1977-1992 : Philippe, Bruno et le moteur Honda RFVC, les champions de la police


papytoum

Bonjour à tous,

S’initier au rallye routier dans le Poitou, serait-il la meilleure façon de postuler au titre de Champion de France des rallyes des années plus tard ?

C’est une hypothèse crédible, si’ l’on se réfère aux parcours des deux policiers, Philippe et Bruno, dans les rallyes.

Voici leur histoire….

Tout débute en octobre 1977 lors du 7ème Circuit de régularité de la ligue du Poitou organisé par le club moto d’Angoulême (16).

A côté d’une forte délégation de policiers, comme toujours dans les épreuves de régularité de l’époque, parmi les engagés régionaux, la presse met en avant le pilote William Roques de Surgères (17) qui a obtenu un résultat plus qu’honorable au Tour de France et le niortais Yves Forest concurrent malheureux du rallye côte d’Ivoire côte d’Azur (Courrier de l’Ouest Jeudi 06 octobre 1977).

Deux concurrents surgériens sont également cités, Jacky Tirbois, vainqueur de la précédente édition chez les civils et le néophyte Bruno Viaud.

Un garçon dont nous aurons l’occasion de reparler, écrivions-nous lors de la rédaction de l’article consacré aux Circuits du Poitou paru dans le blog motomag RFVC-1984-2014.

Figure 1 : classements du 7ème Circuit de régularité du Poitou (La Nouvelle République Lundi 10 octobre 1977)

Après son excellent résultat dans le Tour de France en mai, le Courrier de l’Ouest du jeudi 13 octobre 1977 salue le sérieux du vainqueur de l’épreuve, le pilote William Roques de l’Amicale Motocycliste de Surgères, victorieux notamment à la course de côte des Fontenelles (79), et note les qualités du jeune pilote Bruno Viaud qui termine dixième de l’épreuve et cinquième civil.

Le 26 février 1978, alors qu’il n’est pas encore motard dans la police, c’est en excellente compagnie que le jeune Philippe Le Tiec fait ses premiers pas dans les rallyes routiers en participant au premier Circuit de régularité des Deux Sèvres organisé au départ de Niort (79). Les deux policiers, Bernard Neimer et Gilles Campestrini sont au départ. Les deux policiers finiront dans cet ordre en tête du Championnat de France de régularité 1978 chez les militaires.

Dix ans plus tard, le motard de la police Philippe Le Tiec débutait la saison qui lui permettra de recueillir le précieux trophée.

Figure 2 : Vacances pour les rallymen au 1er Rallye de la Cinarca en février 1988 (France Moto n°221 mars 1988)

Sous l’impulsion de William Roques, vainqueur du circuit du Poitou en 1977 et surtout premier civil à battre les militaires dans l’épreuve poitevine, une écurie de 6 pilotes est engagée au premier Circuit des Deux-Sèvres par Bernard Viaud, le concessionnaire Kawasaki de Mauzé sur le mignon (79).

Figure 3 : écurie Viaud-Kawasaki engagée au premier Tour des Deux-Sèvres (La Nouvelle République du centre ouest jeudi 23 février 1978)

A l’opposé des effectifs majoritairement militaires des habituels Circuits de régularité de la région Poitou-Charentes, la nouvelle épreuve attire une majorité de civils.

Dans cette épreuve, Philippe Le Tiec retrouve Bruno Viaud, un autre brillant pilote issu des rangs du Club Motocycliste de la Police Nationale et futur Champion de France des rallyes routiers comme lui.

Mais ils ne le savent pas encore, ni l’un ni l’autre, les deux jeunes pilotes.

Au classement de cette première édition du Circuit des Deux-Sèvres, disputée uniquement de jour, deux civils, William Roques et Jacky Stirbois de l’Association Motocycliste de Surgères (17) précède le policier Guy Labelle du CMPN.

Au départ du 8ème Circuit de régularité du Poitou en octobre 1978, le policier Guy Labelle, en tête du Championnat de France militaire, et Pierre Bertrand, 6ème du Tour de France, chez les gendarmes, sont présents. Chez les civils, William Roques est venu défendre son trophée. Sa performance au Bol d’Argent en compagnie de Bruno Viaud, présent également au départ, l’autorise à être optimiste (LNR samedi 07 et dimanche 08 octobre 1978).

Les premiers départs du 8ème Circuit de régularité de la ligue du Poitou ont lieu vers 2h30 du matin de la place Lavault à Thouars (79). Le parcours chemine à travers des communes de la Vienne (86), des Deux-Sèvres (79), de la Charente (16) et de la Charente maritime (17).

Figure 4 : au contrôle de Niort les spectateurs admirent la Kawasaki 900 de l’écurie Viaud-Kawasaki du jeune pilote Bruno Viaud (LNR mardi 10 octobre 1978)

Sur le circuit, les temps impartis sont calculés pour une moyenne horaire de 52 km/h pour les motocycles de la classe A (cylindrées de 125 à 250 cc) et de 60 km/h pour les motocycles de la classe B (cylindrées de 250 à 1000 cc).

Figure 5 : classements du 8ème Circuit de régularité du Poitou (LNR lundi 09 octobre 1978)

Pierre Bertrand de la Garde Républicaine (gendarmerie) et Gilles Campestrini du Club Motocycliste de la Police Nationale n’ont pu être départagés pour la victoire au classement général comme au classement militaire du 8ème Circuit de régularité du Poitou.

Le bordelais Patrick Kempf l’emporte chez les civils. Le mauzéen William Roques de l’écurie Viaud-Kawasaki a dû abandonner. Le circuit électrique de sa Kawasaki accusant une défaillance irrémédiable au petit matin à Sauzé-Vaussais (79) (LNR lundi 09 octobre 1978). Ses collègues de l’écurie, Bruno Viaud et Yves Forest, terminent l’épreuve à des places honorables.

En 1979, pour sa seconde édition, le Circuit de régularité des Deux-Sèvres se déroule dans le nord du département (LNR mercredi 21 février 1979).

Dans la catégorie B, Bernard et Bruno Viaud, William Roques (Surgères) avec leurs grosses Kawasaki et Jean-Luc Giroire (Airvault) doivent notamment affronter les frères Denis et Gabriel Aubier (Orléans), ou le bordelais Patrick Kempf.

Figure 6 : classements du second Tour des Deux-Sèvres (CO lundi 26 février 1979)

Lors du second Circuit des Deux-Sèvres, les locaux ont été battus par Daniel Duchesne (Orléans) qui remporte le classement général au guidon de sa Honda 250 cm3. Jean-Luc Deneuvy (Angoulême), second du général, gagne la catégorie B des plus de 250 cm3 devant Christian Vignaud du TC Ligugé.

Bruno Viaud (Surgères) pointe à la 7ème place et son compère William Roques à une lointaine 24ème place.

Au cours des années 1981-1982, le policier Philippe Le Tiec fera son stage de motard dans la police sous les ordres du policier rallyman Jean-Pierre « Papy » Lebras, son instructeur à l’école de la police de Sens (89).

En 1983, à l’appel du CMPN, Philippe Le Tiec fera quelques apparitions dans les Rallyes routiers.

Figure 7 : calendrier du Championnat de France des rallyes 1983 (Le Journal du CMPN septembre 1983)

En mai 1983, Philippe Le Tiec termine à la 19ème place du Rallye de Guyenne. Il améliore son résultat dans les Ardennes avec une belle 8ème place et termine sa saison 1983 avec la 16ème place au 1er Monté Carlo moto.

Au guidon de la Kawasaki 500 du CMPN, le policier Philippe Le Tiec participe à plusieurs épreuves du championnat de France des rallyes en 1985. Il vient renforcer l’équipe de rallye du CMPN dont les leaders sont alors Alain Laurent et Jean-Marc Orioli.

Figure 8 : le policier Philippe Le Tiec au guidon de la Kawasaki 500 GPZ du CMPN

Lors du Rallye du Limousin, les 09 et 10 mars 1985, première épreuve de la saison, le policier Philippe Le Tiec met le feu à la Kawasaki du CMPN. Incendie de la machine au sens propre suite à une chute et abandon pour le pilote lors de l’épreuve d’ouverture qui est remportée par le bordelais Patrick Kempf, un spécialiste de la régularité.

Les pilotes les plus réguliers, le bordelais Patrick Kempf (BMW 800 GS), le niçois René Dursapt (Ducati Pantah) et le nordiste Robert Degaudez (Honda 600 XLR) prendront la tête du rallye à l’issue de l’étape de nuit.

Il en fallait de la régularité au Rallye du Limousin où seuls ces trois pilotes passés partout à zéro sur le routier, terminent sur le podium final.

Figure 9 : classement du premier Rallye du Limousin (France Moto n°190 du 15 avril 1985)

Après sa chute au Rallye du Limousin, Philippe Le Tiec semble regonflé à bloc puisqu’il va aligner deux jolies prestations lors des rallyes suivants, le Rallye de Guyenne, les 30 et 31 mars, et le Rallye de la Sarthe, les 13 et 14 avril 1985.

Dans les deux épreuves, il se permet « de faire la nique » aux anciens du CMPN, en se classant troisième et premier élément du Club Motocycliste de la Police Nationale.

Pas mal pour le nouveau venu.

Figure 10 : classement du Rallye de Guyenne 1985 (Lettre FFM du 03 avril 1985)

Au Rallye de la Sarthe, c’est une révolution qui est annoncée par la FFM dans sa lettre du 17 avril 1985. Ce n’est pas une routière qui a vaincu en terre sarthoise.

Figure 11 : Rallye de la Sarthe 1985 (Lettre FFM du 17 avril 1985)

Au Rallye de Charente, les 27 et 28 avril 1985, au départ d’Angoulême (16), bis repetita.

Suite à un routier finalement assez peu sélectif contrairement aux éditions précédentes de l’épreuve charentaise, c’est dans les épreuves chronométrées que s’est joué le classement général (Lettre FFM du 30 avril 1985).

A ce régime, le pilote angoumoisin Jean-Luc Deneuvy parvient à glisser sa puissante Honda 1100 cm3 de production à la troisième place derrière les 2 machines d’enduro, l’Husqvarna 400 cm3 de Thierry Hardy (MC Roquebrune) (06) et la KTM 500 de Gérard Pardon (CM Beaujolais) (69).

Nouvelles venues dans les épreuves du Championnat de France des rallyes, ces machines d’enduro adaptées à la route devraient se révéler difficile à battre, si elles continuent à tenir la distance d’un rallye.

Dans cette épreuve, le policier Philippe Le Tiec atteint une honorable 12ème place, derrière les deux leaders du CMPN.

Figure 12 : classement général du Rallye de Charente en avril 1985 (Lettre FFM 30 avril 1985)

En 1985, malgré tous les policiers et gendarmes, spécialistes des rallyes, engagés dans les différentes épreuves de la saison, et malgré tous les pilotes de machines d’enduro adaptées à la route présents, au final le Champion de France 1985, c’est Robert Degaudez avec la petite Honda XL600R à moteur RFVC.

Pour la saison 1986, Philippe Le Tiec va prendre la tête d’une nouvelle équipe de pilotes du CMPN. Il est rejoint par Gérald Crépin, brillant troisième de la 49ème coupe de l’Armistice à la fin de l’année 1984 avec la vaillante Honda 500 XLS et par Gilles Ledoux. Au guidon des Kawasaki 750 ZX du CMPN, ces 3 pilotes vont tenter de reconquérir le titre de Champion de France des rallyes qui a échappé aux militaires la saison passée.

Au Rallye du Poitou, les 08 et 09 mars 1986, organisé par l’AS-FFM, comme lors de la précédente saison, la saison des rallyes débute plutôt mal pour le pilote Philippe Le Tiec du CMPN. Suite à une chute, le leader du CMPN doit abandonner sur casse d’un carter moteur de la Kawasaki 750 ZX de l’équipe de la police.

Figure 13 : Philippe Le Tiec et la Kawasaki 750 ZX du CMPN au Rallye de la Sarthe 1986

Ses prestations suivantes seront de bien meilleure qualité. Philippe Le Tiec, Kawasaki 750 ZX, l’emporte au Rallye de l’Ain. Il termine second de Thierry Hardy, Husqvarna 400, au Rallye de la Sarthe, terrain de victoire traditionnelle des motos routières.

Après son abandon au Rallye du Languedoc que seul son compère Gérald Crépin termine pour le CMPN, Philippe Le Tiec est troisième du Rallye du Beaujolais et 5ème en Guyenne.

Philippe Le Tiec achèvera la saison 1986 de belle manière. Il est à nouveau second de Thierry Hardy au Rallye du Pays d’Aix.

Figure 14 : Rallye du Pays d’Aix et classement final du Championnat de France des rallyes 1986 (Lettre FFM du 09 septembre 1986)

Malgré sa belle saison 1986, Philippe le Tiec ne pourra rien contre le pilote niçois, Thierry Hardy, intouchable toute la saison, qui s’empare du titre de Champion de France des rallyes.

En 1987, pour l’équipe du CMPN, Gilles Ledoux et Gérald Crépin sont toujours au côté de Philippe Le Tiec pour aller chercher le titre de Champion de France des rallyes qui se refuse aux policiers du CMPN depuis le titre du policier Patrick Orioli en 1984.

En 1987, le policier Philippe Le Tiec et sa nouvelle machine vont faire forte impression au départ du Rallye de la Sarthe qui ouvre la saison.

Figure 15 : Philippe Le Tiec, Jean-Pierre Lebras, son instructeur, et la Barigo 560

La Barigo 560, née à Thouars (79) au cœur du Poitou, est une machine sportive imaginée par Patrick Barigault. Elle est dotée d’un cadre maison associé au brillant moteur monocylindre autrichien Rotax.

Malheureusement, avec cette machine, le policier Philippe Le Tiec n’atteindra pas ses objectifs dans le Championnat de France des Rallyes 1987.

Ses deux collègues reprendront le flambeau permettant au trio de monopoliser le podium final du Championnat de France des rallyes 1987.

Figure 16 : Rallye de Haute Saône et classement du Championnat 1987 (Lettre FFM du 08 septembre 1987)

Après une saison en demi-teinte au guidon de la Barigo 560 en 1987, le policier Philippe Le Tiec attaque la saison 1988 de la meilleure manière qui soit au guidon d’une nouvelle machine, la Honda XR à moteur RFVC 600 cm3.

Grâce au soutien de son partenaire OUTIROR de Saint Cyr sur Loire, Philippe Le Tiec va prendre le départ de la saison 1986 au guidon de cette nouvelle machine.

La Honda XR600R de Philippe Le Tiec est montée avec une roue avant en 18 pouces et un kit de freinage Brembo 300 mm ce qui devrait faciliter la route du policier vers le titre de Champion de France des rallyes 1986.

Figure 17 : Philippe Le Tiec et la Honda XR600R à moteur RFVC en 1988

Lors du premier Rallye moto de la Cinarca, manche d’ouverture du Championnat de France des Rallyes 1988, organisé les 27 et 28 février par le Moto Club Impérial et son président Jean-Jacques Poggioli, Philippe Le Tiec termine second. Le vainqueur, le pilote corse Pierre-Jean Padovani, se balade sur les routes de sa région au guidon de la Kawasaki 600 KLR.

Au Rallye de la Sarthe, seconde manche du Championnat de France des Rallyes 1988, Philippe Le Tiec prend à nouveau la seconde place derrière son coéquipier du CMPN, Gérald Crépin, qui a troqué sa puissante et lourde Kawasaki 750 GPZ pour la puissante et légère Husqvarna 510.

Au Rallye de l’Ain 1988, Philippe Le Tiec marque les points de la victoire au terme d’une nuit très difficile où 29 concurrents sur les 67 partants ont abandonné.

Au Rallye du Beaujolais, dominé par Yves Constantin qui pilote un trail Suzuki DR600, Philippe Le Tiec et sa Honda XR600R, abonné aux secondes places au cours de cette saison 1988, finit devant les 2 autres Philippe, Philippe Many sur Yamaha 250 TDR et Philippe Thoumelin avec la Honda XL600RH à moteur spécial.

Le 10 septembre 1988, Pierre-Jean Padovani revient de Corse pour remporter la manche de clôture du Championnat de France des Rallyes à Nice au guidon de l’Aprilia Touareg après avoir gagné la manche d’ouverture chez lui en Corse au mois de février à l’occasion du premier Rallye moto de la Cinarca.

Figure 18 : Philippe Le Tiec, Honda XR600R, Champion de France des rallyes 1988 (la Nouvelle République Vendôme)

Philippe Le Tiec n’a pas marqué de points à Nice mais il remporte toutefois le titre de Champion de France des Rallyes Routiers 1988 avec la Honda XR600R à moteur RFVC.

La police peut à nouveau fêter un Champion de France des rallyes issu de ses rangs.

En 1989, le CMPN a fait l’acquisition de modèles Honda XR600R pour son équipe de rallye routier. A côtés des modèles enduro Husqvarna équipés pour le rallye, ces nouvelles Honda XR doivent permettre aux policiers de se maintenir parmi les meilleurs dans les épreuves du Championnat de France des rallyes.

Figure 19 : Honda XR600RK modèle 1989 du CMPN préparé pour les rallyes

En 1989, le drômois Philippe Many au guidon d’une étonnante Yamaha 250 TDR fera étalage de toute sa fougue pour remporter le titre de Champion de France des Rallyes 1989. Il privera ainsi le policier Philippe Le Tiec au guidon de la Honda XR à moteur RFVC 600 cm3 du plaisir de devenir le premier double Champion de France des Rallyes.

Figure 20 : classement du Championnat de France des rallyes 1989 (Journal du CMPN 1990)

En 1990, l’équipe rallye du CMPN voit arriver les pilotes Serge Aubard et Bruno Viaud à côté des deux anciens, Philippe Le Tiec et Gérald Crépin.

Figure 21 : Kawasaki 650 Tengaï le choix du CMPN pour les rallyes en 1990 (Journal du CMPN 1990)

Les machines choisies pour l’équipe rallye du CMPN sont les lourdes Kawasaki 650 Tengaï.

Ce choix sera-t-il le bon pour contrer les agiles et légères Honda XR600R préparées pour la route ? Ces Honda sont notamment adoptées par des pilotes civils rapides comme le dauphinois Alain Amblard ou le cannois Yves Gras.

Pour la saison 1990, le policier Philippe Le Tiec restera lui aussi fidèle à la Honda XR600R à moteur RFVC.

Figure 22 : calendrier des épreuves du Championnat des rallyes 1990 (Journal du CMPN 1990)

Après avoir roulé au cours de la saison 1989 avec la Honda NX650 Dominator, le pilote cannois Yves Gras ne tardera pas à prendre la tête du Championnat de France des Rallyes 1990 avec sa nouvelle moto, une 600 Stey, autrement dit une machine Honda XR à moteur RFVC 600 cm3 homologuée par Stey.

Figure 23 : en 1990 le civil Yves Gras s’impose au policier Philippe Le Tiec (France Moto n°255 février 1991)

Yves Gras est seulement second à la Sarthe puis à l’Ain en avril 1990, derrière Philippe Many, Champion de France des Rallyes 1989, qui roule avec la 250 KR1, la petite bombe de Kawasaki.

Mais Yves Gras est premier au Beaujolais, second derrière le side-car de Jean-Michel Meuret à la Loire, premier au Vercors et seulement 3ème au Rallye Francilien organisé par le CMPN derrière les policiers Bruno Viaud et Philippe Le Tiec.

Figure 24 : classement provisoire du championnat de France des rallyes 1990 avant le Francilien (Journal du CMPN 1990)

Avec sa victoire à la finale au 1er Rallye Francilien, le policier Bruno Viaud, nouveau venu sur les rallyes du championnat de France, s’empare de la seconde place du Championnat de France des rallyes au détriment du pilote drômois Philippe Many.

Le parcours francilien n’a manifestement pas réussi à Philippe Many qui ne marque que 4 points contre vingt à Bruno Viaud. La chance a tourné.

Figure 25 : classement du Championnat de France des rallyes 1990 (France moto n°251 octobre 1990)

Yves Gras gagne le Rallye des Châtaignes en octobre 1990, et empoche son premier titre de Champion de France des Rallyes.

Figure 26 : Bruno Viaud Kawasaki 650 Tengaï du CMPN (saison 1990)

En 1991, le pilote cannois Yves Gras reprend la route avec une nouvelle Honda XR600R à moteur RFVC.

Figure 27 : calendrier provisoire du Championnat de France des rallyes 1991 (France moto n°253 décembre 1990)

Son début de saison est époustouflant : vainqueur à la Sarthe, vainqueur dans l’Ain, au Beaujolais, au Vercors et au Rallye des Baous à Nice.

Mais la belle pendule se dérègle au Rallye des Châtaignes où Yves se blesse.

Au Rallye Francilien 1991, dernière manche de la saison, Yves Gras ne pourra pas défendre ses chances. Mais la solidarité sudiste jouera à plein et la victoire de Fred Gencel, Yamaha 250 TDR, devant le policier Bruno Viaud, Kawasaki 650 Tengai, sauvera in extremis le second titre de Champion de France des Rallyes d’Yves Gras.

Figure 28 : classement du Championnat de France des rallyes 1991 (France moto n°263 nov/déc 1991)

Apparaissant dans l’équipe officielle du CMPN présentée en vue de la saison 1992 des Rallyes, le policier Philippe Le Tiec verra sa saison brutalement interrompue sur chute en reconnaissance lors du Rallye de l’Ain.

Figure 29 : l’équipe des rallyes du CMPN 1992 (Serge Aubard, Hervé Joseph et Bruno Viaud)

Ses collègues, Bruno Viaud, Serge Aubard et Hervé Joseph, le petit nouveau de l’équipe, auront la tache de relever le défi en vue de conquérir le titre de Champion de France des rallyes 1992 qui est monopolisé par les civils depuis le dernier titre acquis par Philippe Le Tiec en 1988 pour le Club Motocycliste de la Police Nationale.

Figure 30 : calendrier du Championnat de France des rallyes 1992 (Journal du CMPN 1992)

Bruno Viaud débute la saison 1992 par une seconde place à la Sarthe derrière Frédéric Avandetto qui pilote un modèle cross Honda 500 CR montée en « Supermotard Rallye Routier », intouchable sur le terrain sarthois.

La suite de la saison de Bruno Viaud ne sera pas une promenade de santé. Régulièrement accroché par les autres Honda XR600R de Hervé Joseph, premier au Beaujolais (69), et Alain Amblard, vainqueur aux Baous (06), Bruno Viaud parviendra à son objectif de s’emparer du titre de Champion de France des Rallyes 1992 notamment grâce à ses victoires au Vercors-Trièves (38), les 20 et 21 juin et aux Châtaignes (07), les 05 et 06 septembre.

Figure 31 : Beau podium au 3ème Rallye des Châtaignes en septembre 1992 (photo Le Dauphiné Libéré)

Une belle brochette de champions de rallyes, Philippe « Max » Many, Alain « Gaston » Amblard et Jean-Michel Meuret accompagne Bruno Viaud sur le podium du 3ème Rallye des Châtaignes à Lamastre (07) en septembre 1992.

Figure 32 : Bruno Viaud, Honda XR600R, vainqueur du Championnat de France des rallyes 1992 (Journal du CMPN 1992)

La victoire de Bruno Viaud lors de la finale chez lui au 2ème Rallye Francilien, les 26 et 27 septembre 1992, lui permet de conclure en beauté la saison 1992 et de ramener le titre de Champion de France des Rallyes Routiers au CMPN.

Figure 33 : classement du Championnat de France des rallyes 1992 (France moto n°273 nov 1992)

Pour la saison 1993, retour en arrière pour l’équipe du CMPN. La Honda NX650 Dominator remplace les motos d’enduro adaptées pour la route, Husqvarna 510 et Honda XR600R, que les pilotes du club utilisaient au cours des années passées.

Figure 34 : Les Honda NX650 Dominator du CMPN avant le départ de nuit au Trièves en juin 1993 (Viaud n°3, Aubard n°14, Joseph n°6) (photo Jean-Charles Vérilhac)

Equipée d’un amortisseur Ohlins, la machine aura besoin de toute la science du pilotage et/ou de toute la fougue des jeunes du CMPN pour s’imposer dans les épreuves du Championnat de France des Rallyes.

Pour Bruno Viaud, les débuts sont timides avec une troisième place à la Sarthe derrière le champion des rallyes de 1989, le drômois Philippe Many qui pilote désormais une Yamaha 600TT, concurrente directe de la Honda XR600R. Le side-car de l’équipage Meuret-Simonin finit second.

En Corse (20), où Bruno Viaud termine à la 6ème place, le side-car de Jean-Michel Meuret et Eric Simonin gagne le Rallye Impérial (20) et prend de l’avance au classement provisoire du Championnat de France des Rallyes 1993.

Le trio de tête du classement provisoire du Championnat de France des Rallyes figure dans l’ordre sur le podium du Rallye de l’Ain comme sur celui du Beaujolais : Meuret, Many et Viaud.

Bénéficiant de la casse moteur de la 600 TT de Philippe « Max » Many au cours de la nuit et de la pénalité prise par l’équipage Meuret Simonin, Bruno Viaud remporte l’édition 1993 du Rallye du Trièves (38) au guidon de la Honda NX650 Dominator après l’avoir déjà remporté en 1992 au guidon de la Honda XR600R.

Philippe Many gagne près de chez lui en Ardèche, Bruno Viaud fait de même dans son jardin au Rallye Francilien et Philippe Many récidive lors de la manche finale organisée par l’équipe des drômois au départ de Bourg de Péage (26).

Figure 35 : classement du Championnat de France des Rallyes 1993 (France moto n°285 décembre 1993)

Le classement scratch du Championnat de France des Rallyes 1993 se jouera à un rien.

Avec sa moto de course, le drômois Philippe Many prendra le titre de Champion de France des Rallyes 1993 devant le policier Bruno Viaud auteur d’une magnifique saison.

Figure 36 : Bruno Viaud Champion de France des Rallyes 1992 (France moto n°276 février 1993)

Mais comme la moto ça ne s’oublie pas, nous retrouvons le policier Philippe Le Tiec en tête de la catégorie Classiques du Championnat de France des rallyes lors du Rallye du Beaujolais 2003.

Belle santé le motard de la police.

Figure 37 : Philippe Le Tiec, Honda 750 four, victorieux en catégorie Classiques du Championnat de France des rallyes lors du Beaujolais 2003

Les deux pilotes du Club Motocycliste de la Police Nationale, Philippe Le Tiec et Bruno Viaud ont marqué de leur empreinte des années de l’histoire du Championnat de France des Rallyes Routiers.

Philippe Le Tiec termine second du classement final du Championnat de France des rallyes en 1986 avec la Kawasaki 750 ZX. Il sera troisième avec la Barigo 560 en 1987. Il remporte le titre scratch en 1988 et finit à nouveau second en 1989 avec la Honda XR600R.

De sacrées machines pour les rallyes, ces Honda à moteur RFVC, si l’on se réfère à leur brillant palmarès.

Seulement huitième du classement général du Championnat de France des rallyes en 1990, Philippe Le Tiec sera quatrième avec la Pemda 600 (Honda XR600R homologuée par Pemda) dans le Championnat 1991.

Très belle carrière dans le Championnat de France des rallyes, pour le pilote tourangeau Philippe Le Tiec.

Avec de lointains souvenirs de la régularité motocycliste pratiquée dans ses jeunes années, le policier parisien Bruno Viaud débute les rallyes routiers dans l’équipe du CMPN en 1990.

Au cours de ses quatre années dans l’équipe de la police (1990-1993), Bruno Viaud alignera une impressionnante série de victoires ou de places d’honneur dans les épreuves du Championnat de France des rallyes.

Au classement général du Championnat, Bruno Viaud est second en 1990 et 1991, derrières Yves Gras et la Honda XR600R. Il remporte le titre de Champion de France des rallyes en 1992 avec la Honda XR600R du CMPN.

Revenu à une machine moins sportive en 1993, la Honda NX650 Dominator, Bruno Viaud parvient à la hisser à la seconde place du classement général du Championnat de France des rallyes derrière la sportive Yamaha 600 TT du pilote drômois Philippe Many, double Champion de France des Rallyes, comme avant lui, le pilote cannois Yves Gras.

Figure 38 : Policiers champions de rallye (Philippe Le Tiec, Bruno Viaud, Hervé Joseph, Gérald Crépin et Serge Aubard)

A notre connaissance, les deux policiers Philippe Le Tiec et Bruno Viaud roulent toujours à moto.

A bientôt

Papytoum

PS : les extraits de France Moto et les lettres de la FFM que nous utilisons proviennent en majorité de la collection de Jean-Pol : http://www.legrenierdejeanpol.com/

1989-2000 : épisode 10 le gros moteur Honda RFVC 100*82 suite


papytoum

Bonjour à tous,

Le modèle Honda NX650 Dominator type RD02 équipé du moteur Honda RFVC de 644 cm3 (100*82) est commercialisé en 1988.

Figure 1 : décoration des Honda NX650 Dominator type RD02 modèles J et K de 1988 et 1989 (couleurs R 134, NH 1 et YR 158) (publicité Honda Moto Journal n°837 du 17 mars 1988)

Dans cette ultime version du moteur Honda RFVC, le 644 cm3 (100*82) équipera divers autres modèles Honda jusqu’aux années 2019-2020.

Pas mal l’ancêtre.

Figure 2 : Edi Orioli, Beppe Gualini et Franco Picco à Dakar en janvier 1987 (Moto Sprint n°5 28 janvier/03 février 1987)

Fortement influencé par son brillant résultat sur le Dakar 1987 (Orioli second avec la Honda XL600, Gualini 20ème sur 24 classés), Beppe Gualini emmène la Honda NX650 Dominator sur le Camel marathon en 1989, un périple impossible à travers le Pérou.

Figure 3 : Beppe Gualini emmène les Honda NX650 Dominator au Pérou (http://www.parisdakar.it/en/camel-marathon-bike-intervista-a-beppe-gualini/)

Au Pérou, Beppe Gualini découvrira des paysages magnifiques où il faudra parfois faire nager la Dominator et aussi la transporter.

Figure 4 : Honda NX650 Dominator type RD02 lors du Camel Marathon 1989 (http://www.parisdakar.it/en/camel-marathon-bike-intervista-a-beppe-gualini/)

Une machine à tout faire cette Honda NX650 Dominator. Elle participera même au Rallye Paris-Dakar.

De 1988 à 1991, les modèles de Honda NX650 Dominator conservent la ligne générale du premier modèle.

Au plan technique, la disparition du kick starter en 1990 et la modification des rapports de seconde et cinquième ainsi que du rapport de transmission secondaire en 1991 sont les seuls changements notables du modèle Honda NX650 Dominator.

La nouvelle décoration plus sobre au niveau du logo du modèle Honda NX650 Dominator de 1990 sera reprise en 1991.

Figure 5 : Honda NX650 Dominator type RD02 modèle L (couleur PB 182) (Moto Revue n°2936 du 22 mars 1990)

Au cours des années, la Dominator, homogène et excitante, continue de dominer ses concurrentes (Moto Revue n°2838 du 10 mars 1988 et n°2936 du 22 mars 1990).

Figure 6 : Honda NX650 Dominator type RD02 modèle L (couleur G 120) (Moto Verte n°193 mai 1990)

La Dominator génère un plaisir et un agrément de conduite hors-pair. De la finition aux performances en passant par le caractère, seuls les coloris fun peuvent être discutés (Moto Verte n°193 de mai 1990).

La reine, légère et puissante, est une redoutable arme pour « le baston ». Mais sa sportivité est aussi ce qui la pénalise face à ses concurrentes qui ne cesse de progresser notamment au niveau du confort (Moto Journal n°837 du 17 mars 1988 et n°983 du 28 mars 1991).

Figure 7 : Honda NX650 Dominator type RD02 modèle M (couleur R 134) (Moto Revue n°2989 du 25 avril 1991)

Mais la Dominator reste une moto fabuleuse sur les petites routes sinueuses (Moto Revue n°2989 du 25 avril 1991).

En 1992, pour sa cinquième année de carrière, le premier gros changement esthétique de la Honda NX650 Dominator type RD02 se produit.

Le nouveau modèle présente un ensemble carénage tête de fourche/réservoir avec, clignotants et bouchon de réservoir intégrés.

Figure 8 : Honda NX650 Dominator type RD02 modèle N (couleur R 134 B) (Motosprint n°10 mars 1992)

La décoration du modèle Honda NX650 Dominator de 1992 essayé par les journalistes italiens de Motosprint en mars 1992, s’inspire du logo du premier modèle. La position de conduite sur le nouveau modèle, moins sur l’avant, leur semble plus naturelle et devrait plaire « aux touristes ». La Dominator reste facile même quand vous la poussez à la limite (Motosprint n°10 mars 1992).

Le réservoir du modèle Honda NX650 Dominator de 1992 gagne deux litres pour accroitre son autonomie. La partie arrière et les caches latéraux adoptent une nouvelle forme. Le porte paquet intègre des poignées de maintien pour le passager.

Figure 9 : Honda NX650 Dominator type RD02 modèle N de 1992 (couleur NH 196 H)

C’est avec le modèle Honda NX650 Dominator de 1992 que nos amis du Club Motocycliste de la Police Nationale (Bruno Viaud, Serge Aubard et Hervé Joseph) viendront ferrailler sur les routes du Trièves (38) pour une des manches du Championnat de France des Rallyes Routiers en juin 1993. Bruno Viaud en sortira grand vainqueur.

Figure 10 : Les Honda NX650 Dominator de l’équipe du CMPN au rallye du Trièves en juin 1993 (photo Jean-Charles Verilhac)

De 1992 à 1994, les coloris de la Honda NX650 Dominator changent mais le modèle reste le même au plan mécanique. Il a gagné un contacteur de béquille avec témoin au tableau de bord par rapport aux modèles antérieurs de 1988 à 1991.

Figure 11 : Honda NX650 Dominator type RD02 modèle R de 1994 (couleur R 201 E) (Moto Revue n°3184 du 11 mai 1995)

Face à la concurrence des nouveaux trails sportifs, la Dominator commence à accuser son âge (Moto Revue n°3184 du 11 mai 1995).

En 1995, le modèle Honda NX650 Dominator ne connaît pas de gros changement esthétique en dehors du logement de l’antivol en U sous le porte-paquet et des nouveaux silencieux plus gros qui distingueront les modèles italiens.

En raison de sa fabrication au moins partielle en Italie, le modèle Honda NX650 Dominator de 1995 change de type qui devient RD08.

En 1996, la fabrication italienne complète s’accompagne d’un changement esthétique prononcé avec l’apparition du modèle Honda NX650 Dominator type RD08A.

Figure 12 : Honda NX650 Dominator type RD08A modèle T de 1996 (couleur RB 201 B) (publicité Honda)

Le carénage tête de fourche, les flancs et la partie arrière ont été repensés. Les clignotants ne sont plus intégrés dans les flancs de carénage mais montés sur tige laissant la place à des écopes pour réduire les turbulences derrière le saute-vent.

A partir de ce modèle, les protège-disque de frein et de fourreaux disparaissent. Certains voient dans ce changement un progrès esthétique.

Figure 13 : Honda NX650 Dominator type RD08A modèle V de 1997 (couleur Y 140 N) (Moto Revue n°3269 février 1997)

Le dernier modèle de Honda NX650 Dominator est vraiment à la peine face à la nouvelle vague des trails mono. Désormais, on parle de trail routier. C’est encore l’attaque qui sauve la Honda NX650 Dominator (Moto Revue n°3269 du 20 février 1997).

Figure 14 : Honda NX650 Dominator type RD08A modèle W de 1998 (couleur RP 140 A)

Après une ultime fantaisie avec le jaune et le violet du modèle W de 1998, retour à la couleur entièrement rouge, ou entièrement noir, pour les modèles qui marqueront la fin de carrière du modèle Honda NX650 Dominator type RD08A.

Figure 15 : décoration des Honda NX650 Dominator type RD08A en fin de carrière (couleur R 201 B)

Pour l’évolution des modèles Honda NX650 type RD02, RD08 et RD08A, nous vous invitons à la lecture de la Revue Moto Technique n°71 qui présente de façon très complète les différents modèles qui se sont succédés jusqu’en 1998.

Figure 16 : Revue Moto Technique n°71 consacrée aux modèles Honda NX650 successifs de 1988 à 1998 (type RD02, RD08 et RD08/A)

En couverture de la Revue Moto Technique n°71 figure le modèle Honda NX650 Dominator dans sa version initiale de couleur rouge.

La plus belle bien sûr.

A bientôt pour l’épisode 11

Papytoum

1985 : épisode 5 le moteur Honda RFVC 97*80


papytoum

Bonjour à tous,

au début des années 1980, tous les regards sont tournés vers Dakar. Pas tous en fait, car ce n’est pas encore le cas aux USA, où il n’y en a que pour les courses de désert.

Honda XL600R et dérivés sont pour les européens, amateurs de Dakar, quand les Honda XR sont pensées pour les fans de « desert race » américains.

Figure 1 : Chuck Miller et Bruce Ogilvie lors de la Score Baja 1000 en novembre 1985 (Jim Ober tracksidephoto)

En novembre 1985, lors de la Score Baja 1000, les deux futurs managers chez American Honda, Chuck Miller et Bruce Ogilvie, sont engagés avec un modèle Honda XR600RG type PE04 (modèle 1986).

En novembre l’année suivante, toujours associés, les deux pilotes américains reviendront à Ensenada (Mexique) pour gagner la Score Baja 1000 avec la Honda XR600R à moteur RFVC, première des deux victoires consécutives de ce modèle à la Baja 1000.

Figure 2 : classements de la Score Baja 1000 en novembre 1986 (extrait de 1000 Miles to Glory by Marty Fiolka 2005)

La Honda XR600RF type PE04 de 1985 est en apparence une simple évolution du modèle XR500R type PE03 apparu fin 1982.

Figure 3 : Honda XR600RF type PE04 (Moto Crampons n°8 octobre 1985)

Par rapport au moteur Honda RFVC du XR500R (92*75), la cylindrée est passée de 498 à 591 cm3 pour le XR600R (97*80). Le gain du XR600R est faible en puissance (+1,8 cv), plus important pour le couple (de 4,7 kg/m à 5 500 tr/mn à 5,3 kg/m au même régime). Le double carburateur de 28 mm est conservé.

Dans son essai pour Moto Crampons en octobre 1985, Stéphane Le Gouic compare la version européenne de la Honda XR600RF type PE04 (phare de Honda XL600R et gros feu arrière avec support de plaque d’immatriculation) à la Honda XL600RF type PD03 commercialisée en France la même année.

Dès les premiers tours de roue, les constatations sont sans appel : la Honda XR600R dépose proprement la Honda XL600R aussi bien en accélération qu’en reprises ou en vitesse de pointe, dixit Moto Crampons.

A signaler que les deux modèles essayés par Moto Crampons ont été équipés des mêmes pneus trail et de la même démultiplication (pignon de sortie de boite et couronne de Honda XL600R).

Figure 4 : fiche technique de Honda XR600R (Moto Crampons n°8 octobre 1985)

J’ai personnellement utilisé un des moteurs Honda RFVC de 591 cm3 de Honda France provenant du Rallye de l’Atlas 1985 lors de la saison du Championnat de France des Rallyes Routiers en 1986.

Je confirme les sensations ressenties par le journaliste de Moto Crampons à l’usage de ce fameux moteur RFVC de course. Plus de pêche en bas et l’impression d’une montée régulière et plus forte jusque haut dans les tours par rapport au moteur RFVC 589 cm3 (100*75) du modèle Honda XL600RD type PD03 que j’utilisais au cours des saisons 1984 et 1985 du Championnat de France des Rallyes Routiers.

La revue américaine Dirt Bike Magazine brosse une histoire rapide des modèles Honda XR : https://dirtbikemagazine.com/honda-xr600r-bring-it-back/

Figure 5 : Jim Holley au guidon de la Honda XR600RF (dirtbikemagazine.com/honda-xr600r-bring-it-back/)

Nous y retrouvons le modèle Honda XR600RF de 1985, chevauché par le pilote de motocross US Jim Holley en démonstration, de même que le modèle Honda XR600RM de 1991 avec lequel le policier Bruno Viaud fut Champion de France des Rallyes Routiers en 1992.

Figure 6 : Honda XR600RM type PE04 modèle 1991 (dirtbikemagazine)

Dans l’essai de Moto Crampons en octobre 1985, les commentaires de l’essayeur nous en disent plus sur la qualité de la tenue de route du modèle Honda XR600R « enduro » comparativement au modèle « trail » Honda XL600R.

Sa partie cycle est saine et rigide. La Honda XR excelle dans les enchainements rapides, elle s’inscrit bien en courbe et son faible poids est un atout important. A haute vitesse, elle ne bouge pratiquement pas, elle ne louvoie pas, là où son homologue XL600R, plus routière de vocation, se tortille. La Honda XL600R est un vrai saucisson comparativement à la XR nous indique le journaliste (essai Moto Crampons n°8 octobre 1985).

Suite à plusieurs saisons de rallyes routiers effectuées au guidon de différents modèles de Honda XL600R type PD03, mes impressions personnelles rejoignent celles du journaliste de Moto Crampons.

Outre les qualités de son moteur Honda RFVC 591 cm3, nous comprenons mieux le choix des futurs vainqueurs du Championnat de France des Rallyes Routiers des années 1990, Yves Gras, Bruno Viaud et Vincent Loustalot pour le modèle Honda XR600R type PE04 à moteur RFVC.

Mais nous en reparlerons prochainement.

A bientôt, pour l’épisode 6 de la saga RFVC.

Papytoum

1977-1979 : les circuits de régularité moto de la ligue du Poitou suite


papytoum

Bonjour à tous,

En 1977, le Motor’s-club angoumoisin (16) s’est vu confié l’organisation du 7ème circuit de régularité de la ligue du Poitou. Les contrôles techniques se font le samedi 08 octobre 1977 sur l’esplanade de Bourgines à Angoulême (16).

Figure 1 : avant le départ du 7ème circuit de régularité du Poitou (France Moto n°110 du 15 novembre 1977)

L’équipe nationale des CRS forte de 6 éléments sera présente ainsi que 3 hommes des CRS régionales (Charente Libre samedi 08 octobre 1977).

Parmi les engagés régionaux, la presse met en avant le pilote William Roques de Surgères (17) qui a obtenu un résultat plus qu’honorable au Tour de France et le niortais Yves Forest concurrent malheureux du rallye cote d’Ivoire cote d’Azur (CO, jeudi 06 octobre 1977).

Deux concurrents surgériens sont également cités, Jacky Tirbois, vainqueur de la précédente édition chez les civils et le néophyte Bruno Viaud. Un garçon dont nous aurons l’occasion de reparler.

Figure 2 : Jean Trigaud au départ du 7ème circuit de régularité du Poitou (Charente libre, lundi 10 octobre 1977)

Le jeune motard de 24 ans, originaire de Villefagnan (16), Jean Trigaud du club de Champagne Mouton (16) est le seul engagé charentais (Charente Libre, lundi 10 octobre 1977).

Les concurrents partent dès 13 heures d’Angoulême (16) pour une première étape de 498 km qui les fera passer par Thouars (79).

Une course de côte aux Fontenelles près de Saint Maixent (79) est à disputer lors de la première étape.

Après quelques heures de neutralisation, la seconde étape Angoulême (16) Surgères (17) Angoulême (16) part le dimanche dès 4 heures du matin. Une épreuve de vitesse sur le circuit du Parveau à Cognac (16) est au menu des concurrents lors de la seconde étape de 332 km.

Le tracé de 830 km chemine à travers la Charente (16), la Charente maritime (17), les Deux Sèvres (79) et la Vienne (86). Il comprend 94 contrôles horaires. C’est sans doute beaucoup de travail d’organisation pour 31 engagés au départ de la première étape et 23 rescapés pour la seconde.

Figure 3 : les gros cubes au contrôle de Thouars (79) lors du 7ème circuit de régularité du Poitou (CO, lundi 10 octobre 1977)

La première étape disputée presque constamment sous la pluie fut la plus sélective. Gilles Planchon abandonnera suite à une erreur de parcours ainsi que René Serniguet, leader du provisoire, sur crevaison. Le circuit de vitesse du Parveau dût être annulé, la boue et la pluie rendant le circuit impraticable.

Figure 4 : classements du 7ème circuit de régularité du Poitou (LNR, Lundi 10 octobre 1977)

Au classement scratch, le mauzéen de l’AM Surgères (17) William Roques l’emporte. Il a donc fallu attendre la 7ème édition du circuit de régularité du Poitou pour qu’un civil parvienne enfin à précéder les militaires au classement général. William Roques précède un autre brillant pilote, le policier Jean Hulin.

Après l’abandon de René Serniguet, récent vainqueur de la catégorie 500 cc du Tour de France, Jean Hulin emporte par la même occasion le titre national de régularité de la saison 1977 chez les militaires.

Après son excellent résultat dans le Tour de France en mai, le Courrier de l’Ouest du jeudi 13 octobre 1977 salue le sérieux du pilote William Roques de l’Amicale Motocycliste de Surgères, victorieux notamment à la course de côte des Fontenelles (79), et note les qualités du jeune pilote Bruno Viaud qui termine dixième de l’épreuve et cinquième civil.

La 8ème édition du circuit national de régularité de la ligue du Poitou, conjointement organisé par le MC Thouarsais (79) et la ligue du Poitou à la Rochelle (17), est programmée les 07 et 08 octobre 1978.

Figure 5 : annonce du 8ème circuit de régularité du Poitou des 07 et 08 octobre 1978 (France Moto n°117 du 15 septembre 1978)

Contrairement aux éditions précédentes, les concurrents boucleront l’étape Thouars-Thouars (79) en passant par Poitiers (86), Sauzé-Vaussais (79), Surgères (17), Niort (79), Soudan (79) et Airvault (79) d’une seule traite soit 650 km au lieu de 850 km en 2 étapes (LNR jeudi 05 octobre 1978).

Les concurrents des circuits de régularité avaient la santé à l’époque. Aujourd’hui, les organisateurs auraient prévu au moins deux étapes avec plusieurs boucles différentes.

Figure 6 : lors de la 8ème édition du circuit de régularité du Poitou les gendarmes effectuent leurs reconnaissances quotidiennes (CO, jeudi 05 octobre 1978)

En préparation du 8ème circuit de régularité du Poitou, l’équipe compétition motocycliste de la gendarmerie nationale, 5 Kawasaki 900 et 3 Norton commando 850, parcourt chaque matin les routes de la région au départ de Chef Boutonne (79) (LNR, jeudi 05 octobre 1978).

Ils seront 62 concurrents, dont une féminine, au départ du 8ème circuit de régularité du Poitou avec pas moins de 9 représentants du club de Surgères (17) auquel appartient William Roques le dernier vainqueur (CO, samedi 07 et dimanche 08 octobre 1978).

Figure 7 : les engagés du 8ème circuit de régularité du Poitou (LNR, samedi 07 et dimanche 08 octobre 1978)

Parmi les concurrents, à signaler, chez les policiers, la présence de Guy Labelle, en tête du championnat de France militaire, et Pierre Bertrand, 6ème du Tour de France, chez les gendarmes. Chez les civils, William Roques, est venu défendre son trophée. Sa performance au Bol d’Argent en compagnie de Bruno Viaud, présent également au départ, l’autorise à être optimiste (LNR, samedi 07 et dimanche 08 octobre 1978).

Selon la Nouvelle République du centre ouest, l’accroissement du nombre des engagés par rapport à l’an dernier (31 participants en 1977) est dû, en grande partie, à l’organisation récente dans les départements de circuits de régularité qui ont pu révéler des talents sur cette nouvelle formule (LNR, jeudi 05 octobre 1978).

Le journal fait sans doute référence notamment à la tenue du premier tour des Deux Sèvres au départ de Niort (79) le samedi 25 février 1978 dont nous relatons le déroulement dans un autre article rédigé pour le blog motomag RFVC 1984-2014.

Figure 8 : horaires de passage du 8ème circuit de régularité du Poitou (LNR, samedi 07 et dimanche 08 octobre 1978)

Outre les 42 contrôles de passage (CP) et 26 contrôles horaires (CH) du circuit de 650 km, les concurrents doivent disputer une base chronométrée tenue secrète, une course de côte à Saint Maixent (79) au lieu-dit les Fontenelles de Sainte Néomaye et un parcours de vitesse à moyenne non impartie à Voutron (17).

Les premiers départs du 8ème circuit de régularité de la ligue du Poitou ont lieu vers 2h30 du matin de la place Lavault à Thouars (79). Le parcours chemine à travers des communes de la Vienne (86), des Deux-Sèvres (79) et des Charentes, Charente (16) et Charente maritime (17).

Figure 9 : au contrôle de Niort les spectateurs admirent la Kawasaki 900 de l’écurie Viaud-Kawasaki du jeune pilote Bruno Viaud (LNR, mardi 10 octobre 1978)

Sur le circuit, les temps impartis sont calculés pour une moyenne horaire est de 52 km/h pour les motocycles de la classe A (cylindrées de 125 à 250 cc) et de 60 km/h pour les motocycles de la classe B (cylindrées de 250 à 1000 cc).

Figure 10 : classements du 8ème circuit de régularité du Poitou (LNR, lundi 09 octobre 1978)

Sur les cinquante-quatre pilotes effectivement au départ, 41 seront classés, 37 en catégorie B et 4 en catégorie A (LNR, lundi 09 octobre 1978).

Figure 11 : Bernard Viaud le patron de l’écurie Viaud-Kawasaki (France moto 118 du 15 octobre 1978)

Pierre Bertrand de la garde républicaine (gendarmerie) et Gilles Campestrini du club motocycliste de la police nationale (police) n’ont pu être départagés pour la victoire au classement général comme au classement militaire du 8ème circuit de régularité du Poitou.

Le bordelais Patrick Kempf l’emporte chez les civils. A noter, l’excellente place de Charles Belet (Rochefort) premier de la catégorie A des petites cylindrées et troisième du classement général (CO, lundi 09 octobre 1978).

Le mauzéen William Roques de l’écurie Viaud-Kawasaki a dû abandonner. Le circuit électrique de sa Kawasaki accusant une défaillance irrémédiable au petit matin à Sauzé-Vaussais (79) (LNR, lundi 09 octobre 1978). Ses collègues de l’écurie, Bruno Viaud et Yves Forest, terminent l’épreuve à des places honorables.

Figure 12 : Yves Forest du Team Viaud-Kawasaki au départ du 8ème Circuit du Poitou (CO, lundi 09 octobre 1978)

En 1979, retour en Charente maritime puisque c’est la ville de Surgères (17) qui sera la tour de contrôle du 9ème circuit de régularité du Poitou (Sud-Ouest, jeudi 11 octobre 1979).

Le parcours compte 719 km en 2 étapes qui traverseront les trois départements de Charente Maritime (17), Charente (16) et Deux Sèvres (79).

Au départ du parc des expositions de Surgères (17) à 20 h 30, la première étape de 189 km se déroule entièrement de nuit. Après neutralisation, la seconde étape à partir de 4 h 30, comprend un parcours de 529 km qui passe par Niort (79).

Le 9ème circuit de régularité du Poitou comprend 3 épreuves spéciales : un parcours accéléré à moyenne non impartie entre les écluses (17) et Hiers (17) dans le marais de Brouage (17), la course de côte des Fontenelles près de Charchenay (79) et une base chrono tenue secrète.

Sans doute découragés par le mauvais temps qui régnait vendredi et samedi sur le département, 35 concurrents seulement sont passés au contrôle à Surgères (17), le samedi 13 octobre, et 28 seront classés le dimanche 14 octobre 1979 (Sud-Ouest, lundi 15 octobre 1979).

Et pourtant le déroulement de l’épreuve a été favorisé par un très beau temps, seuls 7 concurrents ont dû abandonner (CO, lundi 15 octobre 1979).

Figure 13 : classement général du 9ème circuit de régularité du Poitou (Sud-Ouest,15 octobre 1979)

Alain Villeneau de l’AM Surgères (17) remporte le classement général du 9ème circuit de régularité du Poitou devant nombre des meilleurs pilotes civils et militaires du moment. Ce sera une des nombreuses victoires d’Alain Villeneau dans les épreuves de régularité au cours des saisons de régularité 1979-1983.

A signaler qu’à la même date que le journal Sud Ouest, le Courrier de l’Ouest annonce Bruno Viaud à la 13ème place du classement général du 9ème circuit de régularité du Poitou et non pas Belingard.

Mais à qui peut-on se fier ?

A bientôt pour la suite mais aussi la fin des aventures de la régularité dans le Poitou.

Papytoum

PS : les extraits des France Moto que nous utilisons proviennent en majorité de la collection de Jean-Pol : http://www.legrenierdejeanpol.com/

1992 : Bruno Viaud et le moteur Honda RFVC Champions de France des Rallyes


papytoum

Bonjour à tous,

En 1992, le policier Bruno Viaud laisse la lourde Kawasaki 650 Tengai que lui confiait jusqu’alors l’équipe du Club Motocycliste de la Police Nationale pour une Honda XR600 à moteur RFVC, machine enfin susceptible de gagner le titre de Champion de France des Rallyes que Bruno mérite amplement.

Figure 1 : le policier Bruno Viaud pilote une Kawasaki 650 Tengaï au Rallye de l’Ardèche 1990 (moto verte n°221 janvier 1991)

Avec cette machine, Bruno Viaud roule sur les traces des deux Champions de France des Rallyes, Philippe Letiec en 1988 et Yves Gras en 1990 et 1991, qu’il envisage de rejoindre dans les tablettes du Championnat de France des Rallyes.

Figure 2 : Bruno Viaud et son collègue du CMPN Hervé Joseph pilotent des Honda XR600 RFVC équipé d’un kit Honda HRC lors de la saison 1992

Comme le champion de France Yves Gras lors des 2 saisons précédentes, la Honda XR600 que conduit Bruno est une évolution de la version enduro du XR600 commercialisée par Honda. Les modifications les plus visibles concernent les roues et le freinage. Les deux jantes en 17 pouces plus larges que l’origine permettent de monter des pneus routiers. Le gros disque de frein avant et la pince adaptée améliorent grandement le freinage. Mais ce n’est pas tout, car le CMPN met à la disposition de ses pilotes des versions du XR600 équipé d’un kit moteur HRC. En l’absence d’informations précises, les améliorations envisageables concernent l’arbre à cames, les soupapes, le cylindre et le carburateur…..

Bruno Viaud débute la saison 1992 par une seconde place à la Sarthe derrière Frédéric Avandetto qui pilote une Honda 500 CR montée en « Supermotard Rallye Routier », intouchable sur le terrain sarthois.

Figure 3 : Alain Amblard avec la Honda XR600 préparée par François « le fef » Bourdiaux

La suite de la saison de Bruno Viaud ne sera pas une promenade de santé. Régulièrement accroché par les deux autres Honda XR finement préparées de Hervé Joseph, premier au Beaujolais (69), et d’Alain Amblard, vainqueur aux Baous (06), Bruno Viaud parviendra à son objectif de s’emparer du titre de Champion de France des Rallyes 1992 grâce à ses victoires au Vercors-Trièves (38), les 20 et 21 juin, aux Châtaignes (07), les 05 et 06 septembre et lors de la finale chez lui au Francilien (77), les 26 et 27 septembre 1992.

Figure 4 : le policier Bruno Viaud fait la une du France Moto 276 en février 1993

En 1993, le policier Bruno Viaud revient aux affaires avec une Honda NX650 Dominator plus en conformité avec le code de la route en vigueur au sein du Club Motocycliste de la Police Nationale. La moto Honda XR600 de 1992 n’est pas homologuée directement par Honda France.

Figure 5: Les Honda NX650 Dominator du CMPN avant le départ de nuit au Trièves 1993 (Viaud n°3, Aubard n°14, Joseph n°6) et la TDM de Lacoste n°7 (photo Jean-Charles Vérilhac)

La Honda NX650 Dominator est une machine plus lourde et moins performante que le modèle Honda XR600 que Bruno Viaud utilisait la saison précédente. La Honda NX650 Dominator utilisée par l’équipe du CMPN possède une roue de 21 pouces à l’avant montée avec des pneumatiques Dunlop Trailmax. L’amortisseur Ohlins semble la seule entorse à l’équipement d’origine de la moto.

Par rapport aux petits copains du Championnat de France des Rallyes, c’est vraiment la punition pour les pilotes du CMPN. Malgré ce handicap, Bruno Viaud réussira une saison en tout point remarquable au guidon de cette nouvelle machine, témoignage de son grand talent au guidon d’une moto sur la route.

Figure 6 : le policier Bruno Viaud au départ du Rallye de la Sarthe 1993 (France Moto mai 1993)

Les débuts sont timides avec une troisième place à la Sarthe derrière le champion 1989, Philippe Many qui pilote désormais une Yamaha 600TT, concurrente directe de la Honda XR600. Le side-car de l’équipage Meuret-Simonin finit second. Le résultat est pire en Corse où Bruno Viaud se contente de la 6ème place.

En Corse, le side-car de Jean-Michel Meuret et Eric Simonin gagne le Rallye Impérial et prend de l’avance au classement provisoire du Championnat de France des Rallyes 1993.

Figure 7 : L’équipage Meuret-Simonin vainqueurs du Rallye Impérial en mars 1993 (France Moto avril 1993)

Le trio de tête du classement provisoire du Championnat de France des Rallyes figure dans l’ordre sur le podium du Rallye de l’Ain comme sur celui du Beaujolais : Meuret, Many et Viaud.

Bénéficiant de la casse moteur de la 600 TT de Philippe « Max » Many au cours de la nuit et de la pénalité prise par l’équipage Meuret Simonin, Bruno Viaud remporte l’édition 1993 du Rallye du Trièves au guidon de la Honda NX650 Dominator après l’avoir déjà remporté en 1992 au guidon de la Honda XR600.

Philippe Many gagne près de chez lui en Ardèche, Bruno Viaud fait de même dans son jardin au Rallye Francilien et Philippe Many récidive lors de la manche finale organisée par l’équipe des drômois au départ de Bourg de Péage (26).

Figure 8 : Philippe « Max » Many Champion de France des Rallyes en 1993

Le classement scratch du Championnat de France des Rallyes 1993 se jouera à un rien. Avec sa moto de course, le drômois Philippe Many prendra le titre de Champion de France des Rallyes 1993 devant le policier Bruno Viaud auteur d’une magnifique saison. Bruno Viaud est le seul du trio à marquer des points à chacune des manches mais le classement final l’oblige à décompter une manche.

Quant à l’équipage Meuret-Simonin, après une saison phénoménale de brio, avec ses victoires en Corse, à l’Ain et au Beaujolais, il est passé bien près de créer la plus énorme des surprises dans un Championnat de France des Rallyes moto et side-car.

En 1993, au guidon de la Honda NX650 Dominator à moteur RFVC, le policier Bruno Viaud ne parviendra pas à maintenir une moto Honda à moteur RFVC en tête du classement du Championnat de France des Rallyes routiers. Mais ce ne sera que partie remise.

En 1994, place à la nouvelle génération. C’est avec une moto Stey (Honda) XR600R à moteur RFVC que le jeune Vincent Loustalot remportera son premier titre de Champion de France des Rallyes.

Le brillant pilote drômois reste à ce jour le plus jeune vainqueur d’un championnat de France des rallyes routiers au guidon d’une moto à moteur RFVC. Nous aurons l’occasion d’en reparler.

Le talentueux policier Hervé Joseph amènera la lourde Honda NX650 Dominator à moteur RFVC à la seconde marche du podium final du championnat 1994.

Figure 9 : Hervé Joseph un des « jeunes loups » du CMPN au guidon de la Honda NX650 Dominator (Moto Magazine n°109 juillet août 1994)

Le policier Hervé Joseph continuera, avec ses collègues du CMPN, a piloté brillamment la Honda NX650 Dominator à moteur RFVC dans les épreuves du Championnat de France des Rallyes au cours des saisons suivantes. Il remporte notamment le Rallye du Trièves en 1994 et 1995, finissant encore second du classement du Championnat de France des Rallyes en 1997.

Avec beaucoup de ténacité, Hervé Joseph sera enfin Champion de France des Rallyes en 1999 mais ce sera avec le gros twin allemand toujours refroidi par air comme les moteurs RFVC.

La semaine prochaine nous ouvrirons le nouveau chapitre du moteur RFVC chez les Classiques du CFRR cette fois.

Bon Week-end

Papytoum