les routes vers le nord…

David, l’enduriste suisse, m’avait envoyé le contact de Pavel III ; Vitali toujours disponible depuis Moscou, celui de Alexei, du Motokloub de Magadan et Olga, de l’université de Blagovenchtcheng, celui de Evgeny… Pavel semble être dans l’import-export de pièces de bagnoles et il m’a trouvé où réparer la moto à peine arrivé. Alexei roule en gros custom et travaille chez Caterpillar, il connaît assez bien les leçons à tirer des déboires des
différents motards venus ici pour se lancer à l’assaut du grand nord. Ceux qui ont fait demi tour après quelques dizaines de kilomètres ; ceux qui ont appelé des secours… Il sait aussi comment se procurer des cartes précises et précieuses.

Evgeny , travaille dans la joaillerie, dans ses bureaux souterrains et parfois inondés, il coule des lingots et incruste des morceaux de pépites dans des sertissages dorés, il a un garage chauffé qu’il n’utilise pas et, en plus, il connaît des chauffeurs qui prennent régulièrement les routes du Nord…

Pour grimper vers le Tchoukotka, il y a trois accès, deux routes d’hiver, celle dont j’ai découvert le début, près de l’étape sur le pont et une autre plus à l’ouest , qui part de Omuskchan qu’on rejoint par une route en terre normale… enfin, normale l’été. Les « routes d’hiver » ne se pratiquent pas l’été parce qu’il y a énormément de rivières et pas le moindre pont, mais l’hiver on y va pas n’importe comment. Les camions qui s’y aventurent ont des réservoirs énormes, six roues motrices et ils n’éteignent jamais le moteur, sinon, ça ne redémarre pas. Aucun autre véhicule ne passe, quand il y a du vent, on me raconte qu’il y a des congères de deux mètres de haut. On ne sort jamais du camion et beaucoup de chauffeurs ont, parait-il, laissés quelques doigts sur la piste ; ça fait rêver. Entre les deux routes d’hiver, il y a le fleuve Kolima qu’on peut bien remonter sur des barges l’été, à partir du petit port improbable de Seymchan, mais sur lequel personne ne roule en hiver.

Au bout des trois routes il y a Tcherskiy, porte d’entrée de la région du Tchoukotka où il n’y pas beaucoup de routes non plus et où on ne peut circuler qu’avec une autorisation spéciale. Plus on monte vers le Nord, plus les choses se compliquent.

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