On se retrouve pour la seconde partie de ce voyage à Kyushu. Cette fois directement sur place, dès le réveil, on est parti pour de belles routes. Mais, il faut d’abord s’échapper de Kumamoto, un moindre mal comparé à la longue expédition de l’avant veille depuis Tokyo.
Le temps s’annonce pluvieux toute la journée… Ça n’est pas tant que je n’aime pas la pluie, parfois sublimant les paysages enveloppant d’une brume mystique, mais, je la crains particulièrement, ayant toujours en tête ce pneu avant ayant fait déjà plus qu’il n’aurait du.
Malgré les GPS chargés avec le même itinéraire, nous nous retrouvons séparés avec Dale. Il a eu la bonne idée de me donner la veille son numéro de cellulaire que j’ai gardé dans une poche… Ainsi, une fois échappé de cette circulation urbaine impitoyable, je m’arrête à une supérette, vérifie que le lieu se trouve facilement via le numéro de téléphone depuis le GPS puis, n’ayant plus de cellulaire, je le contacte grâce à un téléphone publique. Franchement pratique car toujours répandu au Japon. Une demi heure plus tard, nous revoilà de nouveau réunis.
La balade peu enfin commencer dans les routes sauvages.
On remonte vers le Mont Aso, prenant cette fois la route de l’ouest. Toujours sous une pluie battante… et, de la fumée volcanique. En tout cas c’est ce qui semble car cette brume laissait un dépôt gras sur la visière. Grosse erreur de ma part de vouloir essuyer les goutes d’eau sur celle ci, étalant ainsi une épaisse couche sur le plastique.
Arrivé au sommet de cette route, nous voulons nous arrêter pour casser la croute… Mais, refusant par principe de payer le parking pour une moto, de plus sur une aire de repos où l’on dépense déjà de l’argent, nous continuons la route en quête d’un autre lieu. Sauf qu’ayant horreur de traverser les villes pleines de trafic, ma route les évite habillement et les supérettes ne courent pas les rues. C’est finalement après une très très longue section de route que nous trouvons enfin notre salut. De quoi s’abriter pour tenter de sécher un peu, se restaurer et se reposer.
C’est aussi l’occasion de jeter un oeil sur mon road book avec les conseils avisés de Dale qui est de la région afin d’éviter les routes pleines de trafic. Ainsi, parés au départ, nous finissons la journée sur un temps plus clément, de mon côté sachant où placer ma tente grâce encore une fois aux conseils de Dale.
Après un bon repas, nous nous séparons, mon voyage continuera seul. Je place ma tente sur la plage, et, après avoir lutté contre le vent, et perdu plusieurs sardines sous le sable, je décide d’appliquer ma propre méthode pour planter cette tente. On fini par y arriver, mon acharnement et moi et, il est l’heure pour une bonne bière, un oeil sur le road book du lendemain, sur les photos, le tout à la gloire de la sainte moto.
Réveil le matin face à la mer, et sous un ciel bleu. J’ai connu pire… On range la tente, luttant encore contre le vent mais, la tache est plus facile sous la lumière du jour. Puis, en route vers Imari, une ville connue pour ses céramique. Cet arrêt dans cette ville est issu d’une idée un peu folle d’un ami du boulot, faisant au même moment un voyage à Kyushu, rejoignant l’île par le train avec son sac à dos. Donc, tous les deux un peu « à l’arrache » quoi de plus fiables que de se donner un rendez-vous précis à l’autre bout du Japon, le tout dans la ville portant le même nom que notre superviseur (mais pas les même caractères).
Pour m’y rendre, quelques jolies routes en bord de mer, pour un réveil agréable.
Rendez-vous était donné à 10h, et, rendez-vous fut couronné de succès avec photo souvenir de rigueur. Puis après un café et une bonne tranche de discutions, nous nous sommes séparés pour rejoindre chacun de notre côté la suite du plan de nos voyages.
J’avais prévu de suivre la route longeant la côte sur la péninsule au nord de Karatsu mais, le temps passant je me suis finalement dirigé vers les deux iles à l’est de Kyushu.
Cependant, il ne s’agit techniquement pas de Kyushu. On trouve généralement des superbes routes sur les îles mais, mon budget étant très limité, déjà bien absorbé par l’autoroute, c’était véritablement ma première fois sur une petite île japonaise. Mais, ce choix s’est fait pour une raison, ces deux îles sont reliées à Kyushu par des points.
Ainsi, Hirado, la plus grosse d’entre elle à un point vers Kyushu et Ikitsuki, au Nord de Hirado est reliée seulement à cette dernière.
Une fois sur la première île, Hirado, le festival les belles routes retentissait pour la journée.
Rizières à foison reflétant le ciel, sous un soleil radieux, avec des tas de petites routes à rendre fou, tant le choix est difficile, sachant que l’on passera à côte d’innonbrables paysages de toutes beauté… Voilà à quoi Hirado nous introduit. Et ça n’est que le début.
On s’enfonce, on se retrouve face à la mer puis en hauteur, tout en gravitant autour de points visibles depuis toute l’île.
Je regarde sans cesse l’heure voulant que les minutes passent plus lentement… Je sais que la nuit arrivera encore trop tôt, je voudrais pouvoir figer le temps. Toujours pris dans un dilemme entre continuer la route ou m’arrêter pour prendre des photos. Le désir est trop fort et je ne succombe pas à ce besoin de m’arrêter sans cesses, m’extasiant devant tant de beauté.
Je veux m’arrêter, je suis fatigué mais, je ne veux pas perdre une miette de ce paysage, j’en arrive à reporter encore et encore le moment de la pause. Puis je franchis le second point vers Ikitsuki, fort impressionnant par sa structure.
Gros vents sur le pont, on passe en douceur puis, j’en profite pour faire une pause avant la découverte de cette seconde île sans savoir que le meilleur est encore devant moi !
Encore plus sauvage que la première île, on se retrouve entre rizières et falaises. En atteignant l’extrémité de l’île mené par une seule route sans issue, sinueuse et qui semble mener au bout du monde, un phare trône fièrement au sommet des falaises donnant l’occasion d’admirer une vue imprenable sur les iles environnantes et la mer.
Il est temps de rebrousser chemin pour longer l’autre côte de l’île.
L’heure tourne et il faut malheureusement que je quitte ces paysages incroyables pour au moins tenter de rejoindre le lieu où j’ai prévu de camper… Toujours cette peur de la nuit, propice à la collisions avec les biches… Mais, comme pour me dire un dernier adieu, l’île m’offre une route magistrale. Les pneus usés ont cet avantage qu’ils m’empêchent d’aller vite pour mieux profiter des paysages.
C’est l’heure de quitter la première puis la seconde île sous un soleil couchant… Mais, un long chemin est encore à faire.
Exténué après plusieurs heures de routes sous la nuit, je m’arrête finalement à un combini pour me connecter à internet et faire les provisions pour le soir afin de chercher sur Google Street View un lieu de camping plus proche que celui que j’avais prévu. La chance me sourit, j’en trouve un à quelques kilomètres de là…
Bonne nuit de sommeil après une bière et un bon festin. En attendant avec impatience de voir ce que les routes du lendemain me réservent comme belle surprise.
A suivre… Partie 3