L’été s’achève…la moto aussi…

C’est sans doute après Krasnoïarsk qu’on change vraiment de dimension…les distances sont plus longues, les villages plus paumés et le temps plus froid. Les petites averses sont devenues neigeuses mais très éparses…ce n’est pas encore tout de suite que je vais chausser les chaines, mais il s’en faut de peu, ça se sent, ça se rapproche. L’air est sec et piquant, après trois cent bornes, je me rends compte qu’il n’y a plus ces saupoudrages neigeux sur les côtés, à la place c’est de la poussière ; visiblement, plus j’avance,  plus il fait froid, mais moins il fait humide. Il y a toujours dans les campagnes ces vestiges des kolkhozes de jadis, ces silos à céréales tout déglingués qui ressemblent à du Miyazaki… Je fais halte dans une petite auberge toute neuve entre la M53 et la ligne du Transsibérien.  Je regarde un peu passer les trains par la fenêtre, de longs trains de marchandises qui traversent tout ce pays-continent et ses interminables étendues de bouleaux. Ils ont perdus leurs feuilles maintenant, mais il y a encore de grosses moissonneuses qui récoltent les céréales, déjà l’hiver, encore un peu d’été, le terminus n’est plus très loin…

Le lendemain, la progression continue, je raccourcis les étapes en partant plus tard et j’augmente les pauses soupes pour me réchauffer en me nourrissant, comme seul un bordch peut le faire… La route est en construction permanente, bientôt la transsibérienne ne sera plus qu’une sorte d’autoroute, mais il reste encore un peu de ce qu’elle fut, une petite route défoncée , boueuse ou poussiéreuse…aujourd’hui, c’est la version poussiéreuse et je préfère comme ça…ça me rappelle d’autres pistes, sous d’autres latitudes, mais à l’époque, je n’étais pas  encore obligé d’être équipé comme un scaphandrier, le froid ça demande de la logistique…Encore une auberge toute neuve, plastique jaune à  l’extérieur, bois à l’intérieur, des camions tout autour et quelques vieilles bagnoles des temps anciens…Pas de wifi, pas de téléphone ; on est bien de plus en plus loin…mais je n’ai pas fini de m’enfoncer dans la Sibérie profonde du long de la route.

One thought on “L’été s’achève…la moto aussi…

  1. .. et alors ? p’tain le suspense.. ça sent la galère électrique c’t’affaire. Je suis pas trop inquiet pour la bécane, elle s’en remettra, par contre c’est ton foie qui va en prendre un coup ! autant en Afrique tu te noyais dans le thé, là tu va finir avec un cyrrhose avant que la gs rende l’âme.
    Brillant, on attend la suite. na zdrovié !

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