Chap 14 : Le vent dans le dos mais un peu à contre-courant…

Ah mes amis blogueurs et blogueuses, vous me voyez bien dépourvu car juin est encore loin et bien des mots doivent s’écouler d’ici là. Ainsi, à l’instar de ce conte où pour ne pas finir trucidée, suspendue à un crochet au mur d’une pièce obscure, l’héroïne hurle du haut d’une tour : «Anne, ma sœur Anne, ne vois-tu rien venir ? », je m’adresse aux hauts des hurlevents : « Olla mes muses ! ohé belles égéries ! Dites-moi, mesdames, ô vous qui êtes si sages, que nous chante le doux murmure de l’air du temps afin nous sachions sur quel sujet composer le chapitre d’aujourd’hui ? »

En appeler ainsi aux déesses des scribouillards en détresse n’est sans doute pour beaucoup qu’une preuve de faiblesse, mais pour sortir du brouillard et éviter que mon blog finisse au placard, je n’ai pas d’autre recette que de ne pas en avoir ni d’autre possibilité que celle de la nécessité. Me laisser aller, ouvrir les narines, humer le parfum du moment, me laisser porter par la force du courant jusqu’à ce que la magie opère, je ne sais pas faire autrement. N’en soyez pas peinés, c’est la complainte du fainéant.

A mon corps défendant, il me faut vous avouer que le chapitre 13 a eu une jolie p’tite audience (comme quoi parler d’amour n’est jamais déplacé) mais que si le bougre ne manquait pas de « selle », pour faire au moins aussi bien sans faire du réchauffé, au chapitre 14 va falloir que j’m’attelle. Ne vous inquiétez pas outre mesure car même sans le renfort d’une goutte d’alcool ni l’aide du moindre morceau de chaud chichon, une confiance absurde m’habite depuis ce jour béni où  j’ai décidé de me rendre à Helsinki. Quelle en est la raison ? A cette question, je n’ai pas encore de réponse mais de ces mélodies entendues au réveil et qui, dès lors, dans votre tête s’invitent pour la journée, cherche-t-on à savoir le pourquoi du comment de l’art du musicien ? Ne suffit-il pas de savoir que la science de l’accord, de la simultanéité, en musique comme en métaphysique, s’exprime d’identique façon sous le même et joli mot.

Et pour en revenir à nos motos, songeons à ces premières balades, au sortir de l’hiver, lors de ces trop rares RTT de printemps ; ces journées où il fait si doux qu’on a ni froid ni chaud ni rien de trop et qu’on découvre, au passage d’une belle courbe ou d’un joli col, un inattendu paysage s’étendant sous nos yeux à perte d’horizon, un tableau si grandiose que le souffle se coupe, que les pupilles s’écarquillent, ému à un tel point qu’on ne peut résister à l’envie de ralentir le rythme, d’oublier le chrono et l’heure du resto. Les hurlements de nos engins se font alors gentils ronrons et on se met à enrouler les virages avec grâce, chacun se suivant à bonne distance, chacun dans sa bulle, le sourire aux lèvres, avec pour unique crainte, que cela s’arrête. Cela aussi, comme en musique, comme en métaphysique, se désigne du même mot, du même doux mot, du même très joli mot, un mot qui résume l’état de mon esprit depuis cette prise de décision d’aller chercher mon Chat à Nurmijarvi.

Alors ce mot, ou plutôt dois-je écrire, ce quatorzième chapitre ? Bien sûr, vous l’aviez compris. Somme toute, après l’amour, c’était logique, il ne pouvait être question que d’harmonie.

Le bien heureux

8 thoughts on “Chap 14 : Le vent dans le dos mais un peu à contre-courant…

  1. Où diable donc se situe Nurmijärvi ? ça sonne un peu comme les noms de meubles chez IKEA … Mais oui, Mais oui, on en est pas loin : c’est en Finlande à 37 kms d’Helsinki. Chat alors ! Pourquoi, diantre, aller chercher son chat là-bas ? qu’ont ils de particulier les chats Finlandais ? je connaissais la race Norvégienne, Birmane, Abyssinte, Bengali, mais Finlandaise, jamais entendu parlé. Une photo du matou, serait la bienvenue ! …
    Les chats, moi qui ait la chance de ne pas y être allergique (au propre, comme au figuré), ça me rend complètement chabadabada. En hiver, je deviens molle comme un shamallow et je délaisse, c’est vrai, un peu ma moto (les paysages d’hiver, hormis lorsqu’il y a de la neige, ça me déprime), quand le Mistral souffle comme un fou, il est si doux alors, d’avoir son chat sur les genoux ! (Il est prouvé, scientifiquement !, que les ronronnements du chat ont une fréquence sonore qui calme les humains) … Je sûre en revanche (y-a-t’il des études sur ce point ?), que le vrombissement de nos machines a sûrement un effet stimulant, énergétique, particulièrement appréciable dans cette torpeur hivernale …

  2. Oups ! mais de quel chat parle-t’on ? après avoir lu, en remontant les chapitres, le 12, (je n’ai pas eu le temps d’aller au delà), je me demande s’il ne s’agit pas de celui avec un casque, une cagoule et des lunettes, mais oui, c’est bien sûr !… tout s’explique. Finalement, a posteriori, c’est assez drôle d’imaginer Tarmokeuf, revenant de Finlande avec un chat (un vrai !) dans son Topcase .

  3. Bon courage aux lecteurs qui vont devoir tout se lire depuis le début.
    Quand à l’écrivain, qui paraît en panne d’inspiration, reprends ta respiration pour de nouveaux délires de scribouillards.
    Bises à Sylvie.

  4. Hahahaaaaa je ne la connaissais pas cette photo là ! j’aime !
    Quant à Nurmijärvi…it’s like the middle of nowhere ! 50 km de Helsinki pour Nurmijärvi, 50 km au milieu de forêts, au milieu de milliers de sapins et de pins tout près d’un lac, pour moi, Le Chat: the middle of nowhere.
    Pourquoi mon cher Papa-Chat doit-il venir me chercher ? Parce qu’il aime ça venir me chercher: Carcassonne, Saint-Affrique, Figeac, Conches et maintenant Nurmijarvi, toujours plus loin, hé oui parce qu’il ne peut pas s’en empêcher ! Où que Le Chat aille, Papa-Chat sera toujours là pour aller le chercher, même si Le Chat se perd très très loin au milieu de nulle part.

    Oh, n’oublions pas la particularité des chats finnois: les chats finnois n’ont pas peur du froid.

    Hééééé non, mon cher Papa-Chat n’a pas encore dévoilé mon visage (mystère, mystère!), le casque et les lunettes, pour moi, c’est Maman-Chat.

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