Mes très chers suisses… vraiment très chers !


Daniel Caen

Guten abend amis blogueurs et blogueuses !

Hier, notre périple a commencé gentiment par 650kms de jolies routes routes françaises. Toulouse, Rodez, Le Puy, Saint-Etienne, Lyon, Aix-Les-Bains et enfin Annecy où nous retrouvons notre hôte du Jour : Lucie. Le tout avec la bénédiction de la météo, puisque les ondées ont à l’évidence reçu la consigne de nous éviter et y sont brillamment parvenues. Mais malgré toute les beautés traversées, pour nous le voyage commençait réellement aujourd’hui avec le passage de notre première frontière pour entrer en Suisse.

Je vous vois venir mes z’amis du Grand Est : Ouah l’autre ! La suisse ! Tu parles d’un exotisme ! Et pourquoi pas le Luxembourg tant qu’on y est ?

Ben d’abord, le Luxembourg, vous y avez déjà eu droit il y a deux ans et pis surtout, n’oubliez pas que nous z’Ôtres, on est de Toulouse et que pour nous, la Suisse, c’est aussi abscons que l’Andorre, l’Espagne ou le Portugal aux yeux d’une bonne partie des Ch’tis, des Lorrains et autres Alsaciens, non mais ! De toute manière, on n’a pas le choix puisque sur notre route pour tâter le pouls de l’Europe, le seul pays frontalier où nous ne sommes pas déjà aller traîner nos guêtres, c’est la confédération des helvètes, alors autant passer par l’inconnu pour aller à l’étranger… Sans compter que le jet d’eau Genevois planté sur le Lac Léman, dans mon primal imaginaire de tribulateur à roulettes, c’est au moins l’égal de la tour Eiffel dans le ciboulot d’un touriste asiatique.

Bref, partis aux aurores pour éviter les marathoniens savoyards en goguette ce matin-là à Annecy, nous arrivons par une jolie route bien sinueuse à Genève après un passage de douane plus cool encore que celui qu’on croise en se rendant au Pas-de-La-Case… comme quoi aller planquer son or reste plus aisé qu’acheter ses clopes bon marché… Bon je ne vais pas vous faire l’article sur l’architecture très variées de la capitale de la finance, z’avez wikipédia pour ça, moi, tout ce que je peux dire, c’est que tout ce qu’on vous raconte sur le jet d’eau, c’est FAUX ! Parce que le jet d’eau, il n’existe pas ! En tout cas, ce matin, vers 9h00, sur le Léman, c’était le calme plat… très plat, rien que de la belle horizontale… Certains autochtones m’ont assuré que c’était seulement parce que le jet d’eau, à l’instar des grandes courtisanes, n’aime pas se lever tôt ; d’autres m’ont suggérè qu’à cause de la brise, le responsable avait posé son veto à l’ouverture du robinet. Bon, passons à autre chose. Et comme je suis crevé, cette autre chose sera une rafale d’instantané. En mots, pas en photos… parce que j’ai oublié le câble USB du gros Nikon pour transférer sur le pc, et que celui du petit nikon ne va pas dans le gros, et que sur la route, c’est le gros qu’a servi tandis que le petit n’a servi qu’à l’étape, donc de photos aujourd’hui, vous z’en aurez pas à part à la fin parce que le petit, etc etc.

En suisse, tout le monde le sait, c’est même une marque de fabrique, on est précis, très précis…quand c’est marqué 50, on roule à 50, quand c’est 60, aussi, et comme c’est marqué souvent 50, un peu moins 60 et encore moins au-dessus, sur les routes suisses, on se traîne grââve. Tout ça avec des voitures au moteur si gros que rien qu’en les démarrant, tu consommes autant que ma soiffarde de Miss XJR quand elle fait valser son panier sur toute la longueur des Pyrénées… Ce dimanche, il faisait très beau sur les petites routes hélvètes, c’était donc le grand défilé des très belles et surtout très puissantes totomobiles, qui ne vont vite que sur les affiches.

En suisse, il y a aussi des tas de motards, des en Béhèmes, des en Katoches, des en supersports, des en Harley,  des en cuir, des en gilet jaunes… bref, tous nickels, tous tout bien équipés… tout ça pour se traîner derrière les autos. Le motard suisse ne remonte pas les files, ne slalome pas entre les bagnoles, le motard suisse suit. Un point, c’est tout. Parce qu’en Suisse, ça ne rigole pas, un radar par mètre/carré, qui flashe de face, qui flashe de dos, des radars en boîte, des radars en poteaux, des radars de feux… Frustrant quand on pense à toutes ces jolies routes qui ondoient sous nos roues… C’est un peu comme dormir avec la plus belle femme du monde sans pouvoir…euh, là je m’égare… Bref, Épuisant ! Même en le sachant, même en faisant gaffe, j’ai été flashé deux fois (heureusement de face… a priori…). Pour donner une idée du rythme, 480 kms en dix heures de conduite, hors pause… et heureusement que les 40 kms en France et la cinquantaine en Allemagne ont fait grimpé la moyenne… sinon, nous y serions encore…

En Suisse, le français moyen trouve tout cher… parce que ça l’est: 22 euros les deux petites tranches de rôti de porc avec des frites, et pas dans un palace… 3€50 un kawa… 3€ une demi-bouteille d’eau… Ah c’est chaud la Suisse à cause du Franc fort…

Après un coup d’oeil à Genève, Lausanne, Berne, Lyss, Zurich, ce soir, nous dormons à Ravensburg, une petite ville allemande à quelques encablures du très beau Lac de Constance.

Photo prise avec le petit Nikon parce que j’ai le câble alors que le gros je l’ai pas…

La bière, c’est môssieur, le jus de tomate, c’est madâme…

Demain, direction Salzburg en Autriche pour me réconcilier, peut-être, avec mes z’amis z’autrichiens qui il y a deux ans m’avaient un peu énervés… http://lesblogs.motomag.com/tarmokeuf31/2013/06/15/de-toulouse-a-helsinki-etc-de-prague-au-verdon-ca-sent-la-fin/

Tschüß

L’Europe au cœur…


Daniel Caen

Près de deux ans ont passé depuis notre dernière balade trancontinentale ! Putain deux ans !

http://lesblogs.motomag.com/tarmokeuf31/category/de-toulouse-a-helsinki/

Évidemment, depuis lors, histoire de pas perdre la main, SylvieJolie et moi avons traînaillé à droite à gauche (surtout à gauche d’ailleurs, même si aujourd’hui plus personne ne sait vraiment où elle se cache…) :

Passage au side-car :http://lesblogs.motomag.com/tarmokeuf31/2014/06/26/du-side-austere-au-side-roadster/ Alpes, Pyrénées, Massif Central, le sud-ouest, le sud-est, le centre-ouest, un peu d’Espagne (parce que ça tournicote), pas mal d’Andorre (pour le scotch et les clopes), une Transpy, deux Chasses au trésor de Fred le Géant (comprenne qui pourra !), un salon Iniside au Mans http://lesblogs.motomag.com/tarmokeuf31/2014/10/31/quand-les-sidecaristes-font-salon/, on a même pris le temps de jouer les père et mère noël :

bref, on n’a pas vraiment chômé et la conduite de notre 3 roues commence à ressembler à du pilotage, même si, on le sait bien, en la matière, la confiance arrive toujours avant l’expérience et qu’il ne faut jamais oublier que « c’est quand ça va bien que ça risque d’aller mal ».

Mais quid de cette autre route ? Cette route qui nous entraîne au-delà de nos frontières et des pays frontaliers, celle qui nous force à relever le nez des compteurs et les yeux de nos nombrils pour focaliser sur un ailleurs qui fait peur à certains, un ailleurs pourtant pas si lointain et pas si différent. Parce que la Terre, en effet, c’est en la parcourant qu’on réalise combien elle est toute petite et combien la grande majorité de ses habitants, à l’instar du tétard moyen, n’aspire qu’à une seule et même chose : vivre peinard sans nuire à personne, en échangeant deux trois mots avec son voisin, tout en levant les yeux vers les étoiles en rêvassant à des horizons lointains.

Il en va de même pour l’Europe, c’est en s’y baladant qu’on pige pourquoi il serait tellement dommage que les esprits chagrins, au prétexte de « désespérance », de « patriotisme » ou pire de « nationalisme », la fasse exploser plutôt que de chercher à l’améliorer. Mais il en est ainsi depuis la nuit des temps, l’humain manque de ressors, aussi pour deux petits pas en avant, il semble qu’il lui faille, en guise d’élan, un grand pas en arrière. Aussi, pour en profiter tant qu’il est encore temps, à moins que ce ne soit pour conjurer le sort et combattre ce sombre pressentiment, en cette année anniversaire où les commémorations de la fin du plus grand conflit de l’histoire nous rappellent combien les humains sont faillibles et combien le chemin de la vie est un étroit sentier des plus escarpés au-dessus d’un immense abîme, c’est décidé, ce samedi 18 avril nous repartons pour un p’tit tour. Cette fois ce sera l’Europe centrale, très au centre, près du cœur, histoire d’en prendre le pouls, en espérant qu’il battra longtemps :

L’Europe in side …

Je sais bien, ça fait beaucoup de kilomètres en quinze jours, ça fait beaucoup de pays, mais c’est comme ça, et pour ceux qui me suivent, z’êtes même pas surpris, c’est mon côté boulimique. Et puis à partir de combien de temps passé quelque part, peut-on prétendre tout connaître de quoi que ce soit ? Ça fait déjà plus d’un demi-siècle que je visite mon propre ciboulot, et je ne suis pas certain d’en avoir jamais saisi la moindre vérité ! Finalement, la vie, c’est comme au musée, un coup vous passez des heures devant le tableau d’un artiste inconnu, un coup vous vous comportez comme un touriste japonais qui traverse Paris à toute berzingue, l’œil scotché à son numérique. A chacun ses émotions, à chacun ses souvenirs, c’est là-aussi une liberté pour laquelle y a soixante dix ans, pas mal de nos parents se sont battus, et comme le clame un certain canard :

La liberté ne s’use que lorsque l’on ne s’en sert pas

A bientôt, depuis un « Ailleurs »…

https://www.facebook.com/Tarmokeuf31

Quand les sidecaristes passent au salon…


Daniel Caen

Un « fly » de bonne augure…

Depuis des mois, les 25 et 26 octobre étaient en jaune fluo sur le calendrier de la poste aimanté sur le frigo des quelques milliers d’amateurs de side-car, cet engin caractériel, atypique, improbable, et donc indispensable aux yeux de ceux pour qui le mot passager, même au pluriel, même abîmé, s’accorde encore avec celui de liberté, cette liberté qu’on ressent si fort sur une moto quand on file dans l’air du temps, de la pluie, du vent. Entre les 25 ans de l’institution mancelle INISIDE, le 4ème salon du 3 roues, et la météo quasi printanière, la tentation était trop forte. Aussi nous partîmes pour un p’tit week-end de 1300 bornes entre Sarthe et Garonne.

Arrivés le samedi en début d’après-midi et accueillis par un très frisquet crachin (la faute à la gente bretonne très majoritaire sur le site du Bugatti ?), nous remontons la file des attelages qui patientent tout papotant en attendant de rentrer dans le camping du Houx.  Nous dirigeons Miss XJR and Mister Cyber jusqu’au parking réservé aux tièdes, aux tout mous, aux pas extrêmes, à ceux qui passent mais restent pas, bref, à tout ceux qui viennent mais ne campent pas. Parce que pour nous, cette nuit, le dodo, c’est le Formule1 à 20 roros. SylvieJolieAuDosEnBouillie, que ce soit sur pelouse ou terre battue, un lit trop froid, elle y a pas droit. La faute à sister morphine, dirait Marianne Faithfull… Mais au diable le pathos ! De pas pouvoir jouer les durs de durs, on s’en fout, on fait avec, l’important c’est la route à deux en attendant le bout du bout, c’est notre voyage vers l’horizon au cœur des plus beaux paysages tout du long de jolis virolos qui nous font sentir bien vivants en attendant le panneau Stop ou le mot FIN.

Miss XJR ad Mister Cyber ne se sentent plus seuls

Sur place, de prime abord, ce qui nous frappe, ce n’est pas le nombre d’attelages, même si je n’en ai jamais vu autant en même temps… d’ailleurs je n’en ai même jamais vu autant tout court, non ce qui nous surprend, c’est la variété. Bien qu’ils aient tous trois pattes, y’en a pas un pareil. La preuve ? Y’a qu’à cliquer (copyright INISIDE) :

https://plus.google.com/photos/105275199232599838709/albums/6075266674515832529?banner=pwa

Comme quoi, la diversité, ça n’empêche pas l’unité.

Depuis mon stage (un an déjà…) et ma découverte de cet étrange biotope qu’est l’univers sidecariste, je me suis fait peu de nouveaux potos à 3 roues. Faut dire qu’en douze mille bornes, j’en ai pas croisé des tonnes. Même pour venir ici où y’en a plein, depuis Toulouse, sur la route, j’en ai vu qu’un… Pourtant à peine arrivé, je tombe sur « le vieux singe » -comme il se désigne sur le net- et son épouse qui nous présentent leur premier et tout nouvel attelage :

SylvieJolie au commandes, moi, la main au panier… les fondamentaux du couple !

Sur la photo, à gauche en arrière plan, « le vieux singe », 73 ans, un jeunot du side mais un sacré vécu en moto… Remarquez la canne. Ça aussi c’est propre au bestiaire sidecariste. Dans les équipages, estropiés, estrojambes, estrobras, para et hémiplégiques, gueules cassées et corps en vrac, se mêlent aux enfants, aux chiens et aux chats, aux courts sur pattes, aux grandes tiges et aux grosses pommes. C’est pas parce que la vie laisse des traces qu’on a plus le droit de tracer dans la vie, non ? Un sidecariste, c’est encore plus tenace qu’un tarmo soliste, sa carapace peut bien se fêler mais pour le briser, apparemment, faut le tuer !

Daniel nous présente un couple qui a le même side que nous, si le mot « même » veut dire ici quelque chose… Du coup, je veux leur montrer le nôtre, histoire qu’on joue ensemble au jeu des sept différences. Là, y’a un gars qui nous attend :

– C’est à toi le side rouge

– Ouaip

– C’est moi, l’ancien proprio

…Et c’est parti pour une nouvelle discussion, la découverte d’une nouvelle vie, d’un bel échange d’expérience… et comme le dit si bien la pub : c’est pas fini…

Nous nous rendons dans le camping qui abrite aussi les festivités d’anniversaire de Iniside. Là nous rencontrons José, un autre coreligionnaire de stage, désormais lié à un Ural avec au frontispice de son pare-brise un bel auto-collant KapNorth qui veut tout dire. Dans la foulée, nous apercevons au loin un Kyrnos qui nous rappelle quelque chose. Nous approchons et tombons alors sur un autre groupe où je reconnais deux autres « stagiaires », la plus jeune (et aussi la plus jolie) et son père qui me présentent le nouveau proprio de Bidule, notre ancien attelage, qui se trouve être le parrain de l’une et le frère de l’autre ! Le monde du side est donc un tout petit univers ! Et de nouveau, en buvant l’apéro dans un gobelet commun, nous nous lançons dans de belles discussions sur nos débuts respectifs.

Après avoir fait le plein de bonne chaleur humaine, nous quittons les lieux dans la soirée. Sur le parking de l’hôtel, une demi douzaine d’attelages nous attendent. Le salon continue à l’annexe…

Le lendemain matin, nous nous levons à l’aube mais comme nous sommes passés à l’heure d’hiver, c’est plutôt « nuits et brouillard ». Comme nous avons prévu de rentrer à Toulouse en passant par Oradour sur Glane, c’est adéquat…

Quand le temps s’est arrêté en août 1944

Des centaines de femmes et d’enfants ont été aSSaSSinés dans cette église

En visitant le village martyr dans un silence recueilli, je songe à tous les Oradours de la planète, ceux commis par les bons comme par les méchants, de tous temps, sous tous les régimes. Parce que l’humanité, c’est ça aussi… Parce que cette liberté qu’on aime tant, certains voudront toujours lui mettre des bâtons dans les roues, qu’elles soient deux… ou trois.

Tarmokeuf et SylvieJolie s’envoient en l’air…


Daniel Caen

Je vous entends d’ici les z’amis : Ah ! le Tarmo quinqua papa poète ! enfin ! Il y vient ! Depuis le temps qu’il nous les brisait avec ses rimes de fond de tiroir, ses jeux de mots de pilier de bar, ses allitérations ringardes et ses double-sens à deux balles, aujourd’hui, il se dévoile, il se révèle, il se dénude ! Ah ! il avait beau jeu de gesticuler sur tous les temps, en vérité il était pas plus haut que ses testicules et toute sa prose, c’était du vent !

Meuh non, mes vieux potos, ce titre, c’est pas pour du salace, c’est pour le plaisir, le plaisir de rouler en side sur une p’tite route comme on les z’aime, bien pyrénéenne et donc pleine de virolos trop rigolos, ondoyant tout dérapant entre col de Port et Peyresourde, pour aller retrouver un vieil ami qui a une passion aussi bizarre que la nôtre, sans que je puisse dire qui de lui ou qui de nous est le plus dingo, mais seulement que côté liberté et vue sur l’horizon, y’a pas de souci, lui comme nous z’autres, on peut causer, voire échanger….

Echange de bon procédés et de belles sensations…

Après le baptême de side de l’un, le baptême de parapente de l’autre…

Eh bien voyez-vous, question plaisir et sensations, pas moins moyen de trancher entre virevolter sur une départementale bien sinueuse et altiplaner gracieusement dans les courants d’air. Au fond, qu’importe l’altitude où dans la vie on traîne nos guêtres,  l’essentiel est de bien ouvrir les yeux pour en prendre plein les mirettes car vue de la route bien au ras du sol ou du ciel entre aigles et vautours, comme le chantait si bien Ferrat, que la montagne est belle ! Et cela seul est important…

La preuve par l’image :

http://youtu.be/PWlHZtDKEi8

Comme si vous y étiez :

http://youtu.be/88CrnRdvBoM

A l’atterrissage, faut un peu d’vent, sinon on finit sur les genoux… voire sur les dents !

L’Ukraine… c’est pas assez loin pour pas que ça craigne pas !


Daniel Caen

Ouais, je sais bien qu’ici on est sensés parler moto (beaucoup) ou side (à la rigueur), réglementation routière (il le faut bien), voyage (pour le rêve, c’est important, le rêve). Bien, alors parlons voyage… en nous arrêtant sur l’Ukraine, ça vous dit ?

Après l’Ukraine, la Moldavie, les Pays Baltes ?

Non, bien sûr… parce que question rêve… l’Ukraine, depuis Tchernobyl, ça le fait pas trop… en tout cas, pas plus que la Géorgie, la Tchétchénie… Je dirais même qu’on s’en fout au moins autant que l’Anschluss de l’Autriche en 1938… Oui, je sais bien, il faut se garder des parallèles trop rapide, surtout en matière d’histoire… ça n’est pas parce que, à l’instar du premier quart du siècle dernier, l’économie est en crise, que les nationalismes réapparaissent à beaucoup comme d’attrayantes alternatives, que les politiciens usent et abusent d’arguments des plus populistes, qu’il faut avoir peur de la guerre… On est au 21ème siècle, n’est-ce pas ? … Et de même, que Poutine utilise des arguments très similaires (se contentant souvent de remplacer germanophones par Russophones), la même stratégie, les mêmes tactiques, et quelque part partage la même ambition (Au fond, déclarait-il le 17 avril, les valeurs de la Russie ne diffèrent pas radicalement des valeurs européennes. Nous appartenons tous à une même civilisation. Oui, nous sommes différents, nous avons nos particularités, mais nos valeurs fondamentales sont identiques. Je pense qu’il faut nécessairement chercher à bâtir une Europe de Lisbonne à Vladivostok) qu’un autre sinistre mégalomaniaque du millénaire précédent, cela ne doit pas nous effrayer, n’est-ce pas ?

Et puis l’on peut avoir confiance dans les marchés, non ? Les guerres, c’est bien connu, sont tellement nuisibles à la grande finance, aux grosses multinationales… au moins autant qu’aux Krupps, Schneider, Ford et cie des temps jadis…

Et puis, cette antienne, inquiétante parce que déjà résignée,  circulant sur internet autant qu’au café du commerce : Une bonne guerre mondiale, quoi de mieux pour relancer l’économie et résoudre les problématiques de la surpopulation ?

Aussi, prenons garde à ne pas nous réveiller brutalement un matin au fracas des sirènes, car une chose n’a pas changé depuis la création du monde : Ceux qui déclarent les guerres le font toujours depuis leur bunker.

Oh ! Une histoire de side et de moto…


Daniel Caen

Je sais, les amis, ça fait un bail que mon blog roupillait gentiment, mais écrire ou rouler, il me fallait choisir… Alors j’ai choisi les kilomètres, ces kilomètres que narrent mes tribulations et autres digressions motocyclistes. Car de la moto aux mots, vous le savez bien, y’a pas loin, à peine une histoire d’O. Un bel O aussi rond qu’une roue, pareil à un œil tout grand écarquillé pour bien lire cette route qui est ma voie, cette voie qui est la vie, une vie pleine de « Oh ! » admiratifs ou désolés selon le paysage et l’humeur du moment, des « Oh ! » qui nous font nous sentir si vivants en attendant le clap de fin ou le passage de l’horizon. Et comme l’hiver, pour les side-caristes et leurs singes, est de loin la période la plus propice aux joies de la glisse et donc des « Oh ! »  sur la route lisse, j’ai renoncé quelques temps au clavier pour consacrer mes dix doigts aux deux poignées de mon guidon sacré. CQFD.

Après près de 5000 bornes d’un hiver pas trop rude passé à affiner ma technique de déhanché aux commandes de notre Kyrnos pas craignos, j’ai décidé avec l’arrivée du printemps de passer un nouveau cap et de confronter notre équipage au groupe de vieux tarmos fidèles compagnons de mes sorties moto solo des temps jadis (http://lesblogs.motomag.com/tarmokeuf31/2013/03/02/alors-cest-quand-quon-roule-ensemble/). Les convocs lancées, l’itinéraire tracé (330 kms de bonnes petites routes bien piégeuses entre Gers et Garonne), le traiteur commandé, la bonne météo réservée et Sainte-Gamelle bien priée car comme d’habitude tout est prévu, y’a plus qu’à s’exécuter.

330 kms de plaisir… en bleu le parcours du matin, en gris le retour

Au départ, entourés d’une meute constituée de 7 Béhèmes (les plusses vieux…) et 5 Yams (pour les d’jeuns et donc les plusses pÔvres…),je ne peux pas dire que Bidule-le-side, SylvieJolie et moi, on jouait les fiers-à-bras, parce que mes potos tarmos, question tempo, c’est pas des ramollos. Mais comme en topo, ils sont beaucoup plus rigolos…  (Vous z’avez noté tous les O… c’est pour dire si la journée fut riche…) Nous n’avions pas fait dix mètres que tout le monde en faisait déjà à sa tête et c’est ainsi, par la magie de la boussole et du Tripy, que le side a fait preum’s à l’étape en n’ayant doublé personne et après avoir été dépassé par chacun…

Concentre Béhème ou sortie 3ème âge ?

Ensuite, comme d’hab, on a bien mangé tout plein de cholestérol, on a bien bu mais pas trop… on a aussi beaucoup rigolé, surtout quand au lieu de faire la sieste, certains ont voulu faire le singe en guise de digestif tour de manège. Une chose est sûre, à voir la banane dessinée sur la bouille béate et ravie de chacun de mes très bêta-testeurs, le side, ça n’est pas le côté le plus obscur.

Chacun son tour !

Le retour de moins de 100 bornes aurait pu n’être qu’une formalité si les tarmos solistes n’étaient pas si susceptibles. Vexés de l’humiliation du matin, ils décidèrent de remettre Bidule à sa juste place en envoyant du gros gaz et plus encore du grand angle… du très grand angle… du trop grand angle. Et comme tout le monde le sait : le trop n’est pas l’ami du bien…

Quand ça fait ça, c’est que c’était pas bon…

Du coup Bidule, sans état d’âme, a refait son retard et du grand angle a fait une photo… N’ayez pas d’inquiétude car le Tarmo va bien et sa moto est à peine plus râpée que le bitume où elle a ripé.

Pour les chiffres, me voilà désormais rassuré : +de70km/h de moyenne sur ces routes dignes du Moto Tour,  Bidule peut être fier de lui, SylvieJolie d’elle-même et moi de mes bras… Avec une conso de 10l /100 sans jamais dépasser 6000 tours/mn (ni descendre en dessous d’ailleurs…), notre Kyrnos est bien le digne rejeton de cette soiffarde de Miss XJR ! Prochaine étape de notre évolution sur 3 pattes : La Transpy de Pentecôte. Bidule au milieu de plus ou moins 3 centaines de deux-roues pendant 3 jours et 1500 bornes Pyrénéennes… ça sent le strike !

Non mon Kyrnos n’est pas craignos… ou mon hommage au side et au singe !


Daniel Caen

Le ventoux… p’taing ça a de la gueule !

Des d’jeuns et des moins d’jeuns se posent la question du « comment ça se passe le passage du 2 au 3 roues (j’cause du side-car, pas du mp3, évidemment, on reste entre amis…) ». En  filigrane se dessine : Qu’est-ce que mon ego va devoir subir pour avouer que passer d’une situation de total déséquilibre qui ne tient debout que par la chance et ma maîtrise à une autre où j’suis bien rassuré que ces 3 roues qui glissent sur le bitume glacé de notre France givrée me comble parce que rouler sans cesse sur le fil du rasoir de la chute à force ça fatigue ? Et bien moi, à cinquante balais et après plus d’un million de kilomètres sur 2 roues (et je ne tiens pas compte de mes 5000 kms annuels de vélo-boulot-dodo), 1 million de kms à escorter des SAMU, des ambulances, des poches de sang, des organes dans des glacières, des grands hommes et d’autres très médiocres, des présidents, des ministres et même des rois ou des révolutionnaires, des quidams richissimes, des sportifs très dopés ou des artistes très anti-conformistes etc.. (plus ou moins dans l’ordre de mes préférences) mais aussi à aller chercher ma fifille à Helsinki, à voyager de noces en Grèce, en amour en Ecosse, bref à traîner mes guêtres motocyclistes dans près de 24 pays d’Europe entre 1982 et « now » (parce que l’anglais c’est plus universel encore que l’esperanto et en tout cas pas plus déshonorant), j’suis « lou ravi » (la Provence et ses santonniers me comprendront)… Parce que des étapes départementaleuses quotidiennes de 600 bornes et plusse si affinités avec ma SylvieJolieChérie qui s’endort sans prévenir, ça tenait désormais de l’utopie alors que dans le siège baquet du side, ça roule même quand ça ronfle.

le side ça patine souvent mais ça ne tombe jamais…

Aussi, parlons un peu technique et idées reçues… Parce que des idées reçues et des préjugés, même dans l’univers très mature du side, y’en a…du genre faut pas aller chercher son side à l’autre bout de la France, faut pas voyager le panier vide, faut pas débuter avec un passager, faut pas… faut pas… (j’ai été chercher le Kyrnos à 600 bornes de chez moi avec pour seule expérience – mais ce n’est pas négligeable – 2 jours de stage Iniside au Mans, je suis revenu par la route sans sac de sable dans le panier et le lendemain, nous partions pour 600 bornes de virolos montagneux avec SylvieJolieChérieQueJaimeTant avant de nous lancer pour un minitrip de 1800 bornes entre Toulouse et Annecy via Ventoux et Verdon à la mi-novembre. Et si je n’ai que quelques 3000 bornes en déambulateur, que je ne suis qu’un tarmokeuf quinqua papa amoureux de la route et des mots et anti poncifs devant l’éternel, j’peux bien écrire ce que j’en pense même si ce que j’pense n’a pas plus d’importance que le premier pet de n’importe quel  potentat futur impotent et donc pas très important. Donc mon Kyrnos attelé à une Yamaha Diversion (à moins que cela ne soit l’inverse…), c’est du bonheur… Evidemment, ça manque de watts. Faut dire que la Diversion, déjà en solo c’est pas un cheval de course… alors avec un panier accroché à sa droite… Mais bon, avec des roues de 13 et 14 et la ligne lazer inox, ça mouline quand même grave (6000 tours = 110-120 kms…) et ça consomme encore plus, genre 8,5l à la louche… du coup on a le sentiment d’aller très vite parce que les litres et les décibels, dans l’imaginaire du tarmo pilote, ce sont des kilomètres heure…

Je vous présente Swan… Un singe comme mascotte de notre couple depuis plus de trente ans… le side, sur notre route, faut croire que c’était écrit…

Comme pour le Comète, son ancêtre de chez Side Bike, la roue du Kyrnos est directrice, bref la roue du side tourne et retourne plus ou moins dans le bon sens de la marche en suivant le guidon (même si ça n’est pas aussi simple parce que des fois elle tourne dans le sens opposé…mais on s’en fout parce que l’essentiel, c’est le ressenti), je lis un peu partout que quand on prend un trou avec la roue du side, le guidon n’en fait qu’à sa tête… Conneries ! Tout ce que cette roue mobile fait, c’est rendre l’attelage particulièrement vif quand il faut dépasser, jaillir d’une file à l’autre ou zigzaguer sur une vicinale bien dégradée… à part ça… je ne vois pas. Evidemment, j’cause au nom de ceux qu’ont des bras qui tiennent le guidon, des fesses qui sortent de la selle pour déhancher leur centre de gravité, qui ne s’affolent pas parce que ça vibre, que ça grogne, que ça gronde, et qui ne comptent pas sur la fatalité pour guider leurs roues, qu’elles soient deux ou trois…

Un autre préjugé veut que que le passager ne soit pas à la fête… qu’il y ait des courants d’air… que ce soit très tape cul… j’en passe. Ma passagère, tout ce qu’elle dit, c’est le contraire. Et pourtant, elle n’a rien d’un Rambo ou d’un personnage tout droit sorti de l’imaginaire de Stan Lee. Au contraire… Opérée du dos, travailleuse handicapée, j’en passe et des pires, on peut la croire. Si elle dit qu’elle est bien… c’est qu’elle est bien. Elle veut même que j’en rajoute, que je dise que ça l’éclate de faire le singe dans son panier, de passer d’un côté à l’autre de sa banquette à deux places, histoire de participer à la tenue de route entre deux cachets de morphine. Et comme plus frileuse, y’a pas… le Ventoux et le Verdon sous la neige… si elle dit que ça lui a plu… que même le cap nord en hiver, ça ne lui fait plus peur, c’est dire… Mais évidemment qu’il y a des courants d’air, que même avec la capote fermée le Kyrnos c’est quand même pas une rolls… on parle moto, non ?

Parce qu’au bout du compte, même si ça coince dans les bouchons, que ça va moins vite que ma miss The XJR en soliste dans les viragos de nos montagnes, que ça consomme plus que mon grand-père cantonnier breton au siècle dernier, le side-car, ça me botte. Parce que l’onanisme a ses limites surtout quand on est deux. Parce que la glisse c’est rigolo surtout quand la chute n’est plus une option. Parce que dormir à deux dans un panier bien serrés dans son duvet, aucune moto solo ne pourra jamais en rêver et que quand l’horizon est proche, le passer en duo et côte à côte a plus de gueule qu’aller de l’avant en se tournant le dos.

Un trésor au bout du chemin !


Daniel Caen

Maintenant, débrouillez-vous…

Dans ma carrière motocycliste de Tarmokeuf papa quasi quinqua, il y a eu un peu de tout, il y a eu de longs voyages vers de lointains horizons et de très chouettes arsouilles à trop bien faire l’andouille ; il y a eu à l’occasion le genou slidé sur le tarmac de circuits et des maux de ciboulot à force de se prendre la tête sur les roadbooks de certains rallyes ; il y a eu aussi de belles glissades, de vraies frayeurs, et parfois mêmes quelques gamelles ; on peut ajouter qu’il y a eu bien des soirées à se marrer en se souvenant ou à pleurer en commémorant ; en selle j’ai même eu droit à des épousailles très réussies avec SylvieJolieChérie, mais aussi à quelques os brisés entre deux baisers. Pour être tout bien exhaustif, il y a eu une fois ou deux des amendes reçues et beaucoup plus souvent, même si c’était il y a longtemps, pas mal de PV distribués au profit, parait-il, de la sécurité ; il y a eu bien sûr des chefs d’état escortés mais, je le jure, jamais mieux que les ambulances du SAMU ; il y a eu aussi un blog chez motomag sur un transport scolaire très original: http://lesblogs.motomag.com/tarmokeuf31/2013/01/23/bonjour-tout-le-monde/ et même un scoop mondiaaaaaaaal pour des photos vraiment pas réussies http://www.motomag.com/Nouveaute-moto-la-BMW-R-1200-RT-liquide-apercue-dans-le-sud-de-la-France.html. Bref, pour résumer, j’ai eu comme tout un chacun la vie bien accomplie d’un tarmo tout plein de vie. Mais ce que je n’avais encore jamais tenté, jamais testé, moi le tarmo amoureux des mots à double sens et de la moto fleurant l’essence, c’est jouer les Perceval ou les Galahad pour partir avec mon fiston et l’un de ses poteaux en quête du saint Graal : Le Trésor que Fred le Géant http://www.balades-moto.com/ avait tout bien planqué pour nous faire visiter l’Aude par des chemins bien plusses pires que de traverses.

La croix de Fanjeaux

Le seuil de Naurouze, la croix de Fanjeaux, l’Abbaye d’Alet-Les-Bains, le donjon d’Arques, les remparts de Carcassonne, le belvédère de Lastours, le chateau de Saissac, les cascades de Saint-Féréol et enfin l’arrivée au village de Baraigne furent les jolis points d’ancrage de notre itinéraire extirpé aux forceps d’une kyrielle d’indices partout trop bien planqués et du cerveau quelque peu dérangé d’un espiègle maître des énigmes.

Carcassonne, un samedi, au mois d’août, une photo et 4 indices à trouver éparpillés dans toute la cité : Une épreuve dans l’épreuve !

Le belvedere de Lastours

Les compteurs de nos destriers pas du tout synchronisés et encore moins étalonnés donnèrent au classement des allures de tirage de la Française des Jeux accompagné, c’est humain, de quelques grimaces et autres rouspétances, mais les chiffres et les statistiques, au final, tout le monde s’en moqua car Maxxess Toulouse avait un lot pour chacun et que la beauté de cette geste est à trouver ailleurs.

Elle est d’abord dans ces routes pas assez lisses pour les arsouilles et pas assez droites pour les longs voyages, ces routes perdues toutes cabossées qui sont pourtant les plus courtes et donc les plus belles aux yeux des modernes chevaliers croyant encore que derrière chaque virage se cache un vrai trésor ; elle est dans ces lieux chargés d’histoire devant lesquels nous passons d’ordinaire sans jamais nous y arrêter alors que les vestiges du passé sont bien plus que de simples lueurs pour éclairer notre chemin vers l’avenir ; elle est surtout dans cette convivialité et cette sorte de complicité entre les participants conscients d’être tous ensemble sur les travées de la même galère, ce qui d’une dure épreuve fait une belle croisière simplement parce que dans les yeux de soi comme de l’autre étincelle l’éclat d’une même ligne d’horizon.

A l’arrivée, pour décoder, les jeunes cervelles passent devant mon cerveau trop lent… ils trouveront la combinaison mais, dommage, le coffre était vide.

Aussi ai-je eu envie de reprendre mon clavier, toujours accompagné du murmure de mes sagaces muses, pour écrire un grand MERCI aux trois joyeux drilles ayant donné, sans du tout compter, leur temps et leur belle énergie afin que l’espace d’une journée une bande d’égarés aille plus ou moins dans le bon sens.

Fred Le Géant qui l’est vraiment et son complice Buggy qu’est un vrai gentil !

Et en prime, je vous donne l’itinéraire de cette très chouette balade :

222 kms de bonheur… mais 239 à la moyenne de nos 3 compteurs ! Pas top quand on sait que les 3 premiers sont sous les 117 kms ! Trop fortiches les vainqueurs !

https://maps.google.fr/maps?saddr=Route+de+S%C3%A9gala%2FD218&daddr=43.3302856,1.8427929+to:43.308463,1.8958813+to:43.2290741,2.0196002+to:43.2147265,2.0412911+to:43.1878471,2.0428089+to:Unknown+road+to:43.1879275,2.0430216+to:Route+de+Limoux%2FD118+to:42.9825031,2.3056203+to:Route+de+Saint-Hilaire%2FD54+to:D56+to:Unknown+road+to:43.20942,2.338811+to:43.2277616,2.3602978+to:43.2326219,2.3661701+to:43.3172871,2.3736323+to:Route+du+Belv%C3%A9d%C3%A8re,+Lastours+to:Av.+Maurice+Sarraut%2FD629+to:saint-fereol+to:43.3804565,1.902854+to:baraigne&hl=en&ie=UTF8&ll=43.276705,1.973419&spn=0.416426,0.617294&sll=43.209492,2.037191&sspn=0.052111,0.077162&geocode=FatzlQIdKdQbACm_j2b40_euEjFc3r50nK8USA%3BFe0qlQIdaB4cACnzqgMoDViuEjEqXH7wl_IDlA%3BFa_VlAIdye0cACkR68T6W1euEjHkuhqFWU-9eg%3BFZKfkwIdENEeACmnih9f102uEjHJx1VuKnH_KQ%3BFYZnkwIdyyUfACnvkH2ROEyuEjHFO8_67iCL2w%3BFYf-kgIduCsfACklz3Az8kyuEjG5gnJO8BkD3A%3BFZX1kgIdNw8fAA%3BFdf-kgIdjSwfACklz3Az8kyuEjG4gnJO8BkD3A%3BFckVkAId7l4iAA%3BFWfcjwIdVC4jACkD5Nhus9qvEjHEr13rADwSVg%3BFYlqjwId7EYkAA%3BFQvQkAId5PAkAA%3BFaZDkwIdiBckAA%3BFcxSkwId-68jACmrorN1yi2uEjEfRL4fNKlaqg%3BFXGakwId6QMkACld0z9xICyuEjGx3v_Jmv06_w%3BFW2tkwId2hokACkvi1BCoS6uEjHz2I8RntpVBQ%3BFSf4lAIdADgkACnNKjv45CWuEjGXdcdKIOHrHw%3BFcMtlQIdBEUkACnVsYYm2iWuEjGCXn21oCQ3Yw%3BFa6flQIdNBshAA%3BFQ_TlgIdt8weAClzejBL8EKuEjFgnB26nvYGCg%3BFejulQIdBgkdACnJDiwKWlmuEjGWbjTQsHrWZw%3BFWcolQId39UbACkdTNvi4PeuEjFMAJNWs15vfg&dirflg=ht&mra=dpe&mrsp=4&sz=14&via=1,2,3,4,5,7,9,13,14,15,16,20&t=m&z=11

hommage à Fred Tran Duc ou anniversaire…?


Daniel Caen

(je l’ai déjà publié mais aujourd’hui c’est d’actualités, aussi réitére-je… parce que le Fredo, dans ma vie ça a été quelque chose…)

– Dis papa, c’était comment un Tarmokeuf avant ?

– Avant quoi, Chat ?

– Avant tout : Avant le blog, avant moi, avant Guillaume et avant Jérémy, avant Tibo, avant Guiness, et même avant maman avec toi.

– Ah ça non ! Ce ne se peut pas parce qu’avant ta mère avec moi, un tarmokeuf, ça n’existait pas. Tout ce qu’il y avait, c’était un p’tit bonhomme un peu rêveur, un peu rebelle, en rupture de ban, en rupture de famille, en rupture de tout. Un p’tit bonhomme replié sur lui-même, reclus dans son placard (aux murs, soit dit en passant, tapissés de posters de Kenny Roberts, ce nain jaune qui tout droit venu des States initiait le reste du monde des Grands Prix aux joies de la glisse et du genou posé par terre) avec pour seules lueurs dans sa nuit intérieure, un électrophone où virevoltait à l’infini (et en vinyle, s’il te plaît, nous sommes au millénaire dernier, je te le rappelle…) « The River » de Bruce Springsteen ; un coffre débordant de livres fondateurs : « Les Mots » bien sûr, « La Peste » évidemment, Céline et son Voyage, Kerouac sur sa Route, le Bruit d’un Faulkner en Fureur et tant d’autres encore ;  mais surtout, chaque jeudi, Moto-Journal et sa désormais cultissime « Carte postale du bout du monde » de Fred Tran Duc. Fred, le génie qui inventa le Blog avant la naissance d’Internet et qui parcourut le monde sur sa « puce », une improbable et minuscule Yam 80cm3, tout en faisant rêver un lectorat adoléchiant grâce au récit hebdomadaire de ses pérégrinations. Par la magie de sa plume gouailleuse et humaniste, il nous montrait qu’ailleurs, ça pouvait être autrement, et que cet autrement, ça pouvait être aussi bien ; au travers de ses rencontres, il nous prouvait qu’il ne fallait pas avoir peur des dangers, des accidents, des agressions, des méchants. Qu’il ne fallait pas avoir peur, tout simplement. Parce que le danger, l’accident, l’agression, le méchant, dans la vie, ça n’est pas la règle, c’est l’exception. Et qu’avoir peur de la vie à cause de l’exception est aussi absurde que de se priver d’écrire à cause de cette règle de grammaire affirmant que des exceptions, dans chaque règle, y’en a une. C’est ainsi, par la grâce de ce maigrichon à lunettes sur sa pétrolette, qu’un vrai Tarmo je suis devenu. Un tarmo aimant le vent dans la figure et les moustiques dans le sourire. Quant au côté Keuf, au côté protecteur, il est venu quelques années plus tard, en grandissant, en vieillissant, en mûrissant. Parce que même en symbole, même en verlan, la liberté et la sécurité, ça ne va pas de soi, ça va de pair. Et une paire avec ta mère, nous en formâmes rapidement une sacrée, une consacrée même. Et quand on aime, l’autre nous devient si précieux que la peur revient, la peur de perdre. Mais ce côté Keuf, il va surtout de père, quand tes frères et toi, vous avez débarqué, bouleversant nos vie comme Petit Prince bouleversa celle de Fred après qu’il l’eut adopté. Il faut croire que c’est ainsi qu’on devient responsable. Un peu Tarmo, un peu Keuf. Un pied gauche, un pied droit, la vie n’a pas trouvé mieux pour nous faire avancer. A cloche-pied ou  en mono-roue, remarque, ça marche aussi, mais au bout d’un moment, on l’air un peu ballot, et surtout, ça épuise, et si l’on s’entête, ça se termine en gamelle, le menton dans le goudron.

Bien entendu, comme pour toute recette, le bon goût d’une vie est dans la proportion de ses aliments, et de même qu’en photo, pour un portrait réussi, 2 tiers 1 tiers semble être le bon rapport, les deux syllabes de Tarmo toujours en moi précéderont l’unique, occlusif et si inélégant Keuf. L’existence est une pâtisserie. Un rien de trop, une once de pas assez, et le gâteau est gâché. Mais tout ça ne sont que des mots. Des mots de Tarmo pour d’autres tarmos. Parce qu’un jour, une simple carte postale a illuminé mes nuits. Maintenant mon Chat, tu sais pourquoi j’écris, tu sais pourquoi je me suis rendu à Helsinki.

Fred Tran Duc s’est éteint à Hanoï, au Viêt-Nam le 20 juillet 2011 à l’âge de 61 ans des suites d’une longue maladie.

De Toulouse à Helsinki etc… On ferme !


Daniel Caen

Le chat et son tarmo de popa au départ d’Helsinki

Toute histoire doit trouver sa conclusion et celle de ces cinq mois passés en votre compagnie à préparer puis à accomplir ce projet de transport scolaire quelque peu pervers ( traverser l’Europe pour récupérer sa fille à la sortie de l’école, vous conviendrez avec moi que le qualificatif n’est pas usurpé…) n’échappera pas à la règle.

D’abord quelques chiffres :

7700 kms en 14 jours au travers de 16 pays (dans l’ordre : France, Luxembourg, Belgique, Pays-Bas, Allemagne, Danemark, Suède, Finlande, Estonie, Lettonie, Lituanie, Pologne, République Tchèque, Autriche, Italie, Monaco) en ayant brûlé près de 500 litres de super95 (sur l’ensemble du voyage et malgré son embonpoint, Miss The XJR aura consommé un modeste 6,45l/100 à 1.55 euros le litre en moyenne). Malgré le dépassement du kilométrage en raison de quelques improvisations, le budget a été mieux que tenu : + ou – 2000€ (carburant : 780€, logements 530€, ferry 200€, nourriture 330€, péages des 2 ponts et de la Grossglocknerstrasse (75€) et le reste en babioles souvenirs, glaces et autres boissons…

Voici le détail des itinéraires effectivement parcourus dont avaient été bannies autoroutes à péages et autres vignettes :

le 1er juin 890km : http://goo.gl/maps/LvSGZ

Miss The XJR et sa copine… Mémée Béhème… si si.. à Nancy

le 2 juin 773km : http://goo.gl/maps/UHigy

Miss The XJR, une vrai européenne…

le 3 juin 892km : http://goo.gl/maps/FGkOT

à Nyborg au Danemark, ça fleurait bon l’été…

le 4 juin 852km : http://goo.gl/maps/su4CA

Mon petit déj’ suédois…

le 5 juin : Ferry Stockholm Turku

Soleil de presque minuit…

le 6 juin 261km : http://goo.gl/maps/pIi2c

Pas perdus…

le 7 juin 324km : http://goo.gl/maps/fB1y8

Quand deux chats se rencontrent sur le marché de Riga…

le 8 juin 721km : http://goo.gl/maps/6bcEf

à Varsovie, le menu, on l’a pas tout compris…

le 9 juin 663km : http://goo.gl/maps/ZKyPH

à Prague, de drôles de deux-roues pour de drôles de touristes…

le 10 juin : Repos Prague

le 11 juin 563km : http://goo.gl/maps/d1YZQ

Mauthausen… pour ne jamais oublier.

le 12 juin 552km : http://goo.gl/maps/febGP

Quand les Alpes Autrichiennes nous mènent en bateau…

le 13 juin 614km : http://goo.gl/maps/AN44u

Le renne Finnois du Chat, entre Helsinki à Monaco, il en aura vu quelques-uns des jolis paysages…

le 14 juin 592km: http://goo.gl/maps/lptvj

L’amour et la passion… sur fond de briques rose…

Si vous souhaitez d’autres renseignements, n’hésitez pas à demander

Ce que je retiendrai de cette balade très européenne ?

Le sentiment de liberté quand on franchit autant de frontières sans jamais avoir à montrer ses papiers… La frustration de n’avoir pu revenir d’Helsinki à Tallinn par voie terrestre via Saint-Petersbourg (distant d’à peine 300kms de la capitale finlandaise) parce que la liberté de circuler est vilain gros mot pour certains si elle ne s’accompagne pas de visa, de passeport et de tant d’autres murs à faire tomber si l’on veut un jour que le nom « Humanité » cesse d’être celui d’un journal pour devenir celui d’un seul et vrai peuple. Le plaisir d’avoir pu utiliser les quelques mots de russe appris il y a bien longtemps, en prêtant assistance à une touriste moscovite et non angliciste en crise de panique à Helsinki, en commerçant avec une épicière dans un trou de Lettonie ou en plaisantant avec une babouchka sur le marché de Riga, donnant ainsi un peu de sens à cette bizarrerie de ma brève scolarité… Le bonheur de faire découvrir les joies du road-trip à ma fifille le Chat avant de la voir s’éloigner pour cette non moins grande aventure qu’est celle de la vie de couple. La fierté d’avoir démontré que Miss The XJR n’avait pas besoin d’être une béhème pour être une aventurière. La tristesse de visiter le camp de Mauthausen en me disant que petit à petit le souvenir des horreurs nazies s’efface tandis que les scores de l’extrême-droite européenne progressent. L’agacement de me retrouver embouteillé dans Salzburg par l’étroitesse d’esprit de certains conducteurs autrichiens… sans doute les mêmes qui votèrent pour Kurt Waldheim ou Jörg Haider malgré l’ombre spectrale de Mauthausen… Oui, je sais, ils ne sont bien sûr pas tous comme ça nos amis Autrichiens… mais puisque ça m’agace, ça m’agace…La trouille que le GPS tombe en panne de batterie en pleine nuit dans Milan alors que l’on avait enfin retrouvé notre chemin vers l’hôtel. La petite et très mesquine jouissance ressentie en papotant dans un bouchon monégasque avec un tarmo très aisé qu’aurait bien aimé faire le même voyage que nous mais qui pouvait pô parce que du temps il en avait pô démontrant que même avec une très grosse moto et de très bô z’habits, il était sur un certain plan bien plus pôv’ que nous… Le vertige face à la sidérante beauté des eaux turquoises du Verdon creusant toujours plus profond son tombeau de pierre grise  La lassitude face au longues lignes droites bordées de pins en terre scandinave et, au contraire, la douce griserie due aux enchaînements des jolis virolos des routes alpines.

Le plus bô chemin d’un point à un autre, c’est la courbe…

Et encore tout plein d’autres choses et de belles émotions, que je ne détaillerai pas davantage sinon mon blog s’appellerait un roman, mais qui sont les vraies bonnes raisons de continuer à tailler la route, cette route qui de Toulouse à Helsinki, du dodo au boulot, ou du berceau à la tombe, s’éclaire au rythme de nos émois faisant de chaque rencontre et de chaque paysage un morceau du miroir où disparaît celui que l’on croyait être et où se révèle celui que l’on croyait perdu.

Quant à la suite des événements, Miss The XJR va changer de propriétaire, l’un de mes fistons l’emmenant faire un p’tit tour en Corse ; et après l’été, SylvieJolie et moi allons nous mettre en quête d’un attelage « nice and cheap » pour nous projeter dans un nouveau périple genre le Cap Nord ou un Toulouse-Moscou à accomplir d’ici 4 ou 5 ans… le temps de se familiariser avec notre nouvel équipage et de reconstituer le pécule nécessaire… Bref de nouvelles aventures et peut-être un nouveau blog à venir…

Comme dans tout générique de fin, mes remerciements iront à MotoMag pour m’avoir « hébergé », à Fred Jeorge pour sa virtuelle compagnie et ses très bons conseils, à Maxxess Toulouse et Joël pour leur soutien matériel, à Joanna pour son assistance technique vidéo, à mémée Geek pour plein de choses, à SylvieJolie pour plus encore, au Chat pour cette bonne idée d’un Erasmus à Helsinki, aux muses qui m’ont bien amusé, aux très bêtas testeurs de chez béhème pour le scoop mooonnnnndiaaaallll et à tous ceux (enfants, parents, amis et autres…) qui m’ont suivi et soutenu au travers du Blog et de ses commentaires.

Amitiés motocyclistes et bonne route à tous…