Costard psychorigide…

La prochaine étape vers Valencia amorce déjà le retour de cette petite escapade hivernale.  La route prévue, pour varier un peu, aurait dû m’éviter le bord de mer, dont j’ai légèrement eu ma dose, et me faire grimper en altitude, juste pour me rappeler qu’on est quand même un tout petit peu en hiver. Je prépare donc mon petit barda  et accroche, comme d’habitude, le matos de changement climatique sur le bagage arrière en prévision d’une mutation vestimentaire rapide. Il y a quelques années, à la sortie de sa période noire et juste avant l’entrée dans sa nouvelle période noire, l’Espagne est arrivée dans l’Europe. On lui a filé une montagne de thune pour qu’elle rattrape son retard, montagne que maintenant on lui demande plus ou moins de rembourser parce qu’elle est comme ça l’Europe, elle a voulu se la péter en rameutant tout le monde et maintenant, elle chipote. Durant cette période fastueuse, l’Espagne a donc frimé pas mal en transformant complètement son réseau routier, ses petites nationales défoncées sont devenues des voies rapides, elles mêmes dupliquées par des autoroutes à péage. Le moindre carrefour de campagne peut s’être transformé en échangeur tarabiscoté et pour les allergiques au GPS, il est vivement conseillé de s’équiper d’une carte routière toute neuve, ce que, évidemment, je ne fais jamais. Ma vénération obsessionnelle pour les cartes me les fait garder toutes, précieusement, dans un tiroir spécial et quand je fais mon sac, je le remplis sans réfléchir de chaussettes, de t shirts et de cartes. Pour l’Espagne, en prévision de changement d’infrastructure, j’en avais prévu deux. La première date de la fin des années soixante dix, la deuxième du milieu des quatre vingt dix, évidemment, équipé comme ça, je ne pouvais que me planter quand, en quittant Alicante, j’ai cherché la route vers Alcoy . Après une bonne heure de divagation dans une périphérie à la signalétique approximative, j’ai fini par trouver la nouvelle route et, là, j’ai béni Mécatwin de m’avoir filé des carbus, parce qu’il m’a bien fallu solliciter la poignée pour ne pas me retrouver piégé par la nuit. Heureusement, dans ce pays, les radars sont plus rares et même si les flics ne sont pas des tendres, on peut encore oser donner du gaz sans trop craindre de se faire confisquer le permis. Arrivé au premier col, je me suis donc arrêté vite fait pour enfiler la combi d’hiver fabriquée par BMW, un truc super moderne avec des renforts partout, des coques, des dorsales, la totale. C’est nouveau pour moi ce matos de cosmonaute et j’ignorais qu’il fallait le manipuler avec un minimum de doigté. Plus question de vite arrimer la combine sous le tendeur pour l’avoir sous la main en cas d’urgence, car avec la pression du vent, les renforts en plastique se déforment et quand on doit enfiler le costard en urgence au bord de la route, ça fait un peu comme si on y avait glissé une table de camping ce qui, il faut bien le reconnaître, peut  un tout petit peu donner l’air con !

3 thoughts on “Costard psychorigide…

  1. Non t’as l’air d’un tout simplement d’un travailleur agricole ou d’un mécano… mais si t’avais posté une vraie photo, on aurait sûrement compris (tout en se marrant) ta douleur !

  2. Salut Ptiluc,

    t’es beau avec ton costard de Béhêmviste… la ‘ache, ont dirait un « vrai ». Ça ne va pas aller avec tes tongues, mon pote, ça non ! A la rigueur avec des sandalettes orthopédiques comme en portent les Teutons… à porter impérativement avec des chaussettes pour bien se distinguer des Bataves qui eux sont pieds nus dans leurs Birkeunestoque.

    Bref, passons sur ses considérations ethno-vestimentaires à deux balles et revenons à l’Espagne… tu connais Setenil-de-la-Bodega ? C’est à une vingtaine de bornes au nord de Ronda et c’est un village à découvrir. Il est construit dans un aven creusé par un rio… en bas du village, là où la faille de la roche est étroite, les maisons sont carrément creusées en troglodyte.
    A voir, s’y trouver une piaule pour la noche et aller s’assoir à l’extérieur d’un bar à tapas, tout en bas du pueblo et regarder venir la nuit, s’éclairer le village et passer les belles andalouses.

    Magique !

    à peluche, bonne route.

    Marco

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