L’édito du Moto Magazine 369 de septembre 2020

Bruit de fond

La moto finira-t-elle par devenir un engin de pur loisir, entendez par là indésirable en ville ? Machines anciennes exclues des ZFE pour leur niveau d’émissions. Machines récentes dissuadées de rentrer dans certaines villes faute de places de stationnement et/ou bientôt à cause de son prix. Rétrécissement des voies de circulation qui empêche de se faufiler et fait perdre parfois l’intérêt du deux-roues par rapport à l’auto. L’étau se resserre alors que notre engin de prédilection revêt un intérêt majeur pour désengorger le trafic.
Si l’on ne peut que louer l’usage du vélo pour de courts trajets – et les aménagements pour qu’il circule en sécurité –, il est incompréhensible que le 2-roues motorisé ne soit pas pris en considération par les élus, voire carrément montré du doigt depuis la vague verte des dernières élections municipales (lire page 8). Une raison objective à cela ?
Le bruit de certains engins est pointé dans des études comme l’une des premières nuisances sonores en ville. Si elles sont dues pour partie à l’usage d’échappements non conformes, qui relève de la responsabilité individuelle – la FFMC fait d’ailleurs campagne sur ce thème –, ce constat devrait alerter aussi les constructeurs. Si leurs motos sont dûment homologuées, force est de reconnaître que certains modèles, aux régimes usuels, ont un niveau sonore qui n’est plus socialement accepté… Là où le passionné perçoit une musicalité, le citoyen lambda ne perçoit que du bruit. Il est donc temps de mener une réflexion collective sur ce point dans le monde de la moto à l’heure où certaines routes, notamment en Autriche, nous sont déjà interdites…

Jean-Pierre Théodore, rédacteur en chef

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