L’Islande en side-car, le clap de fin…


Daniel Caen

Hier, ni blog ni partage de photos sur Facebook because nous étions dans le trou du c.. des fjords de l’Est qui en compte beaucoup, à une dizaine de kms de Vopnafjordur, logés dans une guesthouse dont la wifi ne passait pas la fine cloison et dont la liaison internet travaillait bit à bit plutôt qu’en octets. De surcroît, nous étions en compagnie d’un groupe de géologues de retour d’expédition sur les glaciers du coin et le peu de débit dispo se voyait logiquement monopolisé. Y’en a qui bossent mon bon mÔssieur… En même temps, ça n’est pas tous les jours qu’on a l’occasion d’échanger quelques mots avec un membre éminent du Britsh Muséum… Donc, y’avait pas de net ni de réseau téléphonique mais, pour le coup, on ne s’en plaint pas..

Notre home sweet home perdu ET déconnecté…

Mais ce soir, après un surclassage de booking.com dû à une logeuse indélicate qui a loué à quelqu’un d’autre la petite chambre économique que j’avais réservée il y a un an et (re)confirmée il y a un mois, nous nous retrouvons pour le même prix dans une belle et grande maison rien que pour nous tout seuls avec une connexion du feu de dieu, ce qui au pays des volcans n’est pas peu dire. Faut croire que dans une autre vie j’ai été un mec sympa pour avoir un karma pareil parce que branleur comme je le suis, ce serait très présomptueux de dire que je le mérite… Mais le fait est que globalement sur ce voyage, les coups de bol se sont enchaînés plus que de raison…

Quant à SylvieJolieQueJaimeTant, elle qui est la plus sage, la plus forte, la plus dévouée de toutes les personnes que je connaisse, je ne sais pas ce qu’elle a fait dans sa vie antérieure, mais ça ne devait pas être joli joli… parce que pour nous rendre à notre nouvelle réservation, il a fallu qu’elle descende du panier… pour pousser et lancer le moteur, car miss Xjr, qu’on venait de laver, refusait de démarrer… En même tant, si elle avait autant de chance que moi avec toutes les qualités qu’elle a déjà, ça serait trop. Faut en laisser pour les autres. Moi, pour affronter la vie, j’ai coché les cases « chance » et « SylvieJolie ». Avec ça, même sur les gravel roads, je suis paré. SylvieJolie, elle a tout coché sauf la chance. Mais comme elle a coché « Mézigue », par rebond, ça roule, mais de temps en temps , faut qu’elle pousse le side… Si elle avait coché « permis moto », c’est moi qu’aurais dû pousser…Encore un coup de bol…

Sur ce sujet des qualités, l’Islande a tout coché. Sauf la météo. Mais c’est grâce à cela, qu’on y croise pas ces foules que j’ai tant de mal à supporter et qui donne à l’Islande un attrait supplémentaire même si, et c’est une anecdote vécue, voir quelques asiatiques se balader avec un un masque de chirurgien sur le pif et la bouche dans un endroit aussi sain que l’Islande ne manque pas de faire sourire tout en me laissant quelque peu dubitatif sur la nature humaine….

Le plus gros des stickers qui jalonnent notre histoire avec miss Xjr et mister Cyber est pour l’Islande, parce que quand on réalise un grand rêve, dans notre existence, ça laisse toujours une grande trace…

Ce gros sticker Islandais sur son beau popotin, notre side peut en être aussi fier que nous le sommes de lui, parce que, vraiment, il se l’est gagné. Je ne suis pas certain que si j’avais su avec exactitude le niveau de difficulté pour un side-car du réseau routier secondaire islandais et de ses fameuses « gravel roads » (et secondaire n’est pas le bon mot vu qu’il n’y en a pas d’autre…), je me serais embarqué aussi hardiment sur le Norrona qui lui n’est pas une galère.

La dernière gravel road

à plus de 600m d’altitude, avant de replonger dans les nuages

ça vaut bien le Stelvio non ?

Comme quoi, souvent, c’est la peur plus que le danger qui nous empêche d’avancer… Mais on s’en fout, parce que nous la peur, on l’entend, donc on part avec un kit chaîne neuf, mais on ne l’écoute pas, donc on part… Et c’est ainsi que miss Xjr et son compère mister Cyber pourront se vanter dans les réunions d’anciens combattants de la route que eux ont « fait » l’Islande, y compris ses terribles West Fjords qui en ont fait reculer plus d’un si j’en crois les conversations que nous avons eues avec d’autres tarmos, y compris, pour certains, en trail… Petits bras, va ! C’est bien la peine de mettre 20000€ dans une GS… En tout cas, les gravel roads, c’est terminé, la mécanique va pouvoir souffler. Demain matin, on a juste une petite vingtaine de très beaux kilomètres à faire et ensuite, 2 jours de croisière avant de reprendre la longue route du retour avec un petit détour par Amsterdam, histoire de faire la bise à cousine Colette qui au niveau papotage en langues de toutes sortes, en remontrerait aux meilleurs linguistes, et au niveau du vécu, si Proust l’avait raconté, il y aurait deux fois plus de volumes que dans « La recherche du temps perdu ».

Et pour finir, un un p’tit méli-mélo des beaux paysages de ces deux derniers jour mais tout d’abord un p’tit « Live » vidéo de ce tour d’Islande en side  :

https://www.youtube.com/watch?v=JIvaNU_KCHw&t

Cascade de Detifloss

La belle chute d’eau (une de plus…) de Selfoss

La nature est la plus grande des artistes, non ?

Laine de moutons égarée sur la lune…

Et la suite des photos de cette fin de tour d’Islande :

https://www.facebook.com/tarmo.keuf/media_set?set=a.10207752843894077.1073741841.1682996755&type=3&pnref=story

Et là où il y a tout :

https://www.facebook.com/Tarmokeuf31

J’espère que ce blog Islandais vous aura envoyé un peu de fraîcheur en ces temps de canicule et surtout donné à connaître un peu du bonheur que nous avons connu  en cette île extraordinaire. Il a été fait pour cela. Que ceux qui ont les moyens de leur rêve n’oublient jamais ceux qui rêvent d’en avoir les moyens.

Quant à nous, les deux jours de ferry vont nous permettre de progressivement nous réhabituer à une autre réalité, celle de la foule, du bruit et bientôt du trafic… avec quelques degrés celsius en plus…

8000 kms de bonheur

3300 kms de rêve éveillé…

A bientôt, peut-être

Quand la baleine à bosse nous rappelle à bon ordre…


Daniel Caen

Il y a des jours où tout vous sourit, où les souhaits les plus improbables arrivent, des jours où tout parait s’imbriquer si parfaitement qu’il semble impossible que tout cela n’ait pas de sens, des jours où l’on pourrait croire en tout, des jours en forme d’état de grâce, des jours où l’on se dit, ce n’est pas possible, je vais me réveiller, la facture du gaz aura augmenté, mon cancer sera enfin diagnostiqué et il est 6 heure, faut que j’aille bosser… Si le mardi 20 a été classée journée pourrie du voyage (c’est facile, ça a été la seule…), je crois bien, mais dans ce sens là, la concurrence est forte, qu’une semaine pile plus tard, le mardi 27 a été au firmament des journées de rêve.
D’abord, il y a eu ça :

Le grand bleu sur le port d’Husavik !

Et ça, quand ça arrive le jour que vous aviez choisi pour être la journée en mer pour aller voir les baleines et que des journées comme ça, vous n’en n’avez pas eu au pluriel depuis que vous avez débarqué en Islande, déjà, ça le fait…
Et après avoir acheté (très cheeeer : près de 10500 couronnes par tête de marin d’eau douce) les billets et vous être équipé comme des marins-pêcheurs :

Quand on vous déguise comme ça, c’est qu’on va pas à l’île de Ré !

Sur les traces de Pierre Loti et ses « Pécheurs d’Islande »…

Quand quelques minutes plus tard, il vous arrive ça :

La belle nous a frôlé de très très près alors que tout le monde la cherchait ailleurs… magique…

La belle dans son entier rien que pour moi… et donc pour vous mes z’amis

Qu’être ainsi heurté par une baleine à bosse a surpris même l’équipage et que la belle bestiole a choisi de surgir à votre bord et à votre niveau pour vous permettre de l’avoir en entier sur la photo sans l’ombre d’une épaule, d’un crâne ou du bras tendu d’un tiers pour venir la gâcher, que dans la foulée vous jouez à cache cache avec la très rare baleine bleue

Et je ne vous dit pas l’émotion que procure le bruit du souffle…

(pour avoir toutes les photos de cette baleine dans tous ses états, c’est là : https://www.facebook.com/tarmo.keuf/media_set?set=a.10207734688240197.1073741840.1682996755&type=3
et qu’au retour, dans cette lumière magnifique que les contrées boréales sont les seules à offrir, vous croisez des vols de macareux

D’accord faut encore zoomer, mais avec leurs petites patounes orange, sont trop mignons…

et qu’enfin, en petit bouquet final, vous trouviez enfin un magasin pratiquant des prix honnêtes pour y acheter des pelotes de laine islandaise, ce qui n’a rien à voir avec les baleine mais comptait beaucoup pour SylvieJolie, vous ne pouvez que conclure que cette journée avait bien sa place dans le fleuve qu’on appelle le cours des choses, qu’elle n’y a rien dérangé, et que quand on est ainsi, à écouter autour de soi les bruits de a vie, les notes de la musique du monde, on a vite le sentiment que le fleuve vous porte dans son courant. Et comme tout nageur d’eau vive le sait, il est  tout de même plus facile de nager dans le bon sens que s’en aller couler à contre-courant… L’Islande est un pays où l’eau comme la lave coule puissamment, c’est peut-être pour cela que l’homme n’oublie pas la force de ces éléments quand dans nos contrées tellement trop sécurisées, plus rien ne vient nous rappeler que de l’Univers, nous faisons partie.