Non mon Kyrnos n’est pas craignos… ou mon hommage au side et au singe !


Daniel Caen

Le ventoux… p’taing ça a de la gueule !

Des d’jeuns et des moins d’jeuns se posent la question du « comment ça se passe le passage du 2 au 3 roues (j’cause du side-car, pas du mp3, évidemment, on reste entre amis…) ». En  filigrane se dessine : Qu’est-ce que mon ego va devoir subir pour avouer que passer d’une situation de total déséquilibre qui ne tient debout que par la chance et ma maîtrise à une autre où j’suis bien rassuré que ces 3 roues qui glissent sur le bitume glacé de notre France givrée me comble parce que rouler sans cesse sur le fil du rasoir de la chute à force ça fatigue ? Et bien moi, à cinquante balais et après plus d’un million de kilomètres sur 2 roues (et je ne tiens pas compte de mes 5000 kms annuels de vélo-boulot-dodo), 1 million de kms à escorter des SAMU, des ambulances, des poches de sang, des organes dans des glacières, des grands hommes et d’autres très médiocres, des présidents, des ministres et même des rois ou des révolutionnaires, des quidams richissimes, des sportifs très dopés ou des artistes très anti-conformistes etc.. (plus ou moins dans l’ordre de mes préférences) mais aussi à aller chercher ma fifille à Helsinki, à voyager de noces en Grèce, en amour en Ecosse, bref à traîner mes guêtres motocyclistes dans près de 24 pays d’Europe entre 1982 et « now » (parce que l’anglais c’est plus universel encore que l’esperanto et en tout cas pas plus déshonorant), j’suis « lou ravi » (la Provence et ses santonniers me comprendront)… Parce que des étapes départementaleuses quotidiennes de 600 bornes et plusse si affinités avec ma SylvieJolieChérie qui s’endort sans prévenir, ça tenait désormais de l’utopie alors que dans le siège baquet du side, ça roule même quand ça ronfle.

le side ça patine souvent mais ça ne tombe jamais…

Aussi, parlons un peu technique et idées reçues… Parce que des idées reçues et des préjugés, même dans l’univers très mature du side, y’en a…du genre faut pas aller chercher son side à l’autre bout de la France, faut pas voyager le panier vide, faut pas débuter avec un passager, faut pas… faut pas… (j’ai été chercher le Kyrnos à 600 bornes de chez moi avec pour seule expérience – mais ce n’est pas négligeable – 2 jours de stage Iniside au Mans, je suis revenu par la route sans sac de sable dans le panier et le lendemain, nous partions pour 600 bornes de virolos montagneux avec SylvieJolieChérieQueJaimeTant avant de nous lancer pour un minitrip de 1800 bornes entre Toulouse et Annecy via Ventoux et Verdon à la mi-novembre. Et si je n’ai que quelques 3000 bornes en déambulateur, que je ne suis qu’un tarmokeuf quinqua papa amoureux de la route et des mots et anti poncifs devant l’éternel, j’peux bien écrire ce que j’en pense même si ce que j’pense n’a pas plus d’importance que le premier pet de n’importe quel  potentat futur impotent et donc pas très important. Donc mon Kyrnos attelé à une Yamaha Diversion (à moins que cela ne soit l’inverse…), c’est du bonheur… Evidemment, ça manque de watts. Faut dire que la Diversion, déjà en solo c’est pas un cheval de course… alors avec un panier accroché à sa droite… Mais bon, avec des roues de 13 et 14 et la ligne lazer inox, ça mouline quand même grave (6000 tours = 110-120 kms…) et ça consomme encore plus, genre 8,5l à la louche… du coup on a le sentiment d’aller très vite parce que les litres et les décibels, dans l’imaginaire du tarmo pilote, ce sont des kilomètres heure…

Je vous présente Swan… Un singe comme mascotte de notre couple depuis plus de trente ans… le side, sur notre route, faut croire que c’était écrit…

Comme pour le Comète, son ancêtre de chez Side Bike, la roue du Kyrnos est directrice, bref la roue du side tourne et retourne plus ou moins dans le bon sens de la marche en suivant le guidon (même si ça n’est pas aussi simple parce que des fois elle tourne dans le sens opposé…mais on s’en fout parce que l’essentiel, c’est le ressenti), je lis un peu partout que quand on prend un trou avec la roue du side, le guidon n’en fait qu’à sa tête… Conneries ! Tout ce que cette roue mobile fait, c’est rendre l’attelage particulièrement vif quand il faut dépasser, jaillir d’une file à l’autre ou zigzaguer sur une vicinale bien dégradée… à part ça… je ne vois pas. Evidemment, j’cause au nom de ceux qu’ont des bras qui tiennent le guidon, des fesses qui sortent de la selle pour déhancher leur centre de gravité, qui ne s’affolent pas parce que ça vibre, que ça grogne, que ça gronde, et qui ne comptent pas sur la fatalité pour guider leurs roues, qu’elles soient deux ou trois…

Un autre préjugé veut que que le passager ne soit pas à la fête… qu’il y ait des courants d’air… que ce soit très tape cul… j’en passe. Ma passagère, tout ce qu’elle dit, c’est le contraire. Et pourtant, elle n’a rien d’un Rambo ou d’un personnage tout droit sorti de l’imaginaire de Stan Lee. Au contraire… Opérée du dos, travailleuse handicapée, j’en passe et des pires, on peut la croire. Si elle dit qu’elle est bien… c’est qu’elle est bien. Elle veut même que j’en rajoute, que je dise que ça l’éclate de faire le singe dans son panier, de passer d’un côté à l’autre de sa banquette à deux places, histoire de participer à la tenue de route entre deux cachets de morphine. Et comme plus frileuse, y’a pas… le Ventoux et le Verdon sous la neige… si elle dit que ça lui a plu… que même le cap nord en hiver, ça ne lui fait plus peur, c’est dire… Mais évidemment qu’il y a des courants d’air, que même avec la capote fermée le Kyrnos c’est quand même pas une rolls… on parle moto, non ?

Parce qu’au bout du compte, même si ça coince dans les bouchons, que ça va moins vite que ma miss The XJR en soliste dans les viragos de nos montagnes, que ça consomme plus que mon grand-père cantonnier breton au siècle dernier, le side-car, ça me botte. Parce que l’onanisme a ses limites surtout quand on est deux. Parce que la glisse c’est rigolo surtout quand la chute n’est plus une option. Parce que dormir à deux dans un panier bien serrés dans son duvet, aucune moto solo ne pourra jamais en rêver et que quand l’horizon est proche, le passer en duo et côte à côte a plus de gueule qu’aller de l’avant en se tournant le dos.

Déjà 1000 bornes en déambulateur…


Daniel Caen

Seulement deux jours  de Side et déjà 3 pays (France, Espagne et… Andorre) et 1200 bornes au compteur dont près de 600 à lever la patte à droite ou à déraper à gauche sur le bitume rapiécé de nos Pyrénees… Bref ça démarre fort.

du côté (espagnol) de Baqueira…

Une chose est sûre : le side, c’est bien ma voie : SylvieJolie s’est éclatée à jouer les singes comme dans un basset

Faire de singe… l’humain sait faire…

; et après le repas parfaitement gargantuesque servi au Cal Pouet de Sant Joan Fumat

Le panier en Pyrénées, ça donne faim…

elle a même trouvé le moyen de se laisser aller à bien roupiller me laissant seul me débrouiller avec les virolos du Val d’Aran. Le siège baquet et le dos tout cassé de ma belle se sont en tout point épousés. Nous restons donc cahin-caha dans le grand tourbillon de la vie et le croupi honni est tenu à distance. Jeanne Moreau nous en remercie…

Mais malgré tout, il faut bien le dire, vivement que j’sois riche, ou tout du moins vivement que la maison soit payée… que je me mette illico en quête d’une miss The XJR au moteur bien velu attelée à un panier un rien plus virulent, parce que les watts, quand y’en a pas assez, le courant, il passe pas plus fort dans ma cervelle que dans les neurones d’un électeur de Brignoles, le cul serré dans sa bagnole au point d’en oublier le pourquoi et le comment des paroles de la carmagnole !

Le mois prochain : Le Verdon et quelques routes alpines… et avec un peu de chance : La neige !

Vaudeville chez Tarmokeuf ou quand le duo devient trio…


Daniel Caen

Hip Hip Hip Oural !

A l’instar d’un Œdipe décomplexé, j’ai répondu à la crise existentielle du tarmo quinqua potentiellement capable du pire (adultère, divorce, démission, dépression, avocat, etc…) comme du meilleur (voyage, blog, roman, nouveau jouet… ) non comme tout un chacun en me précipitant chez Béhème ou Harley, mais en me rendant au Mans le week-end du 12 au 13 octobre, et ce, non pour assister aux 24h poids lourds (même si 2 nuits passées  à me les geler dans mon vieux Renault Espace II de 490000kms entouré de VOLVO hurlants, gueulants, voire dégueulants, m’ont adoubé partie prenante de l’événement…) mais pour résoudre l’énigme suivante dont mon avenir même était l’enjeu : Qu’est-ce qui au matin de sa vie se déplace en quatre roues, au midi de son existence en deux roues et à la fin de celle-ci en trois roues ? Heureusement, mes amies Les Muses veillaient et m’inspirèrent la bonne réponse : Le Tarmo romantique ! Celui-ci commence en effet sa carrière motocycliste sur un vélo à roulettes à poursuivre la blondinette, puis sur sa moto pour jour après jour plaire à sa belle, et enfin l’achève, pour les motifs les plus improbables quoique presque toujours soumis aux affres de l’amour (enfant, petits-enfants, compagne allergique au strapontin ou à la santé précaire…) en Side-Car ! Ainsi, ma conscience au masque de Sphinx venait de me révéler ce que je savais depuis toujours : Le voyage de Juin vers Helsinki  http://lesblogs.motomag.com/tarmokeuf31/2013/01/ était non seulement la conclusion initiatique de l’enfance du Chat mais aussi le point quasi final de mes aventures sur 2 roues. Désormais, mon destin s’exprimera au travers d’un engin excentrique, asymétrique, caractériel, déraisonnable… et donc parfait.

Notre nouvel équipage…

C’est ainsi que sous la coupe des formateurs d’Iniside ( Jean Louis Hergott et Gérard Planchon : de sacrées pointures… google est mon ami et vous en dira plus http://www.iniside.fr/ ) et dans une belle ambiance (les sidecaristes ont souvent traversé de beaux paysages avant de songer au trois-roues pour poursuivre leur route vers l’horizon commun…)
je me suis initié aux us et coutumes d’un animal qui ne pense qu’à lever la patte droite pour vous rappeler encore et encore combien la vie est précieuse quand on peut la perdre !

Stoppons là à présent car la suite viendra plus tard sur cette route qui est ma voie… Mais je vous dis à très bientôt, mon clavier en effet frétille déjà des kilomètres qui se profilent. L’hiver s’annonce et selon certains, il est la plus belle des saisons pour le tarmo à panier… la neige et la glisse jadis mes ennemis sont désormais mes complices.

Un trésor au bout du chemin !


Daniel Caen

Maintenant, débrouillez-vous…

Dans ma carrière motocycliste de Tarmokeuf papa quasi quinqua, il y a eu un peu de tout, il y a eu de longs voyages vers de lointains horizons et de très chouettes arsouilles à trop bien faire l’andouille ; il y a eu à l’occasion le genou slidé sur le tarmac de circuits et des maux de ciboulot à force de se prendre la tête sur les roadbooks de certains rallyes ; il y a eu aussi de belles glissades, de vraies frayeurs, et parfois mêmes quelques gamelles ; on peut ajouter qu’il y a eu bien des soirées à se marrer en se souvenant ou à pleurer en commémorant ; en selle j’ai même eu droit à des épousailles très réussies avec SylvieJolieChérie, mais aussi à quelques os brisés entre deux baisers. Pour être tout bien exhaustif, il y a eu une fois ou deux des amendes reçues et beaucoup plus souvent, même si c’était il y a longtemps, pas mal de PV distribués au profit, parait-il, de la sécurité ; il y a eu bien sûr des chefs d’état escortés mais, je le jure, jamais mieux que les ambulances du SAMU ; il y a eu aussi un blog chez motomag sur un transport scolaire très original: http://lesblogs.motomag.com/tarmokeuf31/2013/01/23/bonjour-tout-le-monde/ et même un scoop mondiaaaaaaaal pour des photos vraiment pas réussies http://www.motomag.com/Nouveaute-moto-la-BMW-R-1200-RT-liquide-apercue-dans-le-sud-de-la-France.html. Bref, pour résumer, j’ai eu comme tout un chacun la vie bien accomplie d’un tarmo tout plein de vie. Mais ce que je n’avais encore jamais tenté, jamais testé, moi le tarmo amoureux des mots à double sens et de la moto fleurant l’essence, c’est jouer les Perceval ou les Galahad pour partir avec mon fiston et l’un de ses poteaux en quête du saint Graal : Le Trésor que Fred le Géant http://www.balades-moto.com/ avait tout bien planqué pour nous faire visiter l’Aude par des chemins bien plusses pires que de traverses.

La croix de Fanjeaux

Le seuil de Naurouze, la croix de Fanjeaux, l’Abbaye d’Alet-Les-Bains, le donjon d’Arques, les remparts de Carcassonne, le belvédère de Lastours, le chateau de Saissac, les cascades de Saint-Féréol et enfin l’arrivée au village de Baraigne furent les jolis points d’ancrage de notre itinéraire extirpé aux forceps d’une kyrielle d’indices partout trop bien planqués et du cerveau quelque peu dérangé d’un espiègle maître des énigmes.

Carcassonne, un samedi, au mois d’août, une photo et 4 indices à trouver éparpillés dans toute la cité : Une épreuve dans l’épreuve !

Le belvedere de Lastours

Les compteurs de nos destriers pas du tout synchronisés et encore moins étalonnés donnèrent au classement des allures de tirage de la Française des Jeux accompagné, c’est humain, de quelques grimaces et autres rouspétances, mais les chiffres et les statistiques, au final, tout le monde s’en moqua car Maxxess Toulouse avait un lot pour chacun et que la beauté de cette geste est à trouver ailleurs.

Elle est d’abord dans ces routes pas assez lisses pour les arsouilles et pas assez droites pour les longs voyages, ces routes perdues toutes cabossées qui sont pourtant les plus courtes et donc les plus belles aux yeux des modernes chevaliers croyant encore que derrière chaque virage se cache un vrai trésor ; elle est dans ces lieux chargés d’histoire devant lesquels nous passons d’ordinaire sans jamais nous y arrêter alors que les vestiges du passé sont bien plus que de simples lueurs pour éclairer notre chemin vers l’avenir ; elle est surtout dans cette convivialité et cette sorte de complicité entre les participants conscients d’être tous ensemble sur les travées de la même galère, ce qui d’une dure épreuve fait une belle croisière simplement parce que dans les yeux de soi comme de l’autre étincelle l’éclat d’une même ligne d’horizon.

A l’arrivée, pour décoder, les jeunes cervelles passent devant mon cerveau trop lent… ils trouveront la combinaison mais, dommage, le coffre était vide.

Aussi ai-je eu envie de reprendre mon clavier, toujours accompagné du murmure de mes sagaces muses, pour écrire un grand MERCI aux trois joyeux drilles ayant donné, sans du tout compter, leur temps et leur belle énergie afin que l’espace d’une journée une bande d’égarés aille plus ou moins dans le bon sens.

Fred Le Géant qui l’est vraiment et son complice Buggy qu’est un vrai gentil !

Et en prime, je vous donne l’itinéraire de cette très chouette balade :

222 kms de bonheur… mais 239 à la moyenne de nos 3 compteurs ! Pas top quand on sait que les 3 premiers sont sous les 117 kms ! Trop fortiches les vainqueurs !

https://maps.google.fr/maps?saddr=Route+de+S%C3%A9gala%2FD218&daddr=43.3302856,1.8427929+to:43.308463,1.8958813+to:43.2290741,2.0196002+to:43.2147265,2.0412911+to:43.1878471,2.0428089+to:Unknown+road+to:43.1879275,2.0430216+to:Route+de+Limoux%2FD118+to:42.9825031,2.3056203+to:Route+de+Saint-Hilaire%2FD54+to:D56+to:Unknown+road+to:43.20942,2.338811+to:43.2277616,2.3602978+to:43.2326219,2.3661701+to:43.3172871,2.3736323+to:Route+du+Belv%C3%A9d%C3%A8re,+Lastours+to:Av.+Maurice+Sarraut%2FD629+to:saint-fereol+to:43.3804565,1.902854+to:baraigne&hl=en&ie=UTF8&ll=43.276705,1.973419&spn=0.416426,0.617294&sll=43.209492,2.037191&sspn=0.052111,0.077162&geocode=FatzlQIdKdQbACm_j2b40_euEjFc3r50nK8USA%3BFe0qlQIdaB4cACnzqgMoDViuEjEqXH7wl_IDlA%3BFa_VlAIdye0cACkR68T6W1euEjHkuhqFWU-9eg%3BFZKfkwIdENEeACmnih9f102uEjHJx1VuKnH_KQ%3BFYZnkwIdyyUfACnvkH2ROEyuEjHFO8_67iCL2w%3BFYf-kgIduCsfACklz3Az8kyuEjG5gnJO8BkD3A%3BFZX1kgIdNw8fAA%3BFdf-kgIdjSwfACklz3Az8kyuEjG4gnJO8BkD3A%3BFckVkAId7l4iAA%3BFWfcjwIdVC4jACkD5Nhus9qvEjHEr13rADwSVg%3BFYlqjwId7EYkAA%3BFQvQkAId5PAkAA%3BFaZDkwIdiBckAA%3BFcxSkwId-68jACmrorN1yi2uEjEfRL4fNKlaqg%3BFXGakwId6QMkACld0z9xICyuEjGx3v_Jmv06_w%3BFW2tkwId2hokACkvi1BCoS6uEjHz2I8RntpVBQ%3BFSf4lAIdADgkACnNKjv45CWuEjGXdcdKIOHrHw%3BFcMtlQIdBEUkACnVsYYm2iWuEjGCXn21oCQ3Yw%3BFa6flQIdNBshAA%3BFQ_TlgIdt8weAClzejBL8EKuEjFgnB26nvYGCg%3BFejulQIdBgkdACnJDiwKWlmuEjGWbjTQsHrWZw%3BFWcolQId39UbACkdTNvi4PeuEjFMAJNWs15vfg&dirflg=ht&mra=dpe&mrsp=4&sz=14&via=1,2,3,4,5,7,9,13,14,15,16,20&t=m&z=11

hommage à Fred Tran Duc ou anniversaire…?


Daniel Caen

(je l’ai déjà publié mais aujourd’hui c’est d’actualités, aussi réitére-je… parce que le Fredo, dans ma vie ça a été quelque chose…)

– Dis papa, c’était comment un Tarmokeuf avant ?

– Avant quoi, Chat ?

– Avant tout : Avant le blog, avant moi, avant Guillaume et avant Jérémy, avant Tibo, avant Guiness, et même avant maman avec toi.

– Ah ça non ! Ce ne se peut pas parce qu’avant ta mère avec moi, un tarmokeuf, ça n’existait pas. Tout ce qu’il y avait, c’était un p’tit bonhomme un peu rêveur, un peu rebelle, en rupture de ban, en rupture de famille, en rupture de tout. Un p’tit bonhomme replié sur lui-même, reclus dans son placard (aux murs, soit dit en passant, tapissés de posters de Kenny Roberts, ce nain jaune qui tout droit venu des States initiait le reste du monde des Grands Prix aux joies de la glisse et du genou posé par terre) avec pour seules lueurs dans sa nuit intérieure, un électrophone où virevoltait à l’infini (et en vinyle, s’il te plaît, nous sommes au millénaire dernier, je te le rappelle…) « The River » de Bruce Springsteen ; un coffre débordant de livres fondateurs : « Les Mots » bien sûr, « La Peste » évidemment, Céline et son Voyage, Kerouac sur sa Route, le Bruit d’un Faulkner en Fureur et tant d’autres encore ;  mais surtout, chaque jeudi, Moto-Journal et sa désormais cultissime « Carte postale du bout du monde » de Fred Tran Duc. Fred, le génie qui inventa le Blog avant la naissance d’Internet et qui parcourut le monde sur sa « puce », une improbable et minuscule Yam 80cm3, tout en faisant rêver un lectorat adoléchiant grâce au récit hebdomadaire de ses pérégrinations. Par la magie de sa plume gouailleuse et humaniste, il nous montrait qu’ailleurs, ça pouvait être autrement, et que cet autrement, ça pouvait être aussi bien ; au travers de ses rencontres, il nous prouvait qu’il ne fallait pas avoir peur des dangers, des accidents, des agressions, des méchants. Qu’il ne fallait pas avoir peur, tout simplement. Parce que le danger, l’accident, l’agression, le méchant, dans la vie, ça n’est pas la règle, c’est l’exception. Et qu’avoir peur de la vie à cause de l’exception est aussi absurde que de se priver d’écrire à cause de cette règle de grammaire affirmant que des exceptions, dans chaque règle, y’en a une. C’est ainsi, par la grâce de ce maigrichon à lunettes sur sa pétrolette, qu’un vrai Tarmo je suis devenu. Un tarmo aimant le vent dans la figure et les moustiques dans le sourire. Quant au côté Keuf, au côté protecteur, il est venu quelques années plus tard, en grandissant, en vieillissant, en mûrissant. Parce que même en symbole, même en verlan, la liberté et la sécurité, ça ne va pas de soi, ça va de pair. Et une paire avec ta mère, nous en formâmes rapidement une sacrée, une consacrée même. Et quand on aime, l’autre nous devient si précieux que la peur revient, la peur de perdre. Mais ce côté Keuf, il va surtout de père, quand tes frères et toi, vous avez débarqué, bouleversant nos vie comme Petit Prince bouleversa celle de Fred après qu’il l’eut adopté. Il faut croire que c’est ainsi qu’on devient responsable. Un peu Tarmo, un peu Keuf. Un pied gauche, un pied droit, la vie n’a pas trouvé mieux pour nous faire avancer. A cloche-pied ou  en mono-roue, remarque, ça marche aussi, mais au bout d’un moment, on l’air un peu ballot, et surtout, ça épuise, et si l’on s’entête, ça se termine en gamelle, le menton dans le goudron.

Bien entendu, comme pour toute recette, le bon goût d’une vie est dans la proportion de ses aliments, et de même qu’en photo, pour un portrait réussi, 2 tiers 1 tiers semble être le bon rapport, les deux syllabes de Tarmo toujours en moi précéderont l’unique, occlusif et si inélégant Keuf. L’existence est une pâtisserie. Un rien de trop, une once de pas assez, et le gâteau est gâché. Mais tout ça ne sont que des mots. Des mots de Tarmo pour d’autres tarmos. Parce qu’un jour, une simple carte postale a illuminé mes nuits. Maintenant mon Chat, tu sais pourquoi j’écris, tu sais pourquoi je me suis rendu à Helsinki.

Fred Tran Duc s’est éteint à Hanoï, au Viêt-Nam le 20 juillet 2011 à l’âge de 61 ans des suites d’une longue maladie.

De Toulouse à Helsinki etc… On ferme !


Daniel Caen

Le chat et son tarmo de popa au départ d’Helsinki

Toute histoire doit trouver sa conclusion et celle de ces cinq mois passés en votre compagnie à préparer puis à accomplir ce projet de transport scolaire quelque peu pervers ( traverser l’Europe pour récupérer sa fille à la sortie de l’école, vous conviendrez avec moi que le qualificatif n’est pas usurpé…) n’échappera pas à la règle.

D’abord quelques chiffres :

7700 kms en 14 jours au travers de 16 pays (dans l’ordre : France, Luxembourg, Belgique, Pays-Bas, Allemagne, Danemark, Suède, Finlande, Estonie, Lettonie, Lituanie, Pologne, République Tchèque, Autriche, Italie, Monaco) en ayant brûlé près de 500 litres de super95 (sur l’ensemble du voyage et malgré son embonpoint, Miss The XJR aura consommé un modeste 6,45l/100 à 1.55 euros le litre en moyenne). Malgré le dépassement du kilométrage en raison de quelques improvisations, le budget a été mieux que tenu : + ou – 2000€ (carburant : 780€, logements 530€, ferry 200€, nourriture 330€, péages des 2 ponts et de la Grossglocknerstrasse (75€) et le reste en babioles souvenirs, glaces et autres boissons…

Voici le détail des itinéraires effectivement parcourus dont avaient été bannies autoroutes à péages et autres vignettes :

le 1er juin 890km : http://goo.gl/maps/LvSGZ

Miss The XJR et sa copine… Mémée Béhème… si si.. à Nancy

le 2 juin 773km : http://goo.gl/maps/UHigy

Miss The XJR, une vrai européenne…

le 3 juin 892km : http://goo.gl/maps/FGkOT

à Nyborg au Danemark, ça fleurait bon l’été…

le 4 juin 852km : http://goo.gl/maps/su4CA

Mon petit déj’ suédois…

le 5 juin : Ferry Stockholm Turku

Soleil de presque minuit…

le 6 juin 261km : http://goo.gl/maps/pIi2c

Pas perdus…

le 7 juin 324km : http://goo.gl/maps/fB1y8

Quand deux chats se rencontrent sur le marché de Riga…

le 8 juin 721km : http://goo.gl/maps/6bcEf

à Varsovie, le menu, on l’a pas tout compris…

le 9 juin 663km : http://goo.gl/maps/ZKyPH

à Prague, de drôles de deux-roues pour de drôles de touristes…

le 10 juin : Repos Prague

le 11 juin 563km : http://goo.gl/maps/d1YZQ

Mauthausen… pour ne jamais oublier.

le 12 juin 552km : http://goo.gl/maps/febGP

Quand les Alpes Autrichiennes nous mènent en bateau…

le 13 juin 614km : http://goo.gl/maps/AN44u

Le renne Finnois du Chat, entre Helsinki à Monaco, il en aura vu quelques-uns des jolis paysages…

le 14 juin 592km: http://goo.gl/maps/lptvj

L’amour et la passion… sur fond de briques rose…

Si vous souhaitez d’autres renseignements, n’hésitez pas à demander

Ce que je retiendrai de cette balade très européenne ?

Le sentiment de liberté quand on franchit autant de frontières sans jamais avoir à montrer ses papiers… La frustration de n’avoir pu revenir d’Helsinki à Tallinn par voie terrestre via Saint-Petersbourg (distant d’à peine 300kms de la capitale finlandaise) parce que la liberté de circuler est vilain gros mot pour certains si elle ne s’accompagne pas de visa, de passeport et de tant d’autres murs à faire tomber si l’on veut un jour que le nom « Humanité » cesse d’être celui d’un journal pour devenir celui d’un seul et vrai peuple. Le plaisir d’avoir pu utiliser les quelques mots de russe appris il y a bien longtemps, en prêtant assistance à une touriste moscovite et non angliciste en crise de panique à Helsinki, en commerçant avec une épicière dans un trou de Lettonie ou en plaisantant avec une babouchka sur le marché de Riga, donnant ainsi un peu de sens à cette bizarrerie de ma brève scolarité… Le bonheur de faire découvrir les joies du road-trip à ma fifille le Chat avant de la voir s’éloigner pour cette non moins grande aventure qu’est celle de la vie de couple. La fierté d’avoir démontré que Miss The XJR n’avait pas besoin d’être une béhème pour être une aventurière. La tristesse de visiter le camp de Mauthausen en me disant que petit à petit le souvenir des horreurs nazies s’efface tandis que les scores de l’extrême-droite européenne progressent. L’agacement de me retrouver embouteillé dans Salzburg par l’étroitesse d’esprit de certains conducteurs autrichiens… sans doute les mêmes qui votèrent pour Kurt Waldheim ou Jörg Haider malgré l’ombre spectrale de Mauthausen… Oui, je sais, ils ne sont bien sûr pas tous comme ça nos amis Autrichiens… mais puisque ça m’agace, ça m’agace…La trouille que le GPS tombe en panne de batterie en pleine nuit dans Milan alors que l’on avait enfin retrouvé notre chemin vers l’hôtel. La petite et très mesquine jouissance ressentie en papotant dans un bouchon monégasque avec un tarmo très aisé qu’aurait bien aimé faire le même voyage que nous mais qui pouvait pô parce que du temps il en avait pô démontrant que même avec une très grosse moto et de très bô z’habits, il était sur un certain plan bien plus pôv’ que nous… Le vertige face à la sidérante beauté des eaux turquoises du Verdon creusant toujours plus profond son tombeau de pierre grise  La lassitude face au longues lignes droites bordées de pins en terre scandinave et, au contraire, la douce griserie due aux enchaînements des jolis virolos des routes alpines.

Le plus bô chemin d’un point à un autre, c’est la courbe…

Et encore tout plein d’autres choses et de belles émotions, que je ne détaillerai pas davantage sinon mon blog s’appellerait un roman, mais qui sont les vraies bonnes raisons de continuer à tailler la route, cette route qui de Toulouse à Helsinki, du dodo au boulot, ou du berceau à la tombe, s’éclaire au rythme de nos émois faisant de chaque rencontre et de chaque paysage un morceau du miroir où disparaît celui que l’on croyait être et où se révèle celui que l’on croyait perdu.

Quant à la suite des événements, Miss The XJR va changer de propriétaire, l’un de mes fistons l’emmenant faire un p’tit tour en Corse ; et après l’été, SylvieJolie et moi allons nous mettre en quête d’un attelage « nice and cheap » pour nous projeter dans un nouveau périple genre le Cap Nord ou un Toulouse-Moscou à accomplir d’ici 4 ou 5 ans… le temps de se familiariser avec notre nouvel équipage et de reconstituer le pécule nécessaire… Bref de nouvelles aventures et peut-être un nouveau blog à venir…

Comme dans tout générique de fin, mes remerciements iront à MotoMag pour m’avoir « hébergé », à Fred Jeorge pour sa virtuelle compagnie et ses très bons conseils, à Maxxess Toulouse et Joël pour leur soutien matériel, à Joanna pour son assistance technique vidéo, à mémée Geek pour plein de choses, à SylvieJolie pour plus encore, au Chat pour cette bonne idée d’un Erasmus à Helsinki, aux muses qui m’ont bien amusé, aux très bêtas testeurs de chez béhème pour le scoop mooonnnnndiaaaallll et à tous ceux (enfants, parents, amis et autres…) qui m’ont suivi et soutenu au travers du Blog et de ses commentaires.

Amitiés motocyclistes et bonne route à tous…

De Toulouse à Helsinki etc… Le bouquet final !


Daniel Caen

Depuis notre balade à petons sous la pluie il y a trois jours, on peut dire que de l’eau à couler sous les ponts de Prague… soit 2300 kms et 3 nouveaux pays (Autriche, Italie et…Monaco qui n’était pas prévu mais quitte à être dingue, autant aller jusqu’au bout et donc 16 pays en quatorze jours, comme le dirait la jeunesse d’aujourd’hui: ça le fait graaaaave!).

Mais reprenons le fil là où on l’avait abandonné, sinon, la pelote, elle sera tout emmêlée. Donc, nous avons laissé Prague derrière nous, non sans prendre le temps de faire une dernière photo de Miss The XJR devant la maison dansante (sous le ciel bleu, s’il vous plait, le soleil ayant daigné faire une apparition) :

Miss The XJR devant la maison dansante… ou Ginger et Fred selon certains…

puis nous avons pris la direction de l’Autriche et plus précisément de l’ancien camp de concentration de Mathausen sis à 300kms de la capitale Tchèque et à moins de 150 km de Salzbourg. Nous y passerons plus de deux heures. C’est peu dire que quelque chose y flotte dans l’air, même si flotter n’est pas le mot tant cela semble oppressant. Même moi qui suis capable, et j’en suis fier, de rire de tout, là, le rire s’éteint ou se fait aigre. Ce rire qu’on dit pourtant être le propre de l’homme, les nazis ont réussi à l’annihiler de certains endroits. Alors riez, riez jaune, aigre, en silence ou bruyamment, faites même semblant, mais riez ! Riez pour prouver qu’ils ont échoué…

Mathausen… pour ne pas oublier ce que l’homme peur faire subir à l’homme… se souvenir, juste parce que c’est à la portée de chacun.

Près de 200000 déportés on franchi ces portes… moins de la moitié a survécu… c’était moins de vingt ans avant ma naissance…  Prévert l’a dit avant moi : C’est con, la guerre… très con, ajouté-je.

sans commentaire…

En tout cas, une chose est sûre, si j’ai adoré rouler en République Tchèque ( les policiers tournent la tête en baissant leur pistolet-Radar quand Miss The XJR passe – expérience vécue deux fois ! – et les voitures s’écartent devant vous comme la mer Rouge devant les juifs fuyant l’Egypte, même si, sans préavis, le flux reflue à contre-sens avec, forcément, l’obligation de gicler sur le bas-côté, sous peine de douloureux face à face), l’Autriche, par contre, le Chat et moi n’avons pas été fan : A peine la frontière franchie, une camionnette sérigraphiée POLIZEI s’est mise à nous filer le train sans jamais nous doubler alors que vraiment je ne pouvais pas rouler plus lentement sans risquer la perte d’équilibre… Je me sentais soudain revenu au très vieux temps de mon examen de permis de conduire… Ça va, je n’ai pas été recalé, je me suis réfugié dans une station d’essence… D’ailleurs, à ce sujet, sachez que le super 95 est étonnamment moins cher en Autriche qu’en République Tchèque (1,34 contre 1,50), quant à l’Italie, elle est sur la deuxième marche du podium des pays les plus chers (1,70 et +), les Pays-Bas étant les grands gagnants du concours (1,80). Mais pour revenir à mon ressenti sur le pays de Sissi, je dois dire que j’ai eu un peu de mal à me sentir à l’aise dans un endroit où même les pâturages sont taillés au cordeau et coupés en brosse… j’exagère à peine. Quant à imaginer qu’on puisse se serrer pour laisser passer un tarmo empressé, autant dire que l’on baigne en plein fantasme… Z’ont pas forcément tort d’un certain point de vue, mais pour moi, trop de rigueur ça devient de la raideur, et quand c’est trop raide, un coup de vent, ça pète…  c’est pas moi qui le dit, c’est La Fontaine… Si encore on s’y sentait en sécurité, je ne dis pas, mais comme ça ne les empêche pas de tourner sans clignotants et autres babioles sans importance tant ils sont préoccupés par leur compteur et de bien garder l’alignement, forcément…Mouais, bon,  en tout cas, au final, tout ça nous a empêché de jeter un œil à Salzburg… on a bien essayé, je vous l’assure, mais au bout d’une demi-heure dans cet immense bor… euh bazar qu’est l’accès au centre ville, nous avons fui, il y avait là trop de bagnoles qui ne voulaient pas de nous. Et comme dit le Chat, habitué au bon air finnois : ça pue ici ! Ben oui, la ville de Mozart est encastrée dans les montagnes à la façon de Grenoble, alors forcément, les gaz d’échappements y stagnent un peu mieux qu’ailleurs…

Oh mais c’est pas bientôt fini de râler Tarmokeuf ! Excusez-moi, ça doit être Mauthausen qui m’a mis de cette humeur bougonne, bah ! sans rancune, je vous aime bien aussi mes z’amis d’Autriche, vos Alpes sont si belles ! alors zou ! en route vers le sud et la Grossglockner, cette route alpine hors du commun (montant jusqu’à plus de 2700m d’altitude)

Après les motos zébrées de Navacelles (http://lesblogs.motomag.com/tarmokeuf31/2013/03/20/chap-20-ya-pas-quharley-ni-beheme-quand-on-a-50-ans/) le nouveau scoop de Tarmokeuf : Les voitures zébrées de Grossglockner…

Ça commence d’abord par un gag avec un arrière goût de déjà vu http://lesblogs.motomag.com/tarmokeuf31/2013/03/20/chap-20-ya-pas-quharley-ni-beheme-quand-on-a-50-ans/ : En effet, juste après avoir payé très matinalement (nous sommes même les tout premiers) notre droit d’accès à cette route mythique www.grossglockner.at/‎ (24€ pour Miss The XJR et ses 2 passagers), tandis que je m’étais arrêté pour préparer la caméra GoPro que Maxxess Toulouse m’a gentiment prêtée, je tourne mon regard vers la gauche et là, à près de cent mètres d’où nous nous trouvons, je tombe sur 4 voitures peintes bizarrement qu’on est en train de mettre à l’abri. Au cas où, je prends deux photos pas très bonnes que j’enverrai à Motomag, au cas où… puis nous nous lançons dans la montée humide et, malheureusement, dans les nuages…

Miss The XJR seule au monde à plus de 2700m d’altitude et avec juste quelque degré (je ne mets pas de pluriel volontairement…) au dessus de zéro et même quelques flocons (au pluriel…) de neige.

Au surplomb d’un glacier qui fond trop vite parce que le climat fout le camp !

ça parle, non ?

Pour d’autres infos sur cette route, je vous renvoie au site de Frederic http://www.zarkass.com/voyages/autrichehongrieslovaquie/autriche-4-gghs.htm qui me l’a fait découvrir ainsi qu’à son blog http://blogs.motomag.com/fredeblog/index.php?post/Baltic-tour-5-Pays-baltes qui vous présentera d’autres aspects vus par un autre regard des mêmes pays (ou presque) que ceux que le Chat et moi-même avons traversés. De plus, ses photos sont sublimes !

Quant à la route, la maison, ne reculant derrière aucun sacrifice, vous en offre deux extraits en vidéo :

http://youtu.be/fh7k2fKgwJ0

http://youtu.be/_JLuVO9dBOw

Peu après midi, nous entrons en territoire Italien avec la traversée de la région des magnifiques Dolomites, laquelle, architecturalement parlant, diffère assez peu de sa voisine Autrichienne avec ses énormes chalets comme l’hôtel où nous avons dormi à Bruck an der Grossglockner

Notre hôtel en Autriche… une petite masure…

mais les automobilistes y semblent plus au fait de la question motocycliste… au sens où je l’entends, bref, ils se poussent ! Puis c’est le Lac de Garde grand comme une mer intérieure avec de grosses voitures, de grosses motos et de grosses maisons tournant tout autour…

Et plus de 25° d’écart avec la Glossglockner…

En toute fin d’après-midi, nous arrivons à Milan où il fait près de trente degrés et où j’ai réservé un hôtel pas cher… donc très excentré. Le temps d’une douche et d’enregistrer la position de l’hôtel franchement paumé dans le second GPS (navigator… in Italian) pour laisser recharger tranquillement le Tripy, nous reprenons la moto pour aller dîner du côté du Duomo… et faire connaissance avec la circulation milanaise que l’on peut résumer ainsi : « Que chacun fasse ce qu’il veut pourvu que chacun s’en sorte vivant ! » Au vu du nombre d’accidents dont nous avons été témoins en si peu de temps, ça ne semble pas être la meilleure méthode. Mais quand on a été de nombreuses années Tarmo à Paris, ça ne dépayse pas trop… Je crois même que ça m’a bien amusé… Plus qu’en Autriche, ça c’est sûr.

Rodolphe à Milan…

Après avoir dîné et nous être bien baladés, vers 23h00, nous décidons de rentrer à l’hôtel..Allez m’sieur Garmin, au boulot, et là, y’a eu comme qui dirait un bug. Le GPS nous entraîne sur la rocade, puis sur l’autoroute et si je l’avais suivi, nous partions pour Venise… Cela ne nous aurait pas déplu… mais à minuit après une journée de 18 heures… Sauf que l’adresse de l’hôtel était restée… à l’hôtel. Alors palabres avec des employés dans un resto à l’Italienne, avec les mains qui volent et les voix qui s’élèvent et finalement, après bien des errements dans Milano, à 1h00 : Dodo !

Après une bonne nuit bien pas trop réparatrice (la chambre donnant sur la rue et sur la réception, pas top le silence…) et un petit déj très dégueu… (vraiment pas cher, l’hôtel…), nous filons sur Moustiers-Sainte-Marie via Asti, le tunnel du col de Tende, la D6204, le Mercantour, Ventimiglia, Menton, Monaco, Grasse, la route Napoléon, Castellanne puis la rive gauche du Verdon jusqu’au Lac de Sainte-Croix… une punition, quoi.

Le tunnel de Tende, c’est chacun son tour…

Après avoir vu bien des paysages, je peux dire que les nôtres sont parmi les plusse bô et à coup sûr les plus variés.

quand la route vire, mÔa, je chavire…

Et voilà, après être rentrés à Toulouse via le Lavandou, la Camargue, le Haut-Languedoc, le Larzac et tout plein d’endroits plus môches les uns que les z’autres… c’est la fin de notre « transport scolaire ». Notre erasmussienne Chat a été livré en bon état à son chéri et j’ai retrouvé ma SylvieJolieChérie. Après 14 jours, 16 pays et 7663 kms de routes sans péage, nous revoilà à la maison comme si de rien n’était. Demain matin, les courses au supermarché, la facture d’eau à payer et un p’tit footing pour se décrasser !

Bon, j’espère que ce « petit » voyage en notre compagnie vous aura plu et je vous donne rendez-vous dans quelques jours pour l’ultime chapitre de cette saga : La conclusion du Blog !

Bonne nuit !

De Toulouse à Helsinki etc… Prague, que d’eau, que d’eau !


Daniel Caen

Disons le tout net : Le soleil que j’avais commandé n’est pas venu ! A qui se fier, je vous le demande ? Bah, au moins avons-nous eu toute une demi-journée quasi au sec et une autre… un peu moins… Donc ne tirez pas sur le photographe (qui en l’occurence est UNE photographe, vu que l’appareil de Chat a un viseur et qu’elle sait plus que bien s’en servir) parce que si les photos ne sont pas terribles, c’est que la lumière ne l’était pas non plus…CQFD

Pas belle la lumière, pas bô les reflets dans l’ô…

En tout cas, si la lumière ne nous a pas facilité le travail, la ville, quant à elle, n’a rien à se reprocher parce que, nom de dieu de m…, qu’est-ce qu’elle est belle ! Et cela même en pleine grisaille comme aujourd’hui.

z’imaginez, la même chose en plein soleil !

Vous n’aurez pas de photos de Miss The XJR non plus. Celle-ci m’a fait comprendre que la flotte, hier, elle avait eu sa dose, et que si nous voulions nous déplacer, nous n’avions qu’à faire comme tout le monde : Prendre le tramway ! Ce que nous fîmes…

Le tram pendant que Miss The XJR se repose à l’hôtel parce que demain, c’est la montagne qu’elle aime…

Prague, une exposition architecturale !

du vieux…

du plus récent…

Mixer les deux, fallait oser ! Moi, j’aime bien…

Il pleut, il pleut, bergère… donc, forcément, ça déborde…

L’arbre, il n’est pas venu tout seul…

Ca, ce sont des barrières étanches contre les innondations placées tout en haut des quais, elles ont servi ! Le fleuve est de l’autre côté, plusieurs mètres en contrebas…

Là, on voit bien l’intérêt des barrières. Et le niveau de l’eau a baissé, c’est vous dire…

Mais il n’y a pas que le ras de l’eau, on y grimpe aussi…

Rodolphe apprécie la vue…

La tour de Petřín (inspirée de la tour Eiffel, comme ils disent…moi, je dirais juste la pointe…) d’une hauteur de 60 mètres, elle domine la ville.

Et on y mange bien et vraiment pour pas cher…

Préparation des fameux « trdelniks » de Prague

suivie de leur dégustation…

Pour vous donner une idée des prix… sachant qu’il faut au moins 25 sur l’étiquette pour faire 1€…

Et tellement d’autres choses que c’est décidé, ce sera notre prochaine destination à SylvieJolie avec moi !

Allez, pour aujourd’hui, ça suffit… demain l’Autriche…et les virolos…

De Toulouse à Helsinki etc… Pologne et préjugés


Daniel Caen

Bon, commençons par la fin de ces deux derniers jours et pour une fois allons à rebours :

On ne vous le dira jamais assez : Les medias nous mentent… mais pas tout le temps. On vous serine l’air de rien qu’il pleut énormément sur Prague, qu’il y a des inondations et tout et tout… Eh bien c’est vrai ! Si jusque là, nous avions été épargnés, au point que j’en arrivasse à croire être devenu une sorte de nombril du monde préservé du chaos météorologique, c’était sans compter qu’au neuvième jour, sans doute par distraction, les dieux eurent soif et firent couler le robinet… à moins que Chat ne soit sur le sujet un matou bien noir !

Chat mouillé…

Evidemment, ce genre de chose survient toujours quand le pantalon de pluie idoine a échoué par désinvolture au fin fond du top-case sous les quarante douze mille autres affaires que Miss The XJR trimballe à l’arrière. Et comme de surcroît, l’entrejambe de mon jean était grand déchiré à force de lever haut ma gambette pour grimper sur mon tas de ferraille, arrivé à l’hôtel, le falzar finira à la Poubelle. Toujours ça de place de gagnée… pour les souvenirs à offrir.

Aujourd’hui, c’était donc le trajet Varsovie Prague (660 kms). Eh bien, Chat et moi, nous sommes régalés, d’abord parce que hormis le final quelque peu « humide », il a fait bien meilleur qu’hier sur le trajet de Riga à Varsovie (710kms en quasi ligne droite que nous avons finis éreintéS tant il faisait chaud et lourd) mais surtout parce que nous avons vu réapparaître mon panneau préféré :

Que j’aime ce zig-zag sur fond jaune, Miss The XJR en a les Ohlins flageolants…

http://youtu.be/s06QdJdWx8U

et surtout parce que la Pologne, c’est vraiment bô ! Je ne sais pas vous mais jusqu’ici, autour de moi, quand j’entendais parler de ce coin de l’Europe, c’était toujours en des termes plus ou moins (surtout plus que moins d’ailleurs) désobligeants, voire un rien méprisants. A tel point que l’image que j’avais de ce pays et de sa capitale était celle d’un truc très moche recouvert de noir de fumée aux teintes charbonneuses et peuplées de gens à triste mine en attente de leur ration de vodka (nous en avons croisé quelques-uns, c’est vrai, mais j’ai vu les mêmes partout en Europe). Et bien en traversant la Pologne, le Chat et moi, c’est à la France que nous avons pensé. Une variété de beaux paysages de campagne, de belles forêts bien tenues, un relief gentiment tourmenté, des villes et des villages plutôt proprets et très colorés, un parc auto ressemblant au nôtre, nous sommes même tombés sur un Castorama juste à côté d’un Décathlon, lui-même adossé à un…Metro. Les trois enseignes sur un même plan : Un cauchemar en forme de saut spatio-temporel jusque Velizy 2 ! Venant de Lituanie (des 3 pays baltes traversés, sans aucun doute celui-ci offre-t-il la vision la plus déprimante), la différence saute aux yeux comme si vous vous endormiez à Roubaix pour vous réveiller à Cannes… même l’herbe semblait plus verte côté Polonais. On ne versera pas non plus dans angélisme, n’exagérons pas, je ne suis pas naïf et je sais qu’eux aussi ont leur lot de de misère et de problèmes à résoudre… tout comme nous. Une chose est sûte, le super95  est côté à 1€30 et nous avons mangé très correctement pour 5 à 6€ par personne. Là où l’on pourrait peut-être les regarder de haut, c’est sur l’état pas toujours nickel (euphémisme !) du réseau routier, surtout celui emprunté (et défoncé…) par les innombrables camions, à tel point qu’ils possèdent dans leur signalétique routière un panneau d’avertissement montrant une voiture s’emmêlant les roues sur les ornières creusées dans le bitume)

ça dit bien ce que ça veut !

mais au rythme où cela va, pour cause de restrictions budgétaires, peut-être nous aussi verrons-nous fleurir ce genre de signalisation verticale.

Au fait, pour ceux qui s’y rendraient pour la première fois : A chaque passage à niveau, vous devez ABSOLUMENT et BEAUCOUP ralentir sous peine d’explosion des lombaires. J’ai même vu un polonais, par réflexe, freiner à mort avant un passage Tchèque… ce qui en l’occurrence, était parfaitement inutile, mais tellement révélateur.

Varsovie, c’est grand…très grand. Et en une soirée, on a eu juste le temps de marcher de notre auberge de jeunesse Plac Dabrowskiego jusqu’à la citadelle et le quartier historique. Nous avons bien tenté d’aller voir quelques monuments en mémoire du Ghetto, mais ils sont relativement éparpillés et éloignés d’où nous étions. D’autant que nous étions vraiment crevés et plus bons à grand chose (pas de feeling, nous tombions d’hésitations en tergiversations, le distributeur de cash incompréhensible, pas de monnaie pour s’acheter une glace, le resto qui pète les plombs (au sens propre, du coup le patron nous a offert les conso… sympa et commercial quoi) etc.. le genre de soirée où rien ne va et qu’il faut s’avoir entendre parce qu’elle signifie qu’il faut se reposer sinon le clash menace. Ca tombe bien, nous nous rendions le lendemain à Prague (aujourd’hui, pour ceux qui ne suivent plus) avec pour la première fois, une vraie chambre d’hôtel, où une journée entière de repos nous attend  (douche, silence et tout le toutim)

du Palais de la culture très Stalinien aux gratte-ciel du libéralisme…

Tout un symbole…

Chat devant la maison de naissance de Marie-Curie

Trop snob pour qu’on y mange mais la place est belle…

Et donc demain, Prague avec peut-être un peu de soleil… moi, comme d’hab, j’y crois.

De Toulouse à Helsinki etc… J+6+7+ d’un Chat à l’autre


Daniel Caen

Je vous ai laissés il y a 3 jours à mon arrivée à Stockholm, depuis se sont ajoutés trois capitales (Helsinki, Tallin et Riga) 13h30 de navigation sur deux ferrys (11h30 de Suède en Finlande puis la traversée de la Baltique en 2 petites heures pour rejoindre l’Estonie) et 500 petits kilomètres au compteur de Miss The XJR qui en compte 4000 depuis le départ de Toulouse. Le net étant de nouveau accessible, je reprends la narration là où elle s’était arrêtée.

Stockholm : Je sais que je vais vous étonner mais, en une seule journée, je ne suis pas tombée amoureux de la belle Suédoise. C’est que je ne suis pas un garçon facile et il me faudra y revenir plus longtemps pour la découvrir plus en profondeur tant elle semble malgré tout autrement plus dynamique que ses consœurs scandinaves. Mais cette énergie a ses contreparties : Le bruit (mais tout de même moins qu’une ville à circulation équivalente et assurément moins nauséabonde par une préoccupation notoire de l’environnement avec, par exemple, un grand nombre de véhicules hybrides : taxis en tête), un schéma routier…disons particulier (dont je vous ai parlé au billet précédent et que j’ai contourné en commençant par une visite en bus touristique avant de poursuivre à moto ayant enfin compris les fondamentaux de la topographie locale), l’omniprésence des chantiers de TP (ce que l’on peut comprendre quand on sait que la période de clémence météorologique y est des plus brèves).

Cours d’orientation… bon là pour aller ici faut passer par là… c’est pas gagné…

Elle l’a bien mérité d’être sur la photo, parce que rouler dans le centre de Stockholm, faut se le gagner…

Je ne sais pas ce qu’ils fêtaient mais avec l’odeur que le bahut dégageait je sais que c’est de la bière qu’ils buvaient ! Ceux qui n’étaient pas là étaient sur mon ferry…

Ensuite, le Ferry. L’avantage de la chose, c’est qu’on s’y fait des amis dès la file d’attente. Les tarmos en vadrouille, c’est ainsi, ça ne perd pas de  temps en fioritures ni en préliminaires : Where you come from ? Where you’re going ? Oh yeah ! Quand je vous dis que la route, c’est une philosophie ! On attaque d’entrée par les plus existentielles des questions. Après, on échange nos impressions : Alors le cap Nord, c’était bô ? Oui mais la Norvège, c’est salement cher, t’imagines, un steack frite à 50 roros ? Et toi tu vas chercher ta fille à Helsinki ? Cool ! Et une fois sur le bateau, nous poursuivrons autour d’une bière. Simple et convivial.  A l’arrivée, chacun reprendra son périple sur un simple signe de la main : Salut l’ami ! Mais avant il y a la nuit, celle-là, je m’en souviendrai. Parce que ma cabine, pourtant deux ponts sous la boite de nuit, tremblait sous les assauts de la music techno et les hurlements de la jeunesse « qu’il faut bien qu’elle passe ». Bah, m’empêcher de dormir m’aura permis de tenir compagnie au soleil qui lui aussi, en ce moment, vit ses nuits blanches. Comme disait l’autre : on dormira mieux quand on sera mort…

La confrérie des Tarmos au long cours… Ceux-là qui m’entourent sont colombiens et font une sorte de tour d’Europe sponsorisé pour partie par Yamaha. Sympas et très latinos dans leur exubérance pas franchement nordique !

Le spectacle des piafs de mer qui viennent voir s’il y a quelque chose à grappiller…

Soleil de 22h00 sur la Baltique…

Ensuite, Turku Helsinki 170 kms. Une formalité. Une longue ligne droite bordée de pins et de lacs, de pins et de lacs, de pins et de lacs, de pins et, bref un morceau de Finlande ressemblant à toute la Finlande. Les vrais virolos commencent à me manquer sérieusement et mes pneus vont devenir carré à force de voir leurs flans s’encroûter.

A Helsinki, où il fait près de 30°, ce sont les retrouvailles avec le Chat, le chargement de ses affaires (une partie était rentrée avec nous à Pâques, une autre par colis postal, le reste… ce sont quelques kilos de plus sur mon fier destrier transformé en bardot :

Le chat est récupéré et le périple peut continuer

L’optimisation en matière de chargement…

Notre dernier déjeuner Scandinave pris sur le marché : Friture grillée pour le Chat, saumon pour moi. Question poisson, là-bas, ils en connaissent un rayon !

A partir de là, chaque kilomètre nous rapprochera de Toulouse… Donc re-ferry direction Tallin où nous dormons dans la vieille ville. Malgré l’ampleur du tourisme, les prix y sont dérisoires et le soir nous nous gaverons de blinis géants. Quant à la beauté de cette citée fortifiée, rien ne vaut les photos mais pas trop parce que c’est long à uploader, que la connexion est moyennement rapide et qu’il est tard :

Tallin, c’est très bÔ !

Les églises orthodoxes, j’aime bien, on dirait des gâteaux…

Repas « blinis » majuscules !

Ce matin, nous avons fait nos premiers 330kms sur les routes Baltes qui sont comme celles de Finlande, de longues lignes droites bordées de sapins et autres bois d’arbre… doublé des quantités de camions polonais, vu de nombreuses cigognes, retrouvé le doux stress des radars automatiques et de la présence policière au bord de la route (mais comment font les scandinaves pour survivre sans tout cet arsenal ?), découvert l’étrange et intelligente pratique des autochtones ajoutant une voie supplémentaire en serrant sur le bas-côtés pour permettre aux véhicules d’en face de dépasser même quand on ne le peut pas et fait le plein avec du super95 à 1€27 (si si, c’est possible…) Et enfin nous avons pu passer un après-midi complet ainsi que la soirée à nous balader à pied dans Riga, incontestablement la plus belle ville que j’aie pu voir depuis le commencement de notre périple et dont un chat sur un toit est l’un des symboles, ce qui vous en conviendrez, ne peut que nous la rendre sympathique, à ma fifille et à moi… Demain : Varsovie

Un chat sur un toit… toute une histoire à Riga !

Une vue depuis la tour de l’église Saint-Pierre d’une toute petite partie de Riga en compagnie de Rodolphe, la mascotte du Chat

A une époque, Riga était soviétique… ça se voit

C’est clair, non ?

Ah j’oubliais, je vous présente ma fifille : Chat