Nationale deux, direction les betteraves…

Quelques jours plus tôt, j’étais passé prendre livraison chez l’importateur Triumpf de la Tiger 800 : c’est la petite de la gamme Trail, celle que dix huit mois plus tôt, au salon de la moto, on avait proposé de me filer pour un temps indéfini afin d’aller explorer les grands espaces blancs de l’hiver Russe. Chez BMW aussi, on m’avait proposé une 800, en me faisant ironiquement remarquer qu’après autant d’années et de bornes sur un vieux flat teuton, il était impensable que je trahisse pour la perfide Albion. C’est toujours comme ça que démarrent les guerres ; heureusement, ici, l’enjeu est de bien moindre importance, sauf pour moi, bien sûr, mais de ça, avouons-le, tout le monde s’en fout. On m’avait donc suggéré, chez Triumpf, de passer un jour, à ma convenance, tester la machine  et même si les promesses de prêt à long terme d’une monture toute équipée semblaient de plus en plus improbables, pourquoi ne pas  tester la machine puisqu’on me le proposait avec une subtile courtoisie toute britannique?

C’est donc comme ça qu’un matin de juillet, je me suis retrouvé sur le périphérique parisien, au guidon de cette alerte petite machine assez surprenante au premier contact. Équilibrée et bien compacte, la petite Tiger me semble bien être le seul Trail  moderne à me rappeler la glorieuse XT de jadis, en ce sens que c’est bien le seul  sur lequel un pilote d’une taille désespérément moyenne peut s’installer sans avoir l’impression d’être un funambule à vingt mètres du sol. La nationale 2 qui monte tout droit vers les plaines agricoles du Nord n’est sans doute pas l’itinéraire le plus grisant de l’hexagone, mais l’air est doux, il sent l’herbe fraîchement fauchée et sur une monture inconnue toute route est bonne à prendre.

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