait et du kéfir, le lait fermenté, et des snickers. Il y a souvent un rayon de plats préparés, genre escalopes panées, mais pas ici, c’est pas de chance, c’est bien pratique ; le Kloub a tout ce qu’il faut pour se fristouiller des petits repas de célibataire.
La seule chose qui manque, dans le quartier, c’est le wifi… pour en trouver un qui ne rame pas trop, j’ai dû enquêter, arpenter les rues, bras tendu avec le téléphone brandi comme un compteur Geiger en quête de signal. En remontant la route goudronnée, deux cent mètres plus loin, je suis arrivé au « Chaplin », un bar qui sert des bières d’un demi litre accompagnées de poisson séché tellement salé qu’on a vite fait d’en recommander une autre…
Certes, pour l’instant, mon récit quotidien est sauvé, mais si je traîne trop à Yakutsk, je ne vais pas tarder à prendre du bide…
Trois jours après mon arrivée, la moto tourne comme une horloge. Je progresse en timing de remise en ordre. Je suis très impressionné par la batterie chinoise achetée à Barnaul il y a deux ans ; il va falloir encore une fois, comme pour l’ indécrottable image soviétique de la Russie vue d’occident, partir en croisade contre les préjugés. Le produit chinois, c’est pas que tout pourri. Par contre, je me souviens d’une batterie allemande très chère qui n’avait pas résisté à quelques mois d’immobilisation… mais bon…
Il faut encore rectifier la béquille et monter les pneus qui m’attendent déjà à l’aéroport. Peut-être essayer de bricoler le feu arrière que j’ai explosé l’année dernière et tout devrait être calé pour un départ imminent.
Dans le hangar où j’avais laissé mes affaires l’année dernière, mes gants d’hiver et mon casque de Vladivostok ont disparu. Pour le casque, même si ça sent la malédiction, ce n’est pas trop grave puisque Nolan m’en a donné un tout neuf… pour les gants, tant que les températures choisissent de se la couler douce encore quelques semaines, ce n’est pas très grave non plus, puisque Furygan m’en file aussi de temps en temps… Rien n’est grave, finalement, tant qu’on a la santé et de la soupe chinoise…
Bonjour,
Je suis un ami de Dominique Tournier Workshop MSF Kampala, j’avais suivi ton blog il y a 10ans maintenant lors de ta remontée de l’Afrique, ce qui a participé à mes envies de voyages. J’ai fait l’été dernier la route Yakustk Magadan, avec un fourgon EDF et ma 350 XT à l’intérieur. Tu as / trouveras toujours des contacts, des infos sur les routes et autres mais si tu as besoin j’ai maintenant quelques amis dans le coin.
Bon voyage, bonne route et attention aux Kamaz dans la poussière ou la boue de cette route mythique.