UNE VIE sur la ROUTE : GYPSY BIKERS


Hervé

Salut copain (et copine),

tu sais la fascination que j’ai pour les vrais bikers, les ceusses qui n’en n’ont (sans même le savoir parfois), qui vivent le truc moto et en font l’essence même de leur vie … tout à fait pas toi et moi quoi …

RIDE HARD, STAY HUMBLE !

Ici, il n’y a que BLACKFOOT qui peut nous accompagner sur cette route là avec son mythique …

… HIGHWAY SONG

La meilleure version de cette chanson est celle extraite de leur premier album live en 1982, enregistré en concert en UK (ils sont repassés au New Morning à Paris en 2011 les vieux, z’avaient rien perdu, toujours aussi laids, toujours aussi bons …). Seule la version live de cette chanson est intéressante … Voici donc, par pur esprit de contradiction, la version studio :

http://www.youtube.com/watch?v=jpgfVJIaMWQ

Aller, laisse-moi te parler de l’un de ces road warriors américains qui avec le temps, sans jamais l’avoir recherché, est devenu une légende de la route chez les bikers du cru …

PANHEAD BILLY, on the road since 1976

On the road since 1976

Forcément, il fût un jour dans ta vie (surtout si tu es motard), quand la pression du quotidien semblait vouloir t’enfermer dans un train train asphyxiant jusqu’à ton dernier souffle, où tu as fait ce rêve : déchirer tes factures, envoyer paître ton patron, dire adieu à la sonnerie du réveil matin, arrêter de tondre la pelouse, charger ta moto et rouler vers le soleil couchant, vagabond de la route, roulant vers l’aventure sur ton destrier de métal.
(ne nie pas stp – moi c’est tous les dimanches vers 18h23 que ça me prend).

Ben figure toi, que tu n’es pas le seul à qui c’est arrivé mais que si toi et moi sommes encore en pantoufles dans notre salon Ikea … certains ont vraiment franchi le pas.

Effectivement, pour la plupart des tafioles d’entre nous, ceci reste un rêve fantaisiste.
Et encore, parmi les quelques qui vont oser se lancer, beaucoup ne vont partir que pour quelques mois, une année, peut-être deux, avant de rentrer ou bien de prendre racines quelque-part ; parce que finalement il faut avoir une sorte de rare folie pour réellement embrasser un tel mode de vie sur le long terme.
Pourtant, ces types de personnalité existent. Et pour ces gars-là, la liberté de la route, et l’aventure quotidienne qu’ils y trouvent est une vraie addiction au même titre que l’usage d’une drogue forte.
Tu croises ainsi aux USA des routards qui sont sur le bitume depuis 10, 20 et même 30 ans et plus ! Certains d’entre eux sont devenus des « stars » (on compte dans leur rang une femme), ils sont peu nombreux mais bien réels.
On peu notamment citer :
Panhead Billy Burrows, Joe Sparrow,
Brother Speed,
Scooter Tramp Scotty Kerekes
Bien sûr, on s’en doute, une telle vie exige que le nomade motocycliste adopte, affine, et développe de nombreuses méthodes de vie peu orthodoxes.
Les américains nomment ces bikers les GYPSY BIKERS.
Tous ont en commun de partager un kilométrage absolument titanesque (plusieurs fois le tour de la planète), un nombre de chutes assez élevé, une bécane chargée au-delà de ses capacités théoriques, et surtout un désir farouche d’indépendance et de liberté au-delà de la normale.
Mais ça ne suffirait pas pour tenir s’ils n’avaient en plus la capacité d’établir leur campement à peu près n’importe où cela est commode et surtout une attitude qui permet l’adaptation quasi instantanée à des environnements nombreux, divers et changeants.
Palm Springs desert
Etant des individualistes tenaces, il n’y a pas deux de ces hommes qui vivent de la même manière. En fait, souvent leurs techniques de vie varient largement de l’un à l’autre.
Lorsque les bikers américains parlent des Gypsy, ils évoquent toujours en premier le plus célèbre d’entre eux, PANHEAD BILLY BURROWS.
Sorte de légende vivante, Billy est sur la route depuis le milieu des années 70.
La première des qualités de Billy est peut-être une coolitude absolue et à toute épreuve. Plus que tout autre il vit totalement l’instant présent. Certains disent que Dieu ne vit que dans l’instant. S’il y a une part de vérité en cela, alors Panhead Billy et lui sont destinés à passer pas mal de temps ensemble.
Pour ce qui est de la vie sur la route Billy, à l’âge de 66 ans, a la réputation d’être un dur parmi les plus durs. Ce road dog jouit de la capacité d’installer sa couche absolument partout, s’endormir et passer une excellente nuit de sommeil. Pour la literie, il utilise un sac de couchage des plus classiques, posé sur une bâche. Bien qu’il possède une tente, il l’utilise rarement. Offre-lui une pièce de ta maison ? Inutile d’y songer, il préfère dormir dans ton jardin ou sur la véranda. Si tu lui demandes pourquoi, Billy va simplement dire qu’il préfère rester avec les créatures dont il fait partie.
Palm Springs
BILLY ROULE sur un PANHEAD de 1960 dans un cadre RIGIDE de 48 avec une fourche de Springer de 93 qui TOTALISE des MILLIONS de MILES peut-on lire de lui (les chiffres que j’ai lu le concernant sont tellement démentiels que, c’est simple, j’y crois pô, c’est impossible, il y a forcément une erreur … je ne les site même pas) et quand on lui demande comment ce fait-il qu’il n’ait pas le dos complètement démoli après toutes ces années il répond … qu’il n’en sait rien.
Comment peut-on garder un Panhead en état de marche dans de telles conditions ? La réponse est très certainement que le Pan en question a très peu de systèmes à entretenir. Il ne propose pas de jauges, pas de radio, pas de feu stop, pas de système d’éclairage multiple et puissant, pas d’amortisseurs, pas de démarreur électrique et même pas un commutateur d’allumage. Cet engin est un squelette. Juste un moteur, une transmission, et deux roues. Maintenance minimale !
Et bien sûr, Billy gère seul son propre travail de mécanique. Une autre chose que l’on apprend en observant ce gars, c’est qu’il est possible de pousser l’usure d’une pièce bien au-delà du point auquel le marketing nous a habitué. Par contre, il est certain qu’en de telles conditions le rider chevauche un engin qui n’hésite pas a afficher son usure à la face du monde. Et après tout pourquoi pas, on n’est pas obligé de rouler bardé de chromes comme la mode aurait tendance à nous y pousser sur certaines motos de marque américaine notamment…
Bien que des histoires, articles, reportages et autres photos de lui ont été publiés dans de nombreux médias au fil des années, Billy ne s’occupe absolument pas de sa promotion / publicité et ne fait aucun effort pour développer sa notoriété.
Il a néanmoins un forum Facebook sur lequel ses nombreux amis le suivent.
En tête des questions que les gens posent presque toujours à Billy on trouve bien évidement le fameux : – « D’où sort l’argent dont vous avez besoin pour vivre ? » .
Avant toute chose, on retiendra qu’aucun de ces routards n’est riche. Ils gagnent leur argent comme il peuvent là où ils se trouvent / vont. Mais la grâce salvatrice c’est que, puisqu’ils possèdent peu et ne voit jamais l’ombre d’une facture mensuelle, il y a très peu de pression financière.
Comme ils aiment dire d’eux même : – « We’re not in the game man« .
Bien sûr, il y a encore l’essence, la nourriture, etc, mais cela n’exige pas 40 heures de travail par semaine pour maintenir ces besoins simples. Billy assure n’avoir jamais travaillé plus de trois mois par an, et même généralement moins. Finalement, en travaillant pour les marchands qui suivent les grands rassemblements motards à travers les USA on trouve toujours un boulot qui permet, en une semaine difficile, d’être payé, puis de reprendre la route avec les poches pleines de liberté verte / $.
 
Bin dis donc mon Billy vieux gars, respect là, ça c’est un sacré choix de vie.
Aller, la bise.
L’Hervé, your Berrichon friend.

6 Km en … 3 heures


Hervé

Bonjour copain,

L’homme au Fat Boy et moi avions décidé il y a quelques temps de cela de renouer avec une ancienne tradition à nous : nous faire un ride de bitume normand.

Ce fût longtemps notre petit jeu motard favoris …

FAVORITE GAMES par les suédois de THE CARDIGANS, extrait de GRAN TURISMO 

Quatrième album studio du groupe,sorti en Europe en octobre 1998 avec, au chant, la sublime Nina PERSSON 

La song particulièrement adaptée à notre virée motarde avec sa vidéo road movie ensoleillée dans sa version très politiquement incorrect non censurée :

https://www.youtube.com/watch?v=Qq-I4orlEhE

Ainsi donc, ce week-end là, histoire de montrer à Météo France (qui annonce pluies, averses et autres facheusetés humides) que ce n’est pas elle qui fait la loi chez les vrais motards, direction Pont-L’Evêque / Lisieux !

Nous voici de bon matin, ce superbe samedi, ready to go              

     L’herbe est verte, les chromes astiqués, les pleins faits, le soleil éclatant, les gants / casques / blousons / bottes enfilés, …

… il est temps d’aller rouler et voir si le monde à quelque-chose de nouveau à nous proposer …

Certes oui. Mais … non.

Un cylindre d’embrayage qui « récalcitre » à mort pendant une demi-heure (bonjour la poussette, sous le soleil éclatant, les gants / casques / blousons qui finissent dans le bas-côté tellement kifé chaud).

Et finalement ça démarre. Enfin nous partons, YES ! (foss’rabiller d’abord) … Enfin, ça roule, dans le petit vent frais, je suis 20 mètres derrière l’homme au Fat Boy quand tout à coup (cela fait 2mn 34s que nous roulons), fulgurance d’un éclair argenté dans le soleil, c’est magnifique … mais bon, c’est surtout le Fat Boy qui vient de perdre le repose pied avant gauche … yes …

Un modèle assez similaire à celui-ci

Bon, après avoir esquivé ladite flyin’ pièce en question, je m’arrête la ramasser … et constate, à son poids, que … j’ai bien fait de l’éviter.

PAUSE 1 : je souhaite ici m’adresser à la vingtaine de pignoufs qui vont se croire obligés de me renvoyer dans les 5mn un mail sur le thème éternel ‘’des harley qui perdent leurs pièces, etc., etc. …‘’. Cher ami pignouf, ton mail tu te le garde, ne l’envoie pas, pense à ton empreinte carbone qui s’en portera mieux, épargne-moi ton humour de garnison japonaise mon Titi. Je ne t’en aimerai que plus (déjà que je t’adore … t’imagines un peu là, après ???!!!).   

Bon, aller, haut les cœurs, ça fait 45mn que nous sommes partis et nous avons parcouru moins de 4 kilomètres ; à cet instant l’homme au Fat Boy et moi sommes convaincus pouvoir faire mieux.

C’est reparti, one ze rodeugaine, forza, banzaï, bikers on the run, road warriors, là c’est bon, on y est, on y va ! Rhâââ lovely !!

Moins de 2 kilomètres ça a tenu ! Tu le crois ça, dis ? …

Tout à la contemplation du merveilleux paysage normand,

ce motard émérite qu’est l’homme au Fat Boy, te woualatipa qu’il se dirige plein pot sur la voie de gauche, ignorant totalement l’homme à la Citroën qui, lui, arrive dans l’autre sens, normand penaud-peinard, qui n’a rien demandé à aucun motard en Harley et qui veut surtout arriver chez son coiffeur sans la moindre rayures sur le capot.

A cet instant deux détails organiques s’imposent à moi :

–         les yeux blancs écarquillés dudit citroëniste normand d’en face qui lui sortent de la tête,

–         mon rythme cardiaque qui, en moins de 2 secondes, passe de 80 pulsations minute à 225468,4156.

Superbe évitement par la droite de l’homme à la Citroën par l’homme au Fat Boy, rétablissement, dégagement en poignée dans le coin jusqu’au premier estaminet et arrêt obligatoire pour décompresser … nous sommes lessivés, trop c’est trop.

Nous avons parcouru 6 km en une heure et la boite à émotion (fatigue due à la poussette, contrariété et trouille de ma vie) est pleine. Nous allons rester scotchés ici, café / pains perdus / boule de glace deux heures en terrasse.

Après avoir fait 2254km en 28h00 (niveau deux de l’Iron Butt Association) il y a quelques mois de cela avec l’ami Nicholas,

pour la première fois de ma vie je viens de parcourir 6km en moto en … trois heures.

Iron Butter à l’envers for ever !!!!

A partir de cet instant, l’homme au Fat Boy et moi allons compenser à fond dans la nourriture (j’ai pris un kg ce week-end là … mais bon moi je peux, j’ai la ligne …)

La fin des pains perdus

Achat de munitions régionales (consommées le soir au coin du feu)

Cidre à la pression, repas de fromages : Camemberts, Pont L’Evêque et Livarot (le cherche pas sur la photo, on la déjà terminé) Faut c’qui faut !

Et les superbes routes du Pays d’Auge, cholies maison,

maisons cholies

Pour bien terminer la virée, petite visite au spécialiste régional de la restauration de 2 Chevaux (Citroën – en mémoire du normand évité le matin même qui a dû finir par se faire faire une couleur chez son coiffeur après que l’homme au Fat Boy lui ait fait blanchir la capillo-culture) BL AUTO

 

A Beaumont en Auge.

Superbe collec’ / stock de « Citrons » à tous les prix

Et dans l’atelier une ou deux belles restaurations en cours, notamment une Cox’ 69

et un exceptionnel cabriolet Traction avant Citroën

Ainsi s’achève la journée, retour au bercail. Et comme nous sommes samedi, faut tondre la pelouse avant l’apéro !! Je vois bien que ça lui prend la tête depuis ce matin cette histoire de pelouse à l’homme au Fat Boy (le mec a failli s’emplafonner une caisse mais lui il te parle de son gazon toute la journée … tu le crois ça ?!).

Aller, vieux gars, sors moi le matos je vais te la raccourcir, moi, ta verdure. Mais tu promets de ne faire aucune photo de la chose. Ok. Promis juré !!!

Bon, tu remarqueras tout même l’harmonie des couleurs : pantalon cuir et t-shirt noir avec une touche de rouge et  … Tondeuse assortie. La grande classe, toujours !

PAUSE 2 : je m’adresse à nouveau à la même vingtaine de pignoufs (surtout au Marco B.) qui vont avoir cette fois-ci un mal à la limite du supportable à ne pas me l’envoyer le célèbre mail de la mort qui tue sa race : ‘’Whaouuu, les tondeuses ça te connait depuis que tu roules en Harley’’. Je suis mort de rire mon pignouf d’amour, vas plutôt te tricoter un slip en laine des Shetland et fonce le tester au sauna à Oulan-Bator, j’ai eu le maire au téléphone, ils t’attendent et ont décrété le jour de ton arrivée férié. Je t’aime, tu es beau quand tu cours.   

Le lendemain, à L’Aigle, pour rééquilibrer l’ensemble je me suis fait photographier à côté d’une autre tondeuse de la mort

A l’arrivée, 700km sous le dernier soleil. Yes we’re riders !

A bientôt mon Pioupiou.

La Bise. PURA VIDA !

L’Hervé your Berrichon friend.

2500 km en 28h00 : IRON BUTT, le retour


Hervé

Bonjour copain (et copine),

IRON BUTT : STAGE II After the Saddle Sore run here comes the Bun Burner Ride!

(Que l’on traduira par : – « Après les blessures de selle voici venu le temps des cojones dans le grille-pain ! »).

Flashback !

Iron butt

Souviens-toi ami biker /motard, en 2010, Hervé et Nicholas, deux road mates, gros rouleurs ayant usé leurs gommes sur toutes les routes d’Europe, décident de relever un ‘’drôle’’ de défi : parcourir 1747 km en 21h00 pour le seul plaisir d’entrer dans la très restreinte IRON BUTT ASSOCIATION américaine (IBA) qui, diplôme, patch et sticker à l’appui ,

iron butt

certifie les long runs à moto partout dans le monde. Ils réalisent alors le premier niveau de l’IBA, un ride dénommé Saddle Sore (le contrat : réaliser 1000 miles ou 1609 km en 24h00). A l’issue de cette expérience unique et exaltante, ils s’étaient bien promis de s’attaquer au niveau deux : un autre ride, intitulé Bun Burner, soit 2410 km (1500 miles) en 36h00.

IRON BUTT

 Avant de narrer cette nouvelle épopée motarde, un petit rappel s’impose : l’IBA, kesaco ?

IRON BUTT

Bin là mon loupiot, si tu es à l’aise avec la langue de Shakespeare tu vas faire un tour sur le site de l’IBA :

http://www.ironbutt.com/about/default.cfm

Sinon, voici la nomenclature des rides codifiés par l’association (fais toi peur, convertis tout ce que suit en kilomètres) :

–    le plus prestigieux : le 11000 miles Iron But Rally (11 jours),
–    le plus pratiqué : le Saddle Sore 1000 (1000 miles en 24 heures),
–    la suite ‘’logique’’ du précédent : le Bun Burner 1500 (1,500 miles en 36 heures),
–    le plus puissant : le Bun Burner Gold (1500 miles en 24 heures),
–    le plus sportif : le 50cc Quest (un Cross Country en 50 heures),
–    le plus beau : le National Parks Tour Master Traveler Award (visiter 50 parcs nationaux dans au moins 25 Etats américains),
–    le plus difficile : le Coveted 10/10ths Challenge (1000 miles par jour pendant 10 jours),
–    le presque impossible, qui vous fait entrer dans le 100K Club (100,000 miles ou plus dans l’année).

Ce n’est pas pour rien que les Iron Butters revendiquent le titre de World’s Toughest riders (Les motards / chevaucheurs les plus durs du monde).

IRON BUTT

Bon, c’est reparti, Here we go again!

Peut-on réellement parler d’expérience, de savoir-faire motard, de connaissances routières accumulées (uniquement en Harley pour Hervé) depuis 20 ans quand on se lance à 05h00 du matin en ce samedi du week-end de Pâque 2012 sur un parcours de presque 2500 km ?  Ou bien, au contraire faut-il être totalement inconscient ?

On verra ça plus tard, au retour, autour d’une binouze avec les potes.

Cette fois-ci, quitte à faire dans le grandiose kilométriquement parlant, autant se la jouer Européenne. Hervé et Nicholas avaient décidé de donner une autre dimension au défi en le faisant partir de Paris, monter à Bruxelles, passer par Amsterdam, rejoindre Hanovre, pousser jusqu’à Berlin, redescendre sur Prague, revenir par Sarrebruck et retour à Paris. La grande classe ! Le périple étant prévu pour le week-end de Pâques (le lundi ne sera pas un luxe de repos pour reprendre le boulot le mardi matin).

Oui mais bon, Pâques c’est une chance sur deux d’avoir du soleil … ou le contraire. Mauvais tirage cette année : deux jours avant le départ les températures sont négatives au nord de l’Europe, il neige à Berlin et ça n’est guère mieux à Prague. –‘’Keskonfé, on annule ?’’, se demandent nos deux riders quelques heures avant le coup d’envoi ? Ça fait des mois qu’ils attendent, un hiver entier à peaufiner la chose … pas question, on y va ! Et en avant pour bricoler un nouveau parcours (en direction du sud européen cette fois-ci) au dernier moment (merci Internet)La veille du lancement, c’est décidé, on part pour l’Espagne !

IRON BUTT

Le départ étant officiellement déterminé par l’heure qui figure sur le ticket de caisse du paiement du premier plein d’essence, il faut commencer par trouver une station-service … qui soit ouverte.

IRON BUTT

Première source d’énervement en ce petit matin pas du tout ensoleillé et froid : la station où il était  prévu de faire le fameux plein est fermée. GNARGHH !!!!! Bon sang, l’était ouverte pourtant i’a deux ans quand on était parti pour le Saddle sore run à la même heure, c’est pô juste !!!! Pas grave, on sait où en trouver une seconde : fermée aussi, re-(gros) GNARRRRGGHHHH !!!!! Vite une troisième !, qui  … est OUVERTE ! Allez Lou ya brozère !!! Chercher une station-service en banlieue parisienne de nuit à 04h30 du matin, qui plus est, encore ensommeillé … i’a plus motivant comme exercice pour débuter un Bun Burner ride. Ça démarre fort là !

A partir de là, que du bonheur de motard. Les 200 premiers kilomètres furent pénibles : nos deux compères ne sont pas très bien réveillés, la météo est hésitante, la sortie de Paris sans grand intérêt, mais petit à petit, le rythme s’installe.

IRON BUTT

Les pauses café se suivent et se ressemblent (jamais plus de 25mn) et c’est l’arrivée sur Bordeaux dans une apocalypse de pluie, de camions ‘’TIR’’, d’embouteillages de départ en week-end et de travaux routiers transformant le parcours jusqu’à Dax en une petite galère mais faisant surtout dangereusement chuter la moyenne. Car bien évidement l’IBA interdit tout excès de vitesse (il ne s’agit pas de faire un chrono sur route) mais néanmoins il y a ces bon sang de 36h00 à ne pas dépasser et s’il faut dormir un peu … hé bien ça ne laisse pas vraiment beaucoup de temps à s’amuser à faire baisser la vitesse de croisière.

Enfin l’Espagne et son (frais) soleil ouvre ses routes à nos deux riders qui découvrent avant Pampelune une autoroute de montagne superbe qui permet de rouler dans un très beau paysage en descendant des Pyrénées pour rejoindre les plateaux arides plantés de dizaines de milliers d’éoliennes et autres panneaux solaires jusqu’aux portes de Barcelone avec ses terres dignes du sud de la Californie ou du Mexique. Puis c’est Girone, la nuit arrive et enfin le poste frontière de la Jonquière (longue baston pour Hervé avec combin’ de pluie récalcitrante).

IRON BUTT

Les routes espagnoles sont dans un excellent état et à la surprise de nos deux protagonistes pratiquement vierges de tout trafic. Quasiment désertes. Pourquoi ?, c’est un mystère, mais quel plaisir de rouler dans ces conditions.  Ah, si !! Une source d’énervement, de très gros Z’énervement (avec un énorme ’’ Z’’) : les péages. Ne jamais oublier que c’est l’une des spécialités espagnoles (et oui, il y a pire qu’en France). Compter en moyenne une barrière autoroutière de péage tous les 428 mètres qui vont vous coûter pratiquement l’équivalent de budget de la NASA.  L’horreur (surtout quand tu es en moto en combarde de pluie avec les gros gants d’hiver : un grand classique motard).

IRON BUTT

Profitons-en pour évoquer ici l’aspect pécunier  de la chose, pour répondre à cette question qui taraude tout lecteur attentif : -« mécombien sacoute leur truc à moto là ??!! ».Eh bien disons qu’au prix actuel du carbure, une nuit d’hôtel, la délicieuse junk food que tu vas

IRON BUTT

t’ingurgiter sur parkings d’autouroutes, les fameux péages et la (petite) cotiz à l’IBA,  il faut compter aux alentours de 400 brouzoufs par personne (à l’allure où augmente le prix de l’essence l’IBA va pouvoir fermer boutique ou bien se recycler en club pour motards fortunés – Pas glop !).

Après la frontière, direction Nîmes où nos deux riders ont prévu de s’arrêter quatre heures pour dormir un peu dans un hôtel (réservé à l’avance). Mais, en fait, à la station-service précédente, à hauteur de Montpellier, Hervé en forme olympique propose à un Nicholas pas moins gonflé, de ne pas s’arrêter et de tenter le retour sur Paris en une seule traite. Banco, c’est parti pour un ride non- stop !

IRON BUTT

Et c’est l’entrée dans la nuit profonde sur autoroute déserte. Peu de voitures, quasi aucune moto et pas de camion (bicoz week-end Pascal). Univers surréaliste des aires autoroutières totalement désertes, de stations- services ilots de lumière vides et d’employés totalement seuls, isolés, plus ou moins persuadés que ces deux motards cagoulés vont se tirer sans payer (pénible à vivre quand on est simple Iron Butter mais réalité vraie qui fait régulièrement la une des journaux : les vols d’essence ont augmenté de 20 à 30% ces derniers mois).

Un mauvais petit somme de 30mn au nord de Lyon, dans l’espace « détente » d’une station, mal assis entre les machines à café et les bacs à sandwichs et nos deux compères commencent à ressembler à deux sdf de la route. Ils auraient bien voulu se faire photographier mais … personne dans les parages à cette heure indue. Pas grave, ils se sont débrouillés tout seul …

IRON BUTT

C’est la remontée sur Paris. Assez facile finalement (même si la moyenne horaire a chuté et oscille entre 100 et 110 km/h). C’est essentiellement entre 06h00 et 06h30 ce dimanche matin qu’a eu lieu le seul passage difficile physiquement de ce Bun Burner ride : un « coup de pompe » accompagné d’un froid humide intense (dû aux premières brumes) que seul un arrêt p’tit déj’ d’une bonne heure permettra de surmonter.

IRON BUTT

L’arrivée se fait au dernier point de ravitaillement (après le péage de St-Arnoult), ultime ticket de caisse horodaté qui matérialise l’exploit : 2254 kilomètres parcourus en motocyclette de marque américaine en 28h00 et sans dormirYES, we’re riders !!!

Que dire de plus ?

Qu’Hervé et Nicholas sont heureux, satisfaits et fiers.

Que les deux motos, un Street Glide 96 et un Softail Heritage de Luxe ont été des monolithes de fiabilité, véritable rails de stable sécurité (seul gros défaut : va falloir les nettoyer après un tel périple, vu que la Compagnie Harley-Davidson n’a toujours pas inventé les peintures insalissables …) avec des consommations tout à fait raisonnables pour de telles cylindrées (étonnement il semblerait que l’Heritage eut été plus gourmand que le Street).

IRON BUTT

Que les émotions ont été au rendez-vous et bien qu’à l’arrivée Nicholas avait une hanche qui refusait presque de fonctionner et Hervé la main droite tétanisée (bien qu’ayant roulé avec le cruise control) ce fût géant !

28h00 de pur bonheur et même pas mal à l’Iron butt !!!

IRON BUTT

Et cela, toujours hyper bien sapé du début à la fin …

IRON BUTT

Départ 05h00 du Plessis Robinson le samedi matin

07h20, 210 km

09h55, 475 km

13h20, 750 km Bayonne

16h25, 975 km Pyrénées

18h44, 1225 km entre Pampelune et Saragosse,

21h40, 1495 km entre Barcelone et Gironne,

23h5, 1705km aux alentours de Montpellier,

02h15, dimanche, 1880 km, après Montélimar,

05h15, 2070km, nord de Lyon,

07h05, 2422km, peu après le péage de St Arnould.

10h55, 2500,2 km, back home !

IRON BUTT

YES WE’RE RIDERS !!!!

IRON BUTT

Eh, l’est pô belle la vie sur pneus ???!!!!!

Aller, la bise.

L’Hervé, your Berrichon friend.

A VENDRE : TOYOTA DAVIDSON PRIUS (si, si)


Hervé

Bonjour copain (et copine),

tu sais que moi ce qui me plait dans notre petit Harley world, c’est le truc bien décalé, loin du chrome et du marketing officiel de la Moco

Bon bing, ça y est, j’en ai un autre à te proposer qui fait le buzz sur le net depuis deux jours : la mise en vente de la Toyota Prius motorisée HD (si, si, ça existe) : 

THE HELL’S TREEHUGGERS HARLEY-DAVIDSON POWERED TOYOTA PRIUS

Franchement ça ne s’invente pas !! Et si tu en rêves, tu peux même te l’offrir, elle est mise aux enchères sur un site très connu jusqu’à ce 08 avril pour une mise de départ de 1375 $.

Tu n’auras plus qu’à aller la chercher en Californie à Escondido.

Bon, là, à part HIGHWAY TO HELL, j’voipô ce qu’on pourrait se mettre comme accompagnement musical adapté  … hein ?

Extrait de l’album du même nom, sorti en 1979, la chanson a été écrite par Bon Scott, Angus et Malcom Young.

Oui bon d’accord, on connait …  mais quand c’est JESS GREENBERG qui l’envoie … 

Elle est vraiment douée cette jeune fille, écoute, c’est excellent :

http://www.youtube.com/watch?v=d2RZXeQc5HU

Aller, revenons à nos boulons …

Cet improbable engin a été conçu en 2012 par les furieux du Hell’s Tree Hugger crew.

Comment te traduire ça ? Disons que je suppose que les gusses de ce team ont du faire pas mal de sorties de piste / route pour aller câliner un certain nombre d’arbres apparemment … d’où leur nom … Les câlineurs d’arbres de l’enfer (ça aussi ça s’invente pô)

La caisse de 2008 (qui n’a connu que deux propriétaires), est donc motorisée par un moteur de Sportster 883 de 1986 qui a été porté à 1100cc.

I’a vraiment des gars qui sont déjantés du citron comme pas possible. J’adore cet état d’esprit, libre et créatif au service de la déconne sur pneus.

 Le moteur entraîne les roues avant de la Prius via la transmission séquentielle quatre vitesses à chaine de la HD. Echappements BASSANI.

As-tu – comment dire ? – des exigences inhabituelles pour ton wouature ? Aimes-tu le son distinctif « potato potato potato » d’un gros moteur V-Twin Harley-Davidson, mais avec toutes les qualités d’une Toyota ? Est-ce que tu vis en Californie et que tu souhaites exploiter la faille réglementaire qui exempte les véhicules vendus à l’origine comme des hybrides de tout contrôle des émissions ? Et surtout détestes-tu les véhicules fiables ?

« Officiellement » baptisé TOYOHOG hybrid DAVIDSON, l’engin a été créé par le légendaire préparateur de wouatures de San Diego, Clive Spank WORTHINGTON, pour les 24 heures de LeMONS  et a fait ses débuts en course au Heaps In the Heart of Texas season-ender 2012.

Spank Worthington with Toyohog Prius

Toyota Prius Harley Davidson engine ToyHog

Spank, est réputé de longue date pour la construction de voitures LeMons.

LeMons est une référence caricaturale à la course du Mans (Le Mans).

The 24 Hours of LeMons

Il y a un moment déjà que Spank a atteint les sommets les plus extrêmes de la course auto type LeMons avec des réalisations toutes plus délirantes les unes que les autres. Il a couru plusieurs fois avec le Toyohog et veut maintenant s’en séparer pour faire de la place à de nouveaux projets qui effraient déjà les chroniqueurs du milieu de la course déjantée.

SPIRIT of LeMONS

Mécékoa ce délire, cékoa les 24h of LeMons ?

Bin c’est une bande d’allumés qui fait de la course de woutaures en faisant la fête, roulant sur des trucs à quatres roues totalement improbables et qui visiblement se marrent comme des baleines.

L’esprit LeMons c’est ça …

citroenhelldriveday2-07

Un oeil à jeter ici :

https://www.facebook.com/24hoursoflemons

Givrés à l’azote les gonz’, j’adore !

Et d’après les photos que j’ai pu voir des paddocks, ça délire bien grave aussi dans le backstage, avant, pendant et après la course …

Bon, pour en revenir à notre Toyota Harley Prius, ce que tu te prépares à acquérir là c’est une ex Prius qui servait de Security car, avec 223134 miles au compteur, équipée d’un arceau LeMons  complet réglementaire et propulsé donc par un moteur de Harley Sporster 883. Elle porte le sticker officiel LeMons qui atteste de sa conformité à l’esprit et au règlement de la course : PROBABLY NOT OK

Toyohog Prius Carpool Sticker

L’heureux enchérisseur qui remportera le TOYOHOG recevra aussi cette magnifique motocyclette hybride électrique. Oui, c’est bien le Sportster donneur de moteur d’origine, propulsé maintenant à l’électricité ! Il est signalé que l’autonomie de l’engin est sujette sinon à caution au moins à variation … un stock de pièces Harley est fourni avec.

Hybrid Harley-Davidson Sportster

Naturellement, une voiture exceptionnelle comme celle-ci est livrée avec quelques mises en garde. La première est que le moteur a cessé de fonctionner après le dernier remplacement d’embrayage lors de la course de Sears Pointless le mois dernier.

Mais surtout, cette voiture est théoriquement comprise dans le rappel que Toyota  a effectué il y a quelques temps sur de nombreux véhicules de ses gammes pour changer des éléments défectueux. Avec ça, tu pourrais devenir l’objet d’une journée exceptionnelle que ton concessionnaire Toyota local n’oubliera jamais.

Aller, c’est l’heure d’enchérir :

Toyohog for sale on eBay Motors

(si tu lis un peu l’anglais tu pourras notamment voir l’annonce de mise aux enchères originale par le proprio. … Bien barré le cow boy. J’adore).

La bise.

L’Hervé

Your Berrichon friend.