Comme partout, le weekend, c’est un peu la pause, même si les commerces sont ouverts. Evgeniy et Nina m’ont donc amené au magasin spécialisé pour les habits de grand froid. J’ai suivi scrupuleusement leurs conseils, j’ai de toute façon bien compris que c’était la condition de base pour être accepté dans un camion remontant vers le nord. Ensuite, sans réelle surprise, nous sommes allés à la pèche sur la baie. Il n’y a finalement pas de meilleur endroit pour essayer mon costume. Je lui trouve d’ailleurs, d’innombrables usages inattendus : c’est si confortable que ça peut aussi servir de duvet et pour bien se caller à l’arrière de la bagnole, je crois qu’on a rien fait de mieux. Pour conduire les motos, par contre j’ai comme un doute…
Un samedi, ce n’est pas sur le parking de l’hypermarché qu’il y a des embouteillages, c’est sur la mer gelée. Ils sont tous là, les pécheurs du dimanche ; debout, assis sur leur petit tabouret ou plus simplement dans la bagnole, bien plantés devant leur trou. Ils vident assidument la baie de ses petits poissons et le soir, les appartements des immeubles soviétiques crépiteront partout des frémissements de fritures d’éperlans.