Chez les Staudacher…

Je ne sais pas vraiment si je préfère camper n’importe où, en dormant sur un mini matelas gonflable, après avoir mangé trois tomates avec de la viande séchée ou plutôt la piaule d’un petit hôtel avec une pizza grasse et dégueu le soir, du Lipton Yellow le matin et de la variétoche américaine dégoulinante en fond sonore…peut-être que finalement, comme pour tant de choses, l’alternance c’est beaucoup mieux …

Après avoir quitté Liezen, il me restait une petite centaine de bornes pour arriver chez Hubert Staudacher. Hubert, c’est le fabriquant de mes chaînes à neige spécial-moto.  C’est un petit pépé de quatre vingt deux balais, sec comme un bout de bois. Avec son bob un peu trop grand et ses bretelles tyroliennes ça lui donne un air de nain de jardin, sans la barbe. Il fabrique ses chaînes depuis quarante ans. J’ai visité son atelier, il m’a expliqué d’où il faisait venir les différents éléments, puis m’a fait une démonstration de la solidité de sa production à coup de scie à métaux et de pince coupe boulon. Marie, sa joviale épouse, m’avait préparé des gâteaux et du café pour mon arrivée, quant à leur fiston, il vit toujours chez ses parents à cinquante balais et comme il connaît tous les secrets de fabrication, un jour il reprendra l’atelier de Papa.

C’est aussi lui qui fait l’interprète parce que sinon, si on ne parle pas allemand, on est bien embêté chez les Staudacher !  Après qu’il m’ait  ajusté  mes chaînes, on a repris du goûter et puis je leur ai tiré le portrait après avoir montré les photos de mes voyages africains. Marie m’a offert des gâteaux pour mon voyage et des chaussettes autrichiennes pour que je ne prenne pas froid en Sibérie… Puis j’ai repris la route vers l’Est ; encore des routes sinueuses, des petits cols et des montagnes partout. C’est vraiment un pays pour s’arsouiller à moto, sauf qu’ici ,avec leurs gilets fluos et leur sens de règlement, ça respecte le trente à l’heure en ville, quatre vingt sur route et cent dix sur l’autoroute. Mais ce qu’il y a de bon dans tout ça, et je ne m’en suis rendu compte qu’à la sortie du pays, c’est qu’il n’y a nulle part le moindre ralentisseur. Le ralentisseur, c’est un truc du Sud, de chez les excités ;  plus on descend, plus ils sont redoutables…je me souviens d’ailleurs de ceux d’Algérie qui sont presque des murets en travers de la route, si tu ne passes pas dessus à deux à l’heure, tu finis direct aux urgences et comme là-bas, le Samu ça n’existe pas, du coup, tu fais super gaffe…

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