Comme chacun sait, les moteurs deux-temps fonctionnent grâce à l’adjonction d’huile à l’essence en quantité variable, selon les besoins, les époques et les performances.
L’huile ajoutée à l’essence lubrifie le piston mais aussi le roulement de bielle et l’ axe du piston. Des trois, c’est le piston qui nécessite le moins d’huile et si les roulements de vilebrequins étaient en céramique comme l’axe du piston on pourrait rouler avec un mélange concentré à un pour cent. Mais la réalité est autrement plus exigeante et les concentrations en huile souvent bien supérieures.
Les systèmes d’alimentation des véhicules modernes munis de pompes à huile gèrent en fonction du régime la quantité d’huile qui varie en permanence à l’insu du pilote. Les véhicules d’avant 1970, eux, ne connaissent que la loi du mélange fait maison car plus personne ne délivre aujourd’hui du carburant pour deux-temps fabriqué à l’huile de vidange!
Il est alors nécessaire de choisir son huile et d’opter pour une concentration.
Dans le cas des deux-temps du début du xx°siècle, le problème est inhérent à la conception ‘longue course’ des moteurs. En effet, contrairement aux configurations modernes super carrées où la course est inférieure à l’alésage, les ancêtres ont une course longue, bien supérieure à l’alésage et ça frotte pendant longtemps… à chaque tour de moteur, à la montée et à la descente! Malheureusement, les huiles modernes ne sont pas conçues pour ce genre de moteur et même si elles lubrifient bien, elles ne sont pas capables de résister au cisaillement et à l’abrasion sur une grande distance.
Alors que faire ?
Vous pouvez opter pour deux options: utiliser de l’huile de compétition à base de Ricin (qui aura vite fait de réduire votre porte monnaie à l’état de peau de chagrin…ça marche bien), ou bien utiliser de l’huile moteur 4 temps de densité 50 (c’est bien moins cher et c’est comme ça que les mélanges étaient faits à l’époque de la construction de nos machines).
En effet, l’huile destinée aux voitures est prévue pour un frottement prolongé et le film déposé sur le cylindre résiste à coup sûr. Bien sûr, personne ne vous blâmera si vous y ajoutez un zeste de ricin pour l’odeur… car avant tout l’histoire de la moto passe aussi par l’olfaction et d’ailleurs, il est temps d’enfumer quelques radars car, à mon goût, ils sont bien trop nombreux!